A l'heure où l'actualité politique sénégalaise est principalement marquée par la course aux alliances en perspectives des prochaines élections présidentielles du 24 février 2019, les supputations vont bon train par rapport au choix de l'ancien Président de la République, Maître Abdoulaye Wade. En effet, après l'invalidation de la candidature de son fils, Karim Wade, une question pourrait légitimement être posée quant au choix d'alliance de Wade père et du PDS. Aura-il le courage de soutenir le Président sortant, Macky Sall ? Va-t-il s'allier avec son ancien disciple, Idrissa Seck ? Ou encore, va-t-il jouer la carte de la neutralité ?
Le Président Abdoulaye Wade semble faire face à une situation délicate liée à son choix aussi déterminant. La tentative de réponse à ces trois questions nous permet de poser ces hypothèses suivantes :
1- Abdoulaye Wade soutient Macky SALL : un fait quasiment impossible même si on nous apprend qu'il ne faut jamais dire jamais en politique. Les relations entre les deux hommes ont toujours été tendues depuis 2009. L'emprisonnement de Karim et son exil forcé ne favorisent pas des retrouvailles entre les deux hommes à moins qu'il s'agisse d'un deal comme semblent l'évoquer des personnalités. En plus, le Pape du SOPI perdrait tout crédit devant ses inconditionnels sympathisants. Cependant, il faut reconnaitre un fait, récemment Macky a parlé de l'éventualité d'une amnistie à accorder à Karim et à Khalifa s'il arrivait d'être réélu. Son seul souci c'est d'avoir son 2ième mandat.
2- Abdoulaye Wade soutient Idrissa SECK : un autre fait improbable. En effet, tout le monde sait que le seul combat de Abdoulaye Wade est de voir un jour son fils devenir Président de la République. Dès lors, en soutenant Idrissa Seck, il prendra le risque d'élire un Président qui voudra inévitablement avoir deux mandats. Cela veut dire que si Idy est élu grâce au soutien de Wade, Karim devrait logiquement attendre jusqu'en 2029 pour se présenter, c'est-à-dire après les deux mandats de Seck. En plus, absolument rien ne garantit que si Idrissa Seck arrive au pouvoir, il prendra le risque d'amnistier Karim qui deviendra véritablement l'un de ses principaux opposants. D'ailleurs, ce qui est valable pour le leader de la coalition Idy 2019, l'est aussi pour les autres candidats ;
3- Wade adopte la neutralité : il signera alors la mort probable du PDS. Le Pape du Sopi risque d'être désavoué par les militants et sympathisants. Plusieurs d'entre eux vont rejoindre les autres coalitions. L'avenir politique de son fils sera alors hypothéqué.
Cependant, le Président Abdoulaye Wade, cette « bête politique tout à fait redoutable », ce « grand stratège » qui « sait très bien ce qu'il faut faire, quand il faut le faire et comment le faire », pour reprendre les propos de Ousmane Tanor Dieng , usera probablement de toutes ces qualités pour se tirer d'affaires, car admettons avec Nicolas Machiavel qu'« En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal ».
Par Docteur Jean Sibadioumeg DIATTA,
Spécialiste en Communication…
Par Docteur Jean Sibadioumeg DIATTA,
Spécialiste en Communication…