Les élèves maîtres des Ecoles de formation des instituteurs (Efi) entendent bien attaquer la décision du ministre de l’Education nationale qui a annulé leur admission au concours de recrutement, session 2013-2014, pour des raisons de fraudes.
Réunis autour d’un Collectif, les 690 élèves-maitres ont décidé de porter l’affaire à la Cour suprême pour annulation de la décision prise par Serigne Mbaye Thiam.
«Un autre recours sera aussi déposé pour annuler la liste des 690 élèves-maîtres remplacés. Nous allons prendre un avocat dans la mesure où le ministre est allé jusqu’à nous insulter », a soutenu le porte-parole du collectif.
Abdoul Aziz Diop a estimé que cette décision de porter plainte devant la Cour suprême est motivée par des incohérences relevées dans la démarche du ministre de vouloir, dit-il, «se valoriser». «Dans la publication de la première liste, nous avons constaté que les prénoms et les noms ou date de naissance ne concordaient pas. Pour corriger ces erreurs, le ministre sort une deuxième liste pour relever et ajouter d’autres personnes. C’est un manque de sérieux. Ce travail n’est pas fondé sur la logique ou des choses fiables», a laissé entendre M. Diop.
Estimant que le ministre fait du tâtonnement, les membres du collectif soutiennent mordicus qu’il y a eu «beaucoup d’erreurs. La dernière liste publiée n’a même pas été paraphée. Donc, ce n’est pas un document administratif».
5 MOIS DE FORMATION VOLENT EN ECLAT
Au terme d’une évaluation au mois de septembre 2013, ils étaient 690 élèves-maîtres à être admis à poursuivre une formation dans les Ecoles de formation des instituteurs au Sénégal. La formation a débuté dans les Centres régionaux de formation des personnels de l’Education (Crfpe) entre le 7 et le 17 avril 2014. La décision du ministre de procéder à leur remplacement par les candidats les mieux classés de la liste d’attente pour faire justice aux candidats méritants, annule ainsi une formation de 5 mois des élèves-maîtres.
Par conséquent, la manne financière dégagée jusque-là par les autorités académiques est partie en fumée en sus du retard accusé pour rendre opérationnels les élèves-maîtres dès l’année prochaine.
Selon le ministre, les candidats nouvellement retenus, bénéficieront ainsi d’un plan de rattrapage dans leur formation devant leur permettre d’être opérationnels à leur sortie.
« Nous avons fait des stages pratiques avec des notes de stage qui envoisinent pour l’essentiel des élèves ayant obtenu plus de 15 de moyenne. Comment comprendre le ministre qui dit que les élèves-maîtres n’ont pas de niveau», fulmine M. Diop joint au téléphone.
Pour les élèves-maitres, «c’est même insensé de relever quelqu’un qui a réussi un concours. Parmi les gens retenus à Saint Louis, presque 38% des élèves-maîtres ont la licence ou la maîtrise dans les universités. Ce sont des choses que nous avons jugées incohérentes de la part du ministre ».
…GRAND CADRE EXIGE LA LUMIERE
Le Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement exige, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, toute la lumière sur les cas fraudes et achats de places de 690 élèves-maîtres au concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) de 2013 décelés par le ministère de l’Education nationale.
Prenant acte des informations livrées par le ministre de l’éducation nationale portant sur les “cas fraudes et achats de places” au Concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) de 2013, le Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement condamne ces actes odieux indignes du système éducatif et exige la lumière sur cette affaire. Cette déclaration sanctionnée par un communiqué a été rendu public hier lundi au terme des séances plénières que les syndicats d’enseignants ont tenues les 22 juillet et 01 août 2014. « Si les cas de fraude et “achats de places” (690 cas de fraude soit 27 % des candidats) sont avérés et les auteurs clairement identifiés, le Grand Cadre exige que la loi s’applique dans toute sa rigueur », lit-on dans le communiqué. Ainsi, le Grand cadre propose que le « concours soit repris par l’ensemble des candidats dans les meilleurs délais. Pour une jurisprudence nous vous renvoyons au concours d’entrée à l’école nationale de police de 1987 qui avait été entachée de fraude ».
LES ACCORDS DU PROTOCOLE NE SONT PAS TOUJOURS RESPECTES
Relevant le bon déroulement de l’année scolaire 2013-2014 grâce à la signature du protocole d’accords, afin de permettre au gouvernement de matérialiser ces accords, les Syndicats d’enseignants constatent toutefois que « les autorités se sont emmurées dans un silence et une inertie totale ne donnant aucune suite à leurs engagements ». La coordination nationale déclare pour le déplorer « le fait que des mains inexpertes ont fini d’installer le système éducatif dans un mode de gestion cavalière, autiste et exclusif en sus du non respect des accords »,
En atteste, indique le communiqué, la suspension injustifiée du calendrier des rencontres trimestrielles entre les syndicats et le ministère pour discuter des questions du secteur. Cela illustre incontestablement la rupture du fil du dialogue avec les syndicats et les partenaires sociaux »
Les syndicalistes se sont aussi exprimés sur les cas de fraudes massives qui ont entaché l’examen du BFEM à partir du CEM Kip Barrage de Bargny en précisant que « ces dysfonctionnements et autres errements de la tutelle ont largement contribué à la baisse drastique des résultats aux examens de fin d’année ».
Le calendrier des examens ayant abouti au cafouillage dans le déroulement des examens a eu comme conséquence, selon le Grand cadre, le chevauchement entre le 2ème tour du baccalauréat et le BFEM, obligeant ainsi des correcteurs à être entre 2 jurys et des candidats aux 2 examens à désister à l’un des deux examens.
« Ces décisions scélérates qui renseignent éloquemment sur la gestion solitaire qui a cours dans un secteur aussi important que celui de l’éducation portent également sur la prise de mesures qui sont en porte-à-faux avec principe de la gestion démocratique des personnels enseignants », a ajouté le Grand cadre. Les syndicats d’enseignants n’ont pas allé par quatre chemins pour parler entre autres de l’introduction forcenée du MIRADOR au mouvement national et les multiples manquements notés, l’affectation des enseignants en fin de stage à la FASTEF en violation flagrante du principe de retour de stage.
Sud Quotidien
Réunis autour d’un Collectif, les 690 élèves-maitres ont décidé de porter l’affaire à la Cour suprême pour annulation de la décision prise par Serigne Mbaye Thiam.
«Un autre recours sera aussi déposé pour annuler la liste des 690 élèves-maîtres remplacés. Nous allons prendre un avocat dans la mesure où le ministre est allé jusqu’à nous insulter », a soutenu le porte-parole du collectif.
Abdoul Aziz Diop a estimé que cette décision de porter plainte devant la Cour suprême est motivée par des incohérences relevées dans la démarche du ministre de vouloir, dit-il, «se valoriser». «Dans la publication de la première liste, nous avons constaté que les prénoms et les noms ou date de naissance ne concordaient pas. Pour corriger ces erreurs, le ministre sort une deuxième liste pour relever et ajouter d’autres personnes. C’est un manque de sérieux. Ce travail n’est pas fondé sur la logique ou des choses fiables», a laissé entendre M. Diop.
Estimant que le ministre fait du tâtonnement, les membres du collectif soutiennent mordicus qu’il y a eu «beaucoup d’erreurs. La dernière liste publiée n’a même pas été paraphée. Donc, ce n’est pas un document administratif».
5 MOIS DE FORMATION VOLENT EN ECLAT
Au terme d’une évaluation au mois de septembre 2013, ils étaient 690 élèves-maîtres à être admis à poursuivre une formation dans les Ecoles de formation des instituteurs au Sénégal. La formation a débuté dans les Centres régionaux de formation des personnels de l’Education (Crfpe) entre le 7 et le 17 avril 2014. La décision du ministre de procéder à leur remplacement par les candidats les mieux classés de la liste d’attente pour faire justice aux candidats méritants, annule ainsi une formation de 5 mois des élèves-maîtres.
Par conséquent, la manne financière dégagée jusque-là par les autorités académiques est partie en fumée en sus du retard accusé pour rendre opérationnels les élèves-maîtres dès l’année prochaine.
Selon le ministre, les candidats nouvellement retenus, bénéficieront ainsi d’un plan de rattrapage dans leur formation devant leur permettre d’être opérationnels à leur sortie.
« Nous avons fait des stages pratiques avec des notes de stage qui envoisinent pour l’essentiel des élèves ayant obtenu plus de 15 de moyenne. Comment comprendre le ministre qui dit que les élèves-maîtres n’ont pas de niveau», fulmine M. Diop joint au téléphone.
Pour les élèves-maitres, «c’est même insensé de relever quelqu’un qui a réussi un concours. Parmi les gens retenus à Saint Louis, presque 38% des élèves-maîtres ont la licence ou la maîtrise dans les universités. Ce sont des choses que nous avons jugées incohérentes de la part du ministre ».
…GRAND CADRE EXIGE LA LUMIERE
Le Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement exige, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, toute la lumière sur les cas fraudes et achats de places de 690 élèves-maîtres au concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) de 2013 décelés par le ministère de l’Education nationale.
Prenant acte des informations livrées par le ministre de l’éducation nationale portant sur les “cas fraudes et achats de places” au Concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) de 2013, le Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement condamne ces actes odieux indignes du système éducatif et exige la lumière sur cette affaire. Cette déclaration sanctionnée par un communiqué a été rendu public hier lundi au terme des séances plénières que les syndicats d’enseignants ont tenues les 22 juillet et 01 août 2014. « Si les cas de fraude et “achats de places” (690 cas de fraude soit 27 % des candidats) sont avérés et les auteurs clairement identifiés, le Grand Cadre exige que la loi s’applique dans toute sa rigueur », lit-on dans le communiqué. Ainsi, le Grand cadre propose que le « concours soit repris par l’ensemble des candidats dans les meilleurs délais. Pour une jurisprudence nous vous renvoyons au concours d’entrée à l’école nationale de police de 1987 qui avait été entachée de fraude ».
LES ACCORDS DU PROTOCOLE NE SONT PAS TOUJOURS RESPECTES
Relevant le bon déroulement de l’année scolaire 2013-2014 grâce à la signature du protocole d’accords, afin de permettre au gouvernement de matérialiser ces accords, les Syndicats d’enseignants constatent toutefois que « les autorités se sont emmurées dans un silence et une inertie totale ne donnant aucune suite à leurs engagements ». La coordination nationale déclare pour le déplorer « le fait que des mains inexpertes ont fini d’installer le système éducatif dans un mode de gestion cavalière, autiste et exclusif en sus du non respect des accords »,
En atteste, indique le communiqué, la suspension injustifiée du calendrier des rencontres trimestrielles entre les syndicats et le ministère pour discuter des questions du secteur. Cela illustre incontestablement la rupture du fil du dialogue avec les syndicats et les partenaires sociaux »
Les syndicalistes se sont aussi exprimés sur les cas de fraudes massives qui ont entaché l’examen du BFEM à partir du CEM Kip Barrage de Bargny en précisant que « ces dysfonctionnements et autres errements de la tutelle ont largement contribué à la baisse drastique des résultats aux examens de fin d’année ».
Le calendrier des examens ayant abouti au cafouillage dans le déroulement des examens a eu comme conséquence, selon le Grand cadre, le chevauchement entre le 2ème tour du baccalauréat et le BFEM, obligeant ainsi des correcteurs à être entre 2 jurys et des candidats aux 2 examens à désister à l’un des deux examens.
« Ces décisions scélérates qui renseignent éloquemment sur la gestion solitaire qui a cours dans un secteur aussi important que celui de l’éducation portent également sur la prise de mesures qui sont en porte-à-faux avec principe de la gestion démocratique des personnels enseignants », a ajouté le Grand cadre. Les syndicats d’enseignants n’ont pas allé par quatre chemins pour parler entre autres de l’introduction forcenée du MIRADOR au mouvement national et les multiples manquements notés, l’affectation des enseignants en fin de stage à la FASTEF en violation flagrante du principe de retour de stage.
Sud Quotidien