Le Tribunal correctionnel de Saint-Louis a refusé du monde hier. Les populations sont venues de tous les quartiers pour assister au procès de l’affaire de la ferraille des travées du pont Faidherbe opposant la mairie de Saint-Louis à Alain Lecaustre (grutier), Rawane Diallo (chef d’équipe) et Massamba Seck (ferrailleur). Pendant près de cinq tours d’horloge, de chaudes empoignades ont été notées entre les deux parties.
C’est une affaire qui est loin de révéler tous ses secrets. En effet, Me Alioune Badara Cissé, avocat de la défense, par ailleurs premier adjoint au maire de Saint-Louis, n’a pas fait dans la dentelle. Non seulement il a défendu les accusés, mais aussi il a qualifié l’édile de la ville de « Colombo ». Sur ce point, Cheikh Bamba Dièye, qui s’est constitué partie civile, indique que le Code des Collectivités locales permet à un maire d’ester en justice et de représenter les intérêts de la communauté. « Nous nous référons au droit et au Code des Collectivités locales qui assignent au maire des responsabilités par rapport à la défense des intérêts des populations. Je voudrais aussi rappeler que ce qui est en cours ne relève pas d’une entreprise samaritaine. C’est un appel d’offres et Eiffage a gagné et elle a été payée en retour. S’il y a un bon samaritain, c’est la France qui a aidé Saint-Louis, en réfectionnant le Pont Faidherbe », a déclaré le député maire.
Cheikh Bamba Dièye : « si c’est pour défendre Saint-Louis que je dois me transformer en Colombo, je serai Colombo tous les jours »
Toujours selon Cheikh Bamba Dièye, ce n’est pas parce qu’on réhabilite un pont qu’on a le droit de subtiliser quelque chose qui appartient à l’Etat du Sénégal. « Si la Commune n’était pas spoliée, pourquoi Eiffage est venue présenter ses excuses ? », se demande le maire très dépité. Non sans préciser : « si la lettre du Président ne fait pas foi, je me demande qu’est-ce qui fait foi ». S’agissant du tir de Me Alioune Badara Cissé le taxant de « Colombo », Cheikh Bamba Dièye de rétorquer : « si c’est cela que je dois faire pour me transformer en Colombo, je serai Colombo tous les jours ». En outre, il signale que la bataille va continuer. « Devrons-nous être des paravents contre les voleurs ? Devrons-nous spolier les biens de la République, démissionner ou fermer les yeux pour laisser à un quidam le soin de dépouiller la communauté ? je crois que le rôle de l’homme politique est de jouer le rôle de défenseur et de prévention de la République », a-t-il déclaré.
Me Cissé trouve inopportun ce procès « de trop »
L’avocat des prévenus quant à lui trouve cette procédure malheureuse. « Je pense que lorsqu’on dirige une Cité, on a envie de le faire dans un environnement apaisé, loin des querelles, des polémiques et des fausses guerres. Un maire n’est pas un officier de Police judiciaire (Opj). C’est quelqu’un qui a des collaborateurs, sur lesquels il doit pouvoir compter quand il y a matière à contentieux », a soutenu le premier adjoint au maire, qui semblait en profiter pour « régler des comptes ». Pour Me Alioune Badara Cissé, la Ville n’avait pas besoin de ce procès, puisque la qualité de partie civile n’est pas attestée. « Le président de la République, pour généreux qu’il soit et nous le lui reconnaissons, ne peut pas, par simple courrier, disposer du Pont Faidherbe. Ne pouvant attester d’aucun titre de propriété entre ses mains, la Commune de Saint-Louis ne pouvait pas porter plainte », a-t-il dit. Avant d’indiquer que la Municipalité pouvait, tout au plus, dénoncer un fait criminel. « Je trouve ce procès malheureux et de trop, et la Commune n’avait vraiment pas besoin de cela », a-t-il pensé.
Concernant sa décision de prendre le contre-pied de la Mairie, le premier adjoint au maire dira : « cela m’importe peu. Je suis avocat, je porte ma robe depuis près de 25 ans et je ne la troquerai jamais contre quelque chose d’autre ». Le procureur a demandé une peine de six mois avec sursis et un million de francs d’amende à l’encontre de chacun des mis en cause. Me Pape Jean Sèye, avocat de la partie civile, réclame le franc symbolique ; alors que la défense assurée par Me Alioune Badara Cissé a sollicité la relaxe. L’affaire est mise en délibéré pour le 17 février prochain.
Gallaye Sène
Lasquotidien
C’est une affaire qui est loin de révéler tous ses secrets. En effet, Me Alioune Badara Cissé, avocat de la défense, par ailleurs premier adjoint au maire de Saint-Louis, n’a pas fait dans la dentelle. Non seulement il a défendu les accusés, mais aussi il a qualifié l’édile de la ville de « Colombo ». Sur ce point, Cheikh Bamba Dièye, qui s’est constitué partie civile, indique que le Code des Collectivités locales permet à un maire d’ester en justice et de représenter les intérêts de la communauté. « Nous nous référons au droit et au Code des Collectivités locales qui assignent au maire des responsabilités par rapport à la défense des intérêts des populations. Je voudrais aussi rappeler que ce qui est en cours ne relève pas d’une entreprise samaritaine. C’est un appel d’offres et Eiffage a gagné et elle a été payée en retour. S’il y a un bon samaritain, c’est la France qui a aidé Saint-Louis, en réfectionnant le Pont Faidherbe », a déclaré le député maire.
Cheikh Bamba Dièye : « si c’est pour défendre Saint-Louis que je dois me transformer en Colombo, je serai Colombo tous les jours »
Toujours selon Cheikh Bamba Dièye, ce n’est pas parce qu’on réhabilite un pont qu’on a le droit de subtiliser quelque chose qui appartient à l’Etat du Sénégal. « Si la Commune n’était pas spoliée, pourquoi Eiffage est venue présenter ses excuses ? », se demande le maire très dépité. Non sans préciser : « si la lettre du Président ne fait pas foi, je me demande qu’est-ce qui fait foi ». S’agissant du tir de Me Alioune Badara Cissé le taxant de « Colombo », Cheikh Bamba Dièye de rétorquer : « si c’est cela que je dois faire pour me transformer en Colombo, je serai Colombo tous les jours ». En outre, il signale que la bataille va continuer. « Devrons-nous être des paravents contre les voleurs ? Devrons-nous spolier les biens de la République, démissionner ou fermer les yeux pour laisser à un quidam le soin de dépouiller la communauté ? je crois que le rôle de l’homme politique est de jouer le rôle de défenseur et de prévention de la République », a-t-il déclaré.
Me Cissé trouve inopportun ce procès « de trop »
L’avocat des prévenus quant à lui trouve cette procédure malheureuse. « Je pense que lorsqu’on dirige une Cité, on a envie de le faire dans un environnement apaisé, loin des querelles, des polémiques et des fausses guerres. Un maire n’est pas un officier de Police judiciaire (Opj). C’est quelqu’un qui a des collaborateurs, sur lesquels il doit pouvoir compter quand il y a matière à contentieux », a soutenu le premier adjoint au maire, qui semblait en profiter pour « régler des comptes ». Pour Me Alioune Badara Cissé, la Ville n’avait pas besoin de ce procès, puisque la qualité de partie civile n’est pas attestée. « Le président de la République, pour généreux qu’il soit et nous le lui reconnaissons, ne peut pas, par simple courrier, disposer du Pont Faidherbe. Ne pouvant attester d’aucun titre de propriété entre ses mains, la Commune de Saint-Louis ne pouvait pas porter plainte », a-t-il dit. Avant d’indiquer que la Municipalité pouvait, tout au plus, dénoncer un fait criminel. « Je trouve ce procès malheureux et de trop, et la Commune n’avait vraiment pas besoin de cela », a-t-il pensé.
Concernant sa décision de prendre le contre-pied de la Mairie, le premier adjoint au maire dira : « cela m’importe peu. Je suis avocat, je porte ma robe depuis près de 25 ans et je ne la troquerai jamais contre quelque chose d’autre ». Le procureur a demandé une peine de six mois avec sursis et un million de francs d’amende à l’encontre de chacun des mis en cause. Me Pape Jean Sèye, avocat de la partie civile, réclame le franc symbolique ; alors que la défense assurée par Me Alioune Badara Cissé a sollicité la relaxe. L’affaire est mise en délibéré pour le 17 février prochain.
Gallaye Sène
Lasquotidien