Charles Camara ne peut disparaître de la mémoire des Saint-louisiens. Un mois après sa disparition (22 juin dernier), les hommages se poursuivent. Un collectif d’amis du défunt critique littéraire a récemment, en son souvenir, inspiré une toile matérialisée par l’artiste, peintre et plasticien Iba Ndiaye.
«Telle une graine tombée d’un ciel d’hivernage, tu as poussé en un arbre dont le feuillage dru couvre nos peines comme le sourire d’un enfant. Un arbre aux fruits généreux. Victime du temps qui rien ne laisse. Mais qui continue à nourrir nos espoirs.» Ces mots gravés sur une toile à fond multicolore sont de Mamadou Lamine Guèye, professeur de Français à Saint-Louis. Il les a fait graver dans une toile hommage réalisée par l’artiste-peintre Iba Ndiaye. Ce dernier, ami du défunt critique littéraire Charles Camara, décédé à l’âge de 57 ans le 22 juin dernier à Saint-Louis, a aux côtés d’autres amis, réalisé cette toile pour immortaliser la vie et l’œuvre de celui que tous considèrent comme «l’arbre à palabres».
«Les amis de Charles Camara et moi avions décidé de faire ce tableau pour lui rendre hommage. C’est un travail qui a été fait en groupe. Nous avons discuté de lui, de comment il était, ce qu’il aimait, ce qu’il faisait et tout ceci nous a donné des idées pour réaliser cette toile», confie Iba Ndiaye rencontré à l’Institut français de Saint-Louis, à la veille de la cérémonie d’hommage organisée la semaine dernière par l’Institut, en partenariat avec le Cercle des poètes et écrivains de Saint-Louis. En réalité, cette toile réalisée par ce collectif des amis de Charles Camara est à la fois une preuve de l’amour, de l’affection que lui portaient les siens, mais c’est également une œuvre qui témoigne de ce que jamais la mémoire de cet illustre critique littéraire ne s’éteindra. «Je suis un peintre et j’ai essayé de peindre les paroles, les pensées et les envies des autres», renseigne Iba Ndiaye d’après qui, «Charles était un arbre à palabres». C’est justement cet arbre géant qu’il peint avec des fruits qui tombent, comme pour dire que «le travail réalisé par le défunt continuera à porter des fruits, malgré son absence.»
Iba Ndiaye, pour montrer l’attachement du défunt à la ville de Saint-Louis, grave dans la toile deux de ses photos, l’une qui présente son légendaire sourire et l’autre qui le montre, le visage lointain. Cette dernière image de Charles Camara posée sur un dessin du pont Faidherbe représente aussi tout un symbole. «Le pont faisait parti de sa vie et c’est le symbole de tout Saint-louisien. Il n’est pas né là. Mais il reste à jamais ici à cause de tout ce qu’il a fait pour Saint-Louis et pour le Sénégal», commente l’artiste. Iba Ndiaye, très inspiré, insite : «Charles, pendant des années, a emprunté ce pont tous les jours. Et la dernière fois que je l’ai rencontré, on l’a traversé ensemble... J’ai mis sa photo sur le pont mais avec une arche, comme l’Arche de Noé. Pour qu’il puisse faire une bonne traversée et aller au paradis.» En dessous du pont représenté, les amis du défunt ont également écrit un acrostiche qui en dit long sur l’image que leur laisse le défunt. En somme, Charles Camara était «un arbre avec des fruits qui tombent». «Pour la jeunesse Saint-louisienne, Charles était l’arbre à palabres. On venait nous asseoir près de lui, pour nous ressourcer. Il était un ambassadeur, Il est le père, le conseiller...», mentionne-t-on.
Parcours
Peintre et dessinateur depuis l’âge de 16 ans, Iba Ndiaye est un fils de pêcheur. En grandissant, il s’est intéressé à l’art en décorant les ovants des restaurants. Il dessinait les pirogues et les images de la vie quotidienne de la société saint- louisienne. Plus tard, alors qu’un écrivain archéologue français l’a découvert, il l’a amené en France pour se perfectionner. Ensemble, les deux amis ont pu réaliser un ouvrage de dessins sur l’histoire des pêcheurs de Guet Ndar. Pour ce qui est de cette œuvre-souvenir matérialisée par le jeune Iba Ndiaye, elle restera sûrement une de ses toiles phare aux yeux de nombreux Saint-louisiens. Et, cet artiste, qui après dix ans de vie en Europe est revenu au bercail pour aider les jeunes, ne compte pas s’en arrêter là. Il veux bien mieux se faire découvrir à travers des expositions à venir. Lui qui s’investit désormais dans la récupération, estime que «la récup’ c’est l’avenir de l’art africain».
arsene@lequotidien.sn
«Telle une graine tombée d’un ciel d’hivernage, tu as poussé en un arbre dont le feuillage dru couvre nos peines comme le sourire d’un enfant. Un arbre aux fruits généreux. Victime du temps qui rien ne laisse. Mais qui continue à nourrir nos espoirs.» Ces mots gravés sur une toile à fond multicolore sont de Mamadou Lamine Guèye, professeur de Français à Saint-Louis. Il les a fait graver dans une toile hommage réalisée par l’artiste-peintre Iba Ndiaye. Ce dernier, ami du défunt critique littéraire Charles Camara, décédé à l’âge de 57 ans le 22 juin dernier à Saint-Louis, a aux côtés d’autres amis, réalisé cette toile pour immortaliser la vie et l’œuvre de celui que tous considèrent comme «l’arbre à palabres».
«Les amis de Charles Camara et moi avions décidé de faire ce tableau pour lui rendre hommage. C’est un travail qui a été fait en groupe. Nous avons discuté de lui, de comment il était, ce qu’il aimait, ce qu’il faisait et tout ceci nous a donné des idées pour réaliser cette toile», confie Iba Ndiaye rencontré à l’Institut français de Saint-Louis, à la veille de la cérémonie d’hommage organisée la semaine dernière par l’Institut, en partenariat avec le Cercle des poètes et écrivains de Saint-Louis. En réalité, cette toile réalisée par ce collectif des amis de Charles Camara est à la fois une preuve de l’amour, de l’affection que lui portaient les siens, mais c’est également une œuvre qui témoigne de ce que jamais la mémoire de cet illustre critique littéraire ne s’éteindra. «Je suis un peintre et j’ai essayé de peindre les paroles, les pensées et les envies des autres», renseigne Iba Ndiaye d’après qui, «Charles était un arbre à palabres». C’est justement cet arbre géant qu’il peint avec des fruits qui tombent, comme pour dire que «le travail réalisé par le défunt continuera à porter des fruits, malgré son absence.»
Iba Ndiaye, pour montrer l’attachement du défunt à la ville de Saint-Louis, grave dans la toile deux de ses photos, l’une qui présente son légendaire sourire et l’autre qui le montre, le visage lointain. Cette dernière image de Charles Camara posée sur un dessin du pont Faidherbe représente aussi tout un symbole. «Le pont faisait parti de sa vie et c’est le symbole de tout Saint-louisien. Il n’est pas né là. Mais il reste à jamais ici à cause de tout ce qu’il a fait pour Saint-Louis et pour le Sénégal», commente l’artiste. Iba Ndiaye, très inspiré, insite : «Charles, pendant des années, a emprunté ce pont tous les jours. Et la dernière fois que je l’ai rencontré, on l’a traversé ensemble... J’ai mis sa photo sur le pont mais avec une arche, comme l’Arche de Noé. Pour qu’il puisse faire une bonne traversée et aller au paradis.» En dessous du pont représenté, les amis du défunt ont également écrit un acrostiche qui en dit long sur l’image que leur laisse le défunt. En somme, Charles Camara était «un arbre avec des fruits qui tombent». «Pour la jeunesse Saint-louisienne, Charles était l’arbre à palabres. On venait nous asseoir près de lui, pour nous ressourcer. Il était un ambassadeur, Il est le père, le conseiller...», mentionne-t-on.
Parcours
Peintre et dessinateur depuis l’âge de 16 ans, Iba Ndiaye est un fils de pêcheur. En grandissant, il s’est intéressé à l’art en décorant les ovants des restaurants. Il dessinait les pirogues et les images de la vie quotidienne de la société saint- louisienne. Plus tard, alors qu’un écrivain archéologue français l’a découvert, il l’a amené en France pour se perfectionner. Ensemble, les deux amis ont pu réaliser un ouvrage de dessins sur l’histoire des pêcheurs de Guet Ndar. Pour ce qui est de cette œuvre-souvenir matérialisée par le jeune Iba Ndiaye, elle restera sûrement une de ses toiles phare aux yeux de nombreux Saint-louisiens. Et, cet artiste, qui après dix ans de vie en Europe est revenu au bercail pour aider les jeunes, ne compte pas s’en arrêter là. Il veux bien mieux se faire découvrir à travers des expositions à venir. Lui qui s’investit désormais dans la récupération, estime que «la récup’ c’est l’avenir de l’art africain».
arsene@lequotidien.sn