Lors d'un forum économique face à des responsables asiatiques, le chef d'Etat russe a pointé du doigt ce qu'il considère comme une concentration des exportations de céréales ukrainiennes vers les pays de l'Union européenne.
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi que les exportations de céréales ukrainiennes allaient majoritairement vers les pays européens et non pas vers les pays pauvres, ce qui pose selon lui un risque de "catastrophe humanitaire".
Des affirmations pas totalement confirmées par les chiffres fournis à l'AFP par la Turquie, selon lesquels 36% seulement du tonnage de céréales ukrainiennes est allé à des pays de l'Union européenne.
Une attitude "colonialiste"
"Presque toutes les céréales exportées d'Ukraine sont envoyées non pas aux pays en développement et aux pays les plus pauvres, mais aux pays de l'Union européenne", a affirmé Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe).
"Ce que nous observons est une tromperie (...), une attitude grossière et imprudente envers ces partenaires pour qui tout cela était censé être fait", a-t-il enchaîné devant de nombreux responsables économiques et politiques asiatiques.
Le président russe a dénoncé une attitude "colonialiste" de la part des pays occidentaux, et notamment de l'UE, qui "pensent d'abord à leur propre peau, à leurs propres intérêts". "Ils s'en fichent!", a-t-il lâché.
Le spectre d"une "catastrophe humanitaire"
"Regardez le compte: 80 navires, et deux seulement vers les pays en développement", soit "3% uniquement", a fustigé Vladimir Poutine dans son discours, indiquant "avoir parlé avec un dirigeant européen" de ce sujet "il y a un mois". "Mais la quantité de céréales envoyée aux pays en développement n'augmente toujours pas".
"Cela pourrait mener à une catastrophe humanitaire sans précédent", a-t-il alerté dans un discours de plus d'une demi-heure. "Peut-être devrions-nous réfléchir à la façon de limiter les exportations de céréales et d'autres produits alimentaires par cette voie ?", a-t-il poursuivi.
"Je vais consulter le président turc (Recep Tayyip) Erdogan", qui a parrainé un accord à Istanbul permettant l'exportation des céréales ukrainiennes, a-t-il ajouté.
Près d'un tiers des cargos vers des pays à faible revenu
Selon les données communiquées mercredi à l'AFP par le Centre de coordination conjointe (CCC) d'Istanbul, chargé de superviser cet accord, 100 navires ont quitté depuis début août les ports ukrainiens d'Odessa, de Tchornomorsk et de Pivdenny, transportant à leur bord 2.334.310 tonnes de céréales et autres produits agricoles. Les principaux pays destinataires de ces livraisons ont été la Turquie (20%), l'Espagne (15%), l'Egypte (10%), la Chine (7%) et l'Italie (7%). Les pays européens représentent 36% du total, et les pays africains 17%.
Au total, "30% des cargos sont allés vers des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire inférieur", indique le CCC.
Une partie importante des céréales livrées à la Turquie est toutefois réexportée, notamment vers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, soulignent des analystes.
Une manoeuvre des pays européens selon Moscou
Les déclarations de Vladimir Poutine interviennent alors que des inquiétudes persistent sur la sécurité alimentaire mondiale qui a été impactée par les retombées du conflit en Ukraine. L'accord d'Istanbul a permis la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, mais la Russie se plaint depuis plusieurs semaines d'entraves à ses propres exportations alimentaires à cause des sanctions occidentales.
"La situation évolue dans la bonne direction, mais certaines restrictions subsistent", tirant les prix "à la hausse", a déploré Vladimir Poutine.
"J'espère que les choses vont changer d'une manière ou d'une autre", a-t-il dit, appelant à "inverser cette situation". "Nous poursuivrons notre travail dans l'espoir que les objectifs pour lesquels tout cela a été organisé seront tout de même atteints". Selon lui, les Européens ont usé du "prétexte" d'une "famine" potentielle dans de nombreuses régions du monde si les céréales ukrainiennes ne pouvaient pas être exportées rapidement pour finalement les récupérer chez eux.
"Il s'est avéré que (l'Occident) nous a une nouvelle fois trompés, nous, mais aussi les pays les plus pauvres", a-t-il lancé.
TT avec AFP
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi que les exportations de céréales ukrainiennes allaient majoritairement vers les pays européens et non pas vers les pays pauvres, ce qui pose selon lui un risque de "catastrophe humanitaire".
Des affirmations pas totalement confirmées par les chiffres fournis à l'AFP par la Turquie, selon lesquels 36% seulement du tonnage de céréales ukrainiennes est allé à des pays de l'Union européenne.
Une attitude "colonialiste"
"Presque toutes les céréales exportées d'Ukraine sont envoyées non pas aux pays en développement et aux pays les plus pauvres, mais aux pays de l'Union européenne", a affirmé Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe).
"Ce que nous observons est une tromperie (...), une attitude grossière et imprudente envers ces partenaires pour qui tout cela était censé être fait", a-t-il enchaîné devant de nombreux responsables économiques et politiques asiatiques.
Le président russe a dénoncé une attitude "colonialiste" de la part des pays occidentaux, et notamment de l'UE, qui "pensent d'abord à leur propre peau, à leurs propres intérêts". "Ils s'en fichent!", a-t-il lâché.
Le spectre d"une "catastrophe humanitaire"
"Regardez le compte: 80 navires, et deux seulement vers les pays en développement", soit "3% uniquement", a fustigé Vladimir Poutine dans son discours, indiquant "avoir parlé avec un dirigeant européen" de ce sujet "il y a un mois". "Mais la quantité de céréales envoyée aux pays en développement n'augmente toujours pas".
"Cela pourrait mener à une catastrophe humanitaire sans précédent", a-t-il alerté dans un discours de plus d'une demi-heure. "Peut-être devrions-nous réfléchir à la façon de limiter les exportations de céréales et d'autres produits alimentaires par cette voie ?", a-t-il poursuivi.
"Je vais consulter le président turc (Recep Tayyip) Erdogan", qui a parrainé un accord à Istanbul permettant l'exportation des céréales ukrainiennes, a-t-il ajouté.
Près d'un tiers des cargos vers des pays à faible revenu
Selon les données communiquées mercredi à l'AFP par le Centre de coordination conjointe (CCC) d'Istanbul, chargé de superviser cet accord, 100 navires ont quitté depuis début août les ports ukrainiens d'Odessa, de Tchornomorsk et de Pivdenny, transportant à leur bord 2.334.310 tonnes de céréales et autres produits agricoles. Les principaux pays destinataires de ces livraisons ont été la Turquie (20%), l'Espagne (15%), l'Egypte (10%), la Chine (7%) et l'Italie (7%). Les pays européens représentent 36% du total, et les pays africains 17%.
Au total, "30% des cargos sont allés vers des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire inférieur", indique le CCC.
Une partie importante des céréales livrées à la Turquie est toutefois réexportée, notamment vers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, soulignent des analystes.
Une manoeuvre des pays européens selon Moscou
Les déclarations de Vladimir Poutine interviennent alors que des inquiétudes persistent sur la sécurité alimentaire mondiale qui a été impactée par les retombées du conflit en Ukraine. L'accord d'Istanbul a permis la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, mais la Russie se plaint depuis plusieurs semaines d'entraves à ses propres exportations alimentaires à cause des sanctions occidentales.
"La situation évolue dans la bonne direction, mais certaines restrictions subsistent", tirant les prix "à la hausse", a déploré Vladimir Poutine.
"J'espère que les choses vont changer d'une manière ou d'une autre", a-t-il dit, appelant à "inverser cette situation". "Nous poursuivrons notre travail dans l'espoir que les objectifs pour lesquels tout cela a été organisé seront tout de même atteints". Selon lui, les Européens ont usé du "prétexte" d'une "famine" potentielle dans de nombreuses régions du monde si les céréales ukrainiennes ne pouvaient pas être exportées rapidement pour finalement les récupérer chez eux.
"Il s'est avéré que (l'Occident) nous a une nouvelle fois trompés, nous, mais aussi les pays les plus pauvres", a-t-il lancé.
TT avec AFP