Mansour Cama et l’UGB
Au-delà de sa casquette patronale, Mansour Cama avait bien voulu accompagner, à travers l’UGB, l’université sénégalaise. Il tenait à répondre à toutes les sollicitations de cette institution. Il l’avait érigée en modèle dans le sous-continent et prônait son envol à chaque fois que de besoin.
« L’université Gaston Berger semble avoir perçu très tôt les limites du système classique et s’est résolument engagée dans la voie de l’innovation. Elle a fait le bon choix celui qui nous projette dans l’avenir. Avec beaucoup de clairvoyance et d’audace, elle se construit une autre image de l’université. Celle, libérée des pesanteurs, parfaitement intégrée dans son environnement et consciente de ses responsabilités citoyennes. Elle a fait un pari sur l’avenir. En un mot elle a osé. Dans notre domaine nous aurions simplement dit qu’elle est entreprenante», affirmait-il le 25 avril 2008 à la cérémonie officielle du Forum d’Insertion et d’Echange avec les Entreprise (FI2E) de l’UGB, dans un amphithéâtre bien rempli, ovationnant tout-debout son discours.
Il s’étalait constitué sentinelle contre des membres du gouvernement, des notabilités de Saint-Louis qui œuvraient pour briser l’élan de cette université et déformer le modèle d’institution que celle-ci représentait pour lui. Il défendait contre vents et marées, face à l’exigence gouvernementale de ‘’monter en puissance numérique’’ afin de répondre à l’irrésistible demande d’accès des bacheliers et de leurs parents, l’orientation prise par l’UGB pour contrôler sa croissance et fonctionner dans le respect des normes pédagogiques reconnues. Ajoutons à cela, qu’il n’a jamais voulu rater un rendez-vous pris avec l’UGB. Il lui est arrivé de quitter la délégation présidentielle à Dubaï pour rentrer et honorer son engagement relatif à la participation au forum annuel que l’Université organisait.
Ce faisant, il refusait de rester dans la place d’honneur qu’on lui réservait pour aller circuler dans les stands des étudiants, discuter avec eux à cœurs ouvert et faire le tour des panels d’experts venus échanger sur les questions académiques de l’heure. Cette disponibilité pour l’université n’a jamais cessé ou varié. Sans broncher, il acceptait de présider les sorties de promotions et participer aux rencontres scientifiques que les unités de formation ou clubs d’étudiants organisaient. Ni les 280 kilomètres à parcourir, ni l’âge, encore moins son emploi du temps chargé, ne le décourageaient. Il assistait régulièrement aux sessions du Conseil d’Orientation et des Relations avec les Milieux Economiques (CORME) présidé par le PDG du groupe Chaca aussi engagé que lui avec l’UGB.
Il y trouvait d’autres compagnons représentants : du Conseil National du Patronat (CNP), Papa Nalla Fall ; de la société civile, Amacodou Diouf du Congad ; de la collectivité local, Aida Mbaye de la mairie de Saint-Louis ; des professionnels des ressources humaines, Aliou Mao Faye ; du ministère chargé de l’emploi ; des chambres des métiers ; en plus du Recteur Mary Teuw Niane entouré de ses collaborateurs. «Des cadres de concertation et de partenariat comme celui offert par le Conseil d’Orientation et des Relations avec les Milieux Economiques (CORME) constituent pour nous des espaces appropriés d’échanges pour la recherche de solutions » concédait-il
Au niveau de l’organisation patronale qu’il dirigeait, la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNES), l’UGB est associée à toutes les activités. Les Journées Economiques du nord à Saint-Louis, du centre à Kaolack, du sud à Ziguinchor et de l’ouest à Thiès étaient des occasions pour Mansour, de monter combien il tenait au partenariat entre les acteurs académiques et économiques.
«En signant avec votre institution un protocole de collaboration, la CNES a voulu vous témoigner toute sa confiance et s’inscrire résolument dans une nouvelle démarche de partenariat et de dialogue permanent entre les milieux de la formation et l’entreprise », disait-il.
C’est avec les universitaires de l’UGB d’abord, qu’il a partagé son idée, inspiré par le Domaine d’Initiative et d’Innovation Economique (D2IE) mis en place à Saint-Louis, de développer au Sénégal des Zones Economiques Spéciales Intégrées afin de mettre les institution de recherche, d’innovation et de formation au cœur des espaces d’affaires et de production.
Depuis, cette idée et les nombreuses autres que Mansour a eues, ont fait leur chemin. Même si on regrette que Dianiadio en profite avant Ndar qui l’a fait naître. Ainsi, sa générosité irriguait toutes les universités sans exception. Même le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) en profitait quand il y avait des difficultés de s’entendre avec les autorités gouvernementales.
En résumé, Manour Cama, a tout donné pour ses prochains. Il ne ménageait aucune énergie ou force pour le développement de son pays en misant, sans distinction aucune, sur les secteurs privés et publiques. Il fut l’un des rares acteurs du pays, en dehors du secteur scientifique, qui considèrent que l’éducation et la formation sont au début et à la fin de tout développement individuel ou social. Qu’Allah veille sur son âme, accompagne sa famille et ses amis bien éprouvés par cette perte !
Prions ALLAH qu’lL veuille gratifier encore notre pays d’aussi belles âmes ! Sois dans la
Paix éternelle Grand Patriote !
UGB DIRE Forum 2009 Discours de Mansour CAMA
Mamadou Youry SALL
Ancien Directeur de l’Insertion et des Relations avec les Entreprises de l’UGB (DIRE)