Elle est entrée timidement dans nos habitudes. Mais la bise plutôt que le poignet de main est devenue une forme de salutation très prisée par les jeunes, filles et garçons confondus. Même les adultes s’y mettent. Focus sur un fait venu d’ailleurs et qui bouscule les habitudes d’une société qu’on disait conservatrice.
Chaque jour, nous formulons des salutations à maintes personnes que nous croisons. Ainsi, chaque pays a établi ses manières de salutation. Du Japon en Afrique du Sud, les salutations diffèrent. Si les uns se donnent un poignet de mains, d’autres se font la bise dont le nombre change d’une région à une autre pas particulièrement en France (voir en encadré). Certains préfèrent se courber, les mains jointes, pour saluer. Au Sénégal pendant longtemps le poignet de mains a eu la part belle. Mais cette période semble révolue.
En effet, les accolades menacent sérieusement cette mainmise. Les jeunes notamment trouvent cette forme de salutation plus chaleureuse et plus affectueuse. Ndeye Fatou, khady et Bineta, trois élèves rencontrées au marché Sandaga, trouvent un peu ringard qu’on salue par un poignet de mains les copains de classe ou les amis. Ces trois demoiselles ne jurent que pour les bises. Elles n’éprouvent aucune honte à adopter une habitude étrangère qu’elles partagent et délectent avec joie. « Nous vivons dans un village planétaire. Il faut s’ouvrir au monde. Nous sommes tous des citoyens du monde. Raison pour laquelle, les bises sont de mises chez nous», philosophe Bineta, sous le regard approbateur de ces copines. La jeunesse n’est pas seule dans cette posture. Elle a des alliés de taille : les adultes. Ndoumé, une femme d’âge mur, employée dans une PM E, estime que les accolades sont une forme de salutations comme les autres et que les Sénégalais devraient la prendre comme telles. « Il n y a pas de honte à tricher ce qui marche chez les autres. Il faut reconnaitre que faire des bisous lorsqu’on rencontre des amis ou des collègues c’est plus chaleureux comme accueil », lance cette dame au teint mât. Issa accepte le principe de saluer par la bise. Mais selon cet homme, elle doit se faire entre gens qui partagent une relation proche. « Je souscris à cette forme de salutation. Cependant, on ne peut se permettre de faire des bises n’ importe où et à n’importe qui », martèle ce quadragénaire. Dans ce même sillage, Mohamed, gérant d’un restaurant, est sélectif lorsqu’il s’agit de faire la bise. « J’évite autant qu’il m’est possible de faire la bise aux filles. Seule ma petite amie est autorisée à me faire une bise. Je préférée donner une chaude poignée de mains », témoigne ce trentenaire. Mimétisme de l’Occident ? Néanmoins, on a rencontré d’autres moins nuancés dans leur appréciation de cette forme de salutation. Et la religion s’est invitée dans ce débat. Nogaye, une étudiante voilée, ouvre les hostilités : « « Je dirais que certains le font par pur mimétisme de l’occident. » Mais « d’autres le font parce que leur religion le leur permet. Je fais des bises à mes copines pour les saluer et leur témoigner mon affection », ajoute-t-elle. Pour autant, Nogaye fustige le fait que des personnes de sexe opposé puissent se faire la bise. « Ce qui est déplorable c’est que des femmes puissent donner des accolades à des hommes. Cela n’est pas conforme à notre culture et à nos mœurs », a laissé entendre cette férue de la Géographie. Seynabou ne fait pas dans la demi-mesure sur cette question. « Je ne cautionne pas cette manière de salutation qui est étrangère à nos habitudes », fustige-t-elle. Elle confesse éprouver de la gêne en voyant des personnes s’adonnaient à cette manière de faire. « Cela me met mal à l’aise quand je suis parfois contrainte de donner une accolade pour saluer une personne. Pour me conformer à la religion musulmane, je ne donne pas la main encore moins un bisou à un homme », témoigne cette enseignante. Par ailleurs, les accolades se sont invitées dans les cérémonies mondaines mais aussi religieuses.
En effet, qu’il s’agisse d’une cérémonie de remise de diplômes ou de prix, les bises pleuvent de toutes parts. Un autre fait divise les personnes rencontrées. Il s’agit du nombre de bises à faire et pourquoi ? On a eu autant de réponses que d’interlocuteurs. Ce qui remet au goût du jour l’adage qui souligne que : « le baobab a beau séjourné dans la mer, mais il deviendra jamais un crocodile ».
Mbour.info
Chaque jour, nous formulons des salutations à maintes personnes que nous croisons. Ainsi, chaque pays a établi ses manières de salutation. Du Japon en Afrique du Sud, les salutations diffèrent. Si les uns se donnent un poignet de mains, d’autres se font la bise dont le nombre change d’une région à une autre pas particulièrement en France (voir en encadré). Certains préfèrent se courber, les mains jointes, pour saluer. Au Sénégal pendant longtemps le poignet de mains a eu la part belle. Mais cette période semble révolue.
En effet, les accolades menacent sérieusement cette mainmise. Les jeunes notamment trouvent cette forme de salutation plus chaleureuse et plus affectueuse. Ndeye Fatou, khady et Bineta, trois élèves rencontrées au marché Sandaga, trouvent un peu ringard qu’on salue par un poignet de mains les copains de classe ou les amis. Ces trois demoiselles ne jurent que pour les bises. Elles n’éprouvent aucune honte à adopter une habitude étrangère qu’elles partagent et délectent avec joie. « Nous vivons dans un village planétaire. Il faut s’ouvrir au monde. Nous sommes tous des citoyens du monde. Raison pour laquelle, les bises sont de mises chez nous», philosophe Bineta, sous le regard approbateur de ces copines. La jeunesse n’est pas seule dans cette posture. Elle a des alliés de taille : les adultes. Ndoumé, une femme d’âge mur, employée dans une PM E, estime que les accolades sont une forme de salutations comme les autres et que les Sénégalais devraient la prendre comme telles. « Il n y a pas de honte à tricher ce qui marche chez les autres. Il faut reconnaitre que faire des bisous lorsqu’on rencontre des amis ou des collègues c’est plus chaleureux comme accueil », lance cette dame au teint mât. Issa accepte le principe de saluer par la bise. Mais selon cet homme, elle doit se faire entre gens qui partagent une relation proche. « Je souscris à cette forme de salutation. Cependant, on ne peut se permettre de faire des bises n’ importe où et à n’importe qui », martèle ce quadragénaire. Dans ce même sillage, Mohamed, gérant d’un restaurant, est sélectif lorsqu’il s’agit de faire la bise. « J’évite autant qu’il m’est possible de faire la bise aux filles. Seule ma petite amie est autorisée à me faire une bise. Je préférée donner une chaude poignée de mains », témoigne ce trentenaire. Mimétisme de l’Occident ? Néanmoins, on a rencontré d’autres moins nuancés dans leur appréciation de cette forme de salutation. Et la religion s’est invitée dans ce débat. Nogaye, une étudiante voilée, ouvre les hostilités : « « Je dirais que certains le font par pur mimétisme de l’occident. » Mais « d’autres le font parce que leur religion le leur permet. Je fais des bises à mes copines pour les saluer et leur témoigner mon affection », ajoute-t-elle. Pour autant, Nogaye fustige le fait que des personnes de sexe opposé puissent se faire la bise. « Ce qui est déplorable c’est que des femmes puissent donner des accolades à des hommes. Cela n’est pas conforme à notre culture et à nos mœurs », a laissé entendre cette férue de la Géographie. Seynabou ne fait pas dans la demi-mesure sur cette question. « Je ne cautionne pas cette manière de salutation qui est étrangère à nos habitudes », fustige-t-elle. Elle confesse éprouver de la gêne en voyant des personnes s’adonnaient à cette manière de faire. « Cela me met mal à l’aise quand je suis parfois contrainte de donner une accolade pour saluer une personne. Pour me conformer à la religion musulmane, je ne donne pas la main encore moins un bisou à un homme », témoigne cette enseignante. Par ailleurs, les accolades se sont invitées dans les cérémonies mondaines mais aussi religieuses.
En effet, qu’il s’agisse d’une cérémonie de remise de diplômes ou de prix, les bises pleuvent de toutes parts. Un autre fait divise les personnes rencontrées. Il s’agit du nombre de bises à faire et pourquoi ? On a eu autant de réponses que d’interlocuteurs. Ce qui remet au goût du jour l’adage qui souligne que : « le baobab a beau séjourné dans la mer, mais il deviendra jamais un crocodile ».
Mbour.info