Les constats issus du rapport, à paraître jeudi, sont alarmants. Le nombre de milliardaires dans le monde a plus que doublé depuis la crise financière: ils étaient 793 en mars 2009, ils sont 1.645 aujourd'hui, selon Forbes. Parallèlement, le fossé entre ces riches et les plus pauvres s'est toutefois creusé dans la plupart des États du monde, atteignant un niveau sans précédent, estime Oxfam. "Sept personnes sur dix vivent dans un pays où le fossé entre riches et pauvres s'est creusé au cours des trente dernières années", indique l'organisation.
Celle-ci pointe, chiffres à l'appui, que ces inégalités économiques sont également, au-delà de l'aspect financier, le point de départ d'un cercle vicieux. Elles vont directement à l'encontre des efforts et réduisent considérablement les acquis de la lutte mondiale contre la pauvreté. Elles aggravent les inégalités hommes-femmes. Elles ont une influence directe sur les perspectives d'avenir des citoyens et les différences en cette matière. Elles sont finalement également associées "à un éventail de problèmes sanitaires et sociaux, notamment les maladies mentales et les crimes violents". "Le taux d'homicides est près de quatre fois plus élevé dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes que dans les nations plus égalitaires", rapporte Oxfam.
Pour illustrer l'importance de certaines fortunes et le rapport entre celles-ci et les besoins de base de la population, Oxfam a calculé les dépenses possibles d'un des hommes les plus riches de la planète. "Si Bill Gates décidait de retirer la totalité de ses avoirs et dépensait 1 million de dollars par jour, il lui faudrait 218 ans pour venir à bout de sa fortune", indique le rapport. "En réalité, il ne se retrouverait jamais à court d'argent: même un modeste retour d'à peine moins de 2% lui permettrait de percevoir 4,2 millions de dollars par jour uniquement en intérêts". En revanche, un impôt de 1,5% sur la fortune des milliardaires du monde permettrait, en 2014, de "combler les déficits annuels de financements nécessaires pour scolariser tous les enfants et fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres" de la planète, calcule l'ONG.
Dans le même rapport, Oxfam tient à démontrer l'inexactitude de certains concepts répandus. "Il est courant de présupposer que réduire les inégalités nuira à la croissance économique. En réalité, un solide corpus de données récentes démontre que les inégalités extrêmes sont néfastes pour la croissance", indique-t-elle. "Dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes, la croissance est de courte durée et la croissance à long terme est affaiblie. Les économistes du FMI ont récemment documenté la manière dont les inégalités économiques ont contribué à causer la crise financière internationale. L'argument de la 'croissance' pour ne pas s'attaquer à la résolution des inégalités économiques ne tient clairement plus".
Oxfam affirme en conclusion que des inégalités économiques importantes sont néfastes à toute la société concernée, la rendant plus dangereuse et entravant son progrès en ne permettant pas d'investir dans le potentiel de centaines de millions de personnes. "Dans les pays fortement inégalitaires, les enfants de familles riches succéderont à leurs parents dans la hiérarchie économique, et il en sera de même pour les enfants pauvres, indépendamment de leur potentiel ou de leur acharnement au travail", indique Oxfam, qui détruit ainsi le mythe du "self-made man" selon lequel celui qui travaille dur pourra réussir et s'enrichir.
Deux causes importantes de l'accroissement rapide des inégalités, identifiées dans le rapport, sont "le capitalisme sauvage et la mainmise des élites sur le monde politique". Si l'économie de marché sans intervention d'une autorité régulatrice a la cote, des économistes ont toutefois démontré qu'elle a "tendance à concentrer la richesse dans les mains d'une petite minorité" et qu'elle participe donc à l'accroissement des inégalités. Sans politiques fiscales efficaces pour maîtriser les inégalités, l'écart se creuse, la liberté débridée du marché poussant à une réduction des dépenses publiques et à un affaiblissement des droits des travailleurs, indique Oxfam.
Or, les plus puissants économiquement savent faire pression sur les politiques pour mener à un système fiscal favorisant les plus fortunés et creusant également les inégalités, pointe l'organisation. La fiscalité est d'ailleurs indiquée dans le rapport comme l'un des outils les plus importants à disposition des États. Car "l'augmentation continue des inégalités économiques dans le monde entier à l'heure actuelle n'est pas inévitable", estime Oxfam. "Elle résulte de choix politiques délibérés", indique l'organisation, qui propose par ailleurs différentes pistes pour un avenir plus juste.
Celle-ci pointe, chiffres à l'appui, que ces inégalités économiques sont également, au-delà de l'aspect financier, le point de départ d'un cercle vicieux. Elles vont directement à l'encontre des efforts et réduisent considérablement les acquis de la lutte mondiale contre la pauvreté. Elles aggravent les inégalités hommes-femmes. Elles ont une influence directe sur les perspectives d'avenir des citoyens et les différences en cette matière. Elles sont finalement également associées "à un éventail de problèmes sanitaires et sociaux, notamment les maladies mentales et les crimes violents". "Le taux d'homicides est près de quatre fois plus élevé dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes que dans les nations plus égalitaires", rapporte Oxfam.
Pour illustrer l'importance de certaines fortunes et le rapport entre celles-ci et les besoins de base de la population, Oxfam a calculé les dépenses possibles d'un des hommes les plus riches de la planète. "Si Bill Gates décidait de retirer la totalité de ses avoirs et dépensait 1 million de dollars par jour, il lui faudrait 218 ans pour venir à bout de sa fortune", indique le rapport. "En réalité, il ne se retrouverait jamais à court d'argent: même un modeste retour d'à peine moins de 2% lui permettrait de percevoir 4,2 millions de dollars par jour uniquement en intérêts". En revanche, un impôt de 1,5% sur la fortune des milliardaires du monde permettrait, en 2014, de "combler les déficits annuels de financements nécessaires pour scolariser tous les enfants et fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres" de la planète, calcule l'ONG.
Dans le même rapport, Oxfam tient à démontrer l'inexactitude de certains concepts répandus. "Il est courant de présupposer que réduire les inégalités nuira à la croissance économique. En réalité, un solide corpus de données récentes démontre que les inégalités extrêmes sont néfastes pour la croissance", indique-t-elle. "Dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes, la croissance est de courte durée et la croissance à long terme est affaiblie. Les économistes du FMI ont récemment documenté la manière dont les inégalités économiques ont contribué à causer la crise financière internationale. L'argument de la 'croissance' pour ne pas s'attaquer à la résolution des inégalités économiques ne tient clairement plus".
Oxfam affirme en conclusion que des inégalités économiques importantes sont néfastes à toute la société concernée, la rendant plus dangereuse et entravant son progrès en ne permettant pas d'investir dans le potentiel de centaines de millions de personnes. "Dans les pays fortement inégalitaires, les enfants de familles riches succéderont à leurs parents dans la hiérarchie économique, et il en sera de même pour les enfants pauvres, indépendamment de leur potentiel ou de leur acharnement au travail", indique Oxfam, qui détruit ainsi le mythe du "self-made man" selon lequel celui qui travaille dur pourra réussir et s'enrichir.
Deux causes importantes de l'accroissement rapide des inégalités, identifiées dans le rapport, sont "le capitalisme sauvage et la mainmise des élites sur le monde politique". Si l'économie de marché sans intervention d'une autorité régulatrice a la cote, des économistes ont toutefois démontré qu'elle a "tendance à concentrer la richesse dans les mains d'une petite minorité" et qu'elle participe donc à l'accroissement des inégalités. Sans politiques fiscales efficaces pour maîtriser les inégalités, l'écart se creuse, la liberté débridée du marché poussant à une réduction des dépenses publiques et à un affaiblissement des droits des travailleurs, indique Oxfam.
Or, les plus puissants économiquement savent faire pression sur les politiques pour mener à un système fiscal favorisant les plus fortunés et creusant également les inégalités, pointe l'organisation. La fiscalité est d'ailleurs indiquée dans le rapport comme l'un des outils les plus importants à disposition des États. Car "l'augmentation continue des inégalités économiques dans le monde entier à l'heure actuelle n'est pas inévitable", estime Oxfam. "Elle résulte de choix politiques délibérés", indique l'organisation, qui propose par ailleurs différentes pistes pour un avenir plus juste.