La présidente de l'Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a relancé le débat sur le traitement des rapports des corps de contrôle par le procureur de la République. Elle a laissé entendre hier, mardi, que si le maître des poursuites avait traité les 19 rapports que l'institution qu'elle dirige lui a transmis, on en serait pas aux secousses provoquées par l'affaire Aliou Sall. Certains spécialistes acquiescent.
C'est le cas du juriste-consultant Boubacar Ndoye. Qui dit : "On sent un manque d’impartialité par rapport à certains dossiers. On peut dire que le parquetier est train de faillir à sa mission."
Ndoye estime qu'il est temps que le chef du parquet redore son blason parce que de plus en plus, souligne-t-il, il est décrié par la population, sa crédibilité est remise en cause.
Président du Forum du justiciable, Babacar Ba, lui, renvoie dos-à-dos le parquet et l'Ofnac. "Cela fait combien d’années que l’on n’a pas reçu les rapports d’activités annuelles de l’Ofnac qui nous renseignent sur un secteur où il y a de la corruption ?", interroge-t-il en signalant que sur l'ensemble des rapports qu'il a reçu récemment, le procureur n'a traité que celui de l’Inspection générale d’Etat (Ige), qui a abouti à l’emprisonnement de Khalifa Sall.
"Il ne faut pas accabler le procureur"
"Nous savons comment ça se passe avec les organes de contrôle, peste Boubacar Bâ. Nous avons l’exemple de Cheikh Omar Hann qui a été épinglé par l’Ofnac et il y avait des recommandations allant dans le sens de l’ouverture d’une information judiciaire. C’est lors de la dernière sortie du procureur qu’on est informé que le rapport n’a pas donné la parole à Cheikh Omar Hann."
Le président du Forum du justiciable ajoute : "Quand ce n’est pas clair, le procureur doit saisir le juge d’instruction, lui donner l’ordre de pousser l’enquête. En réalité, l’Ofnac ne peut que donner des pistes de réflexion, des indices. Il appartient au procureur de saisir un juge d’instruction pour lui demander de faire la lumière sur cette affaire du Coud."
Me Amadou Aly Kane est moins sévère que les autres juristes avec le chef du parquet. Il prend sa défense en invoquant le lien hiérarchique, contraignant, qui l'attache à la chancellerie : "A sa décharge, ce n’est pas un procureur indépendant, mais un magistrat qui est soumis à la hiérarchie de sa tutelle. Il ne peut pas, par sa propre initiative, engager certaines actions sans obtenir l’instruction de sa hiérarchie. Il ne faut pas l’accabler, il a des limites."
Cependant, admet l'avocat, "le procureur a les moyens légaux de faire une investigation complète sur toutes les questions qui lui sont transmises".
Seneweb
C'est le cas du juriste-consultant Boubacar Ndoye. Qui dit : "On sent un manque d’impartialité par rapport à certains dossiers. On peut dire que le parquetier est train de faillir à sa mission."
Ndoye estime qu'il est temps que le chef du parquet redore son blason parce que de plus en plus, souligne-t-il, il est décrié par la population, sa crédibilité est remise en cause.
Président du Forum du justiciable, Babacar Ba, lui, renvoie dos-à-dos le parquet et l'Ofnac. "Cela fait combien d’années que l’on n’a pas reçu les rapports d’activités annuelles de l’Ofnac qui nous renseignent sur un secteur où il y a de la corruption ?", interroge-t-il en signalant que sur l'ensemble des rapports qu'il a reçu récemment, le procureur n'a traité que celui de l’Inspection générale d’Etat (Ige), qui a abouti à l’emprisonnement de Khalifa Sall.
"Il ne faut pas accabler le procureur"
"Nous savons comment ça se passe avec les organes de contrôle, peste Boubacar Bâ. Nous avons l’exemple de Cheikh Omar Hann qui a été épinglé par l’Ofnac et il y avait des recommandations allant dans le sens de l’ouverture d’une information judiciaire. C’est lors de la dernière sortie du procureur qu’on est informé que le rapport n’a pas donné la parole à Cheikh Omar Hann."
Le président du Forum du justiciable ajoute : "Quand ce n’est pas clair, le procureur doit saisir le juge d’instruction, lui donner l’ordre de pousser l’enquête. En réalité, l’Ofnac ne peut que donner des pistes de réflexion, des indices. Il appartient au procureur de saisir un juge d’instruction pour lui demander de faire la lumière sur cette affaire du Coud."
Me Amadou Aly Kane est moins sévère que les autres juristes avec le chef du parquet. Il prend sa défense en invoquant le lien hiérarchique, contraignant, qui l'attache à la chancellerie : "A sa décharge, ce n’est pas un procureur indépendant, mais un magistrat qui est soumis à la hiérarchie de sa tutelle. Il ne peut pas, par sa propre initiative, engager certaines actions sans obtenir l’instruction de sa hiérarchie. Il ne faut pas l’accabler, il a des limites."
Cependant, admet l'avocat, "le procureur a les moyens légaux de faire une investigation complète sur toutes les questions qui lui sont transmises".
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