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Ebola: l'inquiétude mondiale reste vive

Dimanche 10 Août 2014

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a fait appel samedi à des volontaires face à l'épidémie d'Ebola, qui a tué près de 1.000 personnes en Afrique de l'Ouest et constitue pour l'OMS une urgence "mondiale".


Avec 13 cas (confirmés, probables ou suspects) dont deux mortels, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Nigeria est le quatrième pays affecté. L'épidémie y reste limitée à Lagos, capitale économique et ville la plus peuplée d'Afrique de l'Ouest avec plus de 20 millions d'habitants.

Pour lutter contre la flambée, l'Etat de Lagos a fait appel aux volontaires, reconnaissant être confronté à un manque de personnel, deux jours après la levée d'un mot d'ordre de grève de médecins de la santé publique.

Le Nigeria a décidé d'accorder plus de 11,5 millions de dollars (plus de 8,6 millions d'euros) à la lutte contre l'épidémie et décrété vendredi l'état d'urgence sanitaire.

Pour épauler le pays, les Etats-Unis ont annoncé le renforcement de leur assistance en personnel et en matériel. Leur agence de développement (USAID) a promis d'allouer 12 millions de dollars (près de 9 millions d'euros) pour la lutte anti-Ebola dans les pays affectés: Guinée, Liberia, Sierra Leone et Nigeria, où l'épidémie a fait plus de 960 morts sur près de 1.800 cas depuis le début de l'année.

Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccins spécifique contre cette fièvre hémorragique caractérisée par des hémorragies, vomissements et diarrhées, et provoquée par un virus qui se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Mais un anticorps expérimental, le "ZMAPP", jamais testé auparavant sur l'homme, a été administré à deux Américains infectés au Liberia - rapatriés, depuis et placés en isolement à Atlanta -, suscitant l'espoir des pays confrontés à la maladie.

L'OMS, qui a qualifié vendredi l'épidémie d'"urgence de santé publique de portée mondiale", doit se réunir la semaine prochaine pour examiner l'éventualité d'utiliser le ZMAPP en Afrique de l'Ouest.

Un traitement préventif contre Ebola mis au point par le laboratoire britannique GSK pourrait faire l'objet d'essais cliniques en septembre et si ceux-ci sont concluants, être disponible courant 2015, a de son côté indiqué Jean-Marie Okwo Bélé, directeur du département des vaccins et immunisation de l'OMS, dans un entretien samedi sur la radio RFI.

Situation "catastrophique" à Monrovia
Avant le Nigeria, le Liberia et la Sierra Leone avaient déjà décrété l'état d'urgence sanitaire.

La Guinée, qui avait annoncé samedi après-midi la fermeture de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Sierra Leone en lien avec la lutte contre Ebola, est revenue sur sa déclaration, en précisant vouloir éviter une multiplication de déplacements transfrontaliers clandestins.

"Il ne s'agit pas d'une fermeture des frontières entre la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, mais plutôt de mesures contraignantes visant à mieux contrôler les mouvements transfrontaliers, notamment ceux des personnes contacts" susceptibles d'être porteuses du virus, a déclaré le porte-parole du gouvernement, le ministre Albert Damantang Camara dans un entretien téléphonique avec l'AFP tard samedi soir.
"Contrairement à ce qui a été annoncé dans la journée (de samedi), la Guinée n'a pas fermé ses frontières avec le Liberia et la Sierra Leone", a-t-il ajouté.

Le ministre guinéen de la Coopération internationale, Koutoubou Moustapha Sanoh, a également assuré à l'AFP tard samedi soir que les frontières n'avaient pas été fermées par les autorités pour éviter de pousser les voyageurs vers la clandestinité.

"Si on dit que les frontières sont fermées, les mouvements de personnes vont se faire clandestinement à travers les villages ou par les maquis parce que de toutes les façons les frontières sont très poreuses", a affirmé M. Sanoh.

"Les voyageurs risquent dans ces conditions d'éviter les points de passage officiels et connus pour se rabattre dans les forêts primaires, ce qu'il faut surtout éviter", a-t-il ajouté.

7sur7.be


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