Au début de la deuxième alternance, la reddition des comptes annoncée par le président de la République Macky Sall et la traque des biens supposés mal acquis lancée en son temps, avec comme conséquences, l’interpellation de plusieurs responsables du régime du président de la République, Abdoulaye Wade, avaient fait naitre l’espoir de voir la gouvernance dans le pays se départir des pratiques nébuleuses avec comme point d’attraction, un supposé détournement de deniers publics. Helas !
La montagne va vite accoucher d’une petite souris. Puisque le régime du Président Macky Sall censé procéder au nettoyage des écuries d’Augias, va lui aussi s’illustrer par des affaires similaires. Des «intouchables» cités dans des affaires peu orthodoxes, n’ont toujours pas été inquiétés par Dame Justice. Parmi ces dossiers qui semblent être rangés aux oubliettes, figure l’affaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Ce programme qui est une des politiques phares du Président Macky Sall visant à créer de l’emploi pour les jeunes en se basant sur l’agriculture, ne serait pas bien exécuté. Le rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) avait pourtant décelé dans l’objet du contrat de 29.600.536.000 FCfa, la mise en place de quatre cœurs de domaines agricoles communautaires de 130 ha, en lieu et place de Dac complets. Une option onéreuse suscitant des soupçons de surfacturation dénoncée par Locafrique.
Les filiales contractées pour la réalisation, sont accusées de surenchère selon le document de l’Igf. Le coût du reste onéreux, au regard surtout de l’impossible atteinte confirmée par tous les acteurs de création massive d’emplois, a suscité des soupçons de surfacturation de la part de Locafrique. Mieux, ajoute-t-il, «il n’intègre pas non plus le prix des intrants engrais et semences que le Prodac va devoir supporter une fois les ouvrages livrés et qui sont nécessaires à la mise en exploitation effective des cœurs des Dac».
Selon toujours l’Inspection générale des finances, ramené à la consistance des prestations attendues de Green, il parait exorbitant et a fait l’objet d’une vive dénonciation du partenaire du projet. Les coûts proposés par Green 2000 et ceux sur le marché et proposés par des entreprises spécialisées, n’ont pas de similitudes, d'où le soupçon d’une surfacturation.
Au terme de son analyse, l’Igf fait mention de coûts anormalement élevés, avec un coût unitaire de cœur de Dac de 7.400.134.000 FCfa TTC. Le coût apprécié à l’aune de celui qui ressort du document de projet transmis initialement à Locafrique par le Prodac, pour le Dac de SEFA qui prévoyait l’aménagement de 1000 ha pour un coût quasiment similaire de 7.784. 188.750 FCfa, suscite des interrogations.
En conséquence, ne serait-ce que pour la sauvegarde des intérêts de l’Etat, il urgeait, selon les enquêteurs de l’Igf, de commanditer un audit technique et du coût du projet, pour non seulement, mettre en exergue les écarts techniques par rapport à l’offre de base mais aussi, les éventuelles surfacturations chiffrées seulement pour les aspects pour lesquels l’analyse de devis le permet, à plus de 3 milliards FCfa. Les conclusions de cette étude permettront d’avoir un aperçu sur le coût réel d’une Dac et d’identifier les différents responsables de cette situation. La conséquence de cette situation est l’arrêt des travaux dans les trois Domaines agricoles communautaires (Dac), notamment celui de SEFA, Keur Samba Kane, Keur Momar Sarr et Itato.
Le Forum Civil estime le préjudice à plus de 29 milliards
Si l’Inspection générale des finances parle de nébuleuse portant sur environ 29 milliards FCfa, le forum civil, lui, retrace un détournement de 36 milliards FCfa. Dans un ouvrage intitulé «Lettre au peuple : Prodac, un festin de 36 milliards de francs CFA», son coordonnateur Birahime Seck, avait révélé que l’Etat du Sénégal ne s’est pas engagé que sur 29 milliards, mais plutôt sur 36 milliards de francs Cfa, suivant une programmation de remboursement.
La gestion du contrat liant le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) à l’entreprise Green 2000, signé par le ministre de la Jeunesse d’alors, Mame Mbaye Niang, ainsi que ceux liant les entreprises TIDA et 3M Universal au Prodac, est jugée «calamiteuse».
Birahime Seck est aussi revenu sur l’implication et la responsabilité directe des ministres de l’Economie, des Finances et du Plan de l’époque, Amadou Bâ, de Mame Mbaye Niang et de Jean Pierre Senghor et Mamina Daffé, tous deux coordonnateurs nationaux du Prodac à un moment.
L’ouvrage souligne que l’essence de ce que l’on pourrait appeler «contrat technique», n’y figure pas car, Mame Mbaye Niang a signé un contrat qui n’a ni Cahier de clauses administratives générales (Ccag), ni Cahier de clauses administratives particulières (Ccap), encore moins un Cahier de clauses techniques particulières (Cctp). Ce qui constitue la voie ouverte à l’enrichissement illicite rapide.
Birahime Seck fait aussi un focus sur une lettre mystérieuse d’un montant de 40 millions d’euros, en date du 15 août 2015, impliquant le Groupe Carrefour automobile SA dans le financement du projet des Dac, que Khadim Bâ de Locafrique avait adressée à Jean Pierre Senghor. En outre, le livre expose les responsabilités de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), qui a autorisé «illégalement» le gré à gré, ce que Mame Mbaye Niang avait réfuté à l’émission «Faram Facce» sur la TFM le 20 juin 2018.
L’enquête toujours au point mort…
La critique selon laquelle, il y a des dossiers qui ne sont pas très rapidement vidés par la Justice, trouve son illustration dans l’affaire du Prodac qui, comme d’autres dossiers, n’est toujours pas élucidée.
En août 2019, le journal "L’As" relevait que le présumé détournement au Prodac est sous la sellette des enquêteurs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofanc). Cette mise en branle n’a rien changé.
L’affaire Prodac est à l’image des autres dossiers qui éclaboussent les responsables du régime actuel. L’igf avait pourtant recommandé l’ouverture de deux informations judiciaires, pour des faits de délinquance avérée. Le requête de l’Igf demandait aussi la traduction devant la Cour des comptes du coordonnateur d’alors du Prodac, Mamina Daffé et de son prédécesseur, Jean Pierre Senghor.
Rien de ces recommandations n’est encore effectif. Le Prodac poursuit ses activités en dépit de cette nébuleuse latente. L’affaire Prodac rejoint ainsi les autres dossiers que l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) dit avoir transmis au Parquet. Sans occulter d’autres affaires qui méritent d’être éclairées et qui ne le sont toujours pas.
La culpabilité ou non de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, par exemple, Cheikh Oumar Anne dans sa gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), n’est toujours pas élucidée. L’enquête de la BBC avait aussi décelé des manquements supposés dans l’accord avec Franck Timis sur l’affaire Pétrotim, l’information judiciaire ouverte, n’a aboutit à rien.
Les 94 milliards FCfa qui impliquerait l’ancien directeur du Domaine, Mamour Diallo et révélée par le leader du Pastef Ousmane Sonko, n’ont pas non plus été éclaircis. Arcelor Mittal est un autre dossier reproché à des membres de l’actuel régime. Ces exemples ne sont qu’une illustration d’une liste assez fournie. Certains parlent parlent d’une trentaine de dossiers entre les mains de la Justice.
La montagne va vite accoucher d’une petite souris. Puisque le régime du Président Macky Sall censé procéder au nettoyage des écuries d’Augias, va lui aussi s’illustrer par des affaires similaires. Des «intouchables» cités dans des affaires peu orthodoxes, n’ont toujours pas été inquiétés par Dame Justice. Parmi ces dossiers qui semblent être rangés aux oubliettes, figure l’affaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Ce programme qui est une des politiques phares du Président Macky Sall visant à créer de l’emploi pour les jeunes en se basant sur l’agriculture, ne serait pas bien exécuté. Le rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) avait pourtant décelé dans l’objet du contrat de 29.600.536.000 FCfa, la mise en place de quatre cœurs de domaines agricoles communautaires de 130 ha, en lieu et place de Dac complets. Une option onéreuse suscitant des soupçons de surfacturation dénoncée par Locafrique.
Les filiales contractées pour la réalisation, sont accusées de surenchère selon le document de l’Igf. Le coût du reste onéreux, au regard surtout de l’impossible atteinte confirmée par tous les acteurs de création massive d’emplois, a suscité des soupçons de surfacturation de la part de Locafrique. Mieux, ajoute-t-il, «il n’intègre pas non plus le prix des intrants engrais et semences que le Prodac va devoir supporter une fois les ouvrages livrés et qui sont nécessaires à la mise en exploitation effective des cœurs des Dac».
Selon toujours l’Inspection générale des finances, ramené à la consistance des prestations attendues de Green, il parait exorbitant et a fait l’objet d’une vive dénonciation du partenaire du projet. Les coûts proposés par Green 2000 et ceux sur le marché et proposés par des entreprises spécialisées, n’ont pas de similitudes, d'où le soupçon d’une surfacturation.
Au terme de son analyse, l’Igf fait mention de coûts anormalement élevés, avec un coût unitaire de cœur de Dac de 7.400.134.000 FCfa TTC. Le coût apprécié à l’aune de celui qui ressort du document de projet transmis initialement à Locafrique par le Prodac, pour le Dac de SEFA qui prévoyait l’aménagement de 1000 ha pour un coût quasiment similaire de 7.784. 188.750 FCfa, suscite des interrogations.
En conséquence, ne serait-ce que pour la sauvegarde des intérêts de l’Etat, il urgeait, selon les enquêteurs de l’Igf, de commanditer un audit technique et du coût du projet, pour non seulement, mettre en exergue les écarts techniques par rapport à l’offre de base mais aussi, les éventuelles surfacturations chiffrées seulement pour les aspects pour lesquels l’analyse de devis le permet, à plus de 3 milliards FCfa. Les conclusions de cette étude permettront d’avoir un aperçu sur le coût réel d’une Dac et d’identifier les différents responsables de cette situation. La conséquence de cette situation est l’arrêt des travaux dans les trois Domaines agricoles communautaires (Dac), notamment celui de SEFA, Keur Samba Kane, Keur Momar Sarr et Itato.
Le Forum Civil estime le préjudice à plus de 29 milliards
Si l’Inspection générale des finances parle de nébuleuse portant sur environ 29 milliards FCfa, le forum civil, lui, retrace un détournement de 36 milliards FCfa. Dans un ouvrage intitulé «Lettre au peuple : Prodac, un festin de 36 milliards de francs CFA», son coordonnateur Birahime Seck, avait révélé que l’Etat du Sénégal ne s’est pas engagé que sur 29 milliards, mais plutôt sur 36 milliards de francs Cfa, suivant une programmation de remboursement.
La gestion du contrat liant le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) à l’entreprise Green 2000, signé par le ministre de la Jeunesse d’alors, Mame Mbaye Niang, ainsi que ceux liant les entreprises TIDA et 3M Universal au Prodac, est jugée «calamiteuse».
Birahime Seck est aussi revenu sur l’implication et la responsabilité directe des ministres de l’Economie, des Finances et du Plan de l’époque, Amadou Bâ, de Mame Mbaye Niang et de Jean Pierre Senghor et Mamina Daffé, tous deux coordonnateurs nationaux du Prodac à un moment.
L’ouvrage souligne que l’essence de ce que l’on pourrait appeler «contrat technique», n’y figure pas car, Mame Mbaye Niang a signé un contrat qui n’a ni Cahier de clauses administratives générales (Ccag), ni Cahier de clauses administratives particulières (Ccap), encore moins un Cahier de clauses techniques particulières (Cctp). Ce qui constitue la voie ouverte à l’enrichissement illicite rapide.
Birahime Seck fait aussi un focus sur une lettre mystérieuse d’un montant de 40 millions d’euros, en date du 15 août 2015, impliquant le Groupe Carrefour automobile SA dans le financement du projet des Dac, que Khadim Bâ de Locafrique avait adressée à Jean Pierre Senghor. En outre, le livre expose les responsabilités de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), qui a autorisé «illégalement» le gré à gré, ce que Mame Mbaye Niang avait réfuté à l’émission «Faram Facce» sur la TFM le 20 juin 2018.
L’enquête toujours au point mort…
La critique selon laquelle, il y a des dossiers qui ne sont pas très rapidement vidés par la Justice, trouve son illustration dans l’affaire du Prodac qui, comme d’autres dossiers, n’est toujours pas élucidée.
En août 2019, le journal "L’As" relevait que le présumé détournement au Prodac est sous la sellette des enquêteurs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofanc). Cette mise en branle n’a rien changé.
L’affaire Prodac est à l’image des autres dossiers qui éclaboussent les responsables du régime actuel. L’igf avait pourtant recommandé l’ouverture de deux informations judiciaires, pour des faits de délinquance avérée. Le requête de l’Igf demandait aussi la traduction devant la Cour des comptes du coordonnateur d’alors du Prodac, Mamina Daffé et de son prédécesseur, Jean Pierre Senghor.
Rien de ces recommandations n’est encore effectif. Le Prodac poursuit ses activités en dépit de cette nébuleuse latente. L’affaire Prodac rejoint ainsi les autres dossiers que l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) dit avoir transmis au Parquet. Sans occulter d’autres affaires qui méritent d’être éclairées et qui ne le sont toujours pas.
La culpabilité ou non de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, par exemple, Cheikh Oumar Anne dans sa gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), n’est toujours pas élucidée. L’enquête de la BBC avait aussi décelé des manquements supposés dans l’accord avec Franck Timis sur l’affaire Pétrotim, l’information judiciaire ouverte, n’a aboutit à rien.
Les 94 milliards FCfa qui impliquerait l’ancien directeur du Domaine, Mamour Diallo et révélée par le leader du Pastef Ousmane Sonko, n’ont pas non plus été éclaircis. Arcelor Mittal est un autre dossier reproché à des membres de l’actuel régime. Ces exemples ne sont qu’une illustration d’une liste assez fournie. Certains parlent parlent d’une trentaine de dossiers entre les mains de la Justice.