Le président Macky Sall a une pléthore de conseillers. Le gros de la troupe est constitué de « conseillers politiques ». Des alliés casés, en fait. Des conseillers qui ne le sont que de nom, puisque n’ayant même pas la possibilité de voir celui qu’ils sont censés... conseiller : le Président de la République.
Ceux d’entre eux qui sont « dociles » conservent leurs « fromages ». Ceux qui sont bourrés de principes s’en vont, car se sentant inutiles. Ceux qui se permettent certaines libertés sont priés de débarrasser le plancher.
Les cas Jacques Diouf, Moustapha Cissé Lô, Moubarack Lô, Malick Ndiaye, Amsatou Sow Sidibé... illustrent à suffisance ces cas de figure.
Si Jacques Diouf, l’ancien patron de FAO, a préféré restituer au chef de l’État son poste de ministre -Conseiller, pour ensuite accorder à Alpha Condé ce qu’il a refusé à Macky Sall, ce n’est pas le cas pour les autres dont la liberté de ton n’a pas plu au locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.
Jacques Diouf a quitté parce qu’il ne savait véritablement pas son rôle au palais. Il considérait son poste comme une planque dont il n’avait pas besoin. Il a préféré tout simplement rendre le tablier. Aujourd’hui, il officie comme ministre conseiller auprès du Président guinéen, Alpha Condé, là où il sera utile puisqu’ayant l’attention du chef de l’État.
L’économiste Moubarack Lô, lui, a été poussé à la faute. Du fait de sa liberté de ton, il a été écarté de tous les dossiers. Sachant qu’il est un homme à la fierté excessive, selon certaines mauvaises langues, il n’a pas tardé à claquer la porte du palais avec fracas, avant de revenir plus tard à la Primature comme conseiller, par une porte dérobée.
Moustapha Cissé Lô, Malick Ndiaye et aujourd’hui Amsatou Sow Sidibé ont, eux, dit tout haut le fond de leurs pensées, indisposant ainsi le Président de la République. Un limogeage sans ménagement s’en est suivi.
Cissé Lô a osé dire, tout haut, à Macky Sall qui voulait imposer Moustapha Niasse à la Présidence de l’Assemblée nationale qu’il est lui aussi intéressé par le poste. Il a perdu son poste de ministre conseiller. Pour avoir mis le doigt sur les « carences et errements du pouvoir actuel », Malick Ndiaye a été chassé du Palais. Amsatou Sow Sidibé, elle aussi, a perdu son « moussor » de ministre conseiller parce qu’elle a... conseillé au chef de l’État de respecter l’avis du groupe de travail des Nations-Unies et de libérer Karim Wade.
Ce qui a fini de donner raison à ceux qui pensent que Macky Sall est un Président irascible, qui digère très mal la contradiction. En tout cas, ses conseillers sont avertis : on se tait ou on se casse.
Auteur: seneweb