Trêve de cafouillage ! La politique du cordon sanitaire, c’est-à-dire la fermeture des frontières, a montré ses limites et ses failles. La construction d’une ligne Maginot étant exclue et incompatible avec la dynamique communautaire voire fusionniste qui propulse les pays de l’espace CEDEAO.
Au demeurant, le verrouillage des frontières est d’autant inamical et irréaliste que la Guinée – matrice du virus Ebola – est également le château d’eau qui alimente le fleuve Sénégal que l’OMVS met présentement en valeur.
Peut-on traquer le virus, des montagnes de la Moyenne-Guinée jusqu’au barrage de Diama situé dans la périphérie de Saint-Louis ? Plus grave, la logique de la barrière baissée aux frontières aboutira plus vite que prévu à l’asphyxie du Sénégal. En effet, si le Mali et la Gambie déjà informés de la présence du virus à Dakar, décidaient en toute souveraineté de se barricader, le Sénégal (initiateur de la fermeture des frontières) serait terriblement éprouvé. Evitons d’être dans la situation du serpent agité qui finit par mordre sa propre queue, croyant que c’est celle du lézard voisin de son trou.
Gouverner, c’est réfléchir intensément avant d’agir méthodiquement. Devant ce péril épidémiologique, les arguments en faveur et en défaveur de la fermeture (peu efficace) des frontières se valent. Donc se neutralisent. Chaque Etat convoque ses responsabilités et ses intérêts puis les prend en charge souverainement. Par exemple, le Maroc – pays non voisin de la Guinée, non membre de la CEDEAO et hors UA – maintient les dessertes de la Royal Air Maroc, en prenant le risque d’exposer ses pilotes, ses hôtesses et ses stewards. Ici, les intérêts diplomatiques et les dividendes géopolitiques dans la crise du Sahara Occidental (soutien constant de la Guinée aux thèses marocaines) noient le virus Ebola. Il s’y ajoute que Rabat balise la voie de son retour au sein de l’UA ; et tisse, à cette fin, la toile de ses soutiens acquis ou attendus.
Il va sans dire que le Sénégal ouest-africain n’est pas logé à la même enseigne que le Royaume chérifien et…maghrébin. Les intérêts, les responsabilités et les échéances des deux pays se déclinent différemment. Là où Rabat expose des équipages, le Sénégal, lui, expose sa population entière. En outre, le virus Ebola n’est pas le meilleur atout pour convier – avec succès – l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement du monde francophone, en novembre 2014. Dans trois mois. Voilà pourquoi le virus ambulant Ebola est singulièrement emmerdant pour les autorités sénégalaises. La seule vertu (de surcroit anti-démocratique) que le virus Ebola traine, est sa capacité à empêcher les marches et les meetings de l’opposition plus efficacement que les interdictions préfectorales. Et les grenades lacrymogènes de la Police. La foule compacte et les flots de sueur étant les terreaux les plus fertiles pour distribuer le virus mobile et mortel.
Par Babacar Justin Ndiaye dans “Les dollars baladeurs d’Alpha Condé et le virus ambulant Ebola”
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Au demeurant, le verrouillage des frontières est d’autant inamical et irréaliste que la Guinée – matrice du virus Ebola – est également le château d’eau qui alimente le fleuve Sénégal que l’OMVS met présentement en valeur.
Peut-on traquer le virus, des montagnes de la Moyenne-Guinée jusqu’au barrage de Diama situé dans la périphérie de Saint-Louis ? Plus grave, la logique de la barrière baissée aux frontières aboutira plus vite que prévu à l’asphyxie du Sénégal. En effet, si le Mali et la Gambie déjà informés de la présence du virus à Dakar, décidaient en toute souveraineté de se barricader, le Sénégal (initiateur de la fermeture des frontières) serait terriblement éprouvé. Evitons d’être dans la situation du serpent agité qui finit par mordre sa propre queue, croyant que c’est celle du lézard voisin de son trou.
Gouverner, c’est réfléchir intensément avant d’agir méthodiquement. Devant ce péril épidémiologique, les arguments en faveur et en défaveur de la fermeture (peu efficace) des frontières se valent. Donc se neutralisent. Chaque Etat convoque ses responsabilités et ses intérêts puis les prend en charge souverainement. Par exemple, le Maroc – pays non voisin de la Guinée, non membre de la CEDEAO et hors UA – maintient les dessertes de la Royal Air Maroc, en prenant le risque d’exposer ses pilotes, ses hôtesses et ses stewards. Ici, les intérêts diplomatiques et les dividendes géopolitiques dans la crise du Sahara Occidental (soutien constant de la Guinée aux thèses marocaines) noient le virus Ebola. Il s’y ajoute que Rabat balise la voie de son retour au sein de l’UA ; et tisse, à cette fin, la toile de ses soutiens acquis ou attendus.
Il va sans dire que le Sénégal ouest-africain n’est pas logé à la même enseigne que le Royaume chérifien et…maghrébin. Les intérêts, les responsabilités et les échéances des deux pays se déclinent différemment. Là où Rabat expose des équipages, le Sénégal, lui, expose sa population entière. En outre, le virus Ebola n’est pas le meilleur atout pour convier – avec succès – l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement du monde francophone, en novembre 2014. Dans trois mois. Voilà pourquoi le virus ambulant Ebola est singulièrement emmerdant pour les autorités sénégalaises. La seule vertu (de surcroit anti-démocratique) que le virus Ebola traine, est sa capacité à empêcher les marches et les meetings de l’opposition plus efficacement que les interdictions préfectorales. Et les grenades lacrymogènes de la Police. La foule compacte et les flots de sueur étant les terreaux les plus fertiles pour distribuer le virus mobile et mortel.
Par Babacar Justin Ndiaye dans “Les dollars baladeurs d’Alpha Condé et le virus ambulant Ebola”
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