« Il va y avoir de la bagarre », annonce Makhtar en remontant prestement les lignes. Sadibou démarre le moteur et met les gaz. Son jeune frère Maguette se penche de tout son poids sur l’avant de la pirogue pour en optimiser la vitesse alors que la menace se rapproche. Je voudrais me frotter les yeux pour être certain qu’il ne s’agit pas d’un mirage mais c’est impossible car j’ai besoin de mes deux mains pour me cramponner. Il faut se rendre à l’évidence : un patrouilleur armé de deux canons de 20 mm fonce sur nous.
Quelques minutes plus tôt, des dizaines de pirogues tachetaient paisiblement l’Océan dans les miroitements de l’aube. Elles prennent maintenant la fuite en ordre dispersé. Course-poursuite dans l’Atlantique. Nous sommes pris en chasse par la marine sénégalaise et le rapport de forces est inégal. Les 15 CV des frêles embarcations ne font pas le poids face à l’imposant navire militaire. Deux pirogues sont arraisonnées, leur matériel confisqué. Les autres rentrent à terre bredouilles. La journée de pêche est fichue. Makhtar soupire :
« C’est un peu dur quand même. »
Si l’armée traque les petits pêcheurs, c’est qu’ils opèrent aux limites de la zone maritime de Diatara, à une dizaine de kilomètres des côtes de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Une zone où ils ont toujours pêché et qui leur est désormais interdite.
Une zone où un consortium majoritairement détenu par la compagnie pétrolière BP achève la construction d’un terminal offshore sur l’un des plus grands champs ... Lire la suite ici
Quelques minutes plus tôt, des dizaines de pirogues tachetaient paisiblement l’Océan dans les miroitements de l’aube. Elles prennent maintenant la fuite en ordre dispersé. Course-poursuite dans l’Atlantique. Nous sommes pris en chasse par la marine sénégalaise et le rapport de forces est inégal. Les 15 CV des frêles embarcations ne font pas le poids face à l’imposant navire militaire. Deux pirogues sont arraisonnées, leur matériel confisqué. Les autres rentrent à terre bredouilles. La journée de pêche est fichue. Makhtar soupire :
« C’est un peu dur quand même. »
Si l’armée traque les petits pêcheurs, c’est qu’ils opèrent aux limites de la zone maritime de Diatara, à une dizaine de kilomètres des côtes de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Une zone où ils ont toujours pêché et qui leur est désormais interdite.
Une zone où un consortium majoritairement détenu par la compagnie pétrolière BP achève la construction d’un terminal offshore sur l’un des plus grands champs ... Lire la suite ici