Ce qui montre qu’au Sénégal, le taux d'instabilité des unions reste très élevé, surtout chez les femmes.
«Les divorcés sont plus nombreux dans la région de Dakar (2,5%). La capitale est suivie par les régions de Matam et Saint-Louis avec 1,5% chacune (identique à la moyenne nationale). La région de Sédhiou avec 0,5% enregistre la plus faible proportion de personnes divorcées, suivie de Kédougou et Kaffrine avec 0,7% chacune», renseigne l’Ansd dans son dernier recensement.
Cependant, le problème, au Sénégal, c’est que les femmes divorcées font l’objet de stigmatisation. La société émet un jugement dévalorisant à l’égard de ces femmes, surtout quand ces dernières comptabilisent plusieurs divorces. Elles sont dès lors perçues comme des femmes légères ou ayant une tare qui les rendent inaptes à vivre en foyer conjugal.
Confessions d’une divorcée devenue «jouet» des hommes
«J’ai été mariée avec un ‘‘Modou-Modou’’ (émigré) pendant 5ans. Nous avons eu deux enfants, mais on a fini par divorcer et là je suis devenue le jouet des hommes», confié amèrement une dame divorcée, sous le couvert de l’anonymat. «Je n’y peux rien car j’ai besoin d’argent pour survivre. A chaque fois que je sors, les hommes ont de mauvaises intentions à mon égard. Ils estiment pour la plupart que je ne vaux plus rien», ajoute-t-elle meurtrie.
Et bien qu’il n’existe pas jusqu’à présent une étude sociale approfondie du phénomène du divorce, la société s’accorde sur deux causes essentielles qui sont souvent à l’origine du divorce : le désaccord personnel des époux pour des raisons socio-économiques et l’ennui.
Dialy Dia, porte-parole de l’association des femmes juristes, explique que la plupart, c’est la femme qui a intérêt à demander le divorce dans cette société ou le divorce est légal, car la répudiation étant bannie depuis l’adoption du code de la famille en 1972. Elle souligne aussi que c’est la femme qui subit les dégâts du divorce. Et l’échec du mariage signifie dans la société sénégalaise un échec de la vie sociale.
Le sociologue Djiby Diakhaté: «Le sacré a cédé la place au matériel»
Le sociologue Djiby Diakhaté pense que la recrudescence des divorces «doit être une préoccupation de la communauté car c’est un série de phénomène d’éloignement». «Le premier l’éloignement c’est l’individu par rapport à la famille. C’est à l’intérieur de la famille qu’on inculque à l’individu un certain nombre de valeur qui, par la suite, impriment une orientation dans sa vie. Deuxième éloignement, c’est par rapport à certaines valeurs comme le sacré. Aujourd’hui, le sacré a cédé la place au matériel. Les relations sociales sont monétarisées», se désole-t-il.
Imam Ndiaye : «c’est une situation très alarmante»
L’imam Ismail Ndiaye de la grande mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop, lui, pense que «c’est une situation très alarmante au vu du taux de divorce comparé à celui du mariage». Le religieux explique que «le divorce est perçu comme un échec dans la société aussi bien de l’homme que de la femme. Mais il y a des gens qui prennent le mariage comme un moyen de promotion sociale. Lorsque les femmes pensent qu’elles sont retenues à la maison familiale parce qu’elles ne sont pas mariées, qu’elles doivent garder une certaine virginité, et après le mariage, qu’elles puissent prendre un appartement, accueillir qui elles veulent, cela donne une autre perception du mariage, alors que le mariage est sacrée», rappelle l’imam Ndiaye.
Père Paolo Sinoré : «Nous n’avons pas le droit de rompre le lien que Dieu a uni»
Du côté des chrétiens, le père Paolo Sinoré de la paroisse Saint Paul de la Médina affirme que «le divorce n’est pas convenable pour l’Eglise, car l’homme est un don qui vient de Dieu». Il explique que dans le sacrement de la célébration du mariage, Margarite a dit à Joseph, « ‘‘Je te reçois comme époux et je me donne à toi’’ et Joseph lui répond, ‘‘Margarite je te reçois comme épouse et je me donne à toi’’». C’est pourquoi, conclut le religieux catholique, «alors l’un est un don pour l’autre. Mais, le don c’est Dieu qui la fait. Et le don de Dieu, nous ne pouvons pas le mépriser. Nous n’avons pas le droit de rompre le lien que Dieu a uni».
En somme, malgré le fait qu’aucune des religions ne soit pour, la croissance des cas de divorce est un phénomène bien réel au Sénégal. Ce qui est aujourd’hui inconnu, c’est le remède qui pourrait aider à unir éternellement les couples.
Avec Seneweb
«Les divorcés sont plus nombreux dans la région de Dakar (2,5%). La capitale est suivie par les régions de Matam et Saint-Louis avec 1,5% chacune (identique à la moyenne nationale). La région de Sédhiou avec 0,5% enregistre la plus faible proportion de personnes divorcées, suivie de Kédougou et Kaffrine avec 0,7% chacune», renseigne l’Ansd dans son dernier recensement.
Cependant, le problème, au Sénégal, c’est que les femmes divorcées font l’objet de stigmatisation. La société émet un jugement dévalorisant à l’égard de ces femmes, surtout quand ces dernières comptabilisent plusieurs divorces. Elles sont dès lors perçues comme des femmes légères ou ayant une tare qui les rendent inaptes à vivre en foyer conjugal.
Confessions d’une divorcée devenue «jouet» des hommes
«J’ai été mariée avec un ‘‘Modou-Modou’’ (émigré) pendant 5ans. Nous avons eu deux enfants, mais on a fini par divorcer et là je suis devenue le jouet des hommes», confié amèrement une dame divorcée, sous le couvert de l’anonymat. «Je n’y peux rien car j’ai besoin d’argent pour survivre. A chaque fois que je sors, les hommes ont de mauvaises intentions à mon égard. Ils estiment pour la plupart que je ne vaux plus rien», ajoute-t-elle meurtrie.
Et bien qu’il n’existe pas jusqu’à présent une étude sociale approfondie du phénomène du divorce, la société s’accorde sur deux causes essentielles qui sont souvent à l’origine du divorce : le désaccord personnel des époux pour des raisons socio-économiques et l’ennui.
Dialy Dia, porte-parole de l’association des femmes juristes, explique que la plupart, c’est la femme qui a intérêt à demander le divorce dans cette société ou le divorce est légal, car la répudiation étant bannie depuis l’adoption du code de la famille en 1972. Elle souligne aussi que c’est la femme qui subit les dégâts du divorce. Et l’échec du mariage signifie dans la société sénégalaise un échec de la vie sociale.
Le sociologue Djiby Diakhaté: «Le sacré a cédé la place au matériel»
Le sociologue Djiby Diakhaté pense que la recrudescence des divorces «doit être une préoccupation de la communauté car c’est un série de phénomène d’éloignement». «Le premier l’éloignement c’est l’individu par rapport à la famille. C’est à l’intérieur de la famille qu’on inculque à l’individu un certain nombre de valeur qui, par la suite, impriment une orientation dans sa vie. Deuxième éloignement, c’est par rapport à certaines valeurs comme le sacré. Aujourd’hui, le sacré a cédé la place au matériel. Les relations sociales sont monétarisées», se désole-t-il.
Imam Ndiaye : «c’est une situation très alarmante»
L’imam Ismail Ndiaye de la grande mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop, lui, pense que «c’est une situation très alarmante au vu du taux de divorce comparé à celui du mariage». Le religieux explique que «le divorce est perçu comme un échec dans la société aussi bien de l’homme que de la femme. Mais il y a des gens qui prennent le mariage comme un moyen de promotion sociale. Lorsque les femmes pensent qu’elles sont retenues à la maison familiale parce qu’elles ne sont pas mariées, qu’elles doivent garder une certaine virginité, et après le mariage, qu’elles puissent prendre un appartement, accueillir qui elles veulent, cela donne une autre perception du mariage, alors que le mariage est sacrée», rappelle l’imam Ndiaye.
Père Paolo Sinoré : «Nous n’avons pas le droit de rompre le lien que Dieu a uni»
Du côté des chrétiens, le père Paolo Sinoré de la paroisse Saint Paul de la Médina affirme que «le divorce n’est pas convenable pour l’Eglise, car l’homme est un don qui vient de Dieu». Il explique que dans le sacrement de la célébration du mariage, Margarite a dit à Joseph, « ‘‘Je te reçois comme époux et je me donne à toi’’ et Joseph lui répond, ‘‘Margarite je te reçois comme épouse et je me donne à toi’’». C’est pourquoi, conclut le religieux catholique, «alors l’un est un don pour l’autre. Mais, le don c’est Dieu qui la fait. Et le don de Dieu, nous ne pouvons pas le mépriser. Nous n’avons pas le droit de rompre le lien que Dieu a uni».
En somme, malgré le fait qu’aucune des religions ne soit pour, la croissance des cas de divorce est un phénomène bien réel au Sénégal. Ce qui est aujourd’hui inconnu, c’est le remède qui pourrait aider à unir éternellement les couples.
Avec Seneweb