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Saint-Louis : Mansour FAYE invité à bannir la mendicité dans la Commune.

Jeudi 16 Juin 2016

Cette image est une composition. Source photo: Badji/Seneplus.com
Cette image est une composition. Source photo: Badji/Seneplus.com
Dans une lettre ouverte adressée au Maire de Saint-Louis, à l’occasion de la journée de l’enfant africain célébrée ce 16 juin, le Collectif DOYNA STOP demande à Mansour FAYE  de signer « un arrêt d’interdiction de la mendicité enfantine dans votre commune, à l’instar de vos courageux collègues des communes de la Medina et de Fass-Colobane-Gueule Tapée à Dakar ».

«  Nous avons constaté que Saint-Louis, il y a un trop grand nombre d’enfants mendiants, c’est même plus concentré qu’à Dakar ! Ce dramatique spectacle est aussi un facteur important d’incompréhension et de dénigrement de Saint-Louis par tous les touristes et étrangers foulant notre sol, il est vraiment temps de trouver une solution durable et digne, pour ces enfants qui sont notre devenir », indique l’association qui installe une antenne la ville tricentenaire.

En invitant le maire  à « rejoindre au panthéon du courage et de la détermination, et à laisser votre empreinte dans la résolution de ce fléau national », l’association rappelle que  « les enfants sont des êtres vulnérables qui ont besoin de la protection des institutions étatiques ».

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1.Posté par nicolas le 15/06/2016 14:46
Il ne faudrait pas mélanger mendicité et aumône. L'aumône est un principe sacré dans la plupart des religions (musulmanes, chrétiennes, boudhistes, hindouistes ...) enracinée dans l'histoire des peuples. Elle témoigne de la solidarité de la communauté à ceux qui se consacrent à la prière et donc ne peuvent pas travailler pour gagner leur vie. La mendicité est d'une autre nature, elle est le fruit d'un dénuement, d'une exclusion, d'un handicap et parfois aussi il est vrai d'une paresse. Il est dangereux de prêcher des mesures intempestives sans en mesurer, au delà de l'effet facile, les conséquences.

2.Posté par Abdou le 15/06/2016 15:14
Aumône ou mendicité : du moment qu'elles sont pratiquées par des enfants devraient être interdites. Le plus souvent il s'agit d'exploitation sous un couvert officiel. Soyons réaliste et lucide ..... Monsieur le Maire, soyez fort !

3.Posté par Laye le 15/06/2016 15:20
Les talibés sont des enfants issus la plupart du temps de familles miséreuses et placés par les parents chez un petit marabout qui en échange d'une pseudo-instruction coranique, du couvert et du logis, sont censés recueillir l'aumône dans la rue quelques heures par semaine. Encore une fois, il est important de souligner le caractère forcément religieux du problème des talibés ainsi que son caractère régional, n'en déplaise aux bien-pensants et aux politiquement corrects : les communautés casamançaises n'envoient que très rarement leurs enfants à cette petite mort, qu'ils soient musulmans ou non. Les quelques rares talibés de Ziguinchor sont d'ailleurs issus de familles du Nord du Sénégal. Il en est de même pour les musulmans orthodoxes du pays, principalement les Peulhs. Le problème des talibés est donc principalement un problème confrérique car d'autres pays musulmans de la sous-région, autrement moins bien lotis économiquement, ne connaissent pas ce phénomène de mendicité enfantine tel que le connaît le Sénégal.

4.Posté par Lecteur le 15/06/2016 17:47
LES SENEGALAIS SONT FORTS POUR LES DISCOURS,CONFERENCES,SEMINAIRES,PALABRES,ETC...
ET NULS QUAND IL S'AGIT DE PASSER AUX ACTES CONCRETS.
ON REPARLERA DE CE PROBLEME DANS 50 ANS.

5.Posté par Xam sa bop le 15/06/2016 18:12
Nicolas et Laye ne sont qu'une même personne. Il doit parler vrai et préciser le fonds de sa pensée. Quelles seront les conséquences néfastes d'une interdiction de la mendicité des enfants battus par leurs faux marabouts et abandonnés par leurs parents?

6.Posté par Laye le 15/06/2016 18:35
pour Xam sa bop : les conséquences : un enfant est bien mieux éduqué et entouré par ses parents que roué de coups et exploité par un faux marabout ....

7.Posté par nicolas le 15/06/2016 23:14
Je ne suis pas Laye. J'ai du mal m'exprimer. Il n'est pas question de tolérer l'exploitation et la maltraitance d'enfants sous le faux prétexte de l'éducation religieuse . Il faut absolument éliminer les faux marabout (si on sait les reconnaitre) et fermer les faux centre d'internat qui ne sont que des moyens de ramasser de l'argent. Mais il ne faut pas abolir le principe de l'aumône et l'expérience pour les enfants de la pauvreté qui existe dans toutes les religions. En Asie les moinillons boutistes "mendient" leur nourriture tous les matins avant de consacrer la journée à la prière et à l'étude des textes sacrés . Ils sont propres, bien nourris et soignés. Chez les chrétiens le voeux de pauvreté est une forme du renoncement aux plaisirs matériels pour se rapprocher de Dieu. Je connais des talibés amoureux de Dieu, propres et en bonne santé qui après avoir reçu l'aumône se plongent dans le Coran le reste de la journée. Donc supprimer l'exploitation, oui, mais ne pas interdire l'aumône qui est un des piliers de la religion et l'expérience de la pauvreté chez les jeunes disciples. Dans cette période où prédominent la consommation, le gout du luxe, de la vie facile, les vrais talihés du Sénégal sont un ilot d'espoir

8.Posté par Tintin le 16/06/2016 10:28
et comment on reconnait les vrais talibés du Sénégal....? comme tous les autres enfants ils aimeraient etre aimés de leurs parents et pouvoir aller à l'école comme les autres enfants.....

9.Posté par Yatma DIEYE le 16/06/2016 10:35
Que l'aumône d'une façon générale soit une "bonne chose à préserver": je m'interroge sur la référence d'une telle affirmation car la religion musulmane qui est ici concernée, n'encourage nullement la mendicité. Son approche se concentre sur l'obligation du donneur à qui incombe cette zakat et non sur celle de celui qui reçoit cette aumône légale dans la dignité. Autrement dit, il y a une obligation de donner sous certaines conditions (de ressource...), mais pas une obligation de recevoir ou de recevoir sous certaines conditions (dont la mendicité).
Il nous appartient d'être inventif pour que cette aumône (soit dit en passant et sans jugement, parfois motivée par la solidarité, parfois par des raisons mystiques) parviennent aux nécessiteux sans qu'ils n'en perdent leur dignité, leur humanité, leur innocence ou leur statut. La place d'un enfant n'est nullement dans la rue pour quémander sa pitance, mais à l'école et autour de sa famille. Je demande toujours à ceux qui défendent ce modèle s'ils accepteraient que leurs enfants se retrouvent dans cette position ; la réponse est toujours invariablement non. Alors pourquoi défendre un système que l'on dit si bien et ne pas en faire profiter sa progéniture ? Je me pose encore la question sur cet "îlot d'espoir"...
Avoir certaines prétentions (émergence, développement, décollage, etc.), c'est savoir inventer et moderniser son système de solidarité pour que ces dons divers aliment un fond social à l'image de celui qui fût géré par le maire de la commune, M. Mansour Faye. C'est aider à une échelle plus large, au financement social et solidaire des familles, à la modernisation des daaras en terme de formalisme, d'équipement et de contenu pédagogique...

10.Posté par seydi le 16/06/2016 12:04
JE DIS BIEN ARRETONS DE SE FORTUNER SUR LE DOS DES ENFANTS TALIBES
AGISSONS CONCRETEMENT POUR ERADIQUER CE PHENOMENE
IL FAUT DES FAFFLES ET CONVOQUER SES SERIGNES DAARAS POUR LE RAPATRIEMENTS DE SES ENFANTS A LEURS FAMILLES SINON SANCTION ouvrer le livre des drooits de lenfants cher juriste aider nous vous aussi
BENENE BI RECENSER LES PROPRIETAIRES DES MAISONS PRETES A DES SERIGNES DAARAS ET LES CONSCIENTISER
NA SI GNEUP DIAPE
KHALE YI SONE NANOU

11.Posté par nicolas le 16/06/2016 13:10
Je suis bien d'accord avec vous Monsieur Dieye et avec les objectis d'Epsilon. Il faut mettre un terme au délaissement des enfants entre les mains d'exploiteurs. Mais il faut cependant penser ou repenser la nature du talibé pour ne pas "jeter le bébé avec l'eau du bain". Le modèle occidental bourgeois de l'enfant à l'école de 5 ans à 20 ans n'est peut-être ni adapté au Sénégal ni souhaitable. Je ne suis sûr de rien sur cette question. Ce qui me semble important c'est de réfléchir sur le fond du problème car des enfants qui se consacrent (volontairement et dans des conditions correctes, bien entendu) à la religion est une chose rare sur cette terre.

12.Posté par Yatma DIEYE le 16/06/2016 14:34
M. Nicolas, il est possible de faire coexister les deux systèmes traditionnel et moderne que sont les daaras et l'école occidentale. Toutefois, il nous faudra sortir de l'angélisme qui, au pretexte du spirituel, considèrent les daaras comme la quintessence même de la formation ou du moins comme le modèle-refuge qui nous correspondant le mieux.

Il faut nourrir l'âme et l'esprit à travers l'éducation, mais aussi préparer l'avenir car l'insertion sociale et professionnelle ne saurait être une option, c’est une exigence pour ne pas vivre dans la dépendance. L'école classique souffre déjà de ces problème malgré sa plus ou moins proximité avec le monde moderne ; les daaras en souffriront davantage. Concrètement quel est le devenir des talibés, même bien formés aux sciences coraniques ? Ils ne peuvent à l'évidence pas tous devenir enseignant coranique ou marabout. La plupart d'entre eux devront donc trouver un travail manuel ou intellectuel. Dans le schéma dominant des daaras, à quel moment seront-ils formés à cela ? Aucun... Rares sont les structures qui proposent une formation à un métier.

La modernisation des daaras est donc plus qu'une urgence pour réglementer les conditions d'hébergement, accréditer les serignes-daaras, arrêter les contenus pédagogiques théoriques et pratiques et faire en sorte qu'il y'ait des passerelles pour rejoindre le système moderne si tel est le souhait des enfants et de leurs parents car il ne faudra pas que ce choix précoce annihile les autres options qui s’offrent à eux. Voilà quelques-uns des défis auxquels il nous faudra faire face.
La balle est :
- dans le camp des autorités publiques qui doivent prendre et assumer les responsabilités pour lesquelles elles sont élues, et cela, malgré le caractère sensible de cette question ; cela s’appelle du courage politique ;
- dans celui des acteurs politiques (souvent en situation d’opposition quand la décision est amorcée par un adversaire au pouvoir) qui instrumentalisent cette situation à des fins politiciennes quand l'otage principal dans cette situation est l'Enfant ;
- et dans celui des acteurs religieux dont certains sont réfractaires à toute idée de modernisation, criant au loup à la moindre tentative de réforme.

Quand nous perdons notre capacité à être choqués par des enfants pieds nus en haillons qui mendient, quand le soir nous parvenons à rentrer chez nous en regardant nos enfants et que cela efface d’un trait magique l’image de ces talibés au lieu de nous frapper de plein fouet de cette évidence criarde que cette situation n’est plus possible, nous perdons dans le même temps toute notre humanité.

13.Posté par nicolas le 16/06/2016 15:12
Tout à fait d'accord.et merci d'avoir pris le temps de m'éclairer.
La spiritualité ne doit pas être une force d'opposition au développement du Sénégal et de chacun de ses enfants.
Il faut moderniser et contrôler les daaras et relancer l'éducation nationale (en commençant peut être par payer mieux et plus régulièrement des enseignants bien qualifiés).

14.Posté par Yatma DIEYE le 16/06/2016 15:31
Merci de cet échange qui m'enrichit tout autant.

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