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Réunion des ministres de l’AES: Le Burkina, le Niger et le Mali vers la mise en place d’une confédération

Mardi 20 Février 2024

Jeudi dernier, une réunion des ministres de l'Alliance des États du Sahel (AES) a eu lieu dans la capitale du Burkina Faso. Ce sont des ministres du Burkina, du Mali et du Niger qui se sont réunis à Ouagadougou dans le but de réviser la charte de l’AES et d'élaborer un traité portant « confédération des trois pays pour la mise en place d’une architecture institutionnelle ».


 Les délégations des trois pays étaient dirigées par le Général de Brigade Kassoum Coulibaly , ministre de la défense et des anciens combattants, chef de délégation du Burkina Faso, le Colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation chef de délégation du Mali, et le général de Corps d'Armée Salifou Modi, le ministre de la Défense nationale, chef de délégation du Niger. Une rencontre de Ouagadougou qui peut, certainement être considérée comme « un tournant majeur » pour l’Alliance des Etats du Sahel au regard du contexte géopolitique et géostratégique. Elle a ainsi permis aux ministres de réfléchir sur les nouvelles perspectives de la nouvelle organisation ainsi que d'examiner la situation politique et sécuritaire dans l'espace AES.


S'étant réunies dans la capitale du Burkina Faso les ministres ont fait l’option d’une architecture institutionnelle comprenant les sessions des Sommets des chefs d’Etat, les sessions du Conseil des ministres et des sessions des représentants des Parlements. Ils ont pu également adopter le projet de charte de référence graphique de l’AES, et approuver la prise d’actions urgentes pour son appropriation par les populations. De plus, au cours de cette réunion à Ouagadougou, les ministres ont formulé les recommandations qui concernent l’élaboration la feuille de route de la Confédération des Etats du Sahel, l’accélération d’élaboration de la charte graphique de l’AES, l’élaboration dans de meilleurs délais les projets et protocole additionnel relatifs à la répartition et aux compétences entre la Confédération et les Etats, l’élaboration dans l’urgence d’un projet de protocole additionnel relatif à la libre circulation des personnes et des biens, à la défense et à la sécurité pour faire face aux implications liés au retrait des Etats de l’AES de la CEDEAO. Parmi d’autres recommandations il faut bien noter la mise en place un cadre de concertation en vue de gérer les implications liées au retrait sans délai de la CEDEAO, aussi que l’identification des partenaires stratégiques.



Il faut rappeler que la réunion des ministres des trois pays se tient dans un contexte particulier marqué par la prise, le 28 janvier 2024, de la décision historique du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer « sans délai » de la CEDEAO, une organisation sous régionale qui selon ces trois pays, « s’est progressivement éloignée de ses objectifs initiaux ». Le chef de la délégation malienne le Colonel Abdoulaye MAIGA a fait remarquer que ce retrait offre « une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle, une solidarité réelle, et une intégration réelle, sans aucune ingérence ni manipulation extérieure ». Pour сes trois pays du Sahel, « la CEDEAO est devenue une organisation de « désintégration », comme en attestent « les sanctions illégales » contre ses propres Etats membres et les « ingérences extérieures » que subies l’organisation ». 



Concernant les succès sur le théâtre d'opérations, le Colonel Abdoulaye MAIGA a déclaré avec assurance que la lutte contre le terrorisme est connue une avancée significative, grâce à la mutualisation des ressources et des efforts de l'AES : « En moins de 5 mois, jour pour jour après cette étape fondatrice du renforcement formel de nos relations particulières, que de chemin parcouru et de succès enregistrés, tant sur le plan sécuritaire et politique que dans le domaine de l’intégration ».


Ainsi, le Burkina, le Mali et le Niger qui ont pris l’impérative décision de quitter la CEDEAO, « soumise à l’influence des puissances étrangères », et ainsi rompre tout lien avec l’ancienne puissance coloniale, prouvent que leurs efforts communs sont plus efficaces que de nombreuses années de présence militaire française sur leurs territoires, qui n'ont pas apporté de résultats tangibles dans l'éradication de la menace terroriste dans la région du Sahel. Quant à l’AES, ses membres se disent déterminés à œuvrer ensemble pour la sécurité et la prospérité de leurs peuples.


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