WADE dit avoir entendu les cris de misère des Sénégalais depuis Paris. A l’époque, quand le peuple se battait tous les jours dans les rues pour lui exprimer son amertume jusqu’à se faire brûler devant le palais, il n’avait rien entendu. Disons à WADE que s’il se croit intelligent et bien, il ne dépasse aucun Sénégalais. Qu’il nomme un seul Sénégalais dont il serait plus intelligent !
Je l’apostrophe.
Monsieur WADE, vous n’étiez pas sur une position qui vous permettez de voir la souffrance des Sénégalais. Oui, en effet. Tous ceux qui étaient proches de vous ramassaient des billets d’argent à longueur de journée. C’était votre manière de dépenser l’argent du contribuable. A tous ces hommes et femmes, vous n’avez pas appris à pécher. Prenez le soin de vous informer sur leur sort. Certains sont dans une extrême misère. Certains de vos anciens ministres ne savent plus comment faire avec leurs chauffeurs. Certains sans contrats sont dans les places publiques cherchant des taxis pour nourrir leurs familles. J’en parle avec émotion. Il y a des Sénégalais qui ont soutenu votre régime et qui souffrent aujourd’hui car ils avaient accédé facilement à la fortune et il leur était impossible de penser à perdre le pouvoir aussi rapidement.
Je reste convaincu qu’il faut que les présidents de la république du Sénégal répondent de leurs actes devant la justice. Comment un citoyen peut-il être au dessus des lois ? Il faut avouer que le cas de la personne du président est au dessus des lois. Si le président Macky SALL est courageux, responsable et patriote, il doit réviser certaines dispositions et proposer un projet de loi dans ce sens. Alors, il méritera ma confiance.
Si WADE a le courage de nommer la souffrance du peuple Sénégalais, je pense que l’on ne peut pas s’empêcher d’évoquer son bilan à la tête de ce pays. WADE est le principal responsable de la situation catastrophique que traverse ce pays. N’a-t-il pas dit que le président qui le remplacerait n’aurait pas les moyens de payer les salaires ? En sachant très bien que le paiement des salaires une question de souveraineté nationale. Un Etat qui ne peut pas payer ses fonctionnaires n’est pas un Etat. Donc, WADE a organisé la mise à mort de l’Etat du Sénégal. Il est impossible que ce qu’il a bâti, édifié et consolidé en économie pendant 12 ans que le président Macky le détruise en 2 ans seulement.
Je l’apostrophe.
Pendant votre magistère Monsieur WADE qu’avez-vous fait de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, du tourisme, de la pêche, des mines, des hôpitaux, des retraités ? Je rappelle que les universités allaient droit vers une année blanche pour non respect des engagements et refus de dialogue. Les enseignants du moyen secondaire non recrutés allaient faire pareil de l’éducation. A lire ces choses, quelle idée du Sénégal pensez-vous avoir laissée aux Sénégalais ?
Monsieur WADE, vous avez laissé aux Sénégalais le souvenir du naufrage du bateau Le Joola, la plus grande catastrophe maritime que l’humanité ait connue sans responsable, sans coupable. Que sont devenus les enfants des disparus ? L’actuel Ministre, Monsieur Ali Aidar dit dans un film que vous et votre gouvernement, avez refusé de renflouer le bateau au moment où il tenait encore l’épave. Il fallait tout simplement une instruction ou un simple accord de votre part pour que l’épave du Joola soit sous nos yeux aujourd’hui. Mais au palais vous, et tous vos collaborateurs, avez refusé de prendre vos téléphones. Rassurez-vous, nous sommes attentifs et vigilants, nous gardons en mémoire ces actes.
C’est avec vous que la lumière n’a jamais été faite sur des cas d’injustice qui ont conduits à des morts d’hommes : notre camarade étudiant Balla GAYE, mort d’une balle sans tireur, en plein campus de l’UCAD. Monsieur Talla SILLA qui a été sauvagement battu. Jusqu’à ce jour, personne ne connait les auteurs de ces actes. Avec vous, le Sénégal a connu une période d’impunité sans précédents. Les criminels vaquaient à leur occupations et à n’importe quel moment pouvaient sévir en comptant sur votre protection. Quel Sénégalais n’a pas pensé à un moment demander le droit de port d’arme pour se protéger et protéger sa famille ? Je me souviens également de l’assassinat de Malick BA et de Mamadou DIOP. Les Sénégalais regardent les enfants de ces deux patriotes grandir. Des familles et des territoires entiers, victimes d’un régime qui a exalté l’impunité et qui en a fait une règle de gouvernance. Quelle image de l’Etat, avec ces actes, pensez-vous avoir laissée au Sénégalais ? Vous devez être le premier sénégalais à répondre de vos actes devant la haute cours de justice !
N’est ce pas vous qui avez humilié de dignes fils du Sénégal qui ont eu des fonctions internationales par leur propre mérite. Je veux nommer le Professeur MBOW, Monsieur Moussa TOURE, le Dr Jacques DIOUF. Ces hommes que vous avez tenté d’humilié par simple jalousie -le sentiment des petits hommes-. Tout ce que vous n’avez pas pu avoir, vous ne souhaitiez que personne ne l’ait. C’est ce sentiment qui vous a amené à mettre à genoux des capitaines d’industries Sénégalais. Bara TALL en est un symbole. Votre fils –Karim WADE- a dit publiquement qu’il allait le détruire et les députés, à l’Assemblée nationale, acquis à votre cause ont applaudi. Je prie pour eux pour ces chefs d’entreprises. Que Dieu les relève par sa main puissante et qu’ils Lui, restent, par leur vie, reconnaissants.
Je me rappelle la manière dont vous avez obligé l’ancien président de la CENA a démissionné. Une manière indigne d’un Chef d’Etat. Vous rappelez-vous de ces propos : « rendez moi ce que je vous ai donné, démissionnez sinon je vous ferai démissionner ». Pouvez-vous nous dire aujourd’hui le moyen que vous alliez utiliser ? J’espère que ce n’est pas ce que j’imagine!
Je me rappelle les raccourcis que vous avez utilisés pour faire voter des lois qui auraient dû passer impérativement par voie référendaire et les multiples réformes portées sur notre constitution. Qu’avez-vous fait pour créer le 23 juin ? Vous avez le mérite d’être l’auteur de cette date historique. Pensez-vous que le peuple Sénégalais a oublié ou changé en 2 ans. Ce serait une erreur.
Oui, il n’est pas possible d’oublier l’amnistie des actes criminels qui se sont déroulés durant la période de l’assassinat du fils de Saint-Louis, Maître Babacar SEYE. Paix à son âme !
Je nourris un profond respect pour cet homme et je le garde comme un exemple de courage. A mes enfants, j’enseignerai la force morale de Maître SEYE !
Soirée du 25 avril 2014