Le président de la République Macky Sall avait promis que « les conseils des ministres seront décentralisés dans les régions pour se rapprocher plus de la population ». Le chef de l’Etat a tenu parole et choisit notre capitale régionale Saint-Louis comme premier ville à abriter le premier Conseil des ministres décentralisé.
Cette initiative suscite de grands espoirs aussi bien dans la ville de Saint-Louis que dans toute la vallée, nous voulons saisir cette occasion pour faire la promotion de l’espace économique de notre département celui de Dagana, veritable pole de développement de tout le septentrion sénégalais.
Le département de Dagana est une zone socioéconomique à vocations multiples avec des perspectives attrayantes, il est surtout connu pour sa vocation agroindustrielle,mais dispose aussi d’atouts importants dans divers autres domaines comme la pêche fluviale, l’élevage, le tourisme, et l’artisanat. Cette diversité, devrait soustraire l’économie locale de la dépendance vis-à-vis d’un seul secteur, et contribuer à la sécuriser face aux calamités naturelles et aux autres éléments impondérables.
Malgré une très bonne densité en infrastructures socio-économiques et des ressources et potentialités que l’on retrouve rarement ailleurs au Sénégal, les résultats économiques sont encore en deçà des possibilités du département de Dagana.
L’ambition économique pour le département de Dagana devra viser la réalisation des objectifs suivants que sont la valorisation des ressources et potentialités locales.
En effet, le secteur primaire est caractérisée par des productions et des productivités relativement faibles : l’agriculture, activité privilégiée, n’a pas encore trouvé sa vitesse de croisière; l’élevage reste solidaire d’une gestion traditionnelle peu performante ; la pêche continentale a connu un net recul et ne fait pas l’objet d’une valorisation optimale.
Dans le secteur secondaire, l’industrie départementale est dominée par l’agroalimentaire avec les unités comme la CSS, la SOCAS et la GDS qui tournent en deçà de leur capacité à cause d’une insuffisance saisonnière de matières premières constituées de produits agricoles de base.
L’artisanat, avec des ressources humaines de qualité attend l’avènement d’un secteur économique plus vigoureux pour mettre à contribution ses importants atouts.
Il convient cependant de noter la modestie des résultats dans le secteur tertiaire surtout dans les domaines du tourisme, du transport et du commerce..
Un aménagement rationnel de l’espace économique local serait le meilleur moyen de faire participer toute la population du Walo au processus de développement économique du département
Pour y parvenir nous suggérons aux autorités gouvernementales les cinq stratégies suivantes:
1. Confirmer la vocation agroindustrielle du département de Dagana ;
2. Accroître les performances de l’élevage par l’intensification
3. Accroître et valoriser la pêche continentale tout en développant l’aquaculture
4. Impulser le développement des PMI/PME et de l’artisanat;
5. Faire du département de Dagana une destination touristique majeure.
I.Confirmer la vocation agroindustrielle du département de Dagana
Malgré tous les avantages comparatifs qui entourent l’agriculture dans le département de Dagana, les résultats enregistrés sont peu satisfaisants. Les superficies emblavées sont encore faibles par rapport au potentiel, les rendements obtenus sont modestes.
Pourtant, la région dispose de ressources suffisantes pour produire de façon régulière et en toutes saisons des tonnages importants portant sur des spéculations très diversifiées.
Cependant, en dépit de ce potentiel important un nombre insuffisant d’hectares ont été aménagés et réellement mis en valeur ; il en résulte des difficultés énormes d’accès à la terre pour tous surtout pour les jeunes et les femmes. Les petites parcelles dont disposent les exploitants sont difficiles à rentabiliser notamment dans la zone inondable limitrophe du fleuve .
La zone du Diéri autour des deux rives du Lac de Guiers a montré ses grandes capacités de production maraîchère mais rencontrent des difficultés énormes d’accès à l’eau.
La confirmation de la vocation agricole du département passe aussi par la maîtrise totale de l’eau qui devrait permettre, par l’irrigation de l’ensemble des terres du Delta, du Diéri, le développement à grande échelle des cultures vivrières et industrielles.
Des expériences menées au niveau du terroir attestent de la diversité des spéculations cultivables. Elles concernent les produits maraîchers et fruitiers, les céréales et légumineuses, les fleurs et plantes d’ornement. Des rendements intéressants peuvent être réalisés pendant la période hivernale où ces primeurs produits font cruellement défaut en Europe et en Amérique.
L’activité de production maraîchère devrait se faire selon une planification du calendrier cultural concertée entre les différents acteurs de la filière afin d’organiser l’offre par rapport à la demande. Les besoins de la consommation locale, les capacités de transformation et de conservation, le niveau de la demande extérieure seront intégrés dans les projets de productions.
C’est dans ces conditions que le Walo pourrait porter son label de «Californie du Sénégal ».
Notons ces quelques lignes d’actions qui pourront être retenues afin d’améliorer la situation agricole du département de Dagana en facilitant
1. L’accès aux facteurs de production grâce à :
• l’implantation d’un réseau performant de canaux d’irrigation et de drainage à partir du fleuve afin de mettre en valeur les potentialités du Walo et du Diéri;
• l’implantation de forages dans le Diéri et la construction de bassins de rétention pour satisfaire les besoins de l’élevage et du maraîchage;
2. l’accès à la terre et aux aménagements par :
- la poursuite des grands aménagements en privilégiant les zones les plus démunies mais présentant un potentiel intéressant,
- l’élaboration des plans d’occupation et d’affectation des sols par les communautés rurales ;
- la création de commissions de distribution des superficies nouvellement aménagées impliquant tous les acteurs ;
- la prise en compte des besoins des femmes et des jeunes.
3. L’accès aux intrants et au matériel agricole peut être assuré par :
- la libéralisation totale du marché des facteurs de production ;
- la révision et l’adaptation des crédits de campagne et d’équipements ;
- la mise en place de dispositions pertinentes en vue du remboursement des dettes ;
- la multiplication des points de vente des intrants afin de rapprocher les fournisseurs des agriculteurs.
4. La mise en place de circuits performants de commercialisation par :
- la planification et la diversification de la production agricole ;
- la vulgarisation de techniques simples de conservation et de transformation des produits périssables ;
- la mise en place d’équipements de conservation des produits ;
5. Le désenclavement des zones de production par :
- l’ouverture des zones de production du Walo et du Diéri à travers la construction de ponts, de pistes de productions et de routes
- la construction et le bitumage de la route Colonat Gnith
- la réhabilitation du transport fluvial
6. L’accroissement de la productivité des agriculteurs par :
- une plus grande intégration des résultats de la recherche développement
- le développement de la coopération technique entre le département et ses partenaires pour l’enrichissement de l’expertise locale et la maîtrise des nouvelles technologies
7. Le soutien conséquent à l’activité horticole par :
- l’équipement des producteurs en infrastructures de conservation des produits ;
- la mise en place de circuits performants de commercialisation d’un système adéquat de crédit
- le renforcement de l’encadrement et la formation technique des producteurs.
II Accroître les performances de l’élevage par l’intensification
L’élevage bénéficie de conditions très favorables pour son développement : pâturages, sous-produits de l’agriculture, eau et vastes étendues de terre dans la zone sylvo-pastorale.
Le cheptel constitué de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins, de camelins et d’asins est parmi les plus importants du pays de par le niveau des effectifs ; il s’y ajoute une aviculture en plein essor dans les communes.
Malgré quelques initiatives de modernisation et de gestion économique rationnelle l’élevage est encore pour l’essentiel une activité de prestige et de thésaurisation. Les éleveurs restent attachés à une gestion extensive du troupeau ; ce qui induit une faible productivité du cheptel.
Au niveau de la filière, on note la persistance d’activités informelles de commerce concernant des animaux sur pieds, la viande, le lait, les cuirs et peaux.
Pourtant les besoins du département et du pays en viande et produits divers de l’élevage ont énormes et nécessitent le recours à l’importation.
Avec des opérateurs économiques dynamiques et un appui conséquent, l’élevage peut être promu et se donner les capacités de satisfaire la demande de la région et celle d’une bonne partie du pays. Ces importantes potentialités sont en mesure d’entretenir des PMI-PME dans la production d’aliments de bétail, le traitement et l’exportation des différents produits de l’élevage.
Nous proposons ces lignes d’actions qui retenues changeront l’élevage dans le département de Dagana:
1) Augmentation de la productivité du cheptel par :
- une meilleure organisation de l’élevage dans le Diéri et la promotion de l’élevage intensif dans le Walo ;
- le développement de l’hydraulique pastorale ;
- l’amélioration des races pour accroître la production de viande et de lait ;
- le renforcement de l’expertise des éleveurs par un encadrement et une formation adaptés;
- la mise sur pied d’un crédit substantiel et adapté ;
- l’introduction des résultats de la recherche et des technologies appropriées ;
2) Facilitation de l’accès aux services et produits de santé et de production animale par :
- l’appui aux campagnes de vaccination;
- la multiplication et la réhabilitation des parcs de vaccination;
- l’intensification de la formation d’auxiliaires vétérinaires;
- l’implantation de pharmacies et dépôts vétérinaires;
3) Mise en place de circuits de commercialisation des produits et sous produits de l’élevage par :
- l’utilisation de méthodes améliorées ou modernes pour la collecte de lait;
- l’implantation intensive d’unités de collecte et de conservation dans les zones de production;
- l’ouverture de foirails équipés et de circuits de commercialisation de cuirs et peaux;
- l’implantation et l’équipement d’abattoirs en installations de froid pour la conservation et le ravitaillement des marchés intérieurs et extérieurs;
4) Intégration agriculture- élevage par :
- le développement de la concertation entre éleveurs et agriculteurs sous l’égide des Conseil ruraux
- la délimitation et l’entretien des couloirs de passage du bétail aussi bien en zone Walo que Diéri;
- la promotion des cultures fourragères et l’accès du bétail aux pâturages post récoltes;
- la lutte contre les feux de brousse afin de préserver les pâturages par l’augmentation des pare-feux et leur entretien continu.
III Accroitre et valoriser la production de la pêche continentale et redynamiser l’aquaculture.
La pêche continentale, qui a eu de beaux jours dans le passé, au Walo a fortement régressé suite au cycle de sécheresse des années 70 et à une gestion de l’eau qui donne la priorité à l’agriculture. Dans bien des endroits, la ressource halieutique est devenue moins abondante, et par ailleurs les salades d’eau et les herbes envahissent les zones de pêche traditionnelle. C’est pourquoi, une bonne partie des acteurs s’est reconvertie dans l’agriculture à défaut d’émigrer vers d’autres sites de pêche (Goudomp Casamance..).
L’aquaculture d’eau douce est en plein essor dans le département de Dagana, grâce à une disponibilité en eau de qualité et en quantité du Fleuve Sénégal et d’une multitude de points d’eau (étangs, lacs, etc.). Des projets prometteurs de rizipisciculture (association de la culture du riz et de l’élevage des poissons dans une même parcelle) et de pisciculture (élevage de poissons) sont en cours d’exécution un peu partout.
Nous pouvons proposer ces lignes d’actions qui pourront :
1.Relancer de la pêche continentale par :
- la révision des textes réglementaires ;
- la gestion des plans d’eau des différents lacs en tenant compte aussi des intérêts des pêcheurs ;
- la mise en place d’un crédit d’équipement plus adapté pour les professionnels ;
- la formation des pêcheurs aux techniques de pêche améliorées ;
- l’implantation d’infrastructures de conservation des produits ;
- le recensement et l’organisation des pêcheurs,des embarcations et des engins ;
- l’appui à la commercialisation par la promotion des mareyeurs.
2. Faire la promotion de l’aquaculture par :
- la mise en place d’un fonds d’appui à l’aménagement piscicole
- la création de plusieurs fermes pilotes dans le département ;
- la formation d’aquaculteurs et d’encadreurs ;
- l’aménagement des mares, des chenaux et des étangs ;
- le développement de l’aquaculture en cages.
IV Impulser le développement des PMI-PME et de l’artisanat
.
Avec d’une part une agriculture, un élevage et une pêche continentale avides de services et de produits, et d’autre part des matières premières agricoles assez abondantes, et un marché relativement important, le nombre d’industries et de PMI-PME installées dans la région est très insuffisant.
Il y a certes eu des actions appréciables de la part de l’Etat pour l’industrialisation et l’implantation de PMI-PME dans la filière agriculture, mais il convient de regretter les nombreuses faillites enregistrées.
Il s’agit aujourd’hui de poursuivre l’objectif de l’Etat qui consistait à mettre au niveau de la branche primaire un ensemble important de PMI-PME pour la prise en charge des besoins en amont et la valorisation maximale des produits du secteur.
Une telle ambition pour l’industrie dépend étroitement des performances du secteur primaire; c’est pourquoi, le professionnalisme doit être de mise dans ledit secteur, si le département veut relever le défi du développement
1) Promotion de PMI-PME et d’un artisanat d’appoint : l’installation de PMI/PME en amont et en aval de la production sera réalisée grâce à :
- la réhabilitation des usines de fabrique de glace ;
- l’installation d’unités de transformation, de conservation et de conditionnement des produits halieutiques et agricoles ;
- la création d’un espace artisanal départemental
- la mise en place d'un crédit adapté aux artisans ;
- la formation et l'organisation des artisans.
2) Promotion et soutien à l’entrepreneuriat local par :
- la systématisation d’une foire artisanale départementale
;- la formation et l’encadrement ;
- la mise en place de mesures incitatives (récompense des entrepreneurs méritants, prix etc..) ;
- la création d’une structure d’appui conseil à l’entrepreneuriat ;
V.Faire du département de Dagana une destination touristique majeure
L’importance et la diversité du patrimoine culturel, architectural et historique constituent des atouts majeurs pour le développement du tourisme dans le département de Dagana.
Les sites historiques de l’ancienne capitale du Walo le village de Nder , du village natal de El Hadj Malick Sy la Folie du Baron Roger à Richard-Toll et le fort Faidherbe de Dagana constituent des sites d’attraction touristiques du département de Dagana.
. En effet, la réhabilitation du patrimoine bâti et la protection des sites, conjugués à la mise en œuvre de politiques appropriées, peuvent faire de la région un véritable pôle de développement touristique du Sénégal.
L’emploi trouverait un essor par le développement d’activités annexes comme le travail de guides, la restauration et l’hôtellerie.
Ces quelques lignes d’actions peuvent être retenues :
1) Sauvegarde et valorisation du patrimoine touristique local par :
- la protection et la réhabilitation des sites et monuments historiques notamment les forts Faidherbe de Dagana et la folie du Baron Roger de Richard-Toll
- la participation des populations, des professionnels et des Collectivités à la protection et la restauration du patrimoine architectural et historique;
- le développement d’un tourisme cynégétique avec l’élaboration d’une réglementation en matière d’amodiation
- la mise en place et la promotion d’un agenda culturel départemental.
Amadou Bakhaw DIAW
Responsable politique APR Richard-Toll
diaogo.nilsen@gmail.com
Cette initiative suscite de grands espoirs aussi bien dans la ville de Saint-Louis que dans toute la vallée, nous voulons saisir cette occasion pour faire la promotion de l’espace économique de notre département celui de Dagana, veritable pole de développement de tout le septentrion sénégalais.
Le département de Dagana est une zone socioéconomique à vocations multiples avec des perspectives attrayantes, il est surtout connu pour sa vocation agroindustrielle,mais dispose aussi d’atouts importants dans divers autres domaines comme la pêche fluviale, l’élevage, le tourisme, et l’artisanat. Cette diversité, devrait soustraire l’économie locale de la dépendance vis-à-vis d’un seul secteur, et contribuer à la sécuriser face aux calamités naturelles et aux autres éléments impondérables.
Malgré une très bonne densité en infrastructures socio-économiques et des ressources et potentialités que l’on retrouve rarement ailleurs au Sénégal, les résultats économiques sont encore en deçà des possibilités du département de Dagana.
L’ambition économique pour le département de Dagana devra viser la réalisation des objectifs suivants que sont la valorisation des ressources et potentialités locales.
En effet, le secteur primaire est caractérisée par des productions et des productivités relativement faibles : l’agriculture, activité privilégiée, n’a pas encore trouvé sa vitesse de croisière; l’élevage reste solidaire d’une gestion traditionnelle peu performante ; la pêche continentale a connu un net recul et ne fait pas l’objet d’une valorisation optimale.
Dans le secteur secondaire, l’industrie départementale est dominée par l’agroalimentaire avec les unités comme la CSS, la SOCAS et la GDS qui tournent en deçà de leur capacité à cause d’une insuffisance saisonnière de matières premières constituées de produits agricoles de base.
L’artisanat, avec des ressources humaines de qualité attend l’avènement d’un secteur économique plus vigoureux pour mettre à contribution ses importants atouts.
Il convient cependant de noter la modestie des résultats dans le secteur tertiaire surtout dans les domaines du tourisme, du transport et du commerce..
Un aménagement rationnel de l’espace économique local serait le meilleur moyen de faire participer toute la population du Walo au processus de développement économique du département
Pour y parvenir nous suggérons aux autorités gouvernementales les cinq stratégies suivantes:
1. Confirmer la vocation agroindustrielle du département de Dagana ;
2. Accroître les performances de l’élevage par l’intensification
3. Accroître et valoriser la pêche continentale tout en développant l’aquaculture
4. Impulser le développement des PMI/PME et de l’artisanat;
5. Faire du département de Dagana une destination touristique majeure.
I.Confirmer la vocation agroindustrielle du département de Dagana
Malgré tous les avantages comparatifs qui entourent l’agriculture dans le département de Dagana, les résultats enregistrés sont peu satisfaisants. Les superficies emblavées sont encore faibles par rapport au potentiel, les rendements obtenus sont modestes.
Pourtant, la région dispose de ressources suffisantes pour produire de façon régulière et en toutes saisons des tonnages importants portant sur des spéculations très diversifiées.
Cependant, en dépit de ce potentiel important un nombre insuffisant d’hectares ont été aménagés et réellement mis en valeur ; il en résulte des difficultés énormes d’accès à la terre pour tous surtout pour les jeunes et les femmes. Les petites parcelles dont disposent les exploitants sont difficiles à rentabiliser notamment dans la zone inondable limitrophe du fleuve .
La zone du Diéri autour des deux rives du Lac de Guiers a montré ses grandes capacités de production maraîchère mais rencontrent des difficultés énormes d’accès à l’eau.
La confirmation de la vocation agricole du département passe aussi par la maîtrise totale de l’eau qui devrait permettre, par l’irrigation de l’ensemble des terres du Delta, du Diéri, le développement à grande échelle des cultures vivrières et industrielles.
Des expériences menées au niveau du terroir attestent de la diversité des spéculations cultivables. Elles concernent les produits maraîchers et fruitiers, les céréales et légumineuses, les fleurs et plantes d’ornement. Des rendements intéressants peuvent être réalisés pendant la période hivernale où ces primeurs produits font cruellement défaut en Europe et en Amérique.
L’activité de production maraîchère devrait se faire selon une planification du calendrier cultural concertée entre les différents acteurs de la filière afin d’organiser l’offre par rapport à la demande. Les besoins de la consommation locale, les capacités de transformation et de conservation, le niveau de la demande extérieure seront intégrés dans les projets de productions.
C’est dans ces conditions que le Walo pourrait porter son label de «Californie du Sénégal ».
Notons ces quelques lignes d’actions qui pourront être retenues afin d’améliorer la situation agricole du département de Dagana en facilitant
1. L’accès aux facteurs de production grâce à :
• l’implantation d’un réseau performant de canaux d’irrigation et de drainage à partir du fleuve afin de mettre en valeur les potentialités du Walo et du Diéri;
• l’implantation de forages dans le Diéri et la construction de bassins de rétention pour satisfaire les besoins de l’élevage et du maraîchage;
2. l’accès à la terre et aux aménagements par :
- la poursuite des grands aménagements en privilégiant les zones les plus démunies mais présentant un potentiel intéressant,
- l’élaboration des plans d’occupation et d’affectation des sols par les communautés rurales ;
- la création de commissions de distribution des superficies nouvellement aménagées impliquant tous les acteurs ;
- la prise en compte des besoins des femmes et des jeunes.
3. L’accès aux intrants et au matériel agricole peut être assuré par :
- la libéralisation totale du marché des facteurs de production ;
- la révision et l’adaptation des crédits de campagne et d’équipements ;
- la mise en place de dispositions pertinentes en vue du remboursement des dettes ;
- la multiplication des points de vente des intrants afin de rapprocher les fournisseurs des agriculteurs.
4. La mise en place de circuits performants de commercialisation par :
- la planification et la diversification de la production agricole ;
- la vulgarisation de techniques simples de conservation et de transformation des produits périssables ;
- la mise en place d’équipements de conservation des produits ;
5. Le désenclavement des zones de production par :
- l’ouverture des zones de production du Walo et du Diéri à travers la construction de ponts, de pistes de productions et de routes
- la construction et le bitumage de la route Colonat Gnith
- la réhabilitation du transport fluvial
6. L’accroissement de la productivité des agriculteurs par :
- une plus grande intégration des résultats de la recherche développement
- le développement de la coopération technique entre le département et ses partenaires pour l’enrichissement de l’expertise locale et la maîtrise des nouvelles technologies
7. Le soutien conséquent à l’activité horticole par :
- l’équipement des producteurs en infrastructures de conservation des produits ;
- la mise en place de circuits performants de commercialisation d’un système adéquat de crédit
- le renforcement de l’encadrement et la formation technique des producteurs.
II Accroître les performances de l’élevage par l’intensification
L’élevage bénéficie de conditions très favorables pour son développement : pâturages, sous-produits de l’agriculture, eau et vastes étendues de terre dans la zone sylvo-pastorale.
Le cheptel constitué de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins, de camelins et d’asins est parmi les plus importants du pays de par le niveau des effectifs ; il s’y ajoute une aviculture en plein essor dans les communes.
Malgré quelques initiatives de modernisation et de gestion économique rationnelle l’élevage est encore pour l’essentiel une activité de prestige et de thésaurisation. Les éleveurs restent attachés à une gestion extensive du troupeau ; ce qui induit une faible productivité du cheptel.
Au niveau de la filière, on note la persistance d’activités informelles de commerce concernant des animaux sur pieds, la viande, le lait, les cuirs et peaux.
Pourtant les besoins du département et du pays en viande et produits divers de l’élevage ont énormes et nécessitent le recours à l’importation.
Avec des opérateurs économiques dynamiques et un appui conséquent, l’élevage peut être promu et se donner les capacités de satisfaire la demande de la région et celle d’une bonne partie du pays. Ces importantes potentialités sont en mesure d’entretenir des PMI-PME dans la production d’aliments de bétail, le traitement et l’exportation des différents produits de l’élevage.
Nous proposons ces lignes d’actions qui retenues changeront l’élevage dans le département de Dagana:
1) Augmentation de la productivité du cheptel par :
- une meilleure organisation de l’élevage dans le Diéri et la promotion de l’élevage intensif dans le Walo ;
- le développement de l’hydraulique pastorale ;
- l’amélioration des races pour accroître la production de viande et de lait ;
- le renforcement de l’expertise des éleveurs par un encadrement et une formation adaptés;
- la mise sur pied d’un crédit substantiel et adapté ;
- l’introduction des résultats de la recherche et des technologies appropriées ;
2) Facilitation de l’accès aux services et produits de santé et de production animale par :
- l’appui aux campagnes de vaccination;
- la multiplication et la réhabilitation des parcs de vaccination;
- l’intensification de la formation d’auxiliaires vétérinaires;
- l’implantation de pharmacies et dépôts vétérinaires;
3) Mise en place de circuits de commercialisation des produits et sous produits de l’élevage par :
- l’utilisation de méthodes améliorées ou modernes pour la collecte de lait;
- l’implantation intensive d’unités de collecte et de conservation dans les zones de production;
- l’ouverture de foirails équipés et de circuits de commercialisation de cuirs et peaux;
- l’implantation et l’équipement d’abattoirs en installations de froid pour la conservation et le ravitaillement des marchés intérieurs et extérieurs;
4) Intégration agriculture- élevage par :
- le développement de la concertation entre éleveurs et agriculteurs sous l’égide des Conseil ruraux
- la délimitation et l’entretien des couloirs de passage du bétail aussi bien en zone Walo que Diéri;
- la promotion des cultures fourragères et l’accès du bétail aux pâturages post récoltes;
- la lutte contre les feux de brousse afin de préserver les pâturages par l’augmentation des pare-feux et leur entretien continu.
III Accroitre et valoriser la production de la pêche continentale et redynamiser l’aquaculture.
La pêche continentale, qui a eu de beaux jours dans le passé, au Walo a fortement régressé suite au cycle de sécheresse des années 70 et à une gestion de l’eau qui donne la priorité à l’agriculture. Dans bien des endroits, la ressource halieutique est devenue moins abondante, et par ailleurs les salades d’eau et les herbes envahissent les zones de pêche traditionnelle. C’est pourquoi, une bonne partie des acteurs s’est reconvertie dans l’agriculture à défaut d’émigrer vers d’autres sites de pêche (Goudomp Casamance..).
L’aquaculture d’eau douce est en plein essor dans le département de Dagana, grâce à une disponibilité en eau de qualité et en quantité du Fleuve Sénégal et d’une multitude de points d’eau (étangs, lacs, etc.). Des projets prometteurs de rizipisciculture (association de la culture du riz et de l’élevage des poissons dans une même parcelle) et de pisciculture (élevage de poissons) sont en cours d’exécution un peu partout.
Nous pouvons proposer ces lignes d’actions qui pourront :
1.Relancer de la pêche continentale par :
- la révision des textes réglementaires ;
- la gestion des plans d’eau des différents lacs en tenant compte aussi des intérêts des pêcheurs ;
- la mise en place d’un crédit d’équipement plus adapté pour les professionnels ;
- la formation des pêcheurs aux techniques de pêche améliorées ;
- l’implantation d’infrastructures de conservation des produits ;
- le recensement et l’organisation des pêcheurs,des embarcations et des engins ;
- l’appui à la commercialisation par la promotion des mareyeurs.
2. Faire la promotion de l’aquaculture par :
- la mise en place d’un fonds d’appui à l’aménagement piscicole
- la création de plusieurs fermes pilotes dans le département ;
- la formation d’aquaculteurs et d’encadreurs ;
- l’aménagement des mares, des chenaux et des étangs ;
- le développement de l’aquaculture en cages.
IV Impulser le développement des PMI-PME et de l’artisanat
.
Avec d’une part une agriculture, un élevage et une pêche continentale avides de services et de produits, et d’autre part des matières premières agricoles assez abondantes, et un marché relativement important, le nombre d’industries et de PMI-PME installées dans la région est très insuffisant.
Il y a certes eu des actions appréciables de la part de l’Etat pour l’industrialisation et l’implantation de PMI-PME dans la filière agriculture, mais il convient de regretter les nombreuses faillites enregistrées.
Il s’agit aujourd’hui de poursuivre l’objectif de l’Etat qui consistait à mettre au niveau de la branche primaire un ensemble important de PMI-PME pour la prise en charge des besoins en amont et la valorisation maximale des produits du secteur.
Une telle ambition pour l’industrie dépend étroitement des performances du secteur primaire; c’est pourquoi, le professionnalisme doit être de mise dans ledit secteur, si le département veut relever le défi du développement
1) Promotion de PMI-PME et d’un artisanat d’appoint : l’installation de PMI/PME en amont et en aval de la production sera réalisée grâce à :
- la réhabilitation des usines de fabrique de glace ;
- l’installation d’unités de transformation, de conservation et de conditionnement des produits halieutiques et agricoles ;
- la création d’un espace artisanal départemental
- la mise en place d'un crédit adapté aux artisans ;
- la formation et l'organisation des artisans.
2) Promotion et soutien à l’entrepreneuriat local par :
- la systématisation d’une foire artisanale départementale
;- la formation et l’encadrement ;
- la mise en place de mesures incitatives (récompense des entrepreneurs méritants, prix etc..) ;
- la création d’une structure d’appui conseil à l’entrepreneuriat ;
V.Faire du département de Dagana une destination touristique majeure
L’importance et la diversité du patrimoine culturel, architectural et historique constituent des atouts majeurs pour le développement du tourisme dans le département de Dagana.
Les sites historiques de l’ancienne capitale du Walo le village de Nder , du village natal de El Hadj Malick Sy la Folie du Baron Roger à Richard-Toll et le fort Faidherbe de Dagana constituent des sites d’attraction touristiques du département de Dagana.
. En effet, la réhabilitation du patrimoine bâti et la protection des sites, conjugués à la mise en œuvre de politiques appropriées, peuvent faire de la région un véritable pôle de développement touristique du Sénégal.
L’emploi trouverait un essor par le développement d’activités annexes comme le travail de guides, la restauration et l’hôtellerie.
Ces quelques lignes d’actions peuvent être retenues :
1) Sauvegarde et valorisation du patrimoine touristique local par :
- la protection et la réhabilitation des sites et monuments historiques notamment les forts Faidherbe de Dagana et la folie du Baron Roger de Richard-Toll
- la participation des populations, des professionnels et des Collectivités à la protection et la restauration du patrimoine architectural et historique;
- le développement d’un tourisme cynégétique avec l’élaboration d’une réglementation en matière d’amodiation
- la mise en place et la promotion d’un agenda culturel départemental.
Amadou Bakhaw DIAW
Responsable politique APR Richard-Toll
diaogo.nilsen@gmail.com