Grâce à ses multiples écoles coraniques, Saint-Louis au Sénégal, a la solide réputation d’être la ville où l’on maîtrise le mieux le Coran
Grâce à ses multiples écoles coraniques, Saint-Louis au Sénégal, a la solide réputation d’être la ville où l’on maîtrise le mieux le Coran.
A l’image de son pont Faidherbe, classé patrimoine mondial de l’Unesco, comme de son statut d’ancienne capitale du Sénégal et de l’Afrique Occidentale Française (AOF), Saint Louis (260 km de Dakar) est fière d’être considérée comme la ville référence en matière d’apprentissage du coran au Sénégal.
«Cela fait partie de notre identité, de notre histoire, et cela rend fier tout fils de Saint Louis », confirme à Anadolu Serigne Mokhsine Diop, maître coranique, qui dirige l’école du même nom créée il y a près de 50 ans par son grand-père et homonyme.
Le daara (école) Serigne Mokhsine, constamment animé par les récitations à haute voix de ses élèves, est devenu au fil du temps une sorte de label d’excellence pour tous ceux qui y sont passés et une garantie de bonne éducation religieuse pour ceux qui y étudient.
«Au début, l’école était sur un terrain vague, et la dizaine d’élèves n’avaient que des nattes pour s’assoir et étudieré, raconte le directeur Mokhsine, la soixantaine, barbe blanche qui se marie avec sa tenue et son chapeau immaculés.
Dans un bâtiment de trois étages, l’école accueille un effectif de 800 élèves à partir de 7 ans et les forme en lecture, écriture et mémorisation du coran. «Il faut en moyenne 4 ans à un enfant de 7 ans pour mémoriser le coran, renseigne Souleymane Ndaw (39 ans), ancien élève de l’école, devenu enseignant. Mais je suis tombé une fois sur un phénomène qui l’a fait en 7 mois ».
Avec 15 enseignants, l’école, située sur l’île de Saint Louis, en face du quartier des pêcheurs de Guet Ndar, fonctionne sans arrêt de 8h à 21h du samedi au mercredi. Elle dispose d’un internat qui accueille 120 élèves. On trouve quatre statuts d’élèves au sein de l’établissement. Les internes qui font l’apprentissage du coran exclusivement, les internes qui allient le coran et l’apprentissage du français. Il y a également les externes inscrits à l’école française qui ne viennent faire cours que les week-ends, et enfin les externes qui n’apprennent que le coran.
"Les tarifs par mois varient de 1000 à 5000 pour les externes. Et de 15000 a 25000 CFA pour les internes" renseigne le directeur.
A Saint-Louis, les écoles se trouvent à chaque coin de rue, et même s’il n’y pas de statistiques officielles, Serigne Mokhsine estime qu’il y a « au moins deux écoles dans chaque quartier, ce qui revient à quelques centaines d'écoles». Mais des Daara de la dimension de celle de Mokhsine, il n’en n’existe que très peu dans la ville.
L’école Thierno Mouhamadou Sow au quartier Sud de la ville est aussi célèbre, même si elle accueille moins d’élèves (une centaine) que celle de Mokhsine. Les pensionnaires sont installés sur des bancs sous une grosse tente dans la cour de la maison. « Elle a été créée en 1966 par mon grand-père Mouhamadou Sow, un Peul qui venait du Fouta, et qui a fait ses études coraniques en Mauritanie », raconte Amadou Sow, un des responsables de l’école.
La République islamique de Mauritanie a joué un rôle essentiel sur le destin coranique de Saint-Louis. «Si l’apprentissage du Coran est si important à Saint Louis, c’est parce que l’islam est entré au Sénégal par Saint-Louis grâce à la Mauritanie qui est à côté », tient à rappeler Serigne Mokhsine Diop. C’est aussi à travers le pays des mourabitounes qu’il faut voir cette façon d’apprendre et de réciter le coran avec l’accent et l’intonation si particuliers à la langue arabe ».
Une maîtrise telle que plusieurs élèves de Saint-Louis ont été plusieurs fois primés dans des concours de récitation du coran dans des pays comme l’Arabie Saoudite.
Située à une centaine de km de la frontière mauritanienne, la ville de Saint-Louis a également vu « le passage de grands érudits soufis comme Serigne Ahmadou Bamba (mouride), Ababacar Sy (tidiane) ou Cheikhna Cheikh Saadibou (khadre) qui ont séjourné et dispensé leurs enseignements aux Saint-Louisiens », note également Amadou Sow.
Aujourd’hui pourtant, l’école française a réduit la force de l’école coranique dans l’ancienne capitale du Sénégal. «Parce que tu as beau maîtriser le coran, tu as plus de chances de trouver un bon travail et de subvenir à tes besoins en étant diplômé de l’école française », analyse Serigne Ndiaye maître coranique à la pointe sud de l’Ile.
Pourtant l’école française et l’école coranique sont loin d’être incompatibles estime Serigne Mokhsine. «La preuve Me Ousmane Ngom (ancien ministre de l’Intérieur) ou Cheikh Tidiane Sy (ancien ministre de la justice), ont tous fait brillamment leurs études coraniques à Saint-Louis avant d’occuper de grandes fonctions dans l’Etat du Sénégal. »
trt.net.tr
Grâce à ses multiples écoles coraniques, Saint-Louis au Sénégal, a la solide réputation d’être la ville où l’on maîtrise le mieux le Coran.
A l’image de son pont Faidherbe, classé patrimoine mondial de l’Unesco, comme de son statut d’ancienne capitale du Sénégal et de l’Afrique Occidentale Française (AOF), Saint Louis (260 km de Dakar) est fière d’être considérée comme la ville référence en matière d’apprentissage du coran au Sénégal.
«Cela fait partie de notre identité, de notre histoire, et cela rend fier tout fils de Saint Louis », confirme à Anadolu Serigne Mokhsine Diop, maître coranique, qui dirige l’école du même nom créée il y a près de 50 ans par son grand-père et homonyme.
Le daara (école) Serigne Mokhsine, constamment animé par les récitations à haute voix de ses élèves, est devenu au fil du temps une sorte de label d’excellence pour tous ceux qui y sont passés et une garantie de bonne éducation religieuse pour ceux qui y étudient.
«Au début, l’école était sur un terrain vague, et la dizaine d’élèves n’avaient que des nattes pour s’assoir et étudieré, raconte le directeur Mokhsine, la soixantaine, barbe blanche qui se marie avec sa tenue et son chapeau immaculés.
Dans un bâtiment de trois étages, l’école accueille un effectif de 800 élèves à partir de 7 ans et les forme en lecture, écriture et mémorisation du coran. «Il faut en moyenne 4 ans à un enfant de 7 ans pour mémoriser le coran, renseigne Souleymane Ndaw (39 ans), ancien élève de l’école, devenu enseignant. Mais je suis tombé une fois sur un phénomène qui l’a fait en 7 mois ».
Avec 15 enseignants, l’école, située sur l’île de Saint Louis, en face du quartier des pêcheurs de Guet Ndar, fonctionne sans arrêt de 8h à 21h du samedi au mercredi. Elle dispose d’un internat qui accueille 120 élèves. On trouve quatre statuts d’élèves au sein de l’établissement. Les internes qui font l’apprentissage du coran exclusivement, les internes qui allient le coran et l’apprentissage du français. Il y a également les externes inscrits à l’école française qui ne viennent faire cours que les week-ends, et enfin les externes qui n’apprennent que le coran.
"Les tarifs par mois varient de 1000 à 5000 pour les externes. Et de 15000 a 25000 CFA pour les internes" renseigne le directeur.
A Saint-Louis, les écoles se trouvent à chaque coin de rue, et même s’il n’y pas de statistiques officielles, Serigne Mokhsine estime qu’il y a « au moins deux écoles dans chaque quartier, ce qui revient à quelques centaines d'écoles». Mais des Daara de la dimension de celle de Mokhsine, il n’en n’existe que très peu dans la ville.
L’école Thierno Mouhamadou Sow au quartier Sud de la ville est aussi célèbre, même si elle accueille moins d’élèves (une centaine) que celle de Mokhsine. Les pensionnaires sont installés sur des bancs sous une grosse tente dans la cour de la maison. « Elle a été créée en 1966 par mon grand-père Mouhamadou Sow, un Peul qui venait du Fouta, et qui a fait ses études coraniques en Mauritanie », raconte Amadou Sow, un des responsables de l’école.
La République islamique de Mauritanie a joué un rôle essentiel sur le destin coranique de Saint-Louis. «Si l’apprentissage du Coran est si important à Saint Louis, c’est parce que l’islam est entré au Sénégal par Saint-Louis grâce à la Mauritanie qui est à côté », tient à rappeler Serigne Mokhsine Diop. C’est aussi à travers le pays des mourabitounes qu’il faut voir cette façon d’apprendre et de réciter le coran avec l’accent et l’intonation si particuliers à la langue arabe ».
Une maîtrise telle que plusieurs élèves de Saint-Louis ont été plusieurs fois primés dans des concours de récitation du coran dans des pays comme l’Arabie Saoudite.
Située à une centaine de km de la frontière mauritanienne, la ville de Saint-Louis a également vu « le passage de grands érudits soufis comme Serigne Ahmadou Bamba (mouride), Ababacar Sy (tidiane) ou Cheikhna Cheikh Saadibou (khadre) qui ont séjourné et dispensé leurs enseignements aux Saint-Louisiens », note également Amadou Sow.
Aujourd’hui pourtant, l’école française a réduit la force de l’école coranique dans l’ancienne capitale du Sénégal. «Parce que tu as beau maîtriser le coran, tu as plus de chances de trouver un bon travail et de subvenir à tes besoins en étant diplômé de l’école française », analyse Serigne Ndiaye maître coranique à la pointe sud de l’Ile.
Pourtant l’école française et l’école coranique sont loin d’être incompatibles estime Serigne Mokhsine. «La preuve Me Ousmane Ngom (ancien ministre de l’Intérieur) ou Cheikh Tidiane Sy (ancien ministre de la justice), ont tous fait brillamment leurs études coraniques à Saint-Louis avant d’occuper de grandes fonctions dans l’Etat du Sénégal. »
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