"A propos de la nomination de Tounkara et au delà...
Je me dis que seul Tounkara connait les motivations qui l'ont poussé à accepter ce poste de conseiller spécial à la présidence à quelques semaines de l’élection présidentielle. Toutefois, comme il le comprendra, lui qui s'en est pas privé, nous autres avons la liberté de commenter, surtout quand il s'agit d'un intellectuel qui avait procédé de même avec d'autres événements et d'autres personnes. Mais, ce qui nous importe le plus, au-delà de sa personne, c'est d'en faire un prétexte pour réfléchir sur les postures de ces individus de la classe politique ou de la société civile qui "rejoignent" le prince dont ils ont critiqué la façon de gouverner notre pays.
Après avoir eu les positions engagées et pertinentes sur nombre de dossiers, il est justifié de se poser la question du devenir de cette posture critique, très utile à la marche d'un pays qui se réclame de la démocratie et de la bonne gouvernance. Est-ce que ce poste ne sera pas un frein à l'engagement du sieur Tounkara sur les questions publiques? Est-ce qu'il pourra continuer à critiquer, voire dénoncer ce qui doit l'être pour le bien de ce pays ou va-t-il, par devoir implicite ou non de fidélité au président de la République, tourner le dos, faire comme si de rien n'était?
En effet, si Tounkara avait une vision de comment notre pays doit aller vers la justice, la bonne gouvernance, en finir avec l'arbitraire et l'impunité, l'incompétence et autres tares qu'il a souvent fustigées à juste raison, il s'agit de savoir à partir de maintenant comment et si oui il compte concilier cela avec les exigences de ce poste à la présidence. On a vu comment le Doyen Mody Niang a fini par ne plus pouvoir le faire quand il a été recruté au poste de chargé de la communication à l'OFNAC.
Dès qu'il a repris sa plume pour critiquer des pratiques qu'il a dénoncé au temps de Wade, mal lui en a pris et tout le monde sait qu'il n'avait pas de souci avec la dame qui dirigeait cette structure. Donc, la décision de le faire quitter s'il n'arrêtait pas, ne pouvait venir que des plus hautes autorités de ce pays.
Un autre exemple devrait nous faire réfléchir. Lors de sa démission sous une forte émotion, Nicolas Hulot a tenu ces propos très instructifs et d'une portée éthique formidable, genre: "je ne peux pas continuer à me mentir, à faire semblant, à cautionner une politique qui n'est pas celle que j'attends du gouvernement sur les questions d'environnement et de changement climatique..." .
Je sais que Tounkara est au courant de cet événement loin d'être anodin au pays des droits de l'homme dit-on, qui aime tellement donner des leçons notamment à nous autres africains.
Voilà à mon humble avis, le dilemme tounkarien; le concerné pourra-t-il concilier les exigences de fidélité au prince qui nomme qui il veut; avec des engagements en faveur de l'intérêt public pris auparavant?
C'est lui seul qui pourra répondre à cette question mais c'est tout le pays qui saura comment il l'a fait."
Je me dis que seul Tounkara connait les motivations qui l'ont poussé à accepter ce poste de conseiller spécial à la présidence à quelques semaines de l’élection présidentielle. Toutefois, comme il le comprendra, lui qui s'en est pas privé, nous autres avons la liberté de commenter, surtout quand il s'agit d'un intellectuel qui avait procédé de même avec d'autres événements et d'autres personnes. Mais, ce qui nous importe le plus, au-delà de sa personne, c'est d'en faire un prétexte pour réfléchir sur les postures de ces individus de la classe politique ou de la société civile qui "rejoignent" le prince dont ils ont critiqué la façon de gouverner notre pays.
Après avoir eu les positions engagées et pertinentes sur nombre de dossiers, il est justifié de se poser la question du devenir de cette posture critique, très utile à la marche d'un pays qui se réclame de la démocratie et de la bonne gouvernance. Est-ce que ce poste ne sera pas un frein à l'engagement du sieur Tounkara sur les questions publiques? Est-ce qu'il pourra continuer à critiquer, voire dénoncer ce qui doit l'être pour le bien de ce pays ou va-t-il, par devoir implicite ou non de fidélité au président de la République, tourner le dos, faire comme si de rien n'était?
En effet, si Tounkara avait une vision de comment notre pays doit aller vers la justice, la bonne gouvernance, en finir avec l'arbitraire et l'impunité, l'incompétence et autres tares qu'il a souvent fustigées à juste raison, il s'agit de savoir à partir de maintenant comment et si oui il compte concilier cela avec les exigences de ce poste à la présidence. On a vu comment le Doyen Mody Niang a fini par ne plus pouvoir le faire quand il a été recruté au poste de chargé de la communication à l'OFNAC.
Dès qu'il a repris sa plume pour critiquer des pratiques qu'il a dénoncé au temps de Wade, mal lui en a pris et tout le monde sait qu'il n'avait pas de souci avec la dame qui dirigeait cette structure. Donc, la décision de le faire quitter s'il n'arrêtait pas, ne pouvait venir que des plus hautes autorités de ce pays.
Un autre exemple devrait nous faire réfléchir. Lors de sa démission sous une forte émotion, Nicolas Hulot a tenu ces propos très instructifs et d'une portée éthique formidable, genre: "je ne peux pas continuer à me mentir, à faire semblant, à cautionner une politique qui n'est pas celle que j'attends du gouvernement sur les questions d'environnement et de changement climatique..." .
Je sais que Tounkara est au courant de cet événement loin d'être anodin au pays des droits de l'homme dit-on, qui aime tellement donner des leçons notamment à nous autres africains.
Voilà à mon humble avis, le dilemme tounkarien; le concerné pourra-t-il concilier les exigences de fidélité au prince qui nomme qui il veut; avec des engagements en faveur de l'intérêt public pris auparavant?
C'est lui seul qui pourra répondre à cette question mais c'est tout le pays qui saura comment il l'a fait."