«Nous assistons à une croissance incontrôlée du nombre d’usines de farine et d’huile de poisson au Sénégal et les campagnes de pêche à Cayar, Saint-Louis, Joal ou Kafountine, jadis fructueuses, deviennent laborieuses et moins rentables, au grand dam des pêcheurs et de leurs familles, de plus en plus gagnés par le désespoir», regrette Greenpeace dans un communiqué.
«L’usine de farine et d’huile de poisson dénommée Barna est érigée dans une zone d’habitation avec des conséquences terribles sur la santé et le cadre de vie des populations. En effet, depuis que l’usine a commencé ses activités, une odeur nauséabonde empeste toute la commune et les localités environnantes, et des maladies mystérieuses ont fait leur apparition au sein de la population», dit Mor Mbengue du collectif Taxawou Cayar.
L’une des principales causes de cette crise est sans doute liée à la mauvaise gestion des ressources halieutiques au Sénégal.
Greenpeace Afrique, qui réaffirme son soutien aux communautés de pêcheurs, demande à l’Etat du Sénégal de mettre en œuvre les recommandations issues de la concertation nationale sur les usines de farine et d’huile de poisson, notamment le gel des autorisations d’implantation de nouvelles usines au Sénégal. L’Ong invite l’Etat à interdire l’utilisation du poisson frais par les usines de farine et d’huile de poisson, et limiter leur production à l’utilisation des résidus issus des usines et sites de transformation des produits de la pêche.
L’autre recommandation est de diligenter la signature du décret de reconnaissance des métiers de la transformation artisanale des produits de la pêche, mais aussi publier la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises pour plus de transparence dans la gestion des ressources halieutiques.
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