Depuis la publication du documentaire de BBC intitulé « un scandale à 10 milliards de Dollars us », portant sur la gestion des contrats gaziers et pétroliers au Sénégal, beaucoup de nos compatriotes tirent sur notre presse nationale, l'accusant de presse de faits divers. Tout compte fait, le Sénégal n'est-il pas un pays de faits divers? Les faits divers ne se vendent-ils pas mieux et plus que des questions d'enjeu national?
Nous oublions que notre presse est à notre image, qu’elle est le reflet de nos réalités et de nos ambitions. Cette contribution n’entend pas défendre nos compatriotes journalistes, ils ont plus de ressources que nous à cet effet. Elle se veut un simple prétexte, pour mettre le peuple devant ses responsabilités.
L'enfer, ce sont les autres, avons-nous l’habitude de dire. Nous accusons les autres de n'avoir pas fait ce qu'ils devraient, en oubliant sciemment d’interroger notre responsabilité dans nos galères communes. Nous ne sommes altruistes et généreux que quand il s'agit d'accuser l'autre, de casser de l'autre et d'en faire le responsable de nos malheurs. N'est-il pas temps de transformer cette facile et injuste posture en une rigoureuse et positive introspection?
Nous savons tous que l'une des plus grandes difficultés, est de mobiliser les sénégalais autour de l’intérêt de la nation, celle-là qui transcende nos différentes sensibilités sociologiques (religieuse, politique, culturelle, géographique, etc.). Nous sommes tellement partisans, tellement divisés et émiettés qu'à chaque fois qu'un de nos compatriotes soulève une question d'ordre/intérêt national, notre premier réflexe est de chercher à savoir, qui il est, dans quel parti politique il milite, il est Mouride ou Tidiane, et récemment, il est de quelle ethnie, etc. ? Le plus souvent, si c'est un journaliste, nous le taxons de mercenaire de la plume, au service des forces politiques ou occultes! C’est cette même attitude qui nous pousse, souvent, et c’est malheureux, à apprécier les décisions de justice en fonction de nos obédiences politiques.
Nous ne sommes d’accord sur rien, sauf sur une chose : la malhonnêteté criarde, chronique, aigüe des entrepreneurs politiques (politiciens) ; et malheureusement depuis 1960, nous leur renouvelons sans cesse notre confiance. A qui la faute ?
Il est temps de nous arrêter et de nous mirer pour comprendre que l’enfer, c’est moins les autres que nous, peuple sénégalais, dépositaire de la souveraineté nationale. Le pouvoir, c’est nous, la volonté, c’est encore nous. Aux élus, qui qu’ils soient, nous ne leur avons fait que confier une parcelle de ce pouvoir et de cette volonté. Alors quelle que soit la pertinence d’un documentaire, quelle que soit l’ampleur supposé des malversations financières, si nous (peuple) ne sommes pas assez déterminés pour que lumière soit faite, cette énième révélation sera remise sous les coudes. Avons-nous la mémoire courte ?
Rappelons-nous de la déclaration du Président Wade à la place de la Nation le 21 novembre 2014, accusant publiquement M. Aliou SALL de détournement et de montage financier sur le dos des sénégalais. Nous l’avons traité de revanchard.
M. Baba Aïdara, un journaliste Sénégalais basé aux Etats-Unis a crié, décrié et dénoncé, jusqu’à perdre la voix, ce que la journaliste de BBC nous relate sous forme documentaire. Il aurait été entendu durant des heures par les services de l’Office National de lutte contre la fraude et corruption (OFNAC), alors dirigé par la rigoureuse Mme Nafi Ngom Keita, dont les fonctions prendront fin avant l’heure, parce que voulant auditionner le frère du Président. Aller demander à M. Baba Aïdara, il est persécuté, pisté et épié partout comme un malfrat. Il se sent quasi seul dans ce combat.
Qui n’a pas suivi les différentes chroniques du téméraire M. Pape Alé Niang sur la question ? Pour le discréditer, on a tenté de le faire passer pour un ivrogne donc un mauvais musulman. Mais il est resté debout, malgré tout. Et que dire des interpellations de M. Mamadou Ndiaye Doss sur ce dossier. Il sera la cible d’injures sur les réseaux sociaux pour le décourager, mais il tient toujours le cap, malgré sa solitude.
Last, but not least, M. Ousmane Sonko ! Que n’a-t-il fait et dit sur la question ? Mieux, pour l’histoire et la postérité, il publia Pétrole et Gaz: chronique d'une spoliation, à l’issue de laquelle il défia tout le gouvernement à un débat public. Que nenni, si ce n’est une diabolisation à outrance.
Pendant ce temps et moment où ces compatriotes patriotes engagés faisaient face à la machine étatique, qu’avons-nous fait ? Où étaient ceux qui, aujourd’hui, tentent de décrédibiliser nos journalistes ? Nous avons la critique facile, et c'est dommage.
Ces journalistes sont des sénégalais comme nous. Ils ne sont pas tombés du ciel, désolé. Ils ont des familles et ont les mêmes contraintes sociales que nous. Pourquoi voulons-nous qu’ils s’apitoient sur notre sort alors que nous ne sommes pas prêts à assumer notre propre révolte ?
Nous voulons qu’ils changent, alors changeons !
Abdoukhadre SANO
Nous oublions que notre presse est à notre image, qu’elle est le reflet de nos réalités et de nos ambitions. Cette contribution n’entend pas défendre nos compatriotes journalistes, ils ont plus de ressources que nous à cet effet. Elle se veut un simple prétexte, pour mettre le peuple devant ses responsabilités.
L'enfer, ce sont les autres, avons-nous l’habitude de dire. Nous accusons les autres de n'avoir pas fait ce qu'ils devraient, en oubliant sciemment d’interroger notre responsabilité dans nos galères communes. Nous ne sommes altruistes et généreux que quand il s'agit d'accuser l'autre, de casser de l'autre et d'en faire le responsable de nos malheurs. N'est-il pas temps de transformer cette facile et injuste posture en une rigoureuse et positive introspection?
Nous savons tous que l'une des plus grandes difficultés, est de mobiliser les sénégalais autour de l’intérêt de la nation, celle-là qui transcende nos différentes sensibilités sociologiques (religieuse, politique, culturelle, géographique, etc.). Nous sommes tellement partisans, tellement divisés et émiettés qu'à chaque fois qu'un de nos compatriotes soulève une question d'ordre/intérêt national, notre premier réflexe est de chercher à savoir, qui il est, dans quel parti politique il milite, il est Mouride ou Tidiane, et récemment, il est de quelle ethnie, etc. ? Le plus souvent, si c'est un journaliste, nous le taxons de mercenaire de la plume, au service des forces politiques ou occultes! C’est cette même attitude qui nous pousse, souvent, et c’est malheureux, à apprécier les décisions de justice en fonction de nos obédiences politiques.
Nous ne sommes d’accord sur rien, sauf sur une chose : la malhonnêteté criarde, chronique, aigüe des entrepreneurs politiques (politiciens) ; et malheureusement depuis 1960, nous leur renouvelons sans cesse notre confiance. A qui la faute ?
Il est temps de nous arrêter et de nous mirer pour comprendre que l’enfer, c’est moins les autres que nous, peuple sénégalais, dépositaire de la souveraineté nationale. Le pouvoir, c’est nous, la volonté, c’est encore nous. Aux élus, qui qu’ils soient, nous ne leur avons fait que confier une parcelle de ce pouvoir et de cette volonté. Alors quelle que soit la pertinence d’un documentaire, quelle que soit l’ampleur supposé des malversations financières, si nous (peuple) ne sommes pas assez déterminés pour que lumière soit faite, cette énième révélation sera remise sous les coudes. Avons-nous la mémoire courte ?
Rappelons-nous de la déclaration du Président Wade à la place de la Nation le 21 novembre 2014, accusant publiquement M. Aliou SALL de détournement et de montage financier sur le dos des sénégalais. Nous l’avons traité de revanchard.
M. Baba Aïdara, un journaliste Sénégalais basé aux Etats-Unis a crié, décrié et dénoncé, jusqu’à perdre la voix, ce que la journaliste de BBC nous relate sous forme documentaire. Il aurait été entendu durant des heures par les services de l’Office National de lutte contre la fraude et corruption (OFNAC), alors dirigé par la rigoureuse Mme Nafi Ngom Keita, dont les fonctions prendront fin avant l’heure, parce que voulant auditionner le frère du Président. Aller demander à M. Baba Aïdara, il est persécuté, pisté et épié partout comme un malfrat. Il se sent quasi seul dans ce combat.
Qui n’a pas suivi les différentes chroniques du téméraire M. Pape Alé Niang sur la question ? Pour le discréditer, on a tenté de le faire passer pour un ivrogne donc un mauvais musulman. Mais il est resté debout, malgré tout. Et que dire des interpellations de M. Mamadou Ndiaye Doss sur ce dossier. Il sera la cible d’injures sur les réseaux sociaux pour le décourager, mais il tient toujours le cap, malgré sa solitude.
Last, but not least, M. Ousmane Sonko ! Que n’a-t-il fait et dit sur la question ? Mieux, pour l’histoire et la postérité, il publia Pétrole et Gaz: chronique d'une spoliation, à l’issue de laquelle il défia tout le gouvernement à un débat public. Que nenni, si ce n’est une diabolisation à outrance.
Pendant ce temps et moment où ces compatriotes patriotes engagés faisaient face à la machine étatique, qu’avons-nous fait ? Où étaient ceux qui, aujourd’hui, tentent de décrédibiliser nos journalistes ? Nous avons la critique facile, et c'est dommage.
Ces journalistes sont des sénégalais comme nous. Ils ne sont pas tombés du ciel, désolé. Ils ont des familles et ont les mêmes contraintes sociales que nous. Pourquoi voulons-nous qu’ils s’apitoient sur notre sort alors que nous ne sommes pas prêts à assumer notre propre révolte ?
Nous voulons qu’ils changent, alors changeons !
Abdoukhadre SANO