Malgré la grisaille de cet après-midi, des personnalités de la Magistrature, du Barreau, du monde de la santé et des Universités sont venues en nombre et en qualité se joindre aux habitués de l’Institut français pour témoigner de leur reconnaissance et de leur affection aux deux auteurs.
Après les mots de bienvenue du Directeur de l’Institut français, le président Coulibaly du Cercle des Ecrivains et Poètes de Saint-Louis (CEPS) a rendu un vibrant hommage à ces deux co-sociétaires, véritables militants de la culture. Dans la même dynamique, le Secrétaire général de l’Inspection d’Académie et le Directeur du Centre culturel régional Abdel Kader Fall, ont à magnifier la contribution permanente d’Abdoukhadre Diallo et d’Alpha A Sy au rayonnement de la culture et à la promotion du livre.
La seconde séquence devait être réservée à l’analyse critique de la production des deux auteurs. Avec Docteur Amadou Hamidou Diallo comme modérateur, Docteur Habib Kébé s’est délecté en partageant avec un public attentif les belles feuilles de Aux confins du silence. Suivra le Professeur Ababacar Guèye qui s’évertuera à mettre en évidence les idées-forces de l’essai de celui qu’il n’a cessé de rappeler qu’il était et restait son maître.
Interpellé sur sa production, Abdoukhadre Diallo répondra : « Ma poésie laisse entrevoir mes pensées, mes désirs, mes émotions et mes états d’âme. Elle est, en partie, liée à ma vie ». Au sujet de la longueur du temps écoulé pour donner suite à sa production entamée en duo avec Louis Camara, il ya une vingtaine d’années, il fera remarquer : « Il ne s’agit pas, pour moi, d’écrire pour écrire encore moins de faire de la poésie gratuite. Il faut donner du temps au temps pour trouver une harmonie verbale et une certaine musicalité afin que les choses ressenties, conçues et exprimées par le poète vous touchent, vous plaisent, vous émeuvent ! »
Quant à Alpha A. Sy, l’auteur de L’imaginaire saint-louisien, il réagira aux questions ayant trait à la différence entre Domou Ndar, Dooli Ndar et Ndar ndar ou l’orthographe de Domou Ndar, en plaidant pour la création de vrais espaces de débats, pour discuter des questionnements et critiques exprimés lors des cérémonies de dédicace qui sont plutôt des moments de remerciements et d’encouragements.
Se prononçant sur les chaleureux témoignages de ces nombreux anciens élèves qui ont parcouru des kilomètres et bravé, comme tous les autres invités, la pluie sans broncher, il dira la voix visiblement étreinte par l’émotion : « Leur mérite est d’avoir tué le Maître que j’étais mais tout en prenant le soin d’en conserver la reconnaissance symbolique. Et, au fond cette mise à mort du Maître elle-même est, et paradoxalement, l’objectif visé par tout enseignant surtout pour le philosophe, pour qui le parricide n’est pas, sous ce rapport, un sacrilège ».
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