Connectez-vous
NDARINFO.COM
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte

Qui est Serigne Abass Sall Attidjany, ce grand maître des sciences islamiques ?

Mercredi 6 Novembre 2019

Sur la route du Mawlid, NDARINFO vous propose ce rappel de la vie et de l'eouvre Abdallah Ibn Abbas SALL Attidjany. Il est né un samedi du mois de rajab 1327 de l’hégire (en juin 1909) à Nguick, village du Njambur situé à 4km à l’ouest de Sakal. Par sa lignée paternelle, Serigne Abass Sall est un descendant des Sall de Guédé qui du Fouta Toro avaient transité par Wowlu pour s’installer à Ndia Goureye. Son père Mame Mayoro Sall était fils de Fama Aïcha Niang et de Goumba Farma Sall. Ces Salsalbé se disent descendants d'arabe : le Quraich Uqba ibn Nafi serait leur ancêtre commun (voir la généalogie). Le septième enfant de Mame Mayoro Sall était baptisé Abdallah ibn Abbas en souvenir du célèbre compagnon de l’Islam surnommé Al Hibr (le docteur) ou Al Bahr (la mer) qui, ayant vécu de 618 à 688, fut l’un des plus grands savants de la première génération des musulmans.


 
    Admiratrice enthousiaste du prophète Muhammad (psl), sa mère Fatoumata Wade l’appelait chaleureusement Muhammad Abass. Mame Mariéme Ndiaye, mère de Sokhna Fatou Wade, est issue d’un métissage sérère-walo-walo. La branche paternelle de Sokhna Fatou Wade était d’ascendance halpulaar. El Hadji Ahmadou Wade fut l’un des premiers érudits du Njambur et de Saint-Louis à avoir effectué le pèlerinage à La Mecque (avant 1889). La grande notoriété du maître de l’école de Nguick explique, selon les témoignages, les visites d’El Hadji Malick Sy, à qui il confiera plus tard tous ses disciples.
 
    
     Le contexte de la naissance de Serigne Abass Sall à Nguick est marqué par une grande ferveur religieuse perpétuée par la fréquentation régulière des Maures Ida Ould Ali et les visites fréquentes de personnalités religieuses auprès du leader maraboutique de Nguick, El-Hadji Ahmadou Wade.
 
 
    Dès son enfance, Ibn Abbas était sous l’encadrement de ses parents qui s’adonnèrent tôt à sa formation spirituelle. Son père l’initia au Coran et aux travaux champêtres. À la veille de sa mort, Mame Mayoro Sall regroupa ses deux fils ainés pour leur donner ses dernières recommandations : « je confie à Elhadji Sall la gestion de mes biens, champs et domaine. Quant à toi Abbas, je t’exhorte à aller n’importe où parachever et parfaire tes humanités : bul jell bind ». Cette ultime recommandation semble être à l’origine de la constance de l’intéressé dans la quête du savoir islamique et son acharnement dans les études théologiques, juridiques, scientifiques, littéraires. De 1924 à 1937, le jeune Abbas séjourna à Ndia auprès de Serigne Alioune Dia, à Rooy Dieye, à Njedj auprès de Serigne Omar Diop, à Thiambène auprès de Serigne Alioune Samb, à Massar Diop (prés de Sakal) auprès de Serigne Sandjiri Diop. En 1929, il se rendit à Saint-Louis auprès du célèbre grammairien Serigne Birahim Diop. En 1931, il revint à Ndia pour étudier la science du Miras auprès d’Ahmadou Ndiaye.

 
    Ibra Khary Niang de Darou Salam rapporte qu’à la fin de sa formation à Ndia, beaucoup de curieux s’étaient donné rendez-vous à Sakal pour apprécier, comme il est de coutume, le niveau intellectuel du fils de Mame Mayoro Sall.
 
 
    En lieu et place, Ibn Abass Sall se contenta de leur servir une invite : « Oh parents musulmans, vous vouez reconnaissance et considération à une personne qui ne voit devant elle qu’une cravache qui, fraichement tirée des racines d’un tamarinier, lui est encore destinée » (Entretien du 06 /11/1996). Il leur montra ainsi qu’il lui restait beaucoup à apprendre et les convia simplement à la quête perpétuelle du savoir. Selon son frère cadet, Muhammad Ghali Sall, sa foi et son abnégation pour l’instruction expliquaient son goût à la solitude. « Ibn Abass n’avait pas l’habitude de se mêler au groupe des étudiants autour du marabout. Il préférait s’isoler dans sa case, ne rencontra le maître d’école qu’en privé, à des heures précises, fixées par celui- ci ». Le témoignage de son plus que frère et jawrin qui l’avait suivi dans les champs–daara de Nguick, Bandegne, Ndia, Rooy Dieye, Fass Diacksao, Njedj, Massar, Pakha Sow, Kayel, Thiallé…rappelle bien celui d’Al-Bussiri qui disait du prophète Muhammad (psl) : « Tout jeune , il s’accoutuma à la dévotion et à la solitude, ce qui est la conduite des hommes distingués ». En 1932, El Hadji Seydou Nourou Tall lui enseigna l’Alfiya de Mahand Baba et le Bayaan (pédagogie) et/ou éloquence). Puis un érudit maure nommé Ahmed Ould Qiyad (la comparaison). À l’époque, c’était le mariage qui marquait la fin de la formation intellectuelle des étudiants. Mais, Ibn Abass Sall fait partie des exceptions que confirment la règle. Son 1er mariage en 1937 ne compromit guère son engouement pour les sciences islamiques. Toute sa vie, il est resté un étudiant obsédé par l’enseignement et l’éducation islamiques.
 
 
    Depuis 1925, le célèbre Khalif Sidy Ababacar Sy (1885 - 1957) lui avait transmis le wird tidiane à Kelle chez El Hadji Amadou Mbengue. En 1935, un certificat (idjaaza) de Serigne Mansour Sy (1900 - 1957) le permis de transmettre le wird. En 1944, le Khalif de Tivaouane lui décerna le même titre. C’est en 1944 que Serigne Abass SALL avait rencontré celui qu’on peut considérer comme son véritable guide spirituel : Sherif Muhammad Ould-Dah. Sherif Lida était un maure Idaou ‘ali originaire de Naba Iya, vers Boutilimit. À leur première rencontre au numéro 100 de la rue de boyeux à la Médina de Dakar chez El Hadji Djim Ndiaye, Cherif Muhammad Ould-Dah fit, séance tenante, un beau poème pour énumérer la somme des similitudes entre le Prophète Muhammad (psl) et Serigne Abbas. Celui-ci, fasciné par la beauté de cette ressemblance lui demanda de l’authentifier sur manuscrit. Au lieu d’extrapoler sur cette initiation ésotérique où l’occultation et la discrétion font droit, nous avons préféré terminer cette biographie sommaire en sériant les différents visages et les différentes réalisations de Serigne Abass Sall. 

 
    L’examen de son caractère exceptionnel s’articule au tour de quelques fonctions principales. Agriculteur de profession, Serigne Abass a aussi était un marchand (des dessins de figurines d’animaux, du foin, du manioc, du poisson sec). Ascète atypique, il partageait son temps entre la recherche et l’écriture, les devoirs religieux et les travaux champêtres. Il était un musulman, sunnite, malikite, tidjanite, relevant du fondamentalisme achirite, un véritable soufi.
 
 
   Serigne Abbas Sall avait fait de l’ascétisme une conception assez dynamique pour lui, le renoncement total au monde conduirait au parasitisme social. Conscient du fait que le mystique tidjane ne devrait être un anachorète, il vivait en société pour aider les plus faibles à se porter vers Dieu.

 
    Contrairement aux générations d’Ibn Madijan Shuayb, de Muhyidin Arabi, Abdas Salam ibn Mashish et son élève Abul Hasan ash–Shadhili, qui ont voulu démontrer que l’écriture a peu d’importance dans le soufisme, Serigne Abass Sall, à l’image de Jalal ad Din Rumi (le plus grand poète mystique persan) et Muhyd-Din (le plus prolifique de tous les auteurs soufis selon Martin Lings), utilisait sa plume comme véritable moyen de communication pour se libérer du feu de l’inspiration mystique. Comme beaucoup de savants, le maître de l’école de Louga s’abstenait de toute ingérence dans les affaires politiques. Il était devenu un homme public assez influent, mais avait choisi d’évoluer en marge de la vie politique, arguant simplement qu’il en ignorait presque tout. 
 
 
    Son option apolitique explicite bien cette sagesse de Confucius postulant “le fait de savoir ce que l’on sait et de ne pas savoir ce que l’on ne sait pas”. Il n’était ni partisan, ni sympathisant d’un mouvement politique. Mais ses disciples avaient libre cours de s’affilier au parti de leur choix. Au-delà de cette forte neutralité, son amitié avec Mamadou Dia dépassait l’ordinaire. Allez savoir le pourquoi… !
 
 
    Serigne Abbas Sall était et le Khalife des tidianes dans son Njambur natal. Comme son père Mame Mayoro Sall était un muqaddam émérite d’El Hadji Malick Sy, il vouait aux autorités de Tivaouane estime et affection. Serigne Mansour Sy lui avait accordé une grande audience dans son domaine religieux. Serigne Abass considérait son promotionnaire Abdul Aziz Sy comme son meilleur coéquipier : il le surnommait Al Faarissul Maidane (Le Héros de la gloire). Au cours de la célébration du Maoloud en 1950, le Khalif de Tivaoune entouré d’un groupe de disciples aurait fait ces propos élogieux à l’endroit de Serigne Abass Sall : « Regardez bien cet homme et félicitez-le, car aujourd’hui, si on incendiait tous les manuels de sciences islamiques, je vous assure qu’il serait en mesure de tout reconstituer ». Serigne Babacar Sy exposait ainsi au grand jour la confiance grandissante et l’estime qu’il vouait au mouqaddam de Louga. D’après un témoignage d’Amadou Diané Samb recueilli le 24 / 01 / 1997, le khalif de Tivaouane aurait laissé entendre qu’Ibn Abass Sall était le muqaddam le plus apte à voler de ces propres ailes».
 
 
    Refusant toujours de se clamer, Serigne Abass s’autoproclamait éveilleur des consciences. « Mane daal yéété kat laa », disait-il… ! C’est surtout le qualificatif de “At Tidjany” (le Tidjiane) qui le rendait en extase. Ibn Abbass Sall At-Tidjany était un homme attrayant. Son élégance, son vitiligo étaient captivants. Il y ajoute un charisme et une probité qui sied aux dignes hommes de Dieu. La moindre circonstance pouvait être matière à réflexion et il savait percevoir à travers toutes choses des réalités supérieures. Sa personne et sa vie tout entière étaient enseignements. Mettant en pratique tout ce qu’il enseignait, il était véritablement un exemple à l’acte. Cheikh Ahmed Tidiane Gaye, son fils spirituel, précisait toujours que Serigne Abass ne demandait jamais à son disciple s’il avait effectué la prière à la mosquée, mais lui disait plutôt : « Toi, je ne t ai pas vu à la prière du matin».
 
 
    Éminent intellectuel, Serigne Abass Sall se déplaçait souvent avec sa lourde collection d’ouvrages et de manuels islamiques. Son enseignement se résume en 7 principes de base:
 
 
1. Œuvrer avec ses disciples sur le droit chemin tracé par Dieu et indiquer par le prophète (psl).
2. Éviter tous les interdits et se vouer à toutes les recommandations.
3. Se procurer soi-même de quoi vivre par une voie légale.
4. Avoir le maximum de considération, de fidélité, et d’amour envers ses parents.
5. S’investir au mieux pour acquérir des connaissances islamiques nécessaires à l’adoration divine.
6. Considérer la tidjaniya comme la voie la plus perfectionnée à suivre par le musulman pour plaire à Dieu.
7. Savoir faire la distinction entre la suprématie divine, les mérites inégalables du prophète Muhammad (psl) et la bénédiction insondable de Cheikh Ahmad At-Tidjani (le sceau des saints).
 
 
    Serigne Abass Sall présente aussi la particularité d’avoir quelque peu opté pour le culte de la sanctification par le travail (à l image du mouridisme). En ce sens, il s’était engagé personnellement dans l'action pour la conquête de terres exploitables, initié au travail de la terre depuis sa tendre enfance dans les champs-daara de Nguick, Ndia, Rooy Dièye, Massar, Fass -Diaksao, Bandègne, Mbaraglu, Thiambene, Paxa Sow, Njedj, Ndaas. Serigne Abass ouvrit son premier champ de culture à Kayel près de Mbacké Baol (il n’avait que 30ans). Entre 1939 et 1949, il séjourna tour à tour à Kayel, Thiallé, Ndia, Diompidialambane, Ndiock Sall, Aïnou Madi (actuel Darou Rahma)…
 
 
    En 1951, il défricha avec peine Bulaïda que Cherif Muhammad Lida rebaptisa Taba. En 1965, Serigne Abass défricha Khahira, un village où il battait souvent les records de productions agricoles dans le département de Kaffrine. 
 
 
    L’œuvre de Serigne Abass Sall gravite autour de deux caractéristiques aussi référentielles l’une que l’autre : Les réalisations pédagogiques ou infrastructurelles et la production poétique. Pour offrir à ses disciples un cadre propice pour leur épanouissement spirituel, Serigne Abass Sall ouvrit des Daara, des champs, des villages de cultures, des mosquées (Zawiya), un institut islamique d’envergure. Pour animer son foyer religieux, il avait bien planifié ses 7 manifestations islamiques annuelles : La ziaara de Nguick, les gamou de Louga, de Taaba, de Khahira, la Laylatoul Khatmiya à Dakar, la Laylatoul Qadr à Saint-Louis et le Nisfu Chahbane à Louga.
 
 
    Dans son célèbre ouvrage “Kifayatu Tullab”, Serigne Abbas déclare au verset 69 : « La pérennité d’Allah, le Roi Omniscient, va de pair avec l’utilité du savoir ». C’est peut-être une des raisons qui explique sa passion pour la lecture, la recherche, l’écriture (la prosodie particulièrement). Seydi Mouhamadou Mansour Sall, actuel Khalife de la famille, le qualifie d’encyclopédie islamique. À travers les onze mille vers que constituent ses écrits ingénieusement incrustés dans un art poétique de haute facture, l’ingéniosité et la virtuosité ne gênent en rien l’expression parfaite d’un profond mysticisme. Ses 270 poèmes constituent la meilleure preuve de sa qualité d’homme d’action exceptionnelle.

 
    Pour avoir légué à la postérité une grande bibliothèque, un institut islamique moderne, des lieux de culte et des rencontres commémoratives adaptées au soufisme et à la vivification de la foi, Serigne Abbas restera un exemple éloquent de modernisation des structures éducatives traditionnelles. Pour avoir incarné incontestablement un effort de la société Wolof d’imposer un renouveau dans le fonctionnement de la Tidjaniyah, Serigne Abbas Sall appartenait à la lignée des réformateurs de l’islam en Sénégambie, lignée entamée depuis le XVII Siècle par le mouvement de Nasir ad-din. Son nom est à inscrire en lettres d’or au panthéon intellectuel et spirituel de la planète de l’Islam.
 
========

LU POUR VOUS : Sa descendance

 
    Ces deux articles sur les parents de Cheikh Abass ont été extraits de la mémoire de Maitrise de Mame Doudou Kane (Serigne Abass Sall (1909-1990) : Vie et œuvre d’une figure de proue de la tidjaniya Sénégambienne, UCAD).

Un peu sur Serigne Mayoro Sall
 
    Serigne Mayoro Sall est l’un des lieutenants de El Hadji Malick qui jouissait d’une grande renommée au Njambur […] Les témoignages s’accordent à dire que Mayoro Sall s’était décidé à quitter Ndia sur une recommandation du prophète de l’islam qui lui aurait conseillé (en rêve) d’entamer des études supérieures islamiques. Pour s’exécuter, il choisit alors d’aller s’instruire à Thiouranguene, un village du Kajoor à proximité de Thilmaxa, auprès d’un célèbre érudit nommé Massamba Diéry Dieng.

    Après quatre années d’études, il acheva les manuels de fiqh (jurisprudence) et se spécialisa dans l’étude des questions liées à la gestion des patrimoines, notamment le miraas ou répartition des héritages.
 
    Son maitre satisfait lui aurait demandé, au terme de sa formation, de lui amener une botte d’arachide. L’étudiant apporta une grosse botte qui impressionna son maître à qui on attribua cette exclamation : « Oh ! Vaillant homme, lui dit-il, je te félicite après t’avoir transmis tous les savoirs à ma disposition. Maintenant, tu peux retourner à Ndia tout en sachant que tu n’auras plus de corvée à faire le reste de ta vie ».
 
    À partir de ce jour, Mayoro Sall choisit d’enseigner la science du miraas dans les villages du Kajoor en traitant dans leur place publique les différents cas qui pouvaient arriver les familles endeuillées. Ainsi, réussissait-il à accroitre la curiosité intellectuelle des uns et des autres pour cette matière aussi complexe qu’il avait si bien maitrisée. Cette activité pédagogique lui donna une bonne réputation auprès des Njambur-Njambur.


Un peu de Sokhna Fatou Wade

 
Sokhna Fatoumata Wade, fille d’El Hadji Ahmadou Wade, était une femme réputée par sa grande piété, son dévouement et sa constance dans sa vie religieuse, conjugale et familiale. […] Elle était réputée pour son grand amour pour le prophète Muhammad (PSL) ; ce qui la poussait à faire quotidiennement vingt mille Salatul Faatihi ou prière ouvrante.
 
==========

DOCUMENT : Généalogie de la famille de Serigne Abass


Qui est Serigne Abass Sall Attidjany, ce grand maître des sciences islamiques ?
BARKEELU : Yâ rabbanâ bissirri ‘ayni zâti (arabe et français)

    Communément appelé « Tawassoul bi », le poème « Yâ rabbanâ bissirri ‘ayni zâti », écrit en arabe par Serigne Abass, est très symbolique pour tous ceux qui se sont affiliés à Serigne Abass et même pour d’autres. Étant en passe d’être « l’hymne national » de la qadara, il est entonné en chœur dans tous les événements importants (Deuil, accueil d’hôtes, baptême, etc.). Pour mesurer la portée mystique de ce poème qui est récité chaque vendredi soir au mausolée de son auteur, il est important d’entendre ces mots prononcés par le khalife Serigne Abdou Aziz Dabakh, après l’avoir écouté une énième fois lors de l’enterrement de Serigne Abass : « Serigne Abass l’a certes écrit, mais ces paroles ont une source divine que Seydina Mouhammad (psl) a relayée à Shaykh Tijâni avant de venir à lui (Mara) ! ». Eskeey ! Donc en guise de barkeelu, nous vous offrons le texte en intégralité et sa traduction en français faite par le professeur Cheikh Tidiane Fall de l’Université de Saint-Louis.


***************

يَا رَبَّنَا بسِرِّ عَـيْـن الـــــــــــــذّاتِ وَنُــــــور مَالــهَا مِنَ الصِّــــــــــفاتِعَـيْن الْوُجُـودِ أصْل كُـلِّ جُــــــودِ مُحَـــمَّـــــدٍ صَفِـيِّـكَ الْمَـحْـــــــــــــمُودِالْفاتِـــحِ الْخَـــــــاتِمِ وَالْهَــــادِي إلـــــــــى صِـــرَاطِـكَ النَّاصر يَا رَبَّ الْعُــــــلاَ الْوَاحِدُ الْفرْدُ الصَّمَدْأوَّلــــــ مَــــــنْلبَّى نِدَاكَ وَعَـبَـــــدْمِنْحَيْثُ إِلاَّأدْعُــوكَ جَــاعِـلاً وَسِـــــيـلـتِــــي إلى عَظِيمِ مَا عِنْدَ كَ مِنْ فضْلٍ عَــلاَجَاهَ وَلِـيِّـكَ مُـــمِـــــدِّ الْخَلْــــــــــــــق أحْــــمَـدِ كُـلِّ حَـامِـدٍ لِلْحَــــــــــــــقِّخِلْعَة نُور ذاتِكَ الْمُـطـلْـسَـــــــــــمِ وَعَـــيْـنِـهِ وَسِـــرِّهِ الْمُـكَــــــتَّــــــــــــــمِرَحْمَــــــتُكَ الْمُــــهْـدَاةُ لِلْأكْــــــــــــــوَان مِـــنْ بَحْر فـضْل الْوَاهِـبِ الْمَـــــنَّانخَيْرُ وَسِــــيلــــتِي وَخَيْــــرُ عُـدَّتِـــــــي وَخَيْرُ مَلْجَــــإي وَخَيْـرُ عُـمْـدَ تِــــيسَيِّدُ كُلِّ الاَوْلِيَا التِّــــــــــــــجَــــا نِـــي مَـنْـبَـــــــعُ سِـــــرِّ الْعِـلْـــــمِ وَالْعِـرْفــــانِأحْمَدُ عَيْنُ حَضْرَةِ الْإيــــــــــــمَان وَحَـضْــــرَةِ الْإسْــلاَمِ وَالْإحْــــــسَانِعَيْنُ التُّقَى وَالْجُودِ عَيْنُ الرَّحْــمَـةِ عَـيْـنُ الْعِـنَــــــــايَـةِ وَعَـيْـنُ الْمِـنَّـــــةِعَيْنُ الْمَزَايَا وَالْمَكَارِمِ الْعُــــــــلى عَـيْـنُ السَّـعَادَةِ وَيَـنْـبُوعُ الْإلــــىعَيْنُ الْوُصُول عَيْنُ الْحَقِّ الْمَعْرِفهْعَـيْـــنُ الْيَـقِـين حَـقُّـهُ عَـيْنُ الصِّفـهْوَعَيْنُ الاَسْــــمَاءِ وَعَيْنُ الـــــذَّاتِ وَسِرُّهَا الْمَـكْـنُونِ فِي الذّ وَاتِأكْــرَمُ عَـابِدٍ وَأسْنَى سَــــــــاجدِ لِلهِ رَبِّــنَا الْكَــريمِ الْـمَاجـــــــــــــدِأنْ تُـلْهـمَـنِي شُـكْـرَ مَا أوْلَـيْــــــتَا وَمَا وَهَـبْـتَ لِي وَمَا أسْـدَ يْـــــــتَالِمَاعَـلِمْـتُ وَلِمَا لـــــمْ أعْلـــــــمِ مِنْ مِـنَـنٍ لَـمْ أحْـصِــهَا وَنِـعَــــــمِوَتَغْـفِـرَ الذُّ نُوبَ عَـمْدًا أوْخَــــــطا وَتَكْـشِفَ الْحِجَابَ عَنِّي وَالْغِــــطاحَـتَّى أشَاهِـدَ جَـــلاَلَ الْخَالِــــــــــق فِي كُـلِّ مَـخْـلُوق مِنَ الْـمَـخَالِـــقحَـتَّى أرَاعِـيَ حُـقــــوقَ الْــــــبَاري فِي خَـلْـقِـهِ وَمَا لـهُـمْ مِـنْ جَــاريحَـتَّى أعِـامِـــلَ عِـبَا دَ اللَّـــــــــــهِ فِــــــــــيــــهِ بِـهِ لِلَّـــــهِ لاَكَـــــاللاَّهِــيفـصِرْتُ مِنْ رقّـيَّـةِ الْأغْــــــــــيَار عَــــــــبْـدًا لِـرَبٍّ خَالِــــق قـــــــــهَّارعَـبْدًا لـهُ مُطَارحًا بَـيْـنَ الْــــوَرَى غَـيْــــــريَّةَ الْغَـــــــــــيْـر وَرَآوَرَآوَرَآأعْـبُــــــدُهُ مُـــوَحِّــــــدًا تَـوْحِـيــــــــــــدَا أهْـــــــل الْمَـعَـــــارفِ فَـلَـنْ أحِـيــــــدَافــلاَ أرَى مِـنْ ذرَّةٍ فِي الْكَــــــوْن إلاَّ وَلِي عِـلْـمٌ بـهَا يَـهْـدِيــــــــنِيإلى صِـرَاطِ رَبِّــنَـــــــــا السَّـــــــــــويِّ وَلِـصِــــرَاطِ الْمُـصْـطــــــفى الـنَّـــــــبيِّصِـرَاطِ شَـيْـخِـي أحْـمَـــــــدَ الْـوَلِـــيِّ وَارثِ أفْـضَـــــلِ بَـنِي لُــــــــــــــؤَيِّوَكُـلُّ ذا فِي حِـصْـنِـكَ الْحَـصِــــيـنِ تَـحْـتَ لِـوَآ نَـبِــيِّـكَ الْأمِـيـــــــــــنِوَفِي حِــمَـى وَلِـيِّـــــــــكَ الـتِّـجَــــــانِي شَـــــــيْخِ الْمَـشَــــــائِـخِ الْعَـظِـيمِ الــشَّانأنَـا وَمَــــــنْ يُـنْـمَى إلــيَّ طِـيــــــــنَا يَــــــا رَبَّـنَا وَمَــنْ إلـيَّ دِ يـــــــــــــنَاوَكُـلُّ مَـنْ أحَّـبَـنِـي أوْ أحْـسَــــــنَا إلـيَّ يَــــــوْمًا خُـفْـيَـةًأوْاعْـلَــــــــــنَاكَـذا الشَّــريـفُ حِـبُّـنَـــــا الْكَــــرْزَازي ذو الْعِـــلْـــــمِ وَالصَّــــــلاَح وَالْإعْــــزَاِزبَـلَّـغَـنَا الـلَّــــــــهُ وَإيَّــــاهُـــــــــــــــمْ إِلَى ذُرَى الْمُـــــنَى فِي الْخَتْمِ مَرْكَزِ الْعُلىثـمَّ صَـــــلاَةُ رَبِّـــنَا الْـفَـــــــــــــتَّـــــــاحِعَـــلى النَّـبِـيِّ الْـفَــــــــــاتِـحِ الْمِـفْــــــتَاحِوَءَالِـــــــهِ الْغُـــــــرِّ وَصَحْـــــــبـهِ الـرِّضَـــى ثُـــــــــمَّ عَـلَى الْـخَــــــاتِـمِ أكْــــــبَـرُ الرِّضَىآمِــــــيـنَ يَـارَبِّ وَحَـاشَــــــا أنْ تُــــرَدْكَــفُّ ضَـــــرَاعَـــــــةٍ لِجُــــــودِكَ تُـمَــــــدْاللهم صل على سيدنا محمد الفاتح لما أغلق والخاتم لما سبق ناصر الحق بالحقوالهادي إلى صراطك المستقيم وعلى آله حق قدره ومقداره العظيمسبحان ربك رب العزة عما يصفون وسلام على المرسلين والحمد لله رب العالمين



للشيخ العارف بالله الحاج ابن عباس صل التجاني
***********

=====> TRADUCTION FRANÇAISE DU WOLOFAL

Par le secret de la source de l’Essence Divine

1- Oh Allah ! Par le secret de la source de l’Essence Divine, par la lumière des attribuent qui en découlent
2- Par la source de l’existence, l’origine de toute générosité, Muhammad, ton élu magnifié
3- Celui qui ouvre(1), qui clôt(2), qui guide vers la voie droite et qui apporte l’assistance Victorieuse
4- Celui qui a répondu le premier à Ton appel dans le monde de la métahistoire où il t’a adoré, Toi l’Unique, Celui qui exauce tous les vœux.
5- Moi(3), je T’invoque en Te priant de placer Ahmad Tijâni comme intercesseur vers ce que Tu as de plus noble et de plus sublime.

6- Par le prestige de ton Saint Ahmad, le plus loué de tous les Loués : celui qui approvisionne tous les saints(4).

7- Par le dérivé de la lumière de Ton Essence salvatrice ; Sa source et Son secret caché

8- Par la grâce de Ahmad qui symbolise la miséricorde offerte à la création et provenant des faveurs d’Allah, le Donateur, le Bienfaiteur.

9- Par le prestige du meilleur transmetteur, de la meilleure provision du meilleur refuge et du meilleur soutien

10- At Tijâni, maître de tous les saints, source du secret de la connaissance et de la gnose.

11- Ahmad, source qui symbolise l’Islam, la Foi et l’Ihsân

12- Source de la piété, de la générosité et de la miséricorde, source du bonheur et des bienfaits,

13- Source de privilèges incontestés et de la haute moralité, source de la béatitude et de la manne divine.

14- Intermédiaire permettant d’accéder à la Présence divine, source de la connaissance véritable, source de la certitude réelle et des attributs.

15- Personnalité et symbole des plus beaux noms, dérivé de l’Essence divine, incarnant son secret caché,

16- Le plus généreux et le plus illustre des serviteurs d’Allah, le Glorieux, le Sublime.

17- Nous Te demandons de nous inspirer gratitude pour ce que Tu nous as gratifié et ce que Tu nous as octroyés. Tout cela nous a comblés de bienfaits.

18- Faveurs multiples et multiformes qu’on ne peut dénombrer ; ce que nous en savons et ce que nous n’en savons pas.

19- Nous sollicitons de Toi rémission des pêchés, volontaires ou involontaires ; de lever sur nous le voile obscur des imperfections et confusions

20- Afin que je puisse :

- témoigner de la Majesté du Créateur à travers chacune de ses Créatures,

21- -- préserver les droits du Créateur envers Ses créatures de même que leurs droits envers moi,

22- --- et traiter les serviteurs d’Allah à leur juste valeur par pur amour

23- Et non guidé par la passion.

24- Par la suppression de toute entrave obstruant la voie du monothéisme, je suis devenu un sincère serviteur reconnaissant la grandeur et la puissance du Créateur.

25- Un serviteur convaincu rejetant hors de portée tout ce qui ne relève pas du Divin.

26- C’est la raison pour laquelle j’adore Allah d’un monothéisme pur que seuls les détenteurs de la Gnose savent lui réserver.

27- C’est en cela que je ne peux apercevoir un atome dans son vaste Univers sans en avoir une connaissance qui me conduit

28- Vers la voie droite de notre Seigneur, celle de Son Prophète élu

29- Voie de Shaykh Ahmad, le Saint, héritier du plus noble descendant de Louway(5)

30- Tout cela n’a été possible que par un fait : d’avoir été placé sous l’aile protectrice de ton prophète, le loyal,

31- Renforcé par la tutelle du Saint At Tijâni, le maître spirituel de tous les Shaykhs ; sa valeur ne cessant de se bonifier davantage.

32- Cette garantie spirituelle inclut tous ceux qui ont fait acte d’allégeance à ma modeste personne ; soit par un motif religieux ou un lien parental.

33- Elle inclut aussi toute personne me vouant un amour sincère ou a, une fois dans sa vie, fait un geste de bienfaisance à mon endroit, ouvertement ou en secret.

34- Il en est de même de notre bien aimé Chérif Karzâzi, Savant émérite et conciliateur.

35- Qu’Allah nous aide tous à accéder à la réalisation de nos vœux. Et cela dans la voie du Sceau des saints, source d’illumination divine.

36- Que la paix et le salut soient sur le Prophète (psl), clef de toutes les portes

37- Paix et salut sur les siens et sur ses valeureux compagnons aux vœux exaucés ainsi que sur le Sceau des saints à l’agrément sublime.

38- Que le Seigneur, dans Sa Miséricorde infinie, exauce ces prières empreintes d’humilité. Amine ! /.

Traduction de Cheikh Tidiane Fall (UGB/ Saint-Louis)


(1) : Tout ce qui est clos, et qui explicite tout ce qui était hermétique.(2) : La Prophétie, d’Adam à Lui
(3) : Ibn Abass
(4) : Pour les acheminer vers le Créateur
(5) : Ancêtre du Prophète (psl)
===========


 

Repères chronologiques de la vie et l’œuvre de Serigne Abass Sall
Voici quelques dates phares dans la vie du Cheikh:



Juin 1909 : Naissance à Nguick, de Mayoro Sall et de Fatoumata Wade.
Vers 1918 : Il débute l’apprentissage du Coran avec un talibé de son père nommé Serigne Alioune Dia.
1923 : Son père meurt, il va à Rooy Dieye pour parachever ses études coraniques chez Serigne Alioune Dieye, après il fit le tour de plusieurs érudits tels Serigne Omar Diop de Njedj, Abdou Samb de Thiambene qui lui ont appris beaucoup de livres de jurisprudence islamique et Serigne Sandjery Diop de Massar qui lui a appris la Grammaire.
1929 : Il amorce sa formation chez Birahim Diop de Saint-Louis qui lui apprit la grammaire, la rhétorique, la logique, l’exégèse coranique et la méthodologie juridique.
1931 : Il apprend à Ndia la science du miraas (organisation de l’héritage) auprès d’Ahmadou Ndiaye Ndiak.
1932 : Il suit des cours de pédagogie auprès de El Hadji Seydi Nourou Tall.
1938 : Il publie l’un de ses plus importants livres qui est « Kifâyatoul tullab » (suffisantes stimulations) pour montrer l’importance de la recherche du savoir.
1944 : Il fait la rencontre à Dakar de Cherif Mouhammad Lida qu’il considère comme son guide spirituel.
1948 : Il s’installe à Louga.
1949 : Il fait son premier voyage à Fez (Maroc) en se logeant à la zawiya pendant 42 jours. Rappelons qu'il fut accompagné de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh qui, après avoir fait son ziar, continua à La Mecque.
1951 : Il crée le village de Taaba dans le Saloum.
1952 : Il initie la célébration de la « Laylatoul Qatmiya » à Taba avant de la transférer à Dakar.
1952 : Il fit son premier pèlerinage à La Mecque.
29 mars 1953 : Il entreprend la construction de sa première mosquée.
31 mars 1956 : Inauguration de sa mosquée de Louga par Serigne Abdou Aziz Dabakh, Serigne Hady, Wane Tall, le cadi de Kaolack, etc.
1955 : Il commence à organiser le « Nisfu Chahbâne » suite à une visite que Serigne Hady Touré et Serigne Abdou Aziz Dabakh lui avaient rendue à Louga.
1956 : il commence à célébrer le Maouloud à Louga.
1965 : Il prit part au premier sommet de l’OCI en Arabie Saoudite.
1966 : Il écrit son second Wolofal (poèmes en Wolof) de 1030 vers à Abidjan.
31 janvier 1967 : Il crée le village de Khayra.
1972 : Il inaugure sa mosquée de Saint-Louis.
1979 : Il entame son plus grand chantier qui est l’institut islamique Al Hanafiya de Louga sur son terrain de 8586 m².
1980 : Ses champs du Saloum enregistrent les meilleures récoltes dans la zone avec 30 tonnes d’arachides et 20 tonnes mil.
1986 : Son recueil de poèmes intitulé « Nafahât Rabbâniya » (les inspirations divines) est publié à Alger.
17 octobre 1987 : Il inaugure l’institut islamique Al Hanafiya de Louga, construit avec 1 milliard 500 millions.
2 juillet 1990 : Décès de Serigne Abass à son domicile de Louga après avoir fait ses ablutions.

SOURCE : http://ziarranguick.blogspot.com
 


Réagissez ! Vos commentaires nous intéressent. Cliquez ici !

1.Posté par Abdala le 08/11/2019 21:14 (depuis mobile)
Machallah nitou Yalla pure moy dieum dji

Nouveau commentaire :
Twitter

Merci d'éviter les injures, les insultes et les attaques personnelles. Soyons courtois et respectueux et posons un dialogue positif, franc et fructueux. Les commentaires injurieux seront automatiquement bloqués. Merci d'éviter les trafics d'identité. Les messages des faiseurs de fraude sont immédiatement supprimés.