La Banque mondiale (BM) s’apprête à financer un projet agroindustriel portant sur une superficie de 10 mille hectares, dans les régions de Louga et Saint-Louis (Nord), a annoncé, samedi à Dakar, l’économiste Saliou Sarr, qui déplore que cette initiative n'ait pas donné la priorité aux producteurs locaux.
"La Banque mondiale veut financer l’aménagement de 10 mille hectares destinés à l’agrobusiness, dans la Vallée du fleuve Sénégal", a dit M. Sarr lors d’une table ronde d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) sur les politiques agricoles en Afrique. C’était à l’occasion de l’université d’hivernage dudit parti.
Saliou Sarr a indiqué que "60% des 10 mille hectares seront affectés à des privés étrangers".
Interrogé par l’APS en marge de la réunion, il a précisé que "c’est l’Etat du Sénégal qui emprunte l’argent destiné au financement de ce projet, en vue de soutenir l’agriculture".
Il estime qu’"il fallait soutenir les producteurs locaux à qui appartiennent les terres, à la place des opérateurs privés étrangers".
Dans ce projet, "on subventionne des producteurs étrangers alors que nous avons du mal à nourrir notre population", a signalé M. Sarr, chargé de programme à l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (ASPRODEB).
Selon lui, l’ASPRODEB et le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) ont exprimé à la BM leur désaccord sur l’octroi des terres en question à l’investissement étranger, au détriment des producteurs locaux.
"La Banque mondiale nous a dit qu’elle va continuer la discussion, sans forcer les choses. Mais, elle a déjà opté" pour le soutien aux "producteurs étrangers", a-t-il affirmé, estimant que "c’est un vrai problème".
"La Banque mondiale devrait finaliser le projet en décembre prochain. S’il passe au conseil d’administration de la banque, sa mise en œuvre devrait commencer en 2013", a-t-il dit, indiquant que ce projet lie la BM à l'Etat du Sénégal depuis "l’ère [Abdoulaye] Wade", du nom de l’ex-président de la République.
Ce projet pouvait permettre d’équiper les producteurs locaux et les doter de semences de qualité, selon M. Sarr.
Dans un document publié sur son site Internet, le 1er avril dernier, la BM explique que "l’objectif global du projet est de promouvoir la croissance et la création d’emplois, par des investissements soutenus dans les secteurs agricoles, l’horticulture surtout".
Dans le document intitulé "Projet de développement de l’agro-industrie : Plan de gestion des pestes et d'utilisation des pesticides", la BM déclare poursuivre ''les objectifs stratégiques suivants : soutenir le développement d’une horticulture durable et inclusive dans les localités de Ngalam et Lac de Guiers (Nord), promouvoir la production et la commercialisation des produits horticoles sur le marché local et sous-régional".
A ceux-là s’ajoute l’objectif consistant à "développer et expérimenter des solutions durables qui pourront être reproduits dans d’autres secteurs et régions du Sénégal".
Mais, lors de la mise en œuvre du projet, "sur le plan social, on pourrait assister à un regain des tensions entre les agriculteurs eux-mêmes, concernant les terres, ou entre éleveurs et agriculteurs", signale la BM, indiquant que la superficie à emblaver s'étend sur ''environ 10 mille hectares''.
Il y a aussi, selon elle, des risques d’"occupation irrégulière de terres appartenant aux populations locales".
En juin 2011, des affrontements opposant des gendarmes aux populations de Fanaye (Saint-Louis) avaient fait deux morts chez les civils, qui protestaient contre l’accaparement de leurs terres.
APS
"La Banque mondiale veut financer l’aménagement de 10 mille hectares destinés à l’agrobusiness, dans la Vallée du fleuve Sénégal", a dit M. Sarr lors d’une table ronde d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) sur les politiques agricoles en Afrique. C’était à l’occasion de l’université d’hivernage dudit parti.
Saliou Sarr a indiqué que "60% des 10 mille hectares seront affectés à des privés étrangers".
Interrogé par l’APS en marge de la réunion, il a précisé que "c’est l’Etat du Sénégal qui emprunte l’argent destiné au financement de ce projet, en vue de soutenir l’agriculture".
Il estime qu’"il fallait soutenir les producteurs locaux à qui appartiennent les terres, à la place des opérateurs privés étrangers".
Dans ce projet, "on subventionne des producteurs étrangers alors que nous avons du mal à nourrir notre population", a signalé M. Sarr, chargé de programme à l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (ASPRODEB).
Selon lui, l’ASPRODEB et le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) ont exprimé à la BM leur désaccord sur l’octroi des terres en question à l’investissement étranger, au détriment des producteurs locaux.
"La Banque mondiale nous a dit qu’elle va continuer la discussion, sans forcer les choses. Mais, elle a déjà opté" pour le soutien aux "producteurs étrangers", a-t-il affirmé, estimant que "c’est un vrai problème".
"La Banque mondiale devrait finaliser le projet en décembre prochain. S’il passe au conseil d’administration de la banque, sa mise en œuvre devrait commencer en 2013", a-t-il dit, indiquant que ce projet lie la BM à l'Etat du Sénégal depuis "l’ère [Abdoulaye] Wade", du nom de l’ex-président de la République.
Ce projet pouvait permettre d’équiper les producteurs locaux et les doter de semences de qualité, selon M. Sarr.
Dans un document publié sur son site Internet, le 1er avril dernier, la BM explique que "l’objectif global du projet est de promouvoir la croissance et la création d’emplois, par des investissements soutenus dans les secteurs agricoles, l’horticulture surtout".
Dans le document intitulé "Projet de développement de l’agro-industrie : Plan de gestion des pestes et d'utilisation des pesticides", la BM déclare poursuivre ''les objectifs stratégiques suivants : soutenir le développement d’une horticulture durable et inclusive dans les localités de Ngalam et Lac de Guiers (Nord), promouvoir la production et la commercialisation des produits horticoles sur le marché local et sous-régional".
A ceux-là s’ajoute l’objectif consistant à "développer et expérimenter des solutions durables qui pourront être reproduits dans d’autres secteurs et régions du Sénégal".
Mais, lors de la mise en œuvre du projet, "sur le plan social, on pourrait assister à un regain des tensions entre les agriculteurs eux-mêmes, concernant les terres, ou entre éleveurs et agriculteurs", signale la BM, indiquant que la superficie à emblaver s'étend sur ''environ 10 mille hectares''.
Il y a aussi, selon elle, des risques d’"occupation irrégulière de terres appartenant aux populations locales".
En juin 2011, des affrontements opposant des gendarmes aux populations de Fanaye (Saint-Louis) avaient fait deux morts chez les civils, qui protestaient contre l’accaparement de leurs terres.
APS