Le président de transition du Tchad Mahamat Idriss Déby Itno a nommé, lundi 1er janvier, premier ministre Succès Masra, ancien opposant de retour d’exil en novembre après un accord de réconciliation.
Le président du parti Les Transformateurs, mobilisé contre le pouvoir militaire, s’était finalement rangé derrière le gouvernement en appelant à se prononcer en faveur du « oui » lors du référendum constitutionnel du 17 décembre 2023.
Les Tchadiens avaient finalement approuvé avec 86 % des voix avec un taux de participation à 63,75 % le projet de nouvelle Constitution soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi. L’opposition avait appelé à boycotter un scrutin dont elle a aussitôt contesté les résultats. Ce référendum constitue une étape clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024.
Succès Masra, 40 ans, qui avait fui il y a un an, était rentré d’exil le 3 novembre après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du président de transition qui prévoit notamment une « amnistie générale » pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires. Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l’opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d’experts mandatés par les Nations unies.
« Accord de dupes »
Des milliers de personnes étaient ce jour-là descendues dans les rues de la capitale, N’Djamena, et de plusieurs villes de province pour protester contre la prolongation de la transition militaire débutée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno le 21 avril 2021, après trois décennies de règne autoritaire.
Le reste de l’opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, avait dénoncé un « accord de dupes » et fustigé le ralliement de Succès Masra au pouvoir dans la perspective d’élections promises pour 2024.
Considéré par le pouvoir comme le premier responsable du soulèvement d’octobre 2022, Succès Masra a séjourné durant plus d’un an aux Etats-Unis, en Europe et dans plusieurs pays africains où il n’a cessé de plaider sa cause et de défier les autorités de N’Djamena.
En réponse, ces dernières avaient engagé des poursuites, notamment pour « tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel » et « incitation à un soulèvement insurrectionnel ». Mais l’accord passé entre N’Djamena et le patron des Transformateurs avait permis son retour sur le sol tchadien tout début novembre, notamment après la levée du mandat d’arrêt international émis le 8 juin contre lui par la justice de son pays.
Le Monde avec AFP
Le président du parti Les Transformateurs, mobilisé contre le pouvoir militaire, s’était finalement rangé derrière le gouvernement en appelant à se prononcer en faveur du « oui » lors du référendum constitutionnel du 17 décembre 2023.
Les Tchadiens avaient finalement approuvé avec 86 % des voix avec un taux de participation à 63,75 % le projet de nouvelle Constitution soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi. L’opposition avait appelé à boycotter un scrutin dont elle a aussitôt contesté les résultats. Ce référendum constitue une étape clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024.
Succès Masra, 40 ans, qui avait fui il y a un an, était rentré d’exil le 3 novembre après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du président de transition qui prévoit notamment une « amnistie générale » pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires. Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l’opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d’experts mandatés par les Nations unies.
« Accord de dupes »
Des milliers de personnes étaient ce jour-là descendues dans les rues de la capitale, N’Djamena, et de plusieurs villes de province pour protester contre la prolongation de la transition militaire débutée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno le 21 avril 2021, après trois décennies de règne autoritaire.
Le reste de l’opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, avait dénoncé un « accord de dupes » et fustigé le ralliement de Succès Masra au pouvoir dans la perspective d’élections promises pour 2024.
Considéré par le pouvoir comme le premier responsable du soulèvement d’octobre 2022, Succès Masra a séjourné durant plus d’un an aux Etats-Unis, en Europe et dans plusieurs pays africains où il n’a cessé de plaider sa cause et de défier les autorités de N’Djamena.
En réponse, ces dernières avaient engagé des poursuites, notamment pour « tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel » et « incitation à un soulèvement insurrectionnel ». Mais l’accord passé entre N’Djamena et le patron des Transformateurs avait permis son retour sur le sol tchadien tout début novembre, notamment après la levée du mandat d’arrêt international émis le 8 juin contre lui par la justice de son pays.
Le Monde avec AFP