La violente réaction des pêcheurs de Guet Ndar hier en vandalisant des commerces de maures à St-Louis suite au meurtre du jeune pêcheur Fallou Diakhaté tué dimanche par les garde-cotes mauritaniens fait peur et me pousse encore à interpeller cette fois non pas nos deux chefs d’Etat, mais mon ami Ould Aziz.
Seulement, je rappelerai que le 08 février 2017, j’écrivais une lettre ouverte aux présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et Macky Sall du Sénégal sur l’affaire des 59 pêcheurs sénégalais arrêtés par les garde-côtes mauritaniens.
A cette époque, j’attirai l’attention sur la récurrence de tels conflits entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais qui risquaient un jour de nous replonger dans les événements tragiques de 1989. J’avais pris sur moi ma sénégalité-mauritannienne pour fustiger la gestion de ce dossier qui pourrait un jour remettre en cause tout le processus de pansement des blessures subies par les deux pays frères à la suite des événements de 1989. A la lumière, des événements de ce lundi qui sont assurément de dangereux signes montrant que la prise en charge réelle de la problématique des conflits entre les garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais n’a pas été effective, le temps est venu de poser les cartes sur la table.
Heureusement que les manifestations de ce lundi à Guet Ndar n’ont pas débordé jusqu’à engendrer la mort d’hommes. Ce qui serait regrettable puisqu’elle pouvait ouvrir la porte à des représailles de part et d’autre du fleuve nous replongeant dans la crise de 1989. D’autant que la récurrence de telles tragédies créée des dynamiques de foules déferlantes qu’aucune autorité ne pourrait finalement retenir. Quand le démon de la vengeance s’installe dans un pays, cela débouche sur une boucherie incontrôlable. Or entre la Mauritanie et le Sénégal, nous sommes des frères, des sœurs et des parents. Deux frères à qui le Bon Dieu a fini de doter de généreuses ressources pétrolières et gaziéres qui doivent profiter aux deux peuples, pardon je voulais dire à notre seul peuple. Parce que pour moi Baba Tandian, la Mauritanie et le Sénégal ne forment qu’un seul peuple. Les vicissitudes coloniales ont démembré physiquement ce bloc géographique uni jadis.
C’est le lieu alors pour nous d’interpeller le président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie. A l’endroit de ce dernier, j’écrivais dans ma lettre ouverte du 08 février 2017 que « Le premier acte du président Abdel Aziz à son arrivée au pouvoir en 2005 est d’apporter le changement auprès de la communauté négro-africaine. Du 1er janvier au 31 décembre 2009, il a rendu possible le retour de 24.000 réfugiés qui étaient installés à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie lors des événements de 1989. On mettra aussi sur ce tableau du passif humanitaire du président Aziz, l’indemnisation des ayant-droits des victimes négro-mauritaniennes disparues en 1990 juste après les événements de 1989. Toujours dans cette dynamique de réconcialition, le chef de l’Etat mauritanien avait participé en 2009 à la Prière de l’Absent à la mémoire des négro-africains disparus à Kaédi».
Monsieur le président Aziz, je crois fortement que vous restez un homme de paix, conscient que le Sénégal reste pour vous un pays de frères, de parents et d’amis.
Seulement, notre grande préoccupation se situe au niveau de faucons qui vous entourent. Ces derniers ne semblent pas s’inscrire dans la voie que vous tracez, celle de la concorde entre la Mauritanie et ses voisins surtout son voisin historique qui est le Sénégal. L’heure est venue, M le Président que vous preniez à bras le corps le probléme des relations entre les garde-cotes de votre pays et les pêcheurs du Sénégal. Vous ne devez pas laisser les faucons vous dicter la conduite à tenir sur un dossier très sensible, surtout personne ne peut comprendre qu’on puisse ôter la vie d’un individu pour un filet de poissons. On peut se demander tout de même que si ces garde-cotes qui ont tiré connaissent-ils les limites de nos frontières maritimes ?
Celles-ci n’existent que dans l’esprit puisque personne ne peut montrer le tracé de nos frontières maritimes, aucun mur de Berlin «maritime » n’existe. Les poissons ne connaissent pas les lignes frontalières. Ils migrent au gré des vents maritimes.
Mon intime conviction est qu’il est possible d’arriver à une solution sur ce dossier. Autant le président Aziz que Macky Sall, nos deux chefs d’Etat ont toujours affiché une bonne disponibilité à faire de l’axe Dakar-Nouakchott, un axe de compréhension mutuelle et de respects basé sur la fraternité, la paix. Nos deux chefs d’Etat ont jusqu’ici réussi à déjouer les plans de faucons tapis dans leur environnement pour pousser davantage la coopération politique et économique entre les deux Etats. Pour preuve, le président Macky Sall a récemment téléphoné le 22 janvier dernier à son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
« Cet entretien, qui s'inscrit dans le cadre des excellentes relations d'amitié fraternelle entre le Sénégal et la Mauritanie, a porté sur des questions d'intérêt commun, touchant notamment les liens de coopération et de bon voisinage », soulignait le texte de la Présidence de la République. Le document ajoute que « les deux chefs d’Etat ont, à cette occasion, renouvelé leur volonté de travailler ensemble au raffermissement de ces liens privilégiés ». Le drame de dimanche ne doit pas arrêter cette importante dynamique. C’est le lieu de saluer la posture de fermeté du président Macky Sall depuis Addis Adéba. Nous saluons aussi le comportement responsable de nos deux ministres de la Pêche et de l’Intérieur qui étaient sur place avec une mention spéciale au ministre de l’Intérieur qui a réfusé le rapatriement du corps au Sénégal. Ce serait très facile. Tout en estimant qu’il faut «respecter la souveraineté de chaque pays, même pour nos pêcheurs », Macky Sall de rappeler que l’usage de la violence contre les pêcheurs ne se justifie pas. « On ne peut pas laisser tirer comme ça sur des citoyens…
Comme nous sommes des voisins, nous devons pouvoir gérer à travers les deux gouvernements ces questions », dit-il, à savoir la question de la pêche, la question de la transhumance des bétails, la circulation des personnes et des biens entre deux pays voisins, de surcroît parents, a suggéré le chef de l’État qui annonce tout son soutien à la famille du défunt. « Nous exprimons notre solidarité à la famille du pêcheur de Guet-ndar, je leur dis que le gouvernement sera toujours à leurs côtés ». Côté mauritanien, le président Aziz a présenté ses excuses au peuple sénégalais. C’est bien, on l’a vu à la télévision, confus. Il est bon que pour les esprits se calment, que ce tireur fou soit arrêté et traduit devant les tribunaux pour justifier de son acte pour un ban de poisson. Il est important qu’au-delà de la situation tragique, qu’un certain courage politique soit de mise pour prendre en charge ce dossier. Nous saluons la présence d’une frégate de la Marine nationale dans ces jours à venir et qui peut être synonyme de dissuasion pour ces Lucky Luke à la gachette facile. Il y va de l’avenir des relations séculaires entre le Sénégal et la Mauritanie.
Par le Président Baba Tandian
Groupe Tandian Multimédia`
Seulement, je rappelerai que le 08 février 2017, j’écrivais une lettre ouverte aux présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et Macky Sall du Sénégal sur l’affaire des 59 pêcheurs sénégalais arrêtés par les garde-côtes mauritaniens.
A cette époque, j’attirai l’attention sur la récurrence de tels conflits entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais qui risquaient un jour de nous replonger dans les événements tragiques de 1989. J’avais pris sur moi ma sénégalité-mauritannienne pour fustiger la gestion de ce dossier qui pourrait un jour remettre en cause tout le processus de pansement des blessures subies par les deux pays frères à la suite des événements de 1989. A la lumière, des événements de ce lundi qui sont assurément de dangereux signes montrant que la prise en charge réelle de la problématique des conflits entre les garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais n’a pas été effective, le temps est venu de poser les cartes sur la table.
Heureusement que les manifestations de ce lundi à Guet Ndar n’ont pas débordé jusqu’à engendrer la mort d’hommes. Ce qui serait regrettable puisqu’elle pouvait ouvrir la porte à des représailles de part et d’autre du fleuve nous replongeant dans la crise de 1989. D’autant que la récurrence de telles tragédies créée des dynamiques de foules déferlantes qu’aucune autorité ne pourrait finalement retenir. Quand le démon de la vengeance s’installe dans un pays, cela débouche sur une boucherie incontrôlable. Or entre la Mauritanie et le Sénégal, nous sommes des frères, des sœurs et des parents. Deux frères à qui le Bon Dieu a fini de doter de généreuses ressources pétrolières et gaziéres qui doivent profiter aux deux peuples, pardon je voulais dire à notre seul peuple. Parce que pour moi Baba Tandian, la Mauritanie et le Sénégal ne forment qu’un seul peuple. Les vicissitudes coloniales ont démembré physiquement ce bloc géographique uni jadis.
C’est le lieu alors pour nous d’interpeller le président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie. A l’endroit de ce dernier, j’écrivais dans ma lettre ouverte du 08 février 2017 que « Le premier acte du président Abdel Aziz à son arrivée au pouvoir en 2005 est d’apporter le changement auprès de la communauté négro-africaine. Du 1er janvier au 31 décembre 2009, il a rendu possible le retour de 24.000 réfugiés qui étaient installés à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie lors des événements de 1989. On mettra aussi sur ce tableau du passif humanitaire du président Aziz, l’indemnisation des ayant-droits des victimes négro-mauritaniennes disparues en 1990 juste après les événements de 1989. Toujours dans cette dynamique de réconcialition, le chef de l’Etat mauritanien avait participé en 2009 à la Prière de l’Absent à la mémoire des négro-africains disparus à Kaédi».
Monsieur le président Aziz, je crois fortement que vous restez un homme de paix, conscient que le Sénégal reste pour vous un pays de frères, de parents et d’amis.
Seulement, notre grande préoccupation se situe au niveau de faucons qui vous entourent. Ces derniers ne semblent pas s’inscrire dans la voie que vous tracez, celle de la concorde entre la Mauritanie et ses voisins surtout son voisin historique qui est le Sénégal. L’heure est venue, M le Président que vous preniez à bras le corps le probléme des relations entre les garde-cotes de votre pays et les pêcheurs du Sénégal. Vous ne devez pas laisser les faucons vous dicter la conduite à tenir sur un dossier très sensible, surtout personne ne peut comprendre qu’on puisse ôter la vie d’un individu pour un filet de poissons. On peut se demander tout de même que si ces garde-cotes qui ont tiré connaissent-ils les limites de nos frontières maritimes ?
Celles-ci n’existent que dans l’esprit puisque personne ne peut montrer le tracé de nos frontières maritimes, aucun mur de Berlin «maritime » n’existe. Les poissons ne connaissent pas les lignes frontalières. Ils migrent au gré des vents maritimes.
Mon intime conviction est qu’il est possible d’arriver à une solution sur ce dossier. Autant le président Aziz que Macky Sall, nos deux chefs d’Etat ont toujours affiché une bonne disponibilité à faire de l’axe Dakar-Nouakchott, un axe de compréhension mutuelle et de respects basé sur la fraternité, la paix. Nos deux chefs d’Etat ont jusqu’ici réussi à déjouer les plans de faucons tapis dans leur environnement pour pousser davantage la coopération politique et économique entre les deux Etats. Pour preuve, le président Macky Sall a récemment téléphoné le 22 janvier dernier à son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
« Cet entretien, qui s'inscrit dans le cadre des excellentes relations d'amitié fraternelle entre le Sénégal et la Mauritanie, a porté sur des questions d'intérêt commun, touchant notamment les liens de coopération et de bon voisinage », soulignait le texte de la Présidence de la République. Le document ajoute que « les deux chefs d’Etat ont, à cette occasion, renouvelé leur volonté de travailler ensemble au raffermissement de ces liens privilégiés ». Le drame de dimanche ne doit pas arrêter cette importante dynamique. C’est le lieu de saluer la posture de fermeté du président Macky Sall depuis Addis Adéba. Nous saluons aussi le comportement responsable de nos deux ministres de la Pêche et de l’Intérieur qui étaient sur place avec une mention spéciale au ministre de l’Intérieur qui a réfusé le rapatriement du corps au Sénégal. Ce serait très facile. Tout en estimant qu’il faut «respecter la souveraineté de chaque pays, même pour nos pêcheurs », Macky Sall de rappeler que l’usage de la violence contre les pêcheurs ne se justifie pas. « On ne peut pas laisser tirer comme ça sur des citoyens…
Comme nous sommes des voisins, nous devons pouvoir gérer à travers les deux gouvernements ces questions », dit-il, à savoir la question de la pêche, la question de la transhumance des bétails, la circulation des personnes et des biens entre deux pays voisins, de surcroît parents, a suggéré le chef de l’État qui annonce tout son soutien à la famille du défunt. « Nous exprimons notre solidarité à la famille du pêcheur de Guet-ndar, je leur dis que le gouvernement sera toujours à leurs côtés ». Côté mauritanien, le président Aziz a présenté ses excuses au peuple sénégalais. C’est bien, on l’a vu à la télévision, confus. Il est bon que pour les esprits se calment, que ce tireur fou soit arrêté et traduit devant les tribunaux pour justifier de son acte pour un ban de poisson. Il est important qu’au-delà de la situation tragique, qu’un certain courage politique soit de mise pour prendre en charge ce dossier. Nous saluons la présence d’une frégate de la Marine nationale dans ces jours à venir et qui peut être synonyme de dissuasion pour ces Lucky Luke à la gachette facile. Il y va de l’avenir des relations séculaires entre le Sénégal et la Mauritanie.
Par le Président Baba Tandian
Groupe Tandian Multimédia`