Le drame survenu à Bignona ce week-end avec l’accident d’un bus de transport public, au-delà du lourd bilan en pertes humaines (5 morts, 65 blessés dont 35 toujours dans un état critique), remet à nu la faillite de l’État du Sénégal dans les secteurs où il est le plus attendu (éducation, sécurité, chômage, réduction de la pauvreté et, en l’espèce, santé publique).
L’accident a eu lieu le samedi 17 août au matin à hauteur du village de Badiouré. Les premiers secours ont constaté deux morts sur le coup et ont transporté les blessés vers Bignona, chef-lieu du département, qui ne dispose que d’un seul et unique centre de santé dont la capacité d’accueil est quasi nulle: il ne dispose pas de service de radiologie ni d'IRM. Ce qui fait office de « bloc opératoire » n’a jamais fonctionné depuis son ouverture parce que simplement l’État ne parvient pas à trouver un chirurgien à y affecter. Pire, il n’a pas été pourvu à la suppléance du médecin-chef, absent depuis plusieurs semaines pour raison de pèlerinage à la Mecque.
Sur place, les blessés sont installés dans les couloirs à même le sol. Deux autres d'entre eux perdront la vie dans ces conditions, absence de prise en charge autre que celle des sapeurs sapeurs-pompiers vaillants mais désarmés.
Les 66 blessés restants ont ainsi été acheminés vers Ziguinchor, capitale régionale dotée d’un hôpital qui ne l’est que de nom : faible capacité d’accueil, bloc opératoire fermé depuis plus d’un mois pour cause de …. fuite d’eau. Aujourd’hui à Ziguinchor, face à l’état comateux de l’hôpital régional et en l’absence de structures privées disposant d’un plateau médical, pour une intervention chirurgicale les patients doivent s’inscrire sur la longue liste d’attente de l’ « Hôpital de paix ». Entre temps, beaucoup souffrent et meurent stoïquement chez eux.
C’est dans cet hôpital régional de Ziguinchor qu’un cinquième blessé succombera et 65 autres galèrent toujours en ce moment.
Au moment où je rédige ces lignes, j'apprends avec tristesse qu’une énième tragédie routière vient de se produire sur l’axe Kaolack-Mbour avec déjà 7 victimes (bilan provisoire). Mes pensées et mes prières à toutes ces victimes, aux blessés et à leurs familles.
Ce tableau est celui du Sénégal de la Santé, de TOUT le Sénégal. Aucune région n’est épargnée par la faiblesse voire quelquefois l’inexistence de plateau médical adéquat, de personnel médical en nombre suffisant. Pas même la Capitale, Dakar !
Bien sûr, pour nos gouvernants (ou gouverneurs de…), la priorité ce n’est pas d’éduquer, de soigner et de garantir le bien-être des Sénégalais, non !
Leurs priorités sont orientées vers des investissements de prestiges ne répondant à aucune urgence nationale, prétextes pour enrichir des pays et entreprises étrangers sur fond de surfacturation et autres commissions occultes.
Leur coup de grâce au peuple, c’est le vol éhonté des ressources pétrolières, gazières, minières, halieutiques, foncières… par le truchement du clan dirigeant.
Le plus dramatique est qu’une partie de ce peuple a fini par considérer que tout ce qui se passe dans ce pays est normal, si ça ne relève tout bonnement de la fameuse « volonté divine ».
C'est sans doute la raison de l'assurance du gouvernement qui, malgré une situation sécuritaire, économique, sociale, pluviométrique et humanitaire des plus délétère et les scandales à répétition, trouve du temps pour la villégiature : le premier flic du pays est avec les lions à Fathala et le « lion » lui dort à … Biarritz. Allez demander au paysan inquiet de la tournure de l’hivernage 2019 où se trouve Biarritz!
Ousmane SONKO
L’accident a eu lieu le samedi 17 août au matin à hauteur du village de Badiouré. Les premiers secours ont constaté deux morts sur le coup et ont transporté les blessés vers Bignona, chef-lieu du département, qui ne dispose que d’un seul et unique centre de santé dont la capacité d’accueil est quasi nulle: il ne dispose pas de service de radiologie ni d'IRM. Ce qui fait office de « bloc opératoire » n’a jamais fonctionné depuis son ouverture parce que simplement l’État ne parvient pas à trouver un chirurgien à y affecter. Pire, il n’a pas été pourvu à la suppléance du médecin-chef, absent depuis plusieurs semaines pour raison de pèlerinage à la Mecque.
Sur place, les blessés sont installés dans les couloirs à même le sol. Deux autres d'entre eux perdront la vie dans ces conditions, absence de prise en charge autre que celle des sapeurs sapeurs-pompiers vaillants mais désarmés.
Les 66 blessés restants ont ainsi été acheminés vers Ziguinchor, capitale régionale dotée d’un hôpital qui ne l’est que de nom : faible capacité d’accueil, bloc opératoire fermé depuis plus d’un mois pour cause de …. fuite d’eau. Aujourd’hui à Ziguinchor, face à l’état comateux de l’hôpital régional et en l’absence de structures privées disposant d’un plateau médical, pour une intervention chirurgicale les patients doivent s’inscrire sur la longue liste d’attente de l’ « Hôpital de paix ». Entre temps, beaucoup souffrent et meurent stoïquement chez eux.
C’est dans cet hôpital régional de Ziguinchor qu’un cinquième blessé succombera et 65 autres galèrent toujours en ce moment.
Au moment où je rédige ces lignes, j'apprends avec tristesse qu’une énième tragédie routière vient de se produire sur l’axe Kaolack-Mbour avec déjà 7 victimes (bilan provisoire). Mes pensées et mes prières à toutes ces victimes, aux blessés et à leurs familles.
Ce tableau est celui du Sénégal de la Santé, de TOUT le Sénégal. Aucune région n’est épargnée par la faiblesse voire quelquefois l’inexistence de plateau médical adéquat, de personnel médical en nombre suffisant. Pas même la Capitale, Dakar !
Bien sûr, pour nos gouvernants (ou gouverneurs de…), la priorité ce n’est pas d’éduquer, de soigner et de garantir le bien-être des Sénégalais, non !
Leurs priorités sont orientées vers des investissements de prestiges ne répondant à aucune urgence nationale, prétextes pour enrichir des pays et entreprises étrangers sur fond de surfacturation et autres commissions occultes.
Leur coup de grâce au peuple, c’est le vol éhonté des ressources pétrolières, gazières, minières, halieutiques, foncières… par le truchement du clan dirigeant.
Le plus dramatique est qu’une partie de ce peuple a fini par considérer que tout ce qui se passe dans ce pays est normal, si ça ne relève tout bonnement de la fameuse « volonté divine ».
C'est sans doute la raison de l'assurance du gouvernement qui, malgré une situation sécuritaire, économique, sociale, pluviométrique et humanitaire des plus délétère et les scandales à répétition, trouve du temps pour la villégiature : le premier flic du pays est avec les lions à Fathala et le « lion » lui dort à … Biarritz. Allez demander au paysan inquiet de la tournure de l’hivernage 2019 où se trouve Biarritz!
Ousmane SONKO