Le verdict rendu par la Cour de justice de la Cedeao demandant à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois semble constituer un véritable pavé dans la mare de la réélection du président Macky Sall. Un président dont le régime a toujours réfuté la thèse selon laquelle cette loi portait atteinte au principe de la libre participation aux élections mais par le biais de laquelle il a filtré les candidatures au point de les limiter à …cinq.
Sommé par la Cour de justice de la Cedeao de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois, l’état du Sénégal va-t-il, cette fois ci, se conformer à cette décision de la justice communautaire rendue le mercredi 28 avril 2021 dernier, suite à un recours introduit l’année dernière par Me Abdoulaye Tine, président du parti l’Union sociale libérale.
S’il est pour le moment très difficile de répondre à cette question au regard de la position constante de refus d’appliquer les décisions de cette Cour, à laquelle Dakar nous a habitué très souvent ces dernières années, notamment quand il s’agissait de celles qui lui étaient défavorables (cas du fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade et de l’ex député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall), il faut dire que ce verdict de la Cedeao constitue un véritable pavé dans la mare de la réélection au premier tour de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, alors même que son régime a toujours réfuté la thèse selon laquelle la loi sur le parrainage portait atteinte au principe de la libre participation aux élections.
Toute chose que souligne ce verdict de la Cour de justice de la Cedeao qui, par ailleurs, confirme les pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, notamment l’opposition et une partie de la société civile, qui voyaient avec ce texte une stratégie du président Sall de se choisir lui-même ses propres adversaires, lors de la présidentielle du 24 février 2019 dernier.
Adoptée en effet le 19 avril 2018 par l’Assemblée nationale du Sénégal, cette loi généralisant le système de parrainage citoyen à toutes les élections et qui obligeait tout candidat ou liste de candidature à une élection de recueillir au minimum 0, 8 % et 1 % au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions, lors du scrutin présidentiel de 2019, avait eu comme conséquence l’élimination de la course vers le fauteuil présidentiel de près de 20 dossiers de candidature au motif de doublons ou d’un problème de répartition des signatures en région. Sur un total de 27 dossiers de candidature déposés devant le Conseil constitutionnel, cette haute juridiction n’avait retenu finalement que cinq dont celui du président sortant Macky Sall.
La validation des candidatures de certains responsables de l’opposition à l’image du président du parti Rewmi, Idrissa Seck (troisième participation à une élection présidentielle et dont le score ne cesse de baisser), Madické Niang (première participation et qui s’est lancé en dernier lieu dans la course), le Pr Issa Sall (première participation) au profit de celui des ténors à l’image de Malick Gakou président du Grand parti, l’ancien ministre libéral, Moustapha Mamba Guirassy et Aïssata Tall Sall pour ne citer que ceux-là, avait été fortement décriée par une partie de l’opinion publique sénégalaise et l’opposition dans son ensemble.
Aux yeux de moult Sénégalais, l’élimination de ces différents candidats de l’opposition par la voie du parrainage obéissait à une volonté savamment orchestrée par le pouvoir en place de baliserle chemin d’une réélection dès le premier tour à son candidat pour lui éviter ainsi la malédiction d’un second tour qui risquerait de lui être fatale. Puisqu’à côté de ce lot des candidats écartés de la course par le moyen du parrainage, s’ajoutaient également Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade dont le motif de rejet de candidature est lié à un réaménagement, à la veille de ce scrutin présidentiel, du code électoral avec l’introduction d’une clause réservant le statut de candidat aux uniques citoyens inscrits sur les listes électorales.
D’ailleurs, au lendemain de cette élection présidentielle du 24 février 2019, l’Union européenne à travers sa mission d’observation avait pris sa responsabilité en demandant dans ses recommandations l’«abandon » du parrainage citoyen pour les élections locales», initialement prévues en décembre 2019 avant d’être reportées à quatre reprises et « une réflexion d’ensemble sur son application » pour les autres types d’élections. Cette sortie avait poussé l’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, à réagir à travers un communiqué dans lequel il a fait remarquer que « cette recommandation va au-delà de l’objet pour lequel la mission électorale a été effectuée, elle dépasse le cadre de l’élection présidentielle» mais aussi que la généralisation du parrainage «s’est faite en toute souveraineté par le peuple sénégalais à travers la représentation nationale ».
Aujourd’hui, cette décision de la Cour de la justice de la Cedeao qui conforte la position des pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, va davantage discréditer l’image de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dont la réélection rappelons-le, avait été rejetée par ses quatre adversaires au lendemain de la publication des résultats. Une situation qui l’avait d’ailleurs poussé, pour éteindre le feu et les crispations, à recourir encore à l’astuce du… dialogue national.
SUDONELINE
Sommé par la Cour de justice de la Cedeao de supprimer la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois, l’état du Sénégal va-t-il, cette fois ci, se conformer à cette décision de la justice communautaire rendue le mercredi 28 avril 2021 dernier, suite à un recours introduit l’année dernière par Me Abdoulaye Tine, président du parti l’Union sociale libérale.
S’il est pour le moment très difficile de répondre à cette question au regard de la position constante de refus d’appliquer les décisions de cette Cour, à laquelle Dakar nous a habitué très souvent ces dernières années, notamment quand il s’agissait de celles qui lui étaient défavorables (cas du fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade et de l’ex député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall), il faut dire que ce verdict de la Cedeao constitue un véritable pavé dans la mare de la réélection au premier tour de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, alors même que son régime a toujours réfuté la thèse selon laquelle la loi sur le parrainage portait atteinte au principe de la libre participation aux élections.
Toute chose que souligne ce verdict de la Cour de justice de la Cedeao qui, par ailleurs, confirme les pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, notamment l’opposition et une partie de la société civile, qui voyaient avec ce texte une stratégie du président Sall de se choisir lui-même ses propres adversaires, lors de la présidentielle du 24 février 2019 dernier.
Adoptée en effet le 19 avril 2018 par l’Assemblée nationale du Sénégal, cette loi généralisant le système de parrainage citoyen à toutes les élections et qui obligeait tout candidat ou liste de candidature à une élection de recueillir au minimum 0, 8 % et 1 % au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions, lors du scrutin présidentiel de 2019, avait eu comme conséquence l’élimination de la course vers le fauteuil présidentiel de près de 20 dossiers de candidature au motif de doublons ou d’un problème de répartition des signatures en région. Sur un total de 27 dossiers de candidature déposés devant le Conseil constitutionnel, cette haute juridiction n’avait retenu finalement que cinq dont celui du président sortant Macky Sall.
La validation des candidatures de certains responsables de l’opposition à l’image du président du parti Rewmi, Idrissa Seck (troisième participation à une élection présidentielle et dont le score ne cesse de baisser), Madické Niang (première participation et qui s’est lancé en dernier lieu dans la course), le Pr Issa Sall (première participation) au profit de celui des ténors à l’image de Malick Gakou président du Grand parti, l’ancien ministre libéral, Moustapha Mamba Guirassy et Aïssata Tall Sall pour ne citer que ceux-là, avait été fortement décriée par une partie de l’opinion publique sénégalaise et l’opposition dans son ensemble.
Aux yeux de moult Sénégalais, l’élimination de ces différents candidats de l’opposition par la voie du parrainage obéissait à une volonté savamment orchestrée par le pouvoir en place de baliserle chemin d’une réélection dès le premier tour à son candidat pour lui éviter ainsi la malédiction d’un second tour qui risquerait de lui être fatale. Puisqu’à côté de ce lot des candidats écartés de la course par le moyen du parrainage, s’ajoutaient également Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade dont le motif de rejet de candidature est lié à un réaménagement, à la veille de ce scrutin présidentiel, du code électoral avec l’introduction d’une clause réservant le statut de candidat aux uniques citoyens inscrits sur les listes électorales.
D’ailleurs, au lendemain de cette élection présidentielle du 24 février 2019, l’Union européenne à travers sa mission d’observation avait pris sa responsabilité en demandant dans ses recommandations l’«abandon » du parrainage citoyen pour les élections locales», initialement prévues en décembre 2019 avant d’être reportées à quatre reprises et « une réflexion d’ensemble sur son application » pour les autres types d’élections. Cette sortie avait poussé l’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, à réagir à travers un communiqué dans lequel il a fait remarquer que « cette recommandation va au-delà de l’objet pour lequel la mission électorale a été effectuée, elle dépasse le cadre de l’élection présidentielle» mais aussi que la généralisation du parrainage «s’est faite en toute souveraineté par le peuple sénégalais à travers la représentation nationale ».
Aujourd’hui, cette décision de la Cour de la justice de la Cedeao qui conforte la position des pourfendeurs de cette loi sur le parrainage, va davantage discréditer l’image de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dont la réélection rappelons-le, avait été rejetée par ses quatre adversaires au lendemain de la publication des résultats. Une situation qui l’avait d’ailleurs poussé, pour éteindre le feu et les crispations, à recourir encore à l’astuce du… dialogue national.
SUDONELINE