Dans L’Obs du 11 octobre 2013, Marième Badiane, sans aménités, déclare : « «Mimi Touré est une militante de la 25e heure. Elle est un épiphénomène, ne me parlez pas d’elle » avant de diluer ses propos plus tard.
Mame Mbaye Niang, président du Conseil de surveillance de la Haute autorité de l’aéroport, dans une longue interview accordée au journal l’Enquête du 04 janvier dernier, enfonce le clou. Morceaux choisis : « Aucun président de la République ne va accepter, après avoir été élu par les Sénégalais, de laisser prendre son pouvoir ou ruiner ses prérogatives par quelqu’un qui a été nommé par lui. Mais les gens, dès que vous les nommez, ils commencent à développer des esprits de groupe, des tendances sectaires, à avoir des ambitions, au point d’en oublier ceux qui les ont choisis. Ils développent des stratégies d’implantation, de maillage, de noyautage, en se disant : ce pourrait être moi. Ce n’est pas acceptable, et il faut que ceux qui nourrissent ces ambitions fassent attention. »
« Quelle influence un Premier ministre peut-il avoir, alors qu’il est simplement le premier des exécutants ? Comment un Premier ministre peut-il avoir de l’ambition au détriment de celui qui l'a nommé ? Dès qu’on se met dans cette dynamique, on cesse de penser au pays, au travail, pour se mettre dans une sorte de lissage de son image et de sa personnalité. »
« On ne défend plus le président de la République, on se défend et on pense déjà à un mouvement, une association, en se disant qu’on a déjà un destin créé. On sait qui est qui au Sénégal. Qui connaissait tous ces gens avant qu’ils ne soient nommés ? La plupart de ceux qui réclament aujourd’hui une légitimité étaient des salariés payés par Macky Sall (dont Mimi Touré : Ndlr) »
« Dans notre parti, la seule légitimité est celle acquise au combat, par son engagement, et je pense que Mimi gagnerait à faire la différence entre responsabilité étatique et responsabilité politique. »
Auparavant le même journal Enquête avait fait état, dans sa livraison du 26 octobre 2012, des relations exécrables qui existent entre le Premier ministre et le Secrétaire général du gouvernement et par ailleurs porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr), Seydou Guèye.
Dans le même sillage, le ministre conseiller Mbaye Ndiaye avait lui aussi, dans une interview au journal Quotidien du 09 novembre 2013, dénié au Premier ministre le poste de facto de n° 2 de l’Apr. Maître El Hadji Diouf, qui ne digère pas le rôle joué par l’ex-ministre de la Justice dans l’emprisonnement de Hissène Habré dont il est l’avocat défenseur, fait le jeu des faucons du palais en tirant constamment à boulets rouges sur celle qui est aujourd’hui son ennemi numéro un.
Ces attaques virulentes contre Mimi Touré ne sont que le début d’une longue machination visant à défenestrer l’actuel locataire du 9e étage du building administratif. Si le poste présidentiel fait naître des ambitions, celui de Premier ministre fait lui aussi l’objet de plusieurs convoitises. Il appert que Mimi Touré, ministre de la Justice, se conduisait d’une façon telle que, dans ce canard, nous n’avions pas hésité à prophétiser avec indignation qu’elle guignait le poste d’Abdoul Mbaye. Chose qui intervint quelques mois après. Nous avions été très critique sur les expédients machiavéliques qu’elle a utilisés pour atteindre ses fins. Et si, aujourd’hui, des ambitieux encagoulés ou des courtiers, stipendiés par de lâches manœuvriers concoctent des meurtres à la petite semaine et clouent au pilori le Premier ministre dans l’unique but de l’écarter pour occuper sa place, nous ne sommes pas en droit de nous taire.
Le syndrome de la dyarchie Wade-Idy
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Sénégal risque de vivre la même tension que quand Idrissa Seck, troisième Premier ministre du président Abdoulaye Wade, subissait les assauts assassins des faucons du palais. On se rappelle qu’en ligne de front des journaux spécialisés dans la diatribe, l’insulte et le dénigrement ont été financés et sponsorisés par tous les manœuvriers libéraux qui voulaient offrir un enterrement de première classe à l’alors n° 2 du Pds. Sous l’œil amusé et complice du président Wade, Idrissa Seck traversera l’enfer jusqu’à son éjection de la Maison militaire qui lui servait de bureau. Pendant sa primature, toute la République, sous la coupe d’une dyarchie réelle ou fictive, vivait sous le rythme de la complotite et du coup d’Etat rampant. Son successeur à la Primature et au poste de n° 2 au sein du Pds a été combattu après qu’il a assuré avec brio la réélection de son mentor au premier tour de l ‘élection présidentielle de 2007 qui semblait bien compromise. La lie de l’immoralité politique sera atteinte lorsque Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, sera éjecté du perchoir à cause de la loi scélérate Sada Ndiaye.
Toutes ces sales besognes étaient soigneusement exécutées avec la bénédiction du président Wade. L’actuel régime ne semble pas avoir guéri des addictions du régime wadien. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, en effet, on risque de voir le pays plongé dans une spirale de luttes fratricides dont la finalité est la mise à mort politique de l’actuel Premier ministre. Il se susurre que Mame Mbaye Niang, qui a vidé son chargeur sur Mimi Touré, ne serait que le porte-voix des Seydou Guèye, Secrétaire général du gouvernement, de Racine Talla, directeur général de la RTS et Luc Malick Sarr, conseiller politique du président et président du Conseil d'administration de l'Agence des Aéroports du Sénégal (Ads). Quant à Marième Badiane, elle a voulu contrecarrer un éventuel projet d’Aminata Touré qui voulait faire main basse sur le commandement des femmes apéristes.
Le président, parrain occulte de ces manœuvres politiciennes ?
Et le président de la République dans tout cela ? Son mutisme ne cacherait-il pas un parrainage tacite de toutes ces vilénies ? Il assiste avec complaisance au charcutage de son premier collaborateur dans le gouvernement. Au moment où le Chef de l’Etat a engagé un plan de redressement économique qui doit mener le Sénégal vers l’émergence, il est incompréhensible qu’il ne siffle pas la fin de cette récréation qui commence à durer. Aminata Touré ne doit être jugée que sur les résultats de la mission qui lui est assignée et non pas sur ses ambitions présidentielles. D’ailleurs, quoi de plus normal que d’avoir des ambitions suprêmes pour son pays ? Veut-on nous faire croire que ces faucons dont Mame Mbaye Niang exécute les sales besoins n’ont pas d’ambition présidentielle ? Vouloir instiller dans la tête des Sénégalais que Mimi Touré veut prendre la place de Macky Sall en plein exercice ou à la fin du présent mandat, c’est divertir nos compatriotes qui ont d’autres préoccupations que ces querelles politiciennes byzantines. Si le président assiste impuissant ou complaisant à la fragilisation de celle en qui il a placé sa confiance pour conduire sa politique économique, il court le risque de voire son magistère émaillé par des manœuvres et complots antithétiques à toute initiative de développement. Excédés par de telles luttes politiciennes (dont lui-même Macky Sall fut la victime expiatoire) au point de bloquer le pays, les Sénégalais avaient fini par se débarrasser du régime de Me Abdoulaye Wade. Et cela doit servir de leçon à l’actuel président qui doit faire preuve d’autorité pour discipliner les fauteurs de troubles tapis dans son parti.
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1148 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / JANVIER 2014
Mame Mbaye Niang, président du Conseil de surveillance de la Haute autorité de l’aéroport, dans une longue interview accordée au journal l’Enquête du 04 janvier dernier, enfonce le clou. Morceaux choisis : « Aucun président de la République ne va accepter, après avoir été élu par les Sénégalais, de laisser prendre son pouvoir ou ruiner ses prérogatives par quelqu’un qui a été nommé par lui. Mais les gens, dès que vous les nommez, ils commencent à développer des esprits de groupe, des tendances sectaires, à avoir des ambitions, au point d’en oublier ceux qui les ont choisis. Ils développent des stratégies d’implantation, de maillage, de noyautage, en se disant : ce pourrait être moi. Ce n’est pas acceptable, et il faut que ceux qui nourrissent ces ambitions fassent attention. »
« Quelle influence un Premier ministre peut-il avoir, alors qu’il est simplement le premier des exécutants ? Comment un Premier ministre peut-il avoir de l’ambition au détriment de celui qui l'a nommé ? Dès qu’on se met dans cette dynamique, on cesse de penser au pays, au travail, pour se mettre dans une sorte de lissage de son image et de sa personnalité. »
« On ne défend plus le président de la République, on se défend et on pense déjà à un mouvement, une association, en se disant qu’on a déjà un destin créé. On sait qui est qui au Sénégal. Qui connaissait tous ces gens avant qu’ils ne soient nommés ? La plupart de ceux qui réclament aujourd’hui une légitimité étaient des salariés payés par Macky Sall (dont Mimi Touré : Ndlr) »
« Dans notre parti, la seule légitimité est celle acquise au combat, par son engagement, et je pense que Mimi gagnerait à faire la différence entre responsabilité étatique et responsabilité politique. »
Auparavant le même journal Enquête avait fait état, dans sa livraison du 26 octobre 2012, des relations exécrables qui existent entre le Premier ministre et le Secrétaire général du gouvernement et par ailleurs porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr), Seydou Guèye.
Dans le même sillage, le ministre conseiller Mbaye Ndiaye avait lui aussi, dans une interview au journal Quotidien du 09 novembre 2013, dénié au Premier ministre le poste de facto de n° 2 de l’Apr. Maître El Hadji Diouf, qui ne digère pas le rôle joué par l’ex-ministre de la Justice dans l’emprisonnement de Hissène Habré dont il est l’avocat défenseur, fait le jeu des faucons du palais en tirant constamment à boulets rouges sur celle qui est aujourd’hui son ennemi numéro un.
Ces attaques virulentes contre Mimi Touré ne sont que le début d’une longue machination visant à défenestrer l’actuel locataire du 9e étage du building administratif. Si le poste présidentiel fait naître des ambitions, celui de Premier ministre fait lui aussi l’objet de plusieurs convoitises. Il appert que Mimi Touré, ministre de la Justice, se conduisait d’une façon telle que, dans ce canard, nous n’avions pas hésité à prophétiser avec indignation qu’elle guignait le poste d’Abdoul Mbaye. Chose qui intervint quelques mois après. Nous avions été très critique sur les expédients machiavéliques qu’elle a utilisés pour atteindre ses fins. Et si, aujourd’hui, des ambitieux encagoulés ou des courtiers, stipendiés par de lâches manœuvriers concoctent des meurtres à la petite semaine et clouent au pilori le Premier ministre dans l’unique but de l’écarter pour occuper sa place, nous ne sommes pas en droit de nous taire.
Le syndrome de la dyarchie Wade-Idy
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Sénégal risque de vivre la même tension que quand Idrissa Seck, troisième Premier ministre du président Abdoulaye Wade, subissait les assauts assassins des faucons du palais. On se rappelle qu’en ligne de front des journaux spécialisés dans la diatribe, l’insulte et le dénigrement ont été financés et sponsorisés par tous les manœuvriers libéraux qui voulaient offrir un enterrement de première classe à l’alors n° 2 du Pds. Sous l’œil amusé et complice du président Wade, Idrissa Seck traversera l’enfer jusqu’à son éjection de la Maison militaire qui lui servait de bureau. Pendant sa primature, toute la République, sous la coupe d’une dyarchie réelle ou fictive, vivait sous le rythme de la complotite et du coup d’Etat rampant. Son successeur à la Primature et au poste de n° 2 au sein du Pds a été combattu après qu’il a assuré avec brio la réélection de son mentor au premier tour de l ‘élection présidentielle de 2007 qui semblait bien compromise. La lie de l’immoralité politique sera atteinte lorsque Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, sera éjecté du perchoir à cause de la loi scélérate Sada Ndiaye.
Toutes ces sales besognes étaient soigneusement exécutées avec la bénédiction du président Wade. L’actuel régime ne semble pas avoir guéri des addictions du régime wadien. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, en effet, on risque de voir le pays plongé dans une spirale de luttes fratricides dont la finalité est la mise à mort politique de l’actuel Premier ministre. Il se susurre que Mame Mbaye Niang, qui a vidé son chargeur sur Mimi Touré, ne serait que le porte-voix des Seydou Guèye, Secrétaire général du gouvernement, de Racine Talla, directeur général de la RTS et Luc Malick Sarr, conseiller politique du président et président du Conseil d'administration de l'Agence des Aéroports du Sénégal (Ads). Quant à Marième Badiane, elle a voulu contrecarrer un éventuel projet d’Aminata Touré qui voulait faire main basse sur le commandement des femmes apéristes.
Le président, parrain occulte de ces manœuvres politiciennes ?
Et le président de la République dans tout cela ? Son mutisme ne cacherait-il pas un parrainage tacite de toutes ces vilénies ? Il assiste avec complaisance au charcutage de son premier collaborateur dans le gouvernement. Au moment où le Chef de l’Etat a engagé un plan de redressement économique qui doit mener le Sénégal vers l’émergence, il est incompréhensible qu’il ne siffle pas la fin de cette récréation qui commence à durer. Aminata Touré ne doit être jugée que sur les résultats de la mission qui lui est assignée et non pas sur ses ambitions présidentielles. D’ailleurs, quoi de plus normal que d’avoir des ambitions suprêmes pour son pays ? Veut-on nous faire croire que ces faucons dont Mame Mbaye Niang exécute les sales besoins n’ont pas d’ambition présidentielle ? Vouloir instiller dans la tête des Sénégalais que Mimi Touré veut prendre la place de Macky Sall en plein exercice ou à la fin du présent mandat, c’est divertir nos compatriotes qui ont d’autres préoccupations que ces querelles politiciennes byzantines. Si le président assiste impuissant ou complaisant à la fragilisation de celle en qui il a placé sa confiance pour conduire sa politique économique, il court le risque de voire son magistère émaillé par des manœuvres et complots antithétiques à toute initiative de développement. Excédés par de telles luttes politiciennes (dont lui-même Macky Sall fut la victime expiatoire) au point de bloquer le pays, les Sénégalais avaient fini par se débarrasser du régime de Me Abdoulaye Wade. Et cela doit servir de leçon à l’actuel président qui doit faire preuve d’autorité pour discipliner les fauteurs de troubles tapis dans son parti.
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1148 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / JANVIER 2014