Le commentaire du président français sur la fécondité des femmes africaines est des plus déplacés. Ce qui n'a pas été accepté de Sarkozy ne le sera pas davantage de lui. On s'attendait qu'à son âge, il comprenne qu'il y'a une manière respectueuse de s'adresser aux africains et à leurs dirigeants. S'il avait été bien briefé par ses conseillers, il aurait su que toutes les enquêtes démographiques indiquent que les femmes africaines souhaiteraient avoir en moyenne 3 enfants mais n'ont pas accès aux méthodes contraceptives.
Les programmes de planification familiale en Afrique souffrent de déficit criard de financement et c'est là où il aurait été utile d'entendre l'offre d'appui du Président Macron. En lieu et place, on a eu un avant-goût d'une arrogance à peine cachée sur un ton de donneur de leçons aux allures coloniales. D'ailleurs, pour information à Macron, la moyenne de la fécondité en Afrique n'est pas de 8 enfants par femme mais de 4,7 enfants en 2016 selon le Fonds des Nations Unies pour la Population.
Au cas où il ne le saurait pas encore, Macron doit bien se rendre compte que la place de la France en Afrique s'érode inexorablement, notamment du point de vue de ses parts de marchés dans les économies africaines. L'Afrique a aujourd'hui un choix varié de ses partenaires parmi lesquels la Chine, beaucoup plus liquide que la France et plus sensible au respect des africains. Donc si Macron compte renforcer le positionnement de la France, il faudra d'abord qu'il apprenne à attraper les mouches avec autre chose que du vinaigre.
Parlant des milliards de la coopération reçus par les pays africains, il est vrai que de nombreux chefs d'Etat africains ont privilégié leur enrichissement personnel au dépens du développement de leur pays. Mais que Macron se rappelle que le devoir de solidarité de la France se fonde sur le pillage des ressources du continent africains pendant des siècles par son pays la France. Et ça Macron ne devrait jamais l'oublier.
Si les chefs d'Etat tenus par le protocole diplomatique ne lui apporteront pas la réplique qu'il sache qu'il y'aura toujours des jeunes, des intellectuels et des citoyens africains pour le remettre à sa place. Espérons que ceci ne soit que les ratés d'un apprentissage en accéléré de la fonction présidentielle pour laquelle il était complètement inattendu.
Alimata Cissé
Militante de la Société civile
Dakar
Les programmes de planification familiale en Afrique souffrent de déficit criard de financement et c'est là où il aurait été utile d'entendre l'offre d'appui du Président Macron. En lieu et place, on a eu un avant-goût d'une arrogance à peine cachée sur un ton de donneur de leçons aux allures coloniales. D'ailleurs, pour information à Macron, la moyenne de la fécondité en Afrique n'est pas de 8 enfants par femme mais de 4,7 enfants en 2016 selon le Fonds des Nations Unies pour la Population.
Au cas où il ne le saurait pas encore, Macron doit bien se rendre compte que la place de la France en Afrique s'érode inexorablement, notamment du point de vue de ses parts de marchés dans les économies africaines. L'Afrique a aujourd'hui un choix varié de ses partenaires parmi lesquels la Chine, beaucoup plus liquide que la France et plus sensible au respect des africains. Donc si Macron compte renforcer le positionnement de la France, il faudra d'abord qu'il apprenne à attraper les mouches avec autre chose que du vinaigre.
Parlant des milliards de la coopération reçus par les pays africains, il est vrai que de nombreux chefs d'Etat africains ont privilégié leur enrichissement personnel au dépens du développement de leur pays. Mais que Macron se rappelle que le devoir de solidarité de la France se fonde sur le pillage des ressources du continent africains pendant des siècles par son pays la France. Et ça Macron ne devrait jamais l'oublier.
Si les chefs d'Etat tenus par le protocole diplomatique ne lui apporteront pas la réplique qu'il sache qu'il y'aura toujours des jeunes, des intellectuels et des citoyens africains pour le remettre à sa place. Espérons que ceci ne soit que les ratés d'un apprentissage en accéléré de la fonction présidentielle pour laquelle il était complètement inattendu.
Alimata Cissé
Militante de la Société civile
Dakar