Une rencontre de partage et de réflexion sur les outils envisagés et à laquelle tous les acteurs de la dépollution de la baie, sous l’égide des directeurs généraux de l’Onas et du Bureau de mise à niveau (Bmn) ainsi que des Préfets de Pikine et de Dakar, du maire de Hann, des banques, entre autres, ont pris part.
«Pour un mode de vie plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine»
Selon le Directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho, «les entreprises installées le long de la baie contribuent à grande échelle à l’aggravation de sa pollution». Une problématique dont il faut, pour lui, «freiner l’évolution dangereuse et renverser la tendance pour un mode de vie plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine». Car, dit-il, «il ne serait pas acceptable de laisser la pollution de la baie se poursuivre et s’accentuer par défaut d’équipements de prétraitement des effluents industriels, alors qu’un réseau public d’assainissement et des installations de traitement modernes des eaux usées sont réalisées et disponibles».
Il ajoute qu’aujourd’hui, il y a une évolution dans le processus de mise en œuvre du projet. Car, l’Onas est dans une logique de lancer un appel d’offres. Et désormais, une nouvelle feuille de route est disponible avec un «échéancier précis». Et signale que la mise en œuvre sera «rigoureusement respectée avec la complicité de tous les partenaires et parties prenantes». Mais, pour atteindre cet objectif, le patron de l’Onas estime qu’«il urge pour les industriels installés le long de la baie et qui y déversent près de 70% de la pollution, de commencer à jouer leur partition». «Ils doivent, à l’instar de certaines entreprises comme la SOBOA et la SENTA, commencer à s’équiper en dispositifs d’auto surveillance et de prétraitement de leurs effluents avant de les rejeter», a laissé entendre le directeur général de l’Onas.
Et sous ce rapport, Lansana Gagny Sakho invite ces entreprises, conformément à «leurs engagements» contenus dans le protocole d’accord dit «Principe pollueur-payeur» signé depuis huit ans, à se préparer à prendre «les dispositions utiles» pour la signature des conventions de déversements avec l’Onas.
Monsieur Sakho signale que déjà, sur le plan réglementaire, des «avancées notoires» sont en train d’être enregistrées avec la signature prochaine d’arrêtés ministériels et de confection de guides devant compléter et renforcer le code de l’assainissement». Et rassure que cette «dynamique» sera maintenue pour qu’avant le mois de janvier 2019, l’Onas puisse disposer d’«un cadre réglementaire permettant l’application effective du principe pollueur-payeur».
«La concertation, une méthode fondamentale pour la réussite du projet»
Venu participer à la rencontre, Babacar Mbengue, maire de la commune de Hann-Bel air, a soutenu que cette «méthode de l’Onas est fondamentale pour réussir le projet de la dépollution de la baie de Hann».
«60% des industries du Sénégal y sont installées»
Selon le directeur du Bureau de mise à niveau des entreprises du Sénégal, Ibrahima Diouf, aujourd’hui, 60% de l’industrie manufacturière du Sénégal qui se trouve sur le long de la baie de Hann, rejettent leurs effluents industriels dans cette baie. S’y ajoutent des rejets domestiques. Une situation qui, pour lui, présente «un danger de santé publique». C’est pourquoi, il estime que des «solutions rapides et pérennes doivent être apportées».
Et pour permettre à ces entreprises de disposer du matériel de surveillance et de prétraitement de leurs effluents, il signale que le Bureau de mise à niveau dispose «du savoir-faire» pour les accompagner dans les études.
Toutefois, Ibrahima Diouf estime que l’accès au crédit doit être «facilité» à ces entreprises. Et que les lignes de crédit «soient des lignes attractives» (autour de 4%).
Il faut noter que le projet de dépollution de la baie de Hann consiste à réaliser un gros collecteur de 15 kilomètres de long, compte non tenu des 45 kilomètres de réseau secondaire, 7 stations de pompage et de 2000 branchements sociaux. Il projette également l’érection d’une station d’épuration à Petit Mbao. Et cette dernière effectuera un traitement secondaire des eaux usées et sera reliée à un émissaire de 3 kilomètres pour le rejet en mer.
SENEWEB