a kora et la voix du Sénégalais Ablaye Cissoko ont trouvé un écrin formidable au sein de l’ensemble Constantinople. Dans les Jardins migrateurs, l’harmonie est totale; la fusion, complète. Le mariage gracieux de la kora, du sitar persan et de la viole de gambe, instruments soutenus par les percussions délicates du tombak, engendre des compositions amples et à la fois très aérées. Les cordes s’accordent en un tout suave et les notes volettent avec élégance.
Cissoko et le trio montréalais se trouvent des affinités : voici neuf compositions, neuf fleurs bien enracinées dans les traditions mandingues (Aladji Bombo, Diambadon) et persanes (Salame Ashenayi). Il y a pourtant quelque chose de céleste dans ces musiques poétiques, comme une invitation à s’élever vers la lumière du levant. Peut-être parce que la kora de Cissoko, avec laquelle il a appris à jouer jadis, porte le nom de sa défunte mère, Amaly?
Jardins migrateurs envoûte par la finesse du jeu de chaque instrumentiste, qui exécutent les pièces avec dévouement. Pour réussir cette combinaison qui laisse place à l’improvisation tout en honorant l’héritage des griots africains et celui des bakhsis du Khorasan, en Iran, la qualité d’écoute est primordiale. Mais les musiciens ont eu le temps de s’apprivoiser : ils ont partagé la scène à plusieurs reprises au cours des trois dernières années.
Ce disque offre aussi des compositions originales de Constantinople et de Cissoko, nimbées de grâce, dont une relecture bleutée de Louantang, que le koriste a d’abord joué avec le trompettiste allemand Volker Goetze.
Descendant d’une famille de griots (poètes, sages africains), Cissoko a toujours été attiré par les rencontres et les métissages. L’ensemble Constantinople, qui s'attarde aux musiques du Moyen-Orient et de l’Europe médiévale, a aussi largement prouvé sa polyvalence, par exemple en accompagnant la soprano Suzie Leblanc.
Ce que l’on retient, outre cette quête limpide de beauté? Que l’inventivité a besoin de la mémoire, que les possibilités se multiplient avec la rencontre de l’autre. Il en émane une simple liberté d’être.
Côté jardin, nous sommes choyés! Ce disque tombe à point en ce début de printemps.
Texte : Ariane Cipriani
icimusique.ca
Cissoko et le trio montréalais se trouvent des affinités : voici neuf compositions, neuf fleurs bien enracinées dans les traditions mandingues (Aladji Bombo, Diambadon) et persanes (Salame Ashenayi). Il y a pourtant quelque chose de céleste dans ces musiques poétiques, comme une invitation à s’élever vers la lumière du levant. Peut-être parce que la kora de Cissoko, avec laquelle il a appris à jouer jadis, porte le nom de sa défunte mère, Amaly?
Jardins migrateurs envoûte par la finesse du jeu de chaque instrumentiste, qui exécutent les pièces avec dévouement. Pour réussir cette combinaison qui laisse place à l’improvisation tout en honorant l’héritage des griots africains et celui des bakhsis du Khorasan, en Iran, la qualité d’écoute est primordiale. Mais les musiciens ont eu le temps de s’apprivoiser : ils ont partagé la scène à plusieurs reprises au cours des trois dernières années.
Ce disque offre aussi des compositions originales de Constantinople et de Cissoko, nimbées de grâce, dont une relecture bleutée de Louantang, que le koriste a d’abord joué avec le trompettiste allemand Volker Goetze.
Descendant d’une famille de griots (poètes, sages africains), Cissoko a toujours été attiré par les rencontres et les métissages. L’ensemble Constantinople, qui s'attarde aux musiques du Moyen-Orient et de l’Europe médiévale, a aussi largement prouvé sa polyvalence, par exemple en accompagnant la soprano Suzie Leblanc.
Ce que l’on retient, outre cette quête limpide de beauté? Que l’inventivité a besoin de la mémoire, que les possibilités se multiplient avec la rencontre de l’autre. Il en émane une simple liberté d’être.
Côté jardin, nous sommes choyés! Ce disque tombe à point en ce début de printemps.
Texte : Ariane Cipriani
icimusique.ca