Une dictature rampante
« Peut-on se targuer d’être une démocratie avancée et moderne lorsqu’on est un pays où au moment des élections, tout ce qui est interdit par notre loi électorale est pratiqué impunément par les détenteurs du pouvoir. Nous avons l’esprit de toute cette propagande, toutes les manifestations ou déclarations publiques, toutes les visites ou tournées pendant les périodes précédant les campagnes ; nous pensons aussi à l’utilisation des moyens public aux fins de campagnes et à l’achat de conscience. Peut-on se targuer d’être une démocratie avancée et moderne lorsque la séparation des pouvoirs, piliers de la démocratie, est malmenée par ceux qui sont chargés d’y veiller. Notre Assemblée nationale, hier, au cœur battant de notre démocratie, se trouve aujourd’hui sans influence réelle sur notre vie démocratique se contentant d’aller au secours de la volonté de l’Exécutif et refusant d’exercer le pouvoir que le peuple et la constitution lui donne. »
Une justice impartiale
« Le pouvoir judiciaire est en général jaloux de son indépendance et de son autorité n’est pas épargnée. Le président de la République, lui-même, en faisait la révélation dans Jeune Afrique, en août 2014, en disant à propos des dossiers judiciaires pendants à la Crei : ”Il n’y pas d’acharnement, sur qui que ce soit. Vous seriez surpris par le nombre de dossiers auxquels je n’ai pas donné suite”. Pourtant, dans notre Constitution, le président n’est pas un magistrat instructeur ! Il a été beaucoup question, à l’époque, de reddition des comptes et la CREI a été remise en activité et on avait créé l’OFNAC, aujourd’hui les résultats sont bien maigres. Aujourd’hui, c’est une seule personne qui est concernée au point qu’elle est considérée comme une victime. Ce virage à 360° qui a été pris ne me concerne pas. Ma responsabilité peut être engagée pour le début du quinquennat, oui, mais pas après ce virage à 360°. Je ne suis pas un homme qui suit quelqu’un aveuglément. Je vous suis quand nous avons le même objectif et que nous allons dans la même direction. Si ce n’est pas le cas, si vous tournez à droite, moi je tourne à gauche. »
Les nominations claniques et sectaires
« Les faits ne plaident pas en faveur. Ils sont là : la politisation sans retenue de la haute fonction publique et de la diplomatie, les nominations se faisant plus sur la base d’un brevet de militantisme, que la compétence ; outrage suprême à l’intérêt général que le comportement de ces militants politiques placés à la tête d’entreprises politiques, qui dilapident le bien public et se muent en distributeurs automatiques de billets aux amis, aux flagorneurs et aux copains. L’administration et la diplomatie sénégalaise, reconnues, hier, pour leur excellence et leur impartialité, sont devenues, aujourd’hui, des repaires de militants politiques et d’objets. L’exigence de compétence n’est pas le souci de nos gouvernants. »
Propos recueillis par Ibrahima Khalil DIEME
« Peut-on se targuer d’être une démocratie avancée et moderne lorsqu’on est un pays où au moment des élections, tout ce qui est interdit par notre loi électorale est pratiqué impunément par les détenteurs du pouvoir. Nous avons l’esprit de toute cette propagande, toutes les manifestations ou déclarations publiques, toutes les visites ou tournées pendant les périodes précédant les campagnes ; nous pensons aussi à l’utilisation des moyens public aux fins de campagnes et à l’achat de conscience. Peut-on se targuer d’être une démocratie avancée et moderne lorsque la séparation des pouvoirs, piliers de la démocratie, est malmenée par ceux qui sont chargés d’y veiller. Notre Assemblée nationale, hier, au cœur battant de notre démocratie, se trouve aujourd’hui sans influence réelle sur notre vie démocratique se contentant d’aller au secours de la volonté de l’Exécutif et refusant d’exercer le pouvoir que le peuple et la constitution lui donne. »
Une justice impartiale
« Le pouvoir judiciaire est en général jaloux de son indépendance et de son autorité n’est pas épargnée. Le président de la République, lui-même, en faisait la révélation dans Jeune Afrique, en août 2014, en disant à propos des dossiers judiciaires pendants à la Crei : ”Il n’y pas d’acharnement, sur qui que ce soit. Vous seriez surpris par le nombre de dossiers auxquels je n’ai pas donné suite”. Pourtant, dans notre Constitution, le président n’est pas un magistrat instructeur ! Il a été beaucoup question, à l’époque, de reddition des comptes et la CREI a été remise en activité et on avait créé l’OFNAC, aujourd’hui les résultats sont bien maigres. Aujourd’hui, c’est une seule personne qui est concernée au point qu’elle est considérée comme une victime. Ce virage à 360° qui a été pris ne me concerne pas. Ma responsabilité peut être engagée pour le début du quinquennat, oui, mais pas après ce virage à 360°. Je ne suis pas un homme qui suit quelqu’un aveuglément. Je vous suis quand nous avons le même objectif et que nous allons dans la même direction. Si ce n’est pas le cas, si vous tournez à droite, moi je tourne à gauche. »
Les nominations claniques et sectaires
« Les faits ne plaident pas en faveur. Ils sont là : la politisation sans retenue de la haute fonction publique et de la diplomatie, les nominations se faisant plus sur la base d’un brevet de militantisme, que la compétence ; outrage suprême à l’intérêt général que le comportement de ces militants politiques placés à la tête d’entreprises politiques, qui dilapident le bien public et se muent en distributeurs automatiques de billets aux amis, aux flagorneurs et aux copains. L’administration et la diplomatie sénégalaise, reconnues, hier, pour leur excellence et leur impartialité, sont devenues, aujourd’hui, des repaires de militants politiques et d’objets. L’exigence de compétence n’est pas le souci de nos gouvernants. »
Propos recueillis par Ibrahima Khalil DIEME