Ce 21 avril marque le 30ème anniversaire du conflit ayant opposé le Sénégal et la Mauritanie. Cette page sombre de l’histoire des deux pays avait même conduit à la rupture de leurs relations diplomatiques, rétablies en 1992. Avant la crise, il y a eu beaucoup d’éléments qui montraient la fragilité des relations entre les deux pays, mais l’accrochage le 9 avril 1989 à Diawara, une localité à l’Est du Sénégal, entre des bergers mauritaniens et des paysans sénégalais et au cours duquel deux Sénégalais sont tués a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. A partir de ce moment, la tension est montée, occasionnant de la violence de part et d’autre des deux pays.
Du 21 au 24 avril, au Sénégal, des boutiques des commerçants maures sont pillées et incendiées tandis qu’en Mauritanie, des Sénégalais sont tués ou mutilés. Face à la montée de la violence, chacun des pays entreprend le rapatriement de ses ressortissants. A Dakar pour éviter l’escalade de la violence, l’état d’urgence et le couvre-feu sont instaurés. Cette situation avait conduit à la rupture des relations diplomatiques des deux pays le 21 août 1989. Elles ont été rétablies en avril 1992, mais la frontière ne sera rouverte que le 2 mai 1992. Cet épisode fut triste pour les deux pays liés par l’histoire et qui partagent les mêmes langues, la même culture, mais surtout la même population.
Aujourd’hui, 30 ans après la crise de 1989, une nouvelle page s’ouvre dans les relations entre les deux pays avec notamment l’exploitation du gaz découvert au large des côtes sénégalo-mauritaniennes. Le gisement de gaz découvert en 2015 par Kosmos energy a déjà fait l’objet d’un premier accord signé en février 2018 par les deux pays.
Il s’agit d’un accord «de coopération internationale portant sur l’exploitation du gisement de gaz de Grand Tortue-Ahmeyin et réglant le développement de l’exploitation et le partage des ressources, ainsi que les conditions de règlement des litiges». En décembre 2018, les deux pays ont encore signé des accords nécessaires avant le lancement de l’exploitation à l’horizon 2022. A l’époque, un communiqué du ministère du Pétrole et du gaz renseignait que cette étape marque l’entente des deux voisins sur la «fiscalité applicable aux sous-traitants de ce projet transfrontalier, l’accord de financement des deux compagnies nationales (Petrosen côté sénégalais et Smhpm côté mauritanien)».
Rupture des relations diplomatiques Ces différents projets marquent l’évolution des relations entre les deux pays depuis la crise de 1989. Néanmoins, la question de la pêche reste un problème. Des incidents entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer l’espace maritime mauritanien, ont été fréquents ces dernières années. Le 29 janvier 2018, un jeune pêcheur sénégalais a été tué par des garde-côtes mauritaniens dans les eaux territoriales mauritaniennes. En effet, ils avaient tiré sur une pirogue transportant neuf pêcheurs sénégalais qui circulaient dans leurs eaux territoriales sans autorisation.
Des manifestations avaient alors éclaté à Saint-Louis pour protester contre ce meurtre et réclamer des licences de pêche à Nouakchott. Par la suite, en juillet 2018, un accord a été signé, permettant à la partie sénégalaise d’obtenir 400 licences de pêche pour capturer 50 mille tonnes de pélagiques. Les nouvelles clauses de l’accord obligent désormais le débarquement des captures en présence d’experts halieutiques mauritaniens.
dkane@lequotidien.sn
Du 21 au 24 avril, au Sénégal, des boutiques des commerçants maures sont pillées et incendiées tandis qu’en Mauritanie, des Sénégalais sont tués ou mutilés. Face à la montée de la violence, chacun des pays entreprend le rapatriement de ses ressortissants. A Dakar pour éviter l’escalade de la violence, l’état d’urgence et le couvre-feu sont instaurés. Cette situation avait conduit à la rupture des relations diplomatiques des deux pays le 21 août 1989. Elles ont été rétablies en avril 1992, mais la frontière ne sera rouverte que le 2 mai 1992. Cet épisode fut triste pour les deux pays liés par l’histoire et qui partagent les mêmes langues, la même culture, mais surtout la même population.
Aujourd’hui, 30 ans après la crise de 1989, une nouvelle page s’ouvre dans les relations entre les deux pays avec notamment l’exploitation du gaz découvert au large des côtes sénégalo-mauritaniennes. Le gisement de gaz découvert en 2015 par Kosmos energy a déjà fait l’objet d’un premier accord signé en février 2018 par les deux pays.
Il s’agit d’un accord «de coopération internationale portant sur l’exploitation du gisement de gaz de Grand Tortue-Ahmeyin et réglant le développement de l’exploitation et le partage des ressources, ainsi que les conditions de règlement des litiges». En décembre 2018, les deux pays ont encore signé des accords nécessaires avant le lancement de l’exploitation à l’horizon 2022. A l’époque, un communiqué du ministère du Pétrole et du gaz renseignait que cette étape marque l’entente des deux voisins sur la «fiscalité applicable aux sous-traitants de ce projet transfrontalier, l’accord de financement des deux compagnies nationales (Petrosen côté sénégalais et Smhpm côté mauritanien)».
Rupture des relations diplomatiques Ces différents projets marquent l’évolution des relations entre les deux pays depuis la crise de 1989. Néanmoins, la question de la pêche reste un problème. Des incidents entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer l’espace maritime mauritanien, ont été fréquents ces dernières années. Le 29 janvier 2018, un jeune pêcheur sénégalais a été tué par des garde-côtes mauritaniens dans les eaux territoriales mauritaniennes. En effet, ils avaient tiré sur une pirogue transportant neuf pêcheurs sénégalais qui circulaient dans leurs eaux territoriales sans autorisation.
Des manifestations avaient alors éclaté à Saint-Louis pour protester contre ce meurtre et réclamer des licences de pêche à Nouakchott. Par la suite, en juillet 2018, un accord a été signé, permettant à la partie sénégalaise d’obtenir 400 licences de pêche pour capturer 50 mille tonnes de pélagiques. Les nouvelles clauses de l’accord obligent désormais le débarquement des captures en présence d’experts halieutiques mauritaniens.
dkane@lequotidien.sn