Le milliardaire populiste, à l'en croire, engagera le changement au pas de charge, durant ses 100 premiers jours. Il les a détaillés le 22 octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, lieu historique de la guerre de Sécession et d'un discours célèbre du président Abraham Lincoln en 1863.
- Immigration : un mur et "2 millions" d'expulsions
Le milliardaire républicain a aussi promis d'"expulser plus de 2 millions d'immigrants criminels" dès son arrivée dans le bureau ovale, et d'"annuler les visas de pays étrangers qui ne les reprendront pas".
Donald Trump a également déclaré au cours de la campagne que dès son premier jour à la Maison-Blanche, il engagerait l'expulsion des 11 millions d'immigrants clandestins, ou encore la fin du programme d'accueil des réfugiés syriens. Ces mesures ne figuraient pas dans le discours de Gettysburg. Mais compte-tenu de la légèreté de la parole du candidat républicain, rien n'indique qu'il ne passera pas à l'acte.
Autres promesses : revenir sur le droit du sol, qui permet à une personne née aux Etats-Unis d’obtenir la nationalité américaine ; tripler le nombre d’agents de l’immigration ; imposer une peine de prison fédérale de deux ans minimum à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux États-Unis.
- Economie : isolationnisme et baisse d'impôts
Pour Donald Trump, c'est simple : la Chine "est responsable de près de la moitié de notre déficit commercial". Le milliardaire s’est dit prêt à accuser officiellement Pékin de manipulation des taux de change. Il souhaite aussi imposer des droits compensatoires sur les produits "made in China". En 2011, Donald Trump disait déjà qu'il taxerait à hauteur de 25% les produits chinois s'il était élu président des États-Unis.
En dépit de ses tensions avec son parti, pour l'instant majoritaire à la Chambre et au Sénat, Donald Trump promet aussi de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l'adoption d'un plan économique créant 25 millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an.
Concrètement : le projet économique du candidat républicain vise à relancer l'activité par le déficit et la déréglementation. Il promet 3,5% à 4% de croissance (contre 1,8% projeté pour 2016) en réduisant l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%, ainsi que celui des contribuables les plus riches (la tranche la plus élevée passant de 39,6% à 33%) - ce qui gonflerait fortement le déficit budgétaire.
A son programme également, 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.
Comment financera-t-il ce programme ? Que pourra-t-il vraiment accomplir ? De nombreux experts sont dubitatifs, d'autant que Donald Trump a souvent varié dans ses propos.
- Sécurité : la torture
- Il propose d’autoriser la torture.
- Il a appelé également à tuer les familles des terroristes, dans le but de dissuader les candidats au djihad.
- Il "suspendra aussi l'immigration de régions enclines au terrorisme", et mettra en place des "contrôles extrêmes aux frontières".
- Politique étrangère : Otan, Etat islamique et Russie
Il veut "mettre KO" l'organisation Etat islamique, avec notamment une coopération avec la Russie, sans donner davantage de détails.
Il évoque "une guerre classique, mais aussi une guerre sur internet, une guerre financière et une guerre idéologique".
"Ma priorité numéro un est de démanteler l’accord catastrophique avec l’Iran", avait lancé Donald Trump en mars dernier devant la convention annuelle de l'Aipac, le groupe de pression juif américain favorable à Israël.
- La famille et l'avortement
En ce qui concerne sa politique, il veut permettre aux familles de déduire de leurs impôts les coûts de garde d’enfants. Il propose d’accorder six semaines payées comme une indemnité chômage pour le congé maternité, qui n'existe pas au Etats-Unis.
- La fin de l'Obamacare
- Les armes à feu : "Un droit donné par Dieu"
"Un droit donné par Dieu à l’autodéfense".
- La fin de la lutte contre le réchauffement climatique
Il lèvera aussi les restrictions à la production d'énergies fossiles et relancera le projet d'oléoduc Keystone XL auquel le président Barack Obama avait mis son veto en février 2015.
Donald Trump entend aussi annuler des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique.
Paul Laubacher
L'OBS