‘Nous avons déjà commencé à désaffecter des terres. On ne peut continuer à dire aux populations que les terres vous appartiennent, mais vous ne pouvez pas y accéder. Nous avons trouvé que c’était anormal de distribuer des milliers d’hectares de terres à des étrangers alors que ceux qui doivent en bénéficier, restent d’éternels ouvriers agricoles ou n’ont pas de terres à cultiver et sont obligés de s’exiler. Nous trouvons que c’est indécent et nous avons commencé à désaffecter. Nous avons déjà désaffecté plus de 20 mille ha qui appartenaient à des sociétés étrangères pour les affecter à des paysans’. C’est dit d’un ton ferme et déterminé par Aliou Diack, le président de la Communauté rurale de Mbane, célèbre pour avoir été, au lendemain des élections locales, l’objet d’une âpre bataille judiciaire entre le pouvoir et l’opposition.
Il reste qu’à Mbane, il n’y a pas que les riches arabes, espagnols, anglais, américains, indiens, sud africains et français qui ont fait main basse sur les fertiles et arables terres de la localité contiguë au Lac de Guiers qui alimente en eau douce la capitale Dakar et d’autres régions de l’intérieur du Sénégal. ‘Les terres proches du Lac de Guiers qui sont facilement exploitables, sont données à des étrangers qui ne devaient pas en bénéficier’, accuse, sans ambages, le président de la communauté rurale devant un nombreux public composé majoritairement de membres d’organisations faîtières. Bien au contraire. Plusieurs grosses pontes de régime d’Abdoulaye Wade, dont des ministres, députés, sénateurs et des directeurs de services y ont acquis, dans des conditions douteuses, des dizaines et dizaines d’hectares.
Cependant, ce qui chagrine le plus le président de la communauté rurale de Mbane, Aliou Diack, c’est que, comme il l’avoue lui-même, ’ceux qui ont bénéficié de ces terres ne les ont pas encore exploitées. Ceux qui ont 20 mille ha, 30 mille ha ou 50 mille ha n’ont même pas exploité 10 ha. Personne n’a rien exploité. Pour moi, les gens à qui on a attribué ces terres, ne peuvent pas les exploiter ou ne veulent pas les exploiter ou bien ils cherchent à spéculer sur ces terres parce qu’il y a des cas de vente sur ces terres’.
M. Diack regrette que l’acte d’annulation de la vente des terres de la Communauté rurale de Mbane qui appartiennent à des étrangers, ne soit pas encore effectif parce que l’Etat cherche à ‘bloquer’ des quatre fers, en armant le sous-préfet qui doit apposer sa signature au bas de la délibération du conseil pour qu’elle soit opposable aux tiers. ‘Nous sommes confrontés au blocage de l’administration territoriale qui bloque nos décisions, nous trouvons que c’est inadmissible’, dénonce-t-il. Et d’avertir : ‘Nous ne bougerons pas de notre position tant qu’on sera à la tête de la communauté rurale. Je sais qu’on n’a pas renoncé à vouloir m’enlever de la communauté rurale de Mbane. On prépare cela. Mais peu m’importe. Ce que je veux que les gens sachent, c’est qu’il faut éviter une révolte des paysans’.
Pour Aliou Diack, ‘la vision du gouvernement devrait être de donner les moyens aux paysans pour exploiter ces terres. Il faut démocratiser la distribution des terres pour que les gens puissent vivre de leurs exploitations. Nous voulons cultiver du riz, du mil, du maïs, des choses que les gens mangent au Sénégal. Nous ne voulons pas que les gens cultivent là-bas pour faire du biocarburant ou pour amener chez eux’.
Mamadou SARR
WAlfadjri
Il reste qu’à Mbane, il n’y a pas que les riches arabes, espagnols, anglais, américains, indiens, sud africains et français qui ont fait main basse sur les fertiles et arables terres de la localité contiguë au Lac de Guiers qui alimente en eau douce la capitale Dakar et d’autres régions de l’intérieur du Sénégal. ‘Les terres proches du Lac de Guiers qui sont facilement exploitables, sont données à des étrangers qui ne devaient pas en bénéficier’, accuse, sans ambages, le président de la communauté rurale devant un nombreux public composé majoritairement de membres d’organisations faîtières. Bien au contraire. Plusieurs grosses pontes de régime d’Abdoulaye Wade, dont des ministres, députés, sénateurs et des directeurs de services y ont acquis, dans des conditions douteuses, des dizaines et dizaines d’hectares.
Cependant, ce qui chagrine le plus le président de la communauté rurale de Mbane, Aliou Diack, c’est que, comme il l’avoue lui-même, ’ceux qui ont bénéficié de ces terres ne les ont pas encore exploitées. Ceux qui ont 20 mille ha, 30 mille ha ou 50 mille ha n’ont même pas exploité 10 ha. Personne n’a rien exploité. Pour moi, les gens à qui on a attribué ces terres, ne peuvent pas les exploiter ou ne veulent pas les exploiter ou bien ils cherchent à spéculer sur ces terres parce qu’il y a des cas de vente sur ces terres’.
M. Diack regrette que l’acte d’annulation de la vente des terres de la Communauté rurale de Mbane qui appartiennent à des étrangers, ne soit pas encore effectif parce que l’Etat cherche à ‘bloquer’ des quatre fers, en armant le sous-préfet qui doit apposer sa signature au bas de la délibération du conseil pour qu’elle soit opposable aux tiers. ‘Nous sommes confrontés au blocage de l’administration territoriale qui bloque nos décisions, nous trouvons que c’est inadmissible’, dénonce-t-il. Et d’avertir : ‘Nous ne bougerons pas de notre position tant qu’on sera à la tête de la communauté rurale. Je sais qu’on n’a pas renoncé à vouloir m’enlever de la communauté rurale de Mbane. On prépare cela. Mais peu m’importe. Ce que je veux que les gens sachent, c’est qu’il faut éviter une révolte des paysans’.
Pour Aliou Diack, ‘la vision du gouvernement devrait être de donner les moyens aux paysans pour exploiter ces terres. Il faut démocratiser la distribution des terres pour que les gens puissent vivre de leurs exploitations. Nous voulons cultiver du riz, du mil, du maïs, des choses que les gens mangent au Sénégal. Nous ne voulons pas que les gens cultivent là-bas pour faire du biocarburant ou pour amener chez eux’.
Mamadou SARR
WAlfadjri