Blondin a fait ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand à Paris et a poursuit ses études universitaires comme normalien à l’École normale supérieure de Saint-Cloud d’où il sortira diplômé. Pour certains, c’est en raison de son statut de normalien de Saint-Cloud que Senghor voyait en ce jeune, un rival potentiel.
Une phrase avait l’habitude d’être chantonnée un peu partout à cette époque «Omar Blondin Diop, le normalien de Saint-Cloud, ce que Senghor ne fut jamais». Oui, Léopold Sédar Senghor était jaloux d’Omar Blondin Diop. Le parcours de ce jeune normalien subversif promis à un brillant avenir éclaire un pan méconnu de l’histoire sénégalaise post-indépendance.
Intellectuel brillant, Blondin Diop était également membre du mouvement contestataire post-soixante-huitard qui défia le président Léopold Sédar Senghor. L’État sénégalais a toujours refusé d’endosser la pleine et entière responsabilité d'avoir été le commanditaire de la mort du jeune marxiste-léniniste.
À Dakar, il continue dans cette logique révolutionnaire, épaulé par ses frères cadets, fervents militants anticolonialistes, contre la politique francophile de Senghor qui nomme, au poste de ministre de l’Intérieur, un proche de Jacques Foccart, le Français Jean Collin. Ignominie la plus totale dans un Sénégal soi-disant indépendant, que de se retrouver avec un ministre de l’Intérieur blanc et négrophobe à la fois.
Pour protester contre des travaux démesurés pour une visite de Georges Pompidou à Dakar, qui ne devait pas s’éterniser plus de 2 heures, Senghor débourse des millions. Chose qui poussera les frères d’Omar le 15 janvier 1971 à mettre le feu au ministère des Travaux publics et le Centre culturel français. Ils seront arrêtés la même semaine. Blondin, depuis le Mali, décide de venir secourir ses frères mais il sera capturé.
Le 23 mars 1972, il est inculpé pour «terrorisme» et pour espionnage comme agent étranger et condamné par un tribunal spécial sénégalais à 3 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’État». Il est emprisonné dans le cul de basse-fosse de la prison de l’île de Gorée.
Le 11 mai 1973, après avoir reçu la visite de Jean Collin, avec lequel il aurait eu une altercation, il est retrouvé mort dans sa prison de Gorée. Contrairement à ce que l’État sénégalais à voulu faire croire, Blondin avait le droit à 15 minutes de pause chaque jour. Le jour de sa mort, Jean Collin devait lui rendre visite mais Blondin a catégoriquement refusé de perdre une seconde de ces précieuses minutes de pause, encore moins avec Jean Collin. Jean Collin voulait rencontrer Blondin afin que ce dernier prête allégeance à la France.
Frustré, Collin ordonne aux gardes de le faire sortir de force. Les gardes ont commencé à le rouer de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive. Et pour cacher ce crime crapuleux, il fallait bien sûr créer un scénario. Pour se débarrasser de toute forme de culpabilité, l’État a orchestré dans le rapport une scène stipulant que Blondin se serait pendu.
Tout le monde sait que cette version est tout sauf véridique, quand on est un intellectuel comme Blondin, on ne se suicide pas à l’âge de 26 ans.
Preuve indélébile du statut de « Bounty » que brandissait fièrement Senghor. Le père de Blondin avait porté plainte pour homicide auprès du doyen des juges d’instruction à l’époque. Le magistrat a pu consulter la main courante faisant état de la demande d’évacuation d’Omar et il a inculpé trois policiers. Dans la semaine qui a suivi, ce même magistrat a été relevé de ses fonctions. Finalement c’est le père de Blondin qui sera la seule personne condamnée dans cette affaire, pour propagation de fausses nouvelles.
La population en réaction exprime sa colère à l’annonce de la mort d’Omar Blondin Diop. Le régime francophile de Senghor a pu tenir grâce à l’intervention de l’armée française, le Sénégal était au bord du chaos. Le gouvernement français participera au maintien de l’ordre jusqu’au retour du calme dans le pays.
L’histoire retiendra le parcours de ce grand homme malgré son jeune âge, «Omar Blondin Diop, le normalien de Saint-Cloud, ce que Senghor ne fut jamais».
Source negronews
Une phrase avait l’habitude d’être chantonnée un peu partout à cette époque «Omar Blondin Diop, le normalien de Saint-Cloud, ce que Senghor ne fut jamais». Oui, Léopold Sédar Senghor était jaloux d’Omar Blondin Diop. Le parcours de ce jeune normalien subversif promis à un brillant avenir éclaire un pan méconnu de l’histoire sénégalaise post-indépendance.
Intellectuel brillant, Blondin Diop était également membre du mouvement contestataire post-soixante-huitard qui défia le président Léopold Sédar Senghor. L’État sénégalais a toujours refusé d’endosser la pleine et entière responsabilité d'avoir été le commanditaire de la mort du jeune marxiste-léniniste.
À Dakar, il continue dans cette logique révolutionnaire, épaulé par ses frères cadets, fervents militants anticolonialistes, contre la politique francophile de Senghor qui nomme, au poste de ministre de l’Intérieur, un proche de Jacques Foccart, le Français Jean Collin. Ignominie la plus totale dans un Sénégal soi-disant indépendant, que de se retrouver avec un ministre de l’Intérieur blanc et négrophobe à la fois.
Pour protester contre des travaux démesurés pour une visite de Georges Pompidou à Dakar, qui ne devait pas s’éterniser plus de 2 heures, Senghor débourse des millions. Chose qui poussera les frères d’Omar le 15 janvier 1971 à mettre le feu au ministère des Travaux publics et le Centre culturel français. Ils seront arrêtés la même semaine. Blondin, depuis le Mali, décide de venir secourir ses frères mais il sera capturé.
Le 23 mars 1972, il est inculpé pour «terrorisme» et pour espionnage comme agent étranger et condamné par un tribunal spécial sénégalais à 3 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’État». Il est emprisonné dans le cul de basse-fosse de la prison de l’île de Gorée.
Le 11 mai 1973, après avoir reçu la visite de Jean Collin, avec lequel il aurait eu une altercation, il est retrouvé mort dans sa prison de Gorée. Contrairement à ce que l’État sénégalais à voulu faire croire, Blondin avait le droit à 15 minutes de pause chaque jour. Le jour de sa mort, Jean Collin devait lui rendre visite mais Blondin a catégoriquement refusé de perdre une seconde de ces précieuses minutes de pause, encore moins avec Jean Collin. Jean Collin voulait rencontrer Blondin afin que ce dernier prête allégeance à la France.
Frustré, Collin ordonne aux gardes de le faire sortir de force. Les gardes ont commencé à le rouer de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive. Et pour cacher ce crime crapuleux, il fallait bien sûr créer un scénario. Pour se débarrasser de toute forme de culpabilité, l’État a orchestré dans le rapport une scène stipulant que Blondin se serait pendu.
Tout le monde sait que cette version est tout sauf véridique, quand on est un intellectuel comme Blondin, on ne se suicide pas à l’âge de 26 ans.
Preuve indélébile du statut de « Bounty » que brandissait fièrement Senghor. Le père de Blondin avait porté plainte pour homicide auprès du doyen des juges d’instruction à l’époque. Le magistrat a pu consulter la main courante faisant état de la demande d’évacuation d’Omar et il a inculpé trois policiers. Dans la semaine qui a suivi, ce même magistrat a été relevé de ses fonctions. Finalement c’est le père de Blondin qui sera la seule personne condamnée dans cette affaire, pour propagation de fausses nouvelles.
La population en réaction exprime sa colère à l’annonce de la mort d’Omar Blondin Diop. Le régime francophile de Senghor a pu tenir grâce à l’intervention de l’armée française, le Sénégal était au bord du chaos. Le gouvernement français participera au maintien de l’ordre jusqu’au retour du calme dans le pays.
L’histoire retiendra le parcours de ce grand homme malgré son jeune âge, «Omar Blondin Diop, le normalien de Saint-Cloud, ce que Senghor ne fut jamais».
Source negronews