Lors d’un échange avec des électeurs retransmis par CNN, le président américain Joe Biden a affirmé que les États-Unis étaient prêts à défendre l’île si une attaque chinoise avait lieu.
La tension monte autour du dossier taïwanais. Jeudi 21 octobre, le président américain a affirmé qu’il était prêt à défendre Taïwan en cas d’attaque de la Chine, qui considère l’île comme l’une de ses provinces. « Oui, nous avons un engagement en ce sens », a déclaré le chef de l’État, interrogé sur le sujet lors d’un échange avec des électeurs.
« La Chine, la Russie et le reste du monde savent que nous disposons de la plus puissante capacité militaire du monde », a-t-il ajouté avant de réitérer sa volonté de ne pas s'engager dans une nouvelle guerre froide avec Pékin.
Des propos que Wang Wenbin, le porte-parole de la diplomatie chinoise, a qualifié dans son point de presse ce vendredi de « mauvais signal » envoyé aux « partisans de l’indépendance de Taïwan », rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Pour le porte-parole de la diplomatie chinoise, « la Chine n’a pas de place pour les concessions en ce qui concerne ses intérêts fondamentaux », dont fait partie l'île.
De son côté, l'ambassadeur de la Chine à l’ONU a estimé que le pays est en position de « défense ». « Nous combattons pour maintenir notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Nous ne sommes pas le fauteur de troubles. Au contraire, certains pays, les États-Unis en particulier, prennent des mesures dangereuses menant directement à une situation dangereuse à Taïwan », a-t-il déclaré.
Bras de fer diplomatique
Est-ce la fin de « l’ambiguïté stratégique » ou plutôt une nouvelle ambiguïté dans les discours et guerre des mots auxquels se livrent les deux premières puissances ? Pékin comme Washington, avant l’arrivée du prochain ambassadeur américain, tracent les lignes rouges à l’intérieur desquelles ils souhaiteraient voir cantonnée la partie adverse. Sachant que ni les États-Unis ni la Chine n’ont intérêt à sortir de l’actuel statu quo.
À chaque sortie du président américain à la télévision, la Maison Blanche répète que sa politique n’a pas changé, comme l’a fait aussi Joe Biden lors d’un entretien téléphonique avec le président chinois Xi Jinping au début du mois. Les États-Unis restent attachés au pacte de Taïwan de 1979 et au principe de la « Chine unique », dans lequel ils reconnaissent officiellement Pékin plutôt que Taipei, dès l’instant où les Taïwanais peuvent décider de leur avenir.
Or, depuis quelques mois, les experts notent également un glissement sémantique dans le discours du pouvoir chinois. La priorité pour Pékin semblant passer de l’opposition à l’indépendance à l’unification des deux rives du détroit de Formose. Pour la propagande chinoise, le fait même que la possibilité d’une attaque de l’île par l’armée populaire de libération revienne régulièrement à la Une des journaux est déjà une victoire.
Nouvel ambassadeur américain
La presse d’État, elle, fait remarquer que ces mots du président américain interviennent après le choix de Nicholas Burns comme nouvel ambassadeur américain en Chine. Ce dernier vient d’ailleurs ironiquement d’être qualifié de « loup combattant » par l’éditorialiste du quotidien nationaliste Global Times après avoir déclaré, lors de son audience de confirmation, que les États-Unis ne pouvaient pas faire confiance à la Chine pour respecter ses engagements sur la question de Taïwan.
Au début du mois, la révélation du Wall Street Journal selon laquelle des soldats américains entraîneraient secrètement des forces armées taïwanaises avait provoqué la colère de Pékin et démontré la volonté de Washington de renforcer son engagement militaire auprès de Taipei.
Les États-Unis sont le plus proche allié de Taïwan mais, jusqu’à présent, Washington s'est contenté de livrer des armes, sans promettre un quelconque envoi de soldats en cas d'invasion.
Par RFI
La tension monte autour du dossier taïwanais. Jeudi 21 octobre, le président américain a affirmé qu’il était prêt à défendre Taïwan en cas d’attaque de la Chine, qui considère l’île comme l’une de ses provinces. « Oui, nous avons un engagement en ce sens », a déclaré le chef de l’État, interrogé sur le sujet lors d’un échange avec des électeurs.
« La Chine, la Russie et le reste du monde savent que nous disposons de la plus puissante capacité militaire du monde », a-t-il ajouté avant de réitérer sa volonté de ne pas s'engager dans une nouvelle guerre froide avec Pékin.
Des propos que Wang Wenbin, le porte-parole de la diplomatie chinoise, a qualifié dans son point de presse ce vendredi de « mauvais signal » envoyé aux « partisans de l’indépendance de Taïwan », rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Pour le porte-parole de la diplomatie chinoise, « la Chine n’a pas de place pour les concessions en ce qui concerne ses intérêts fondamentaux », dont fait partie l'île.
De son côté, l'ambassadeur de la Chine à l’ONU a estimé que le pays est en position de « défense ». « Nous combattons pour maintenir notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Nous ne sommes pas le fauteur de troubles. Au contraire, certains pays, les États-Unis en particulier, prennent des mesures dangereuses menant directement à une situation dangereuse à Taïwan », a-t-il déclaré.
Bras de fer diplomatique
Est-ce la fin de « l’ambiguïté stratégique » ou plutôt une nouvelle ambiguïté dans les discours et guerre des mots auxquels se livrent les deux premières puissances ? Pékin comme Washington, avant l’arrivée du prochain ambassadeur américain, tracent les lignes rouges à l’intérieur desquelles ils souhaiteraient voir cantonnée la partie adverse. Sachant que ni les États-Unis ni la Chine n’ont intérêt à sortir de l’actuel statu quo.
À chaque sortie du président américain à la télévision, la Maison Blanche répète que sa politique n’a pas changé, comme l’a fait aussi Joe Biden lors d’un entretien téléphonique avec le président chinois Xi Jinping au début du mois. Les États-Unis restent attachés au pacte de Taïwan de 1979 et au principe de la « Chine unique », dans lequel ils reconnaissent officiellement Pékin plutôt que Taipei, dès l’instant où les Taïwanais peuvent décider de leur avenir.
Or, depuis quelques mois, les experts notent également un glissement sémantique dans le discours du pouvoir chinois. La priorité pour Pékin semblant passer de l’opposition à l’indépendance à l’unification des deux rives du détroit de Formose. Pour la propagande chinoise, le fait même que la possibilité d’une attaque de l’île par l’armée populaire de libération revienne régulièrement à la Une des journaux est déjà une victoire.
Nouvel ambassadeur américain
La presse d’État, elle, fait remarquer que ces mots du président américain interviennent après le choix de Nicholas Burns comme nouvel ambassadeur américain en Chine. Ce dernier vient d’ailleurs ironiquement d’être qualifié de « loup combattant » par l’éditorialiste du quotidien nationaliste Global Times après avoir déclaré, lors de son audience de confirmation, que les États-Unis ne pouvaient pas faire confiance à la Chine pour respecter ses engagements sur la question de Taïwan.
Au début du mois, la révélation du Wall Street Journal selon laquelle des soldats américains entraîneraient secrètement des forces armées taïwanaises avait provoqué la colère de Pékin et démontré la volonté de Washington de renforcer son engagement militaire auprès de Taipei.
Les États-Unis sont le plus proche allié de Taïwan mais, jusqu’à présent, Washington s'est contenté de livrer des armes, sans promettre un quelconque envoi de soldats en cas d'invasion.
Par RFI