Comme de nombreuses villes d’Afrique subsaharienne, plusieurs villes au Sénégal sont d’origine coloniale. Du nord au sud du pays, les traces matérielles de la colonisation participent au tissu urbain cohérent fait d’architecture plus ou moins remarquable, qui permet aux nouvelles générations de plonger dans le Sénégal d’autrefois. Rues pavées, vieilles bâtisses côtoyant des constructions modernes font partie de l’héritage du Sénégal, autrefois colonie, devenu indépendant en 1960.
Ces réalisations coloniales ont été, pour la plupart, portées par des personnalités importantes de l’histoire du pays et d’Europe, dont les noms ont été souvent donnés aux rues, avenues et grande places du pays. Un passé qui nous rappelle qu’au XVIIe siècle, la traite des esclaves devient l'activité dominante en Afrique noire. Plusieurs siècles après, les nouvelles générations sénégalaises et africaines sont témoins de cette époque à travers ces bâtisses et souvent les histoires qui les accompagnent.
Par exemple, il n’est pas rare d’entendre un jeune sénégalais réciter spontanément l’histoire de Gorée après avoir effectué la traversée Dakar-Gorée : « Appelé « Beer » en wolof, l’île a été baptisée « Goede Reede » par les Hollandais, pour être connue plus tard sous le nom de Gorée. Elle offrait, surtout à la fin du XVIIIe siècle, le double visage d’un carrefour prospère, où commerçants négriers, soldats et fonctionnaires vivaient dans un décor de rêve, et d’un entrepôt de « bois d’ébène », avec tout son cortège de souffrances et de larmes », a-t-on souvent coutume d’entendre. Partout au Sénégal, à Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor ou ailleurs, vous entendrez des jeunes vous parler de l’histoire de ces villes au grand passé coloniale. Certains, à l’image des guides touristiques, vous plongent par leurs récits dans le Sénégal colonial comme s’ils y avaient vécu.
Si certains rares bâtiments sont réhabilités dans le respect de leur architecture, le piètre respect de la législation sur les monuments historiques, parmi lesquels plusieurs ont été classés par l’UNESCO, tend à une défiguration de certains d'entre eux par des transformations incontrôlées ou encore finissent par s’aplatir sous le poids de l’âge, abandonnés à eux même. «Il est dommage que l’on assiste, partout au Sénégal, à la ruine de cet héritage qui pourtant représente un avantage pour le secteur du tourisme. Dans certains pays, ces bâtisses coloniales sont transformées en hôtels historiques ou en musées et cela marche plutôt bien. Je pense que le Sénégal devrait s’inscrire dans cette logique », estime Xavier Starkloff, Directeur Afrique de l’ouest de la plateforme jovago.com.
Face à ce spectacle de désolation dans l’ensemble des villes coloniales sénégalaises, on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur la place que les pouvoirs publics accordent au patrimoine architectural colonial. Au-delà de la richesse qu’elles représentent pour l’histoire de l’humanité, la mise en avant de ces vieilles bâtisses attirerait plus de visiteurs (d’affaires, des résidents et autres), particulièrement des touristes, et donc engendrerait des retombées économiques. Entretenir cette architecture coloniale, c’est préserver un patrimoine pour les générations à venir, mais, il faut bien en avoir conscience.
Ismael Kambell/Pressafrik
Ces réalisations coloniales ont été, pour la plupart, portées par des personnalités importantes de l’histoire du pays et d’Europe, dont les noms ont été souvent donnés aux rues, avenues et grande places du pays. Un passé qui nous rappelle qu’au XVIIe siècle, la traite des esclaves devient l'activité dominante en Afrique noire. Plusieurs siècles après, les nouvelles générations sénégalaises et africaines sont témoins de cette époque à travers ces bâtisses et souvent les histoires qui les accompagnent.
Par exemple, il n’est pas rare d’entendre un jeune sénégalais réciter spontanément l’histoire de Gorée après avoir effectué la traversée Dakar-Gorée : « Appelé « Beer » en wolof, l’île a été baptisée « Goede Reede » par les Hollandais, pour être connue plus tard sous le nom de Gorée. Elle offrait, surtout à la fin du XVIIIe siècle, le double visage d’un carrefour prospère, où commerçants négriers, soldats et fonctionnaires vivaient dans un décor de rêve, et d’un entrepôt de « bois d’ébène », avec tout son cortège de souffrances et de larmes », a-t-on souvent coutume d’entendre. Partout au Sénégal, à Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor ou ailleurs, vous entendrez des jeunes vous parler de l’histoire de ces villes au grand passé coloniale. Certains, à l’image des guides touristiques, vous plongent par leurs récits dans le Sénégal colonial comme s’ils y avaient vécu.
Si certains rares bâtiments sont réhabilités dans le respect de leur architecture, le piètre respect de la législation sur les monuments historiques, parmi lesquels plusieurs ont été classés par l’UNESCO, tend à une défiguration de certains d'entre eux par des transformations incontrôlées ou encore finissent par s’aplatir sous le poids de l’âge, abandonnés à eux même. «Il est dommage que l’on assiste, partout au Sénégal, à la ruine de cet héritage qui pourtant représente un avantage pour le secteur du tourisme. Dans certains pays, ces bâtisses coloniales sont transformées en hôtels historiques ou en musées et cela marche plutôt bien. Je pense que le Sénégal devrait s’inscrire dans cette logique », estime Xavier Starkloff, Directeur Afrique de l’ouest de la plateforme jovago.com.
Face à ce spectacle de désolation dans l’ensemble des villes coloniales sénégalaises, on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur la place que les pouvoirs publics accordent au patrimoine architectural colonial. Au-delà de la richesse qu’elles représentent pour l’histoire de l’humanité, la mise en avant de ces vieilles bâtisses attirerait plus de visiteurs (d’affaires, des résidents et autres), particulièrement des touristes, et donc engendrerait des retombées économiques. Entretenir cette architecture coloniale, c’est préserver un patrimoine pour les générations à venir, mais, il faut bien en avoir conscience.
Ismael Kambell/Pressafrik