Mohamed Bazoum, élu en février 2021, avec 55,6 % des voix, a bouclé sa première année de présidence du Niger. Une occasion pour le successeur de Mouhamadou Issoufou de faire le point sur sa gouvernance et de fixer le cap pour la suite. Le Président Bazoum s’est donc entretenu, hier, pendant plus de 2 heures avec les médias de la sous-région d’Afrique de l’Ouest. D’abord, c’est pour mettre les points sur les « i ».
« Je ne suis pas un valet de la France », a-t-il d’emblée souligné. Une réponse à certains acteurs politiques et activistes qui ne lui pardonnent pas son franc-parler contre les coups d’État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. C’est comme sa sortie lors d’une visite à Paris, contre les putschs au Mali qui n’avait pas plu à Bamako. « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali. (…) Ce ne sont pas des choses acceptables », avait-il déclaré.
« Après avoir fini de m’occuper des coups d’État, je vais reprendre le leadership de la sortie du CFA »
Il a, alors, encore usé de son langage direct aussi vis-à-vis de certains de ses homologues africains, comme il s’était démarqué de tous les États membres de la Cedeao en prenant ses distances avec la décision de fermer les frontières. « Après avoir fini de m’occuper des coups d’État, je vais reprendre le leadership de la sortie du CFA et de son remplacement par l’ÉCO », a-t-il martelé hier, rappelant que Niamey a toujours dit sans ambages qu’il faut sortir de la zone franc. Une position déjà exprimée, d’après lui, par son prédécesseur, l’ancien président Mouhamadou Issoufou aux côtés du Ghana. « Un obligé de la France », ironise-t-il, ne dirige pas le combat pour quitter le franc CFA, qui pourrait ne pas faire plaisir à la France. Mais tant pis pour ceux qui le critiquent, enchaîne le président Bazoum.
« J’ai choisi de m’adresser à vous au lieu de le faire avec les médias de l’Occident… »
Le chef de l’État nigérien vient de poser un acte fort et fondateur en se mettant à la disposition des médias africains. Il le concède lui-même : « J’ai choisi de m’adresser à vous au lieu de le faire avec les médias de l’Occident comme c’est souvent le cas de nombreux collègues présidents de notre continent ».
Par Mamoudou Ibra KANE
« Je ne suis pas un valet de la France », a-t-il d’emblée souligné. Une réponse à certains acteurs politiques et activistes qui ne lui pardonnent pas son franc-parler contre les coups d’État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. C’est comme sa sortie lors d’une visite à Paris, contre les putschs au Mali qui n’avait pas plu à Bamako. « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali. (…) Ce ne sont pas des choses acceptables », avait-il déclaré.
« Après avoir fini de m’occuper des coups d’État, je vais reprendre le leadership de la sortie du CFA »
Il a, alors, encore usé de son langage direct aussi vis-à-vis de certains de ses homologues africains, comme il s’était démarqué de tous les États membres de la Cedeao en prenant ses distances avec la décision de fermer les frontières. « Après avoir fini de m’occuper des coups d’État, je vais reprendre le leadership de la sortie du CFA et de son remplacement par l’ÉCO », a-t-il martelé hier, rappelant que Niamey a toujours dit sans ambages qu’il faut sortir de la zone franc. Une position déjà exprimée, d’après lui, par son prédécesseur, l’ancien président Mouhamadou Issoufou aux côtés du Ghana. « Un obligé de la France », ironise-t-il, ne dirige pas le combat pour quitter le franc CFA, qui pourrait ne pas faire plaisir à la France. Mais tant pis pour ceux qui le critiquent, enchaîne le président Bazoum.
« J’ai choisi de m’adresser à vous au lieu de le faire avec les médias de l’Occident… »
Le chef de l’État nigérien vient de poser un acte fort et fondateur en se mettant à la disposition des médias africains. Il le concède lui-même : « J’ai choisi de m’adresser à vous au lieu de le faire avec les médias de l’Occident comme c’est souvent le cas de nombreux collègues présidents de notre continent ».
Par Mamoudou Ibra KANE