Plus de 4 millions de talibés, selon le comité d’organisation du Grand Magal ont fait le déplacement hier, jeudi pour célébrer le retour en exil du fondateur du mouridisme. La grande mosquée qui était le point de chute des talibés a refusé du monde en ce jour du magal où il était difficile de s’approcher des abords du lieu de culte à cause de la forte affluence des talibés.
La vile de Touba a vécu hier, jeudi 11 décembre le Grand Magal de 2014. Dés les premières heures de la matinée, les alentours de la grande mosquée étaient envahis par des millions de pèlerins. Ces derniers se sont rués vers les lieux de cultes pour se recueillir aux mausolées des défunts khalifes mais aussi pour prier et formuler des prières sur les tombes de leurs proches parents.
A 10 heures, il était difficile de se frayer un chemin pour pouvoir rentrer à l’intérieur de la mosquée.
A un kilomètre de là, les forces de sécurité, qui veillaient sur les talibés et sur leurs biens, avaient érigé des barrières. De longues files de talibés se forment aux alentours de la grande mosquée de Touba. Chaque talibé veut faire son recueillement ou Ziarra.
Ce flux de personnes occasionne parfois des bousculades qui profitent souvent aux malfaiteurs. Ils profitent de ce grand rassemblement religieux pour s’adonner à leur sale besogne qui consiste à déposséder les pèlerins de leurs biens.
Les fervents talibés quant à eux, la fièvre en bandoulière, étaient visiblement très heureux d’avoir accompli leur pèlerinage.
Au fur et à mesure qu’on s’approche de la grande mosquée, la circulation des piétons était assimilée en un parcours du combattant.
Les bousculades vont ainsi de pair avec la disparition ou l’égarement de plus petits.
Mbaye Diagne, un talibé venu de Keur Massar dans la banlieue dakaroise souligne : «Je viens de me recueillir au niveau des différents mausolées de la grande mosquée. J’ai d’abord été au mausolée de Serigne Fallilou Mbacké et au niveau du mausolée de Serigne Moustapha Mbacké. Je suis profondément ému.»
A moins d’un mètre de là, M. Diaby, un talibé venu de la région naturelle de Casamance confie : «Serigne Touba était un serviteur de Dieu». «Je ne peux pas exprimer la fierté et la joie que je ressens en parlant du fondateur du mouridisme» souligne-t-il après avoir accompli son ziarra. Mamadou Bousso venu de Wack Ngouna dans le département de Nioro déclare : «tout le monde est venu pour répondre à l’appel Serigne Touba. C’est cela la vie. Il s’agit de faire du bien et d’éviter le mal. Nous voulons servir. Les confréries se valent. Je me suis recueilli au niveau du mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mourisdisme. Nous sommes de jeunes talibés et nous voulons servir».
BILAN DE LA POLICE SUR LE GRAND MAGAL : 134 personnes interpellées par la police
La police nationale a déjà tiré un bilan de l’opération de sécurisation précédant le Grand Magal de Touba édition 2014. Le directeur de la sureté publique qui a fait face à la presse annonce que le commissariat spécial de Touba a interpellé, du 02 au 10 décembre, 134 individus répartis comme suit : 04 pour détention et trafic de chanvre indien dont 1kg et 27 cornets.
Mais aussi 8 autres personnes pour usage cornets, 05 pour flagrant délit de vol, 02 pour vol en réunion commis la nuit avec usage d’arme à feu et de véhicule et association de malfaiteurs, 05 pour flagrant délit de vol, 54 pour vérification d’identité, 13 pour vagabondage, 08 pour usage de produit cellulosique, 19 pour ivresse publique et manifeste, 01 pour délit de fuite et rébellion, 10 pour jeu de hasard sur la voie publique et 01 pour détention et mise en circulation de faux billets de banque, 01 pour escroquerie, 01 personne déjà recherchée pour meurtre, 03 pour détention et usage de tabac.
La police a par ailleurs procédé à la saisie de 101 motos. Le directeur de sureté publique Oumar Maal qui était face à la presse a soutenu par ailleurs que 1309 hommes ont été mobilisés contre 1150 hommes lors de la dernière édition. Soit une augmentation de 159 et avec un maximum de motos. Un dispositif de sécurité a été déployé au niveau des grands centres urbains de Bambey, Diourbel, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda, Mbour.
Ce même dispositif sera maintenu deux jours après le grand magal. La directrice nationale de la police en visite à Touba, Anna Semou Faye s’est ainsi félicitée de cette de ce dispositif.
«Je félicite le directeur de la sécurité publique secondé par les éléments qui sont venus en renforts ; du directeur du groupement mobile d’intervention (GMI). Ce que j’ai vu sur le parcours me donne entièrement satisfaction. Je pense, qu’il y a eu la visibilité de notre dispositif, mais surtout la disponibilité de nos hommes pour faire en sorte que tous les pèlerins qui convergent vers la ville sainte soient sécurisés afin qu’ils puissent accomplir leurs actes de dévotion dans la sécurité et dans la paix», a-t-elle déclaré.
Elle n’a pas non plus manqué de féliciter le directeur de la sureté publique. «Cette année, nous sommes montés en croissance», dira-t-elle martelé.
BILAN DES SAPEURS POMPIERS : 11 morts et 107 accidents de la circulation
Le bilan à mi-parcours du Grand Magal de Touba fourni par les éléments du groupement des sapeurs pompiers fait état de 107 accidents de la circulation ayant fait 11 morts et 312 blessés contre 114 accidents entrainant sept morts et trois blessés, l’année dernière. Pourtant, un important dispositif sécuritaire fort de 450 gradés et sapeurs pompiers dont 6 médecins avaient été mobilisés pour couvrir le Grand Magal.
Des engins comme des ambulances, des camions et quatre grues ont été mis à contribution pour assurer la couverture de l’événement. Le lieutenant Maye Konate commandant du groupement d’incendie et de secours numéro 2 par ailleurs, chef de délégation des sapeurs impliqué dans la couverture du Magal a exhorté les conducteurs au respect du code de la route. Selon lui, 80 des accidents de la circulation se sont produits la nuit. Les causes ne sont pas liées à la défaillance technique encore moins à l’état de la chaussée mais surtout aux comportements des conducteurs.
175 enfants déclarés perdus et 95 remis à leurs parents
Le service régional de l’action éducative en milieu ouvert (AEMO) dont sa mission est d’aider et d’assister les enfants en situation difficile a enregistré durant 3 Jours, 175 enfants déclarés perdus dont 144 accueillis au niveau de leur site et 95 remis à leurs parents.
Le reste a été acheminé au niveau des sites d’hébergement. Les éducateurs accompagnés des volontaires de la croix rouge ont passé la nuit pour apporter aux enfants une assistance psychologique et continuer le travail le lendemain en vue de trouver leur adresse leur adresse et prendre contact avec leurs parents.
La bonne affaire des mendiants
Le grand magal de Touba a été une fois de plus le point de convergence des mendiants. Ils étaient nombreux ces personnes démunies et/ou handicapées qui avaient rallié la cité religieuse de Touba pour bénéficier des «Khéweuls» de Serigne Touba (bienfaits). Des mendiants de toutes les tranches d’âge, venus d’horizons divers se sont difficilement installés malgré le dispositif sécuritaire mis en place pour faciliter la circulation aux abords de grande portail de la Grande mosquée. Pour certains d’entre eux, le Magal constitue une occasion particulière pour se faire des affaires.
Des pièces de monnaies déposées par terre dans un désordre total, ou sur les couvercles de seaux. Le tout, sous les regards vigilants des mendiants, campent le décor des alentours de la grande mosquée de Touba en ce jeudi 11 décembre, jour de la célébration du Grand Magal. Assis à même le sol ou sur des chaises roulantes, ces nécessiteux composés de jeunes, vieux et enfants, d’handicapés moteurs et physiques ou tout simplement de personnes bien portantes, ont bien profité de la célébration de l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon. Ils ont senti les retombées et connu une hausse considérable pour avoir bénéficié d’une consistante aumône de la part des milliers de pèlerins venus se recueillir à la grande mosquée de Touba.
Assis sur une chaise roulante, un pot contenant des pièces entre les mains, Djiby Diène, un handicapé venu de la région de Kaffrine confie : «Il y a deux sortes de mendicité ici. Ceux qui échangent la monnaie et ceux qui sont venus uniquement pour quémander. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaire a considérablement augmenté. Ce jour de Magal, je peux avoir plus de 5 mille francs Cfa. En revanche, ceux qui font la monnaie peuvent avoir plus parce que c’est un business».
Trouvée assise devant les grilles de la mosquée, une fillette de 4 mois sur le dos, une autre en train de téter, Bineta Diallo est venue de Dakar pour bénéficier uniquement des retombées de la mendicité en cette période de Magal. Mariée, mère des jumelles, elle a saisi de cette opportunité pour avoir de quoi nourrir sa famille puisque son mari ne travaille pas depuis plus d’un an alors qu’elle a six bouts de bois de Dieu à entretenir.
«Je rends grâce à Dieu et à Serigne Touba parce qu’avec le Magal, je gagne beaucoup d’agent en mendiant avec mes jumelles. Vraiment, les pèlerins sont généreux», confie-t-elle.
A quelques encablures, Aby Ly, assise sur une chaise roulante au milieu d’une foule, tente à se déplacer vers un endroit plus sécurisant. Interpellée sur la question, cette handicapée qui vient de Dakar lance : «Nous rendons grâce à Serigne Touba parce que nous bénéficions actuellement de ses bienfaits avec la célébration du Grand Magal. Cet événement nous permet de se tirer d’affaire. D’habitude, après chaque Magal, j’ai au moins 50 mille franc en poche».
Toutefois, elle déplore le fait que les forces de sécurité cherchent à les déplacer lors qu’ils (les mendiants) s’installent quelque part.
Contrairement à Aly Ly, qui affirme avoir beaucoup d’argent lors du Magal, Awa Diouf, une habitante de Fatick n’y trouve pas quant à elle son compte sur la célébration du magal de cette année car, dit-elle, les choses ne marchent pas de son côté.
«Nous sommes là depuis dimanche mais jusqu’à présent les choses ne marchent pas. Depuis ce matin, je ne parviens même pas à avoir 500 francs», se désole-t-elle.
Moins de désagréments enregistrés dans l’approvisionnement en eau
L’approvisionnement correct en eau dans la ville de Touba pourrait être, dans les prochaines années, un lointain souvenir. Le Magal 2014 a en effet connu des avancées notables et moins de désagréments que lors des derniéres années, selon les services de l’hydraulique chargés de desservir le foyer religieux et ses milions de pélerins. Une situation qu’il explique par la mise en services de deux nouveaux forages pour un apport additionnel de 9600 métres cubes jour et le remplacement d’équipements au niveau des forages.
L’approvisionnement en eau durant le Grand Magal de Touba a connu une évolution satisfaisante. C’est du moins le constat noté au cours de cette édition 2014 par les services régionaux de l’hydraulique à Diourbel qui s’étaient fixé comme objectif d’augmenter de 20 milles métre-jour. «La situation se présente bien pour la simple raison que tous les travaux qui étaient prévus, ont été réalisés dans les délais avec un certain nonbre de composantes. La premiére composante est celle de la production en eau de forages. L’année derniére, on était à 75 miles métres cubes jour. Cette année, notre objectif était d’augementer la production à 20 millies métres cubes jour. Avec notamment la mise à services de deux nouveaux forages pour un apport additionnel de 9600 métres cubes jour et la regénération et le remplacement d’équipements au niveau des 8 forages. On nous a donné un apport additionnel de l’ordre de 13 000 métres jour », souligne Mamdou Dioh.
Selon le chef du service régional de l’hydraulique de Diourbel les demandes qui ont été adressées à ses services, ont fortement baissé par rapport aux derniéres éditions.
«Des pas assez appréciables ont été notés. La fourniture a été nettement améliorée. A pareille époque, lors des éditions précédentes, on avait noté un rush important de demandeurs d’eau au niveau de la sous-préfecture, l’unité de maintenance de l’hydraulique. Si on fait le cumul des demandeurs d’eau, cela ne fait pas le quart comparé aux éditions précédentes. Un bon pourcentage des demandeurs venait de la zone ouest de Touba notamment des quartiers de Boukatoul, de Sam etc. Aujourd’hui, quand on fait le tri des demandeurs d’eau, les usagers de ces zones n’en font pas parties », confie t-il, précisant qu’un dispositif complémentaire, en terme de camions citernes et bâches d’eau, ont été mobilisés pour toucher le maximum d’usager des zones périphériques de Touba.
«Tous les structures ont été mobilisées notamment le comité d’initiative pour l’eau de Touba. On a ensemble élaboré un plan d’action pour approvisionner en eau le Magal. D’autres secteurs comme la surveillance du réseau de distribution ont été menés. Il s’agit de la réparation de ces piéces spéciales notamment les vannes», renseigne-t-il. Pour satisfaire les besoins de cette agglomération comme Touba, qui connait une croissance exponentielle au niveau de ses habitants, Mamadou Dioh fait savoir qu’une reflexion a déjà été engagée par les services du ministére de l’hydraulique dans le but du transfert d’eau douce à partir d’un champ captant qui se situerait au Nord-Est de Touba mais aussi sur les possibiltés du transfert d’eau à partir du Lac de Guiers.
«Tout cela demande des études. Une ville comme Touba croît d’une manière importante. Nous devons gérer une pointe sur trois et quatre jours, avec trois à quatre millions d’individus, sans compter les autres besoins. Il est difficile de satisfaire à 100 % la demande en eau. Au nombre d’habitants, Touba est la deuxiéme ville du Sénégal. C’est une agglomération qui croît à un rythme exponentiel. Il va de soi que le probléme d’eau se pose avec acuité. Trois à quatre millions à satisfaire à raison de 35 litres par habitant et par jour ans sans compter les autres usages », informe. M.Sakho.
Il indique par ailleurs, que dans le contexte de la maladie Ebola, les services de l’hydraulique n’ont pas lésiné sur les moyens pour renforcer davantage la surveillance. « Aidés en cela par la Sde, nous avons le traitement de l’eau que nous distribuons. Sur les 25 forages qui alimentent la ville de Touba, nous avons renforcé davantage la surveillance et mis un systéme de traitement des eaux pour prévenir la maladie Ebola mais aussi les autres maladies pour lesquelles l’eau constitue un déterminant», note-t-il.
IMPACT ECONOMIQUE DU GRAND MAGAL : Un levier pour booster l’économie nationale
Pendant plusieurs jours, Touba est au centre d’intenses activités liées à la célébration du Grand Magal qui draine encore des millions de personnes. Derriére cette effervescence religieuse, le flot continue d’offres commerciaux et économiques, qui se forment autour de la capitale du mouridisme, font du Magal un atout non négligeable pour l’économie nationale. C’est la conclusion qu’en tire l’économiste Abo Sall de «Rawdou Rayahin», association qui accompagne le comité d’organisation de cet important rassemblement religieux.
Le Grand Magal de Touba, le premier événement religieux du Sénégal voire d’Afrique, a fini de se prendre une place centrale dans l’économie nationale.
Derriére la ferveur religieuse, c’est une intense activité économique qui se développe autour de cet événement qui accueille chaque année plusieurs millions de pélerins.
Ce qui se traduit par un impact réel dans l’économie nationale selon l’économiste Abo Sall, de l’association baptisée par Serigne Saliou MBacké «Rawdou Rayahim», regroupant des chercheurs en matiére de religion.
Pour l’économiste, le débat sur l’importance des fêtes religieuses sur l’économie nationale est tranchée si l’on se fie aux recherches déjà menées sur le Magal de Touba et les opportunités qu’offrent les fêtes dans le monde.
«On constate que dans les pays de traditions catholiques, Noël a un fort impact sur l’économie. Les industries proposent beaucoup de biens et des services. Le Magal de Touba mérite une attention particuliére. C’est le premier évènement au Sénégal et en Afrique qui draine autant de monde. Les dernières statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur parlaient de quatre à cinq millions de pélerins qui se rendent à Touba. Si vous parlez de 5 millions de pèlerins, cela veut dire qu’une partie prend l’avion pour venir.
L’activité de ses compagnies aériennes augmente en temps de Magal. Ceux qui prennent la route boostent l’activité des transporteurs. Dans toutes les villes que traversent les transporteurs, le commerce y est très présent. Les gens travaillent même la nuit. Cela veut dire que leurs chiffres d’affaires augmentent. Un commerçant fait un chiffre d’affaire de 100 millions de F. Cfa, il réalise les 50 % au mois de Safar, la période du Magal. En matiére de consommation, les gens peignent leurs maisons. Ils font de travaux dans les maisons. Ils s’adonnent à beaucoup de consommations. Vous regardez le nombre bœufs, de moutons que l’on tue. Tout ce qui est en matière de consommation augmente», souligne l’économiste de «Rawdou Rayahin» qui accompagne le comité depuis 2004 le comité d’organisation du Grand Magal.
De ce point de vue, Abo Sall considére que le nombre de pélerins estimé aujourd’hui à 5 millions contitue un indicateur assez fiable pour mesurer l’impact de l’événement.
« En moyenne si un pèlerin dépense 5000 Fcfa en terme d’essence, cela ferait 25 milliards. Si on le multiplie 5 millions, c’est 25 milliards. L’économie est boostée en ce moment là. Vous avez vu l’explosion démographique, Touba est la deuxième ville du Sénégal. Les gens qui font le péleriinage ont envie d’avoir un pied sur terre. Les commeçants de Touba réalisent l’impact du Magal à cause de leurs activités. Certaines se permettent même de fermer boutique après le Magal. L’administration fiscale, par l’aumentation de la consommation touche la Tva. A chaque fois que vous touchez 100 Fcafa, les 18% vous les reverser à l’Etat. Je ne dis pas que tous les biens sont soumis à la Tva, il y a certains comme, les beaufs qui échappent à la Tva mais une grande partie de la consommation, que ce soient les matériels de construction, du lait, sont soumis au TVA », reléve-t-il avant de poursuivre : « Donc, c’est un impact réel. Quand vous interrogez les transferts d’argents, ils sont en pleines expansions durant le Magal. Il y a des transferets d’argents qui se font à l’étranger vers Touba et des villes du Sénégal vers Touba. Cet argent est utilisé pour le Magal», soutient-il rejoignant Serigne Abdou Khadre Mbacké, président du comité d’organisation du Magal qui a déclaré que l’événement apporterait 240 milliards de Fcfa à l’Etat.
«Touba doit être mieux organisé pour capter les ressources du Magal»
En termes d’investissement, cette forte activité commerciale et économique ne s’est pas encore traduite par un meilleur développement de la cité religieuse en termes d’infrastructures.
A cet effet, l’économiste est d’avis que le Magal Touba, à l’image du pélerinage de La Mecque, doit servir à financer les infrastructures.
«Touba doit être mieux organisé pour capter les ressources du Magal. Il reste beaucoup à faire pour cette organisation. Si vous prenez la communauté rurale de Touba, les recettes qu’elle dégage ne servent presqu’à financer que les salaires. Une ville comme Touba doit bénéficer d’un plan d’infrastructures. C’est pourqui, il ya eu un programme de modernisation des villes religieuses en pensant surtout à Touba. En termes d’infrastructures, il faut des routes, des hôtels, de l’assainissement parce que Touba a un probléme à ce niveau. Il faut ensuite renforcer la sécurité. En matiére d’électrification, il reste beaoucoup à faire. Tous ces aspects doivent être développés en partie par l’administration centrale. L’intérêt général est de constater que l’on doit aider la ville pour faire face à ce mouvement massif de personnes qui vient ici », a conclu Abo Sall.
ECHOS DU MAGAL
LE GROS VILLAGE ET LES CHARRETTES : La présence massive de charrettes qui circulent dans la ville religieuse de Bama, renvoie encore à Touba l’image d’un gros village. Sur certaines zones, leur déplacement est toutefois réglementée par un plan de circulation qui leur interdit d’emprunter les routes goudronnées. Les charretiers ont vite trouvé la parades dans les voies et pistes provoquant embouteillages, bouchons et soulevant à chaque passage la poussière.
JOURNALISTES : Au total 823 journalistes sénégalais et de l’étranger ont été accrédités pour la couverture de l’édition 2014 du Grand Magal de Touba. C’est encore un record et défi que le comité d’organisation a réussi à relever en assurant aussi bien l’hébergement, la confection des badges et la nourriture gratuitement.
MINARETS : Il faudra encore repasser pour constater l’achèvement des deux nouveaux minarets de la Grande mosquée de Touba. De cinq, la grande mosquée compte depuis l’avènement de l’actuel Khalife Sidy El Mokhar, sept minarets au lieu des cinq.
MILLIONS : Le nombre de pèlerins qui a rallié la cité religieuse de Touba est encore sujet à caution. Si d’aucuns l’estime à deux voire trois millions, les dernières chiffres donnés par le comité d’organisation font état de quatre à cinq millions de personnes. A quels chiffres finalement se fier.
CHAUSSETTES : Jamais sans mes chaussettes. Cela peut sûrement être le crédo de toutes les femmes qui ont fait le déplacement pour effectuer le Magal. Les chaussettes sont en effet vendues comme des petits pains et font partie de l’attirail des pèlerins. Soit pour se déplacer dans certains lieux, d’accéder aux mausolées ou durant le Ziar.
240 MILLIARDS : Le Magal de Touba a un impact économique dans l’économie nationale. En tout cas selon Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalif qui faisait face à la presse mercredi 10 décembre, cet événement commémorant l’exil forcé au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba injecte 240 milliards de France Cfa en termes de contribution à l’économie nationale.
VOLEURS : Deux cas de vols ont été enregistrés au niveau des alentours de la grande mosquée. Le premier cas est un jeune d’une vingtaine d’année qui a voulu profiter d’une bousculade pour subtiliser un portable. Après avoir raté son forfait, il a préféré pour la poudre d’escampette pour échapper au lynchage. Il sera poursuivi par la foule mais il sera finalement sauvé par un policier en service au niveau de la circulation avant d’être acheminé au commissariat spécial de Touba. Deux voleurs ont été également pris à la veille du Magal sur la route qui mènent vers Dianatou Makwa. La victime qui avait été dépossédée de son argent et des portables n’a pas mis du temps pour alerter un policier qui était à coté. L’un des malfaiteurs a tenté de fuir mais il a été aussitôt maitrisé pour les autres policiers qui veillaient au grain.
Seneweb
La vile de Touba a vécu hier, jeudi 11 décembre le Grand Magal de 2014. Dés les premières heures de la matinée, les alentours de la grande mosquée étaient envahis par des millions de pèlerins. Ces derniers se sont rués vers les lieux de cultes pour se recueillir aux mausolées des défunts khalifes mais aussi pour prier et formuler des prières sur les tombes de leurs proches parents.
A 10 heures, il était difficile de se frayer un chemin pour pouvoir rentrer à l’intérieur de la mosquée.
A un kilomètre de là, les forces de sécurité, qui veillaient sur les talibés et sur leurs biens, avaient érigé des barrières. De longues files de talibés se forment aux alentours de la grande mosquée de Touba. Chaque talibé veut faire son recueillement ou Ziarra.
Ce flux de personnes occasionne parfois des bousculades qui profitent souvent aux malfaiteurs. Ils profitent de ce grand rassemblement religieux pour s’adonner à leur sale besogne qui consiste à déposséder les pèlerins de leurs biens.
Les fervents talibés quant à eux, la fièvre en bandoulière, étaient visiblement très heureux d’avoir accompli leur pèlerinage.
Au fur et à mesure qu’on s’approche de la grande mosquée, la circulation des piétons était assimilée en un parcours du combattant.
Les bousculades vont ainsi de pair avec la disparition ou l’égarement de plus petits.
Mbaye Diagne, un talibé venu de Keur Massar dans la banlieue dakaroise souligne : «Je viens de me recueillir au niveau des différents mausolées de la grande mosquée. J’ai d’abord été au mausolée de Serigne Fallilou Mbacké et au niveau du mausolée de Serigne Moustapha Mbacké. Je suis profondément ému.»
A moins d’un mètre de là, M. Diaby, un talibé venu de la région naturelle de Casamance confie : «Serigne Touba était un serviteur de Dieu». «Je ne peux pas exprimer la fierté et la joie que je ressens en parlant du fondateur du mouridisme» souligne-t-il après avoir accompli son ziarra. Mamadou Bousso venu de Wack Ngouna dans le département de Nioro déclare : «tout le monde est venu pour répondre à l’appel Serigne Touba. C’est cela la vie. Il s’agit de faire du bien et d’éviter le mal. Nous voulons servir. Les confréries se valent. Je me suis recueilli au niveau du mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mourisdisme. Nous sommes de jeunes talibés et nous voulons servir».
BILAN DE LA POLICE SUR LE GRAND MAGAL : 134 personnes interpellées par la police
La police nationale a déjà tiré un bilan de l’opération de sécurisation précédant le Grand Magal de Touba édition 2014. Le directeur de la sureté publique qui a fait face à la presse annonce que le commissariat spécial de Touba a interpellé, du 02 au 10 décembre, 134 individus répartis comme suit : 04 pour détention et trafic de chanvre indien dont 1kg et 27 cornets.
Mais aussi 8 autres personnes pour usage cornets, 05 pour flagrant délit de vol, 02 pour vol en réunion commis la nuit avec usage d’arme à feu et de véhicule et association de malfaiteurs, 05 pour flagrant délit de vol, 54 pour vérification d’identité, 13 pour vagabondage, 08 pour usage de produit cellulosique, 19 pour ivresse publique et manifeste, 01 pour délit de fuite et rébellion, 10 pour jeu de hasard sur la voie publique et 01 pour détention et mise en circulation de faux billets de banque, 01 pour escroquerie, 01 personne déjà recherchée pour meurtre, 03 pour détention et usage de tabac.
La police a par ailleurs procédé à la saisie de 101 motos. Le directeur de sureté publique Oumar Maal qui était face à la presse a soutenu par ailleurs que 1309 hommes ont été mobilisés contre 1150 hommes lors de la dernière édition. Soit une augmentation de 159 et avec un maximum de motos. Un dispositif de sécurité a été déployé au niveau des grands centres urbains de Bambey, Diourbel, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda, Mbour.
Ce même dispositif sera maintenu deux jours après le grand magal. La directrice nationale de la police en visite à Touba, Anna Semou Faye s’est ainsi félicitée de cette de ce dispositif.
«Je félicite le directeur de la sécurité publique secondé par les éléments qui sont venus en renforts ; du directeur du groupement mobile d’intervention (GMI). Ce que j’ai vu sur le parcours me donne entièrement satisfaction. Je pense, qu’il y a eu la visibilité de notre dispositif, mais surtout la disponibilité de nos hommes pour faire en sorte que tous les pèlerins qui convergent vers la ville sainte soient sécurisés afin qu’ils puissent accomplir leurs actes de dévotion dans la sécurité et dans la paix», a-t-elle déclaré.
Elle n’a pas non plus manqué de féliciter le directeur de la sureté publique. «Cette année, nous sommes montés en croissance», dira-t-elle martelé.
BILAN DES SAPEURS POMPIERS : 11 morts et 107 accidents de la circulation
Le bilan à mi-parcours du Grand Magal de Touba fourni par les éléments du groupement des sapeurs pompiers fait état de 107 accidents de la circulation ayant fait 11 morts et 312 blessés contre 114 accidents entrainant sept morts et trois blessés, l’année dernière. Pourtant, un important dispositif sécuritaire fort de 450 gradés et sapeurs pompiers dont 6 médecins avaient été mobilisés pour couvrir le Grand Magal.
Des engins comme des ambulances, des camions et quatre grues ont été mis à contribution pour assurer la couverture de l’événement. Le lieutenant Maye Konate commandant du groupement d’incendie et de secours numéro 2 par ailleurs, chef de délégation des sapeurs impliqué dans la couverture du Magal a exhorté les conducteurs au respect du code de la route. Selon lui, 80 des accidents de la circulation se sont produits la nuit. Les causes ne sont pas liées à la défaillance technique encore moins à l’état de la chaussée mais surtout aux comportements des conducteurs.
175 enfants déclarés perdus et 95 remis à leurs parents
Le service régional de l’action éducative en milieu ouvert (AEMO) dont sa mission est d’aider et d’assister les enfants en situation difficile a enregistré durant 3 Jours, 175 enfants déclarés perdus dont 144 accueillis au niveau de leur site et 95 remis à leurs parents.
Le reste a été acheminé au niveau des sites d’hébergement. Les éducateurs accompagnés des volontaires de la croix rouge ont passé la nuit pour apporter aux enfants une assistance psychologique et continuer le travail le lendemain en vue de trouver leur adresse leur adresse et prendre contact avec leurs parents.
La bonne affaire des mendiants
Le grand magal de Touba a été une fois de plus le point de convergence des mendiants. Ils étaient nombreux ces personnes démunies et/ou handicapées qui avaient rallié la cité religieuse de Touba pour bénéficier des «Khéweuls» de Serigne Touba (bienfaits). Des mendiants de toutes les tranches d’âge, venus d’horizons divers se sont difficilement installés malgré le dispositif sécuritaire mis en place pour faciliter la circulation aux abords de grande portail de la Grande mosquée. Pour certains d’entre eux, le Magal constitue une occasion particulière pour se faire des affaires.
Des pièces de monnaies déposées par terre dans un désordre total, ou sur les couvercles de seaux. Le tout, sous les regards vigilants des mendiants, campent le décor des alentours de la grande mosquée de Touba en ce jeudi 11 décembre, jour de la célébration du Grand Magal. Assis à même le sol ou sur des chaises roulantes, ces nécessiteux composés de jeunes, vieux et enfants, d’handicapés moteurs et physiques ou tout simplement de personnes bien portantes, ont bien profité de la célébration de l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon. Ils ont senti les retombées et connu une hausse considérable pour avoir bénéficié d’une consistante aumône de la part des milliers de pèlerins venus se recueillir à la grande mosquée de Touba.
Assis sur une chaise roulante, un pot contenant des pièces entre les mains, Djiby Diène, un handicapé venu de la région de Kaffrine confie : «Il y a deux sortes de mendicité ici. Ceux qui échangent la monnaie et ceux qui sont venus uniquement pour quémander. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaire a considérablement augmenté. Ce jour de Magal, je peux avoir plus de 5 mille francs Cfa. En revanche, ceux qui font la monnaie peuvent avoir plus parce que c’est un business».
Trouvée assise devant les grilles de la mosquée, une fillette de 4 mois sur le dos, une autre en train de téter, Bineta Diallo est venue de Dakar pour bénéficier uniquement des retombées de la mendicité en cette période de Magal. Mariée, mère des jumelles, elle a saisi de cette opportunité pour avoir de quoi nourrir sa famille puisque son mari ne travaille pas depuis plus d’un an alors qu’elle a six bouts de bois de Dieu à entretenir.
«Je rends grâce à Dieu et à Serigne Touba parce qu’avec le Magal, je gagne beaucoup d’agent en mendiant avec mes jumelles. Vraiment, les pèlerins sont généreux», confie-t-elle.
A quelques encablures, Aby Ly, assise sur une chaise roulante au milieu d’une foule, tente à se déplacer vers un endroit plus sécurisant. Interpellée sur la question, cette handicapée qui vient de Dakar lance : «Nous rendons grâce à Serigne Touba parce que nous bénéficions actuellement de ses bienfaits avec la célébration du Grand Magal. Cet événement nous permet de se tirer d’affaire. D’habitude, après chaque Magal, j’ai au moins 50 mille franc en poche».
Toutefois, elle déplore le fait que les forces de sécurité cherchent à les déplacer lors qu’ils (les mendiants) s’installent quelque part.
Contrairement à Aly Ly, qui affirme avoir beaucoup d’argent lors du Magal, Awa Diouf, une habitante de Fatick n’y trouve pas quant à elle son compte sur la célébration du magal de cette année car, dit-elle, les choses ne marchent pas de son côté.
«Nous sommes là depuis dimanche mais jusqu’à présent les choses ne marchent pas. Depuis ce matin, je ne parviens même pas à avoir 500 francs», se désole-t-elle.
Moins de désagréments enregistrés dans l’approvisionnement en eau
L’approvisionnement correct en eau dans la ville de Touba pourrait être, dans les prochaines années, un lointain souvenir. Le Magal 2014 a en effet connu des avancées notables et moins de désagréments que lors des derniéres années, selon les services de l’hydraulique chargés de desservir le foyer religieux et ses milions de pélerins. Une situation qu’il explique par la mise en services de deux nouveaux forages pour un apport additionnel de 9600 métres cubes jour et le remplacement d’équipements au niveau des forages.
L’approvisionnement en eau durant le Grand Magal de Touba a connu une évolution satisfaisante. C’est du moins le constat noté au cours de cette édition 2014 par les services régionaux de l’hydraulique à Diourbel qui s’étaient fixé comme objectif d’augmenter de 20 milles métre-jour. «La situation se présente bien pour la simple raison que tous les travaux qui étaient prévus, ont été réalisés dans les délais avec un certain nonbre de composantes. La premiére composante est celle de la production en eau de forages. L’année derniére, on était à 75 miles métres cubes jour. Cette année, notre objectif était d’augementer la production à 20 millies métres cubes jour. Avec notamment la mise à services de deux nouveaux forages pour un apport additionnel de 9600 métres cubes jour et la regénération et le remplacement d’équipements au niveau des 8 forages. On nous a donné un apport additionnel de l’ordre de 13 000 métres jour », souligne Mamdou Dioh.
Selon le chef du service régional de l’hydraulique de Diourbel les demandes qui ont été adressées à ses services, ont fortement baissé par rapport aux derniéres éditions.
«Des pas assez appréciables ont été notés. La fourniture a été nettement améliorée. A pareille époque, lors des éditions précédentes, on avait noté un rush important de demandeurs d’eau au niveau de la sous-préfecture, l’unité de maintenance de l’hydraulique. Si on fait le cumul des demandeurs d’eau, cela ne fait pas le quart comparé aux éditions précédentes. Un bon pourcentage des demandeurs venait de la zone ouest de Touba notamment des quartiers de Boukatoul, de Sam etc. Aujourd’hui, quand on fait le tri des demandeurs d’eau, les usagers de ces zones n’en font pas parties », confie t-il, précisant qu’un dispositif complémentaire, en terme de camions citernes et bâches d’eau, ont été mobilisés pour toucher le maximum d’usager des zones périphériques de Touba.
«Tous les structures ont été mobilisées notamment le comité d’initiative pour l’eau de Touba. On a ensemble élaboré un plan d’action pour approvisionner en eau le Magal. D’autres secteurs comme la surveillance du réseau de distribution ont été menés. Il s’agit de la réparation de ces piéces spéciales notamment les vannes», renseigne-t-il. Pour satisfaire les besoins de cette agglomération comme Touba, qui connait une croissance exponentielle au niveau de ses habitants, Mamadou Dioh fait savoir qu’une reflexion a déjà été engagée par les services du ministére de l’hydraulique dans le but du transfert d’eau douce à partir d’un champ captant qui se situerait au Nord-Est de Touba mais aussi sur les possibiltés du transfert d’eau à partir du Lac de Guiers.
«Tout cela demande des études. Une ville comme Touba croît d’une manière importante. Nous devons gérer une pointe sur trois et quatre jours, avec trois à quatre millions d’individus, sans compter les autres besoins. Il est difficile de satisfaire à 100 % la demande en eau. Au nombre d’habitants, Touba est la deuxiéme ville du Sénégal. C’est une agglomération qui croît à un rythme exponentiel. Il va de soi que le probléme d’eau se pose avec acuité. Trois à quatre millions à satisfaire à raison de 35 litres par habitant et par jour ans sans compter les autres usages », informe. M.Sakho.
Il indique par ailleurs, que dans le contexte de la maladie Ebola, les services de l’hydraulique n’ont pas lésiné sur les moyens pour renforcer davantage la surveillance. « Aidés en cela par la Sde, nous avons le traitement de l’eau que nous distribuons. Sur les 25 forages qui alimentent la ville de Touba, nous avons renforcé davantage la surveillance et mis un systéme de traitement des eaux pour prévenir la maladie Ebola mais aussi les autres maladies pour lesquelles l’eau constitue un déterminant», note-t-il.
IMPACT ECONOMIQUE DU GRAND MAGAL : Un levier pour booster l’économie nationale
Pendant plusieurs jours, Touba est au centre d’intenses activités liées à la célébration du Grand Magal qui draine encore des millions de personnes. Derriére cette effervescence religieuse, le flot continue d’offres commerciaux et économiques, qui se forment autour de la capitale du mouridisme, font du Magal un atout non négligeable pour l’économie nationale. C’est la conclusion qu’en tire l’économiste Abo Sall de «Rawdou Rayahin», association qui accompagne le comité d’organisation de cet important rassemblement religieux.
Le Grand Magal de Touba, le premier événement religieux du Sénégal voire d’Afrique, a fini de se prendre une place centrale dans l’économie nationale.
Derriére la ferveur religieuse, c’est une intense activité économique qui se développe autour de cet événement qui accueille chaque année plusieurs millions de pélerins.
Ce qui se traduit par un impact réel dans l’économie nationale selon l’économiste Abo Sall, de l’association baptisée par Serigne Saliou MBacké «Rawdou Rayahim», regroupant des chercheurs en matiére de religion.
Pour l’économiste, le débat sur l’importance des fêtes religieuses sur l’économie nationale est tranchée si l’on se fie aux recherches déjà menées sur le Magal de Touba et les opportunités qu’offrent les fêtes dans le monde.
«On constate que dans les pays de traditions catholiques, Noël a un fort impact sur l’économie. Les industries proposent beaucoup de biens et des services. Le Magal de Touba mérite une attention particuliére. C’est le premier évènement au Sénégal et en Afrique qui draine autant de monde. Les dernières statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur parlaient de quatre à cinq millions de pélerins qui se rendent à Touba. Si vous parlez de 5 millions de pèlerins, cela veut dire qu’une partie prend l’avion pour venir.
L’activité de ses compagnies aériennes augmente en temps de Magal. Ceux qui prennent la route boostent l’activité des transporteurs. Dans toutes les villes que traversent les transporteurs, le commerce y est très présent. Les gens travaillent même la nuit. Cela veut dire que leurs chiffres d’affaires augmentent. Un commerçant fait un chiffre d’affaire de 100 millions de F. Cfa, il réalise les 50 % au mois de Safar, la période du Magal. En matiére de consommation, les gens peignent leurs maisons. Ils font de travaux dans les maisons. Ils s’adonnent à beaucoup de consommations. Vous regardez le nombre bœufs, de moutons que l’on tue. Tout ce qui est en matière de consommation augmente», souligne l’économiste de «Rawdou Rayahin» qui accompagne le comité depuis 2004 le comité d’organisation du Grand Magal.
De ce point de vue, Abo Sall considére que le nombre de pélerins estimé aujourd’hui à 5 millions contitue un indicateur assez fiable pour mesurer l’impact de l’événement.
« En moyenne si un pèlerin dépense 5000 Fcfa en terme d’essence, cela ferait 25 milliards. Si on le multiplie 5 millions, c’est 25 milliards. L’économie est boostée en ce moment là. Vous avez vu l’explosion démographique, Touba est la deuxième ville du Sénégal. Les gens qui font le péleriinage ont envie d’avoir un pied sur terre. Les commeçants de Touba réalisent l’impact du Magal à cause de leurs activités. Certaines se permettent même de fermer boutique après le Magal. L’administration fiscale, par l’aumentation de la consommation touche la Tva. A chaque fois que vous touchez 100 Fcafa, les 18% vous les reverser à l’Etat. Je ne dis pas que tous les biens sont soumis à la Tva, il y a certains comme, les beaufs qui échappent à la Tva mais une grande partie de la consommation, que ce soient les matériels de construction, du lait, sont soumis au TVA », reléve-t-il avant de poursuivre : « Donc, c’est un impact réel. Quand vous interrogez les transferts d’argents, ils sont en pleines expansions durant le Magal. Il y a des transferets d’argents qui se font à l’étranger vers Touba et des villes du Sénégal vers Touba. Cet argent est utilisé pour le Magal», soutient-il rejoignant Serigne Abdou Khadre Mbacké, président du comité d’organisation du Magal qui a déclaré que l’événement apporterait 240 milliards de Fcfa à l’Etat.
«Touba doit être mieux organisé pour capter les ressources du Magal»
En termes d’investissement, cette forte activité commerciale et économique ne s’est pas encore traduite par un meilleur développement de la cité religieuse en termes d’infrastructures.
A cet effet, l’économiste est d’avis que le Magal Touba, à l’image du pélerinage de La Mecque, doit servir à financer les infrastructures.
«Touba doit être mieux organisé pour capter les ressources du Magal. Il reste beaucoup à faire pour cette organisation. Si vous prenez la communauté rurale de Touba, les recettes qu’elle dégage ne servent presqu’à financer que les salaires. Une ville comme Touba doit bénéficer d’un plan d’infrastructures. C’est pourqui, il ya eu un programme de modernisation des villes religieuses en pensant surtout à Touba. En termes d’infrastructures, il faut des routes, des hôtels, de l’assainissement parce que Touba a un probléme à ce niveau. Il faut ensuite renforcer la sécurité. En matiére d’électrification, il reste beaoucoup à faire. Tous ces aspects doivent être développés en partie par l’administration centrale. L’intérêt général est de constater que l’on doit aider la ville pour faire face à ce mouvement massif de personnes qui vient ici », a conclu Abo Sall.
ECHOS DU MAGAL
LE GROS VILLAGE ET LES CHARRETTES : La présence massive de charrettes qui circulent dans la ville religieuse de Bama, renvoie encore à Touba l’image d’un gros village. Sur certaines zones, leur déplacement est toutefois réglementée par un plan de circulation qui leur interdit d’emprunter les routes goudronnées. Les charretiers ont vite trouvé la parades dans les voies et pistes provoquant embouteillages, bouchons et soulevant à chaque passage la poussière.
JOURNALISTES : Au total 823 journalistes sénégalais et de l’étranger ont été accrédités pour la couverture de l’édition 2014 du Grand Magal de Touba. C’est encore un record et défi que le comité d’organisation a réussi à relever en assurant aussi bien l’hébergement, la confection des badges et la nourriture gratuitement.
MINARETS : Il faudra encore repasser pour constater l’achèvement des deux nouveaux minarets de la Grande mosquée de Touba. De cinq, la grande mosquée compte depuis l’avènement de l’actuel Khalife Sidy El Mokhar, sept minarets au lieu des cinq.
MILLIONS : Le nombre de pèlerins qui a rallié la cité religieuse de Touba est encore sujet à caution. Si d’aucuns l’estime à deux voire trois millions, les dernières chiffres donnés par le comité d’organisation font état de quatre à cinq millions de personnes. A quels chiffres finalement se fier.
CHAUSSETTES : Jamais sans mes chaussettes. Cela peut sûrement être le crédo de toutes les femmes qui ont fait le déplacement pour effectuer le Magal. Les chaussettes sont en effet vendues comme des petits pains et font partie de l’attirail des pèlerins. Soit pour se déplacer dans certains lieux, d’accéder aux mausolées ou durant le Ziar.
240 MILLIARDS : Le Magal de Touba a un impact économique dans l’économie nationale. En tout cas selon Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalif qui faisait face à la presse mercredi 10 décembre, cet événement commémorant l’exil forcé au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba injecte 240 milliards de France Cfa en termes de contribution à l’économie nationale.
VOLEURS : Deux cas de vols ont été enregistrés au niveau des alentours de la grande mosquée. Le premier cas est un jeune d’une vingtaine d’année qui a voulu profiter d’une bousculade pour subtiliser un portable. Après avoir raté son forfait, il a préféré pour la poudre d’escampette pour échapper au lynchage. Il sera poursuivi par la foule mais il sera finalement sauvé par un policier en service au niveau de la circulation avant d’être acheminé au commissariat spécial de Touba. Deux voleurs ont été également pris à la veille du Magal sur la route qui mènent vers Dianatou Makwa. La victime qui avait été dépossédée de son argent et des portables n’a pas mis du temps pour alerter un policier qui était à coté. L’un des malfaiteurs a tenté de fuir mais il a été aussitôt maitrisé pour les autres policiers qui veillaient au grain.
Seneweb