Avez-vous déjà vu ou entendu une voyante sénégalaise dire à un de ses clients que ce ne sera pas « bon » pour lui ? Par contre, ce sera toujours annonce de mauvaise météo pour un futur client ou susceptible de l’être.
Depuis quelques temps, elles ont le vent en poupe. Un business lucratif dans une société où les gens peinent à trouver des explications rationnelles à leurs problèmes…
Mercredi 18 juillet, un bon, très bon journal publie l’interview d’une voyante et fait sa « fausse Une ». Elle explique qu’elle ne demande « que » 5000 F Cfa par client ; que les gens devraient s’estimer heureux pour un si bas prix. Le même jour, Dakar bruit de folles rumeurs entretenues par des météorologues des vies humaines qu’on appelle voyants. Il y aura malheur !
L’une des voyantes dit que « le pouvoir de Macky Sall ne va pas durer » ; qu’une personnalité publique va clamser ; que Gris Bordeaux doit quitter l’écurie de Fass s’il veut gagner, entre autres « analyses » très pertinentes. Mais bien sûr que le pouvoir des « apéristes » durera tout au plus dix ans, s’ils parviennent à sortir des pièges de la demande sociale et des exigences de la bonne gouvernance. Bien sûr que chaque semaine, dans ce pays, une personnalité publique rejoint son seigneur. Les hommes des médias sont bien placés pour le savoir, eux qui viennent de perdre en moins de quinze jours, trois de leurs éminents membres : Madior Fall de « Sud », Jules Diop de « EnQuête » et Chérif Elvalide Sèye .
Et comme les nouveaux gladiateurs ont remplacé les modèles dans les jeunes consciences, il faut systématiquement y faire allusion. Bien sûr que le lutteur-là ne fera pas des vieux muscles à Fass s’il n’est pas d’accord avec l’influent Moustapha Guèye. Il faut certes avoir peur des évidences, mais ce n’est pas bon de tomber dans l’obscurantisme. Ce pays mérite mieux !
Elle dit donc que son tarif n’est pas cher payé ! L’Etat, a-t-il décidé d’abandonner la subvention du prix de l’électricité comme annoncé la veille et pas assez expliqué dans les médias dédiés à cet effet, pour le faire au profit de ces diseuses de bonne aventure ? En tout cas, le prix est cher…
Alors qu’une importante législature s’annonce, à quelques heures du début du ramadan, que l’hivernage s’installe et que les paysans sont anxieux à propos de cette campagne électorale, voilà donc les médias du Sénégal au pinacle des jeteuses de cauris. Et dans la carte d’identité de cette nation, il est bien spécifié que c’est un pays à 95% de musulmans et 4,5 de chrétiens… Hypocrisie
Pire, comme dans un signe du destin, c’est dans « le temple du savoir » que l’affaire a pris une ampleur insoupçonnée. Une autre voyante aurait eu à prédire qu’un aéronef allait se crasher sur le campus de l’université de Dakar. Psychose. Débandade. Parce qu’elle avait « vu » la défaite de Yékini face à Balla Gaye II, beaucoup d’étudiants ont pris la clé des champs ; désertant amphis et chambres. C’est « elle », donc c’est vrai ! Lux mea lex !
Cette célèbre femme, plus célèbre même que les grands professeurs et écrivains ce pays, a été obligée, avec une féroce couverture médiatique de dire qu’elle n’avait jamais prophétisé cela, que ce sont des jaloux qui étaient à l’origine de ce buzz. Les animateurs des chroniques matinales des radios en ont fait des gorges chaudes pendant une semaine. C’est ça de l’info ?
Un autre Saltigué est finalement monté au créneau pour dire qu’il ne se passera rien ce fameux 18 juillet. Mais quel est ce pays où on accorde du crédit à des considérations hors normes ? Certes, beaucoup vont voir les marabouts et autres spécialistes des sciences occultes, car cela colle à l’imaginaire des Sénégalais, mais quand une partie de la presse leur octroie des arguments d’autorité, il y a problème ! En réalité, c’est une société qui a des bobos à l’âme et qui s’ennuie.
Depuis quelques temps, elles ont le vent en poupe. Un business lucratif dans une société où les gens peinent à trouver des explications rationnelles à leurs problèmes…
Mercredi 18 juillet, un bon, très bon journal publie l’interview d’une voyante et fait sa « fausse Une ». Elle explique qu’elle ne demande « que » 5000 F Cfa par client ; que les gens devraient s’estimer heureux pour un si bas prix. Le même jour, Dakar bruit de folles rumeurs entretenues par des météorologues des vies humaines qu’on appelle voyants. Il y aura malheur !
L’une des voyantes dit que « le pouvoir de Macky Sall ne va pas durer » ; qu’une personnalité publique va clamser ; que Gris Bordeaux doit quitter l’écurie de Fass s’il veut gagner, entre autres « analyses » très pertinentes. Mais bien sûr que le pouvoir des « apéristes » durera tout au plus dix ans, s’ils parviennent à sortir des pièges de la demande sociale et des exigences de la bonne gouvernance. Bien sûr que chaque semaine, dans ce pays, une personnalité publique rejoint son seigneur. Les hommes des médias sont bien placés pour le savoir, eux qui viennent de perdre en moins de quinze jours, trois de leurs éminents membres : Madior Fall de « Sud », Jules Diop de « EnQuête » et Chérif Elvalide Sèye .
Et comme les nouveaux gladiateurs ont remplacé les modèles dans les jeunes consciences, il faut systématiquement y faire allusion. Bien sûr que le lutteur-là ne fera pas des vieux muscles à Fass s’il n’est pas d’accord avec l’influent Moustapha Guèye. Il faut certes avoir peur des évidences, mais ce n’est pas bon de tomber dans l’obscurantisme. Ce pays mérite mieux !
Elle dit donc que son tarif n’est pas cher payé ! L’Etat, a-t-il décidé d’abandonner la subvention du prix de l’électricité comme annoncé la veille et pas assez expliqué dans les médias dédiés à cet effet, pour le faire au profit de ces diseuses de bonne aventure ? En tout cas, le prix est cher…
Alors qu’une importante législature s’annonce, à quelques heures du début du ramadan, que l’hivernage s’installe et que les paysans sont anxieux à propos de cette campagne électorale, voilà donc les médias du Sénégal au pinacle des jeteuses de cauris. Et dans la carte d’identité de cette nation, il est bien spécifié que c’est un pays à 95% de musulmans et 4,5 de chrétiens… Hypocrisie
Pire, comme dans un signe du destin, c’est dans « le temple du savoir » que l’affaire a pris une ampleur insoupçonnée. Une autre voyante aurait eu à prédire qu’un aéronef allait se crasher sur le campus de l’université de Dakar. Psychose. Débandade. Parce qu’elle avait « vu » la défaite de Yékini face à Balla Gaye II, beaucoup d’étudiants ont pris la clé des champs ; désertant amphis et chambres. C’est « elle », donc c’est vrai ! Lux mea lex !
Cette célèbre femme, plus célèbre même que les grands professeurs et écrivains ce pays, a été obligée, avec une féroce couverture médiatique de dire qu’elle n’avait jamais prophétisé cela, que ce sont des jaloux qui étaient à l’origine de ce buzz. Les animateurs des chroniques matinales des radios en ont fait des gorges chaudes pendant une semaine. C’est ça de l’info ?
Un autre Saltigué est finalement monté au créneau pour dire qu’il ne se passera rien ce fameux 18 juillet. Mais quel est ce pays où on accorde du crédit à des considérations hors normes ? Certes, beaucoup vont voir les marabouts et autres spécialistes des sciences occultes, car cela colle à l’imaginaire des Sénégalais, mais quand une partie de la presse leur octroie des arguments d’autorité, il y a problème ! En réalité, c’est une société qui a des bobos à l’âme et qui s’ennuie.