Le chef de l’Etat a récompensé mardi au Palais de la République, les «Lions» fraîchement sacrés champions d’Afrique des Nations de football. Pour honorer ce premier sacre continental, Macky Sall a mis les petits plats dans les grands. Outre la décoration des 52 membres de la délégation officielle au grade de chevaliers de l’Ordre national du Lion, chaque membre de ladite délégation a reçu deux terrains de 200 m2 et de 500 m2 respectivement à Dakar et dans la nouvelle cité de Diamniadio mais également une enveloppe de 50 millions de francs. Si la récompense offerte aux «Lions» à la dimension de leur exploit est positivement appréciée par une bonne partie de l’opinion, il n’en est pas de même pour celle dévolue à une par- tie de la délégation.
D’abord, il faut savoir que sur les 52 bénéficiaires de ces libéralités présidentielles, les 49 sont sous tutelle directe de la Fédération sénégalaise de football (FSF) tandis que les 03 autres travaillent au ministère des Sports. Ces trois ne sont autres que le ministre des Sports, Matar Ba, lui-même, son Directeur de la Haute compétition Léopold Germain Senghor, frère du patron de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, et le DAGE dudit ministère, Mamadou Ngom Niang. Charité bien ordonnée commence par le ministère de tutelle !
Du côté de la FSF, outre les joueurs convoqués auxquels il convient d’ajouter l’entraîneur Aliou Cissé et son staff, il y a l’incontournable Augustin Senghor, son garde du corps Aziz, Kara Thioune, chargé de la Com, des policiers de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), préposés à la sécurité de la délégation, Amadou Kane le patron de l’Organisme national des activités de vacances (ONCAV), le ministre de l’Urbanisme (et toujours membre de la délégation !) Abdoulaye Sow entre autres.
Me Augustin Senghor se taille la part du lion
Pour ce qui est du patron du football sénégalais, Me Augustin Senghor, il se taille dans cette campagne la part du lion. En effet, le bienheureux a bénéficié également des primes et indemnités de la Confédération africaine de football dont il est le vice-président. Sans compter qu’avec les ministres Matar Ba et Abdoulaye Sow, ils avaient pourtant abandonné les «Lions» en pleine compétition pour battre campagne au pays pour les besoins des élections locales après avoir encaissé leurs primes octroyées aux 50 membres du Groupe de performances de la délégation officielle.
Il faut aussi souligner qu’avant de recevoir cette prime exceptionnelle offerte par le chef de l’État, les fédéraux avaient déjà anticipé la bamboula en se sucrant allègrement. En effet, lors de sa dernière réunion, le 09 décembre 2021 plus exactement, le Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football avait pris, en catimini, la décision d’attribuer à chacun de ses membres trois millions (3) de F CFA. Une décision qui est entrée en vigueur séance tenante, puisque chaque membre du Comité exécutif était sorti de la réunion avec 1,5 million de FCFA en poche en attendant le reliquat. En fin février, ils recevront 750 000 F CFA avant de toucher le solde de tout compte de 750 000 F CFA en fin juin prochain.
Ne croyez pas que la bamboula de nos dirigeants du football s’était arrêtée là. C’est mal connaître nos fédéraux. En effet, pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée au Cameroun, Me Augustin Senghor, le patron du football sénégalais, Abdoulaye SOW, le patron du football amateur (LFA), Cheikh Ameth Tidiane Seck, vice-président de la FSF et Djibril WADE, président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) avaient reçu comme tous les joueurs onze (11) millions de F CFA dont six (6) pour la qualification et cinq (5) pour la participation.
Selon des observateurs avertis du landerneau sportif, nos autorités à la tête du pays manquent notoirement de culture étatique. Nos interlocuteurs ne comprennent pas comment des ministres en fonction peuvent-ils être décorés officiellement et recevoir une récompense de l’État dans l’exercice de leurs fonctions ! Même la désignation du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Habitat, Abdoulaye Sow, comme membre du Comité de pilotage de la gestion de la CAN 2021 par son homologue du Sport heurte les consciences républicaines.
Non seulement le ministre devait démissionner de son poste à la Fédération sénégalaise de football en entrant au gouvernement, ce qu’il n’a jamais accepté de faire, mais encore il ne devait figurer dans aucun arrêté signé par son homologue des Sports. Mais nous sommes au pays de la Teranga et un ministre, chef de département, peut émarger sans aucun souci, dans une direction tenue par un de ses homologues avec la bénédiction du patron suprême !
En effet, le ministre des Sports, Matar Ba par arrêté N°0461 97 du 24 décembre 2021 portant création du Comité de Pilotage et de gestion de la CAN, avait coopté son homologue du Logement dans ledit Comité. Lequel, défense de rire, était chargé de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour une préparation et une participation de qualité du Sénégal à la CAN.
Il était constitué ainsi : président : Matar Ba, 1er vice-président, Abdoulaye SOW, 2e vice- président, Me Augustin Senghor et 3e vice- président, Ibrahima Ndao. Ses membres étaient Djibril WADE, Mamadou Ngom Niang, Léopold Germain Senghor, Seydina Omar Diagne, Cheikh Tidiane Seck, Mbaye Diouf Dia, Amadou Kane, Elimane Lam, Abdoulaye Fall et Louis Lamotte.
C’est d’ailleurs à ce titre que Amadou Kane, qui ne faisait pas partie initialement de la délégation officielle, a été coopté dans le partage des primes spéciales offertes par Macky Sall. Cerise scandaleuse supplémentaire sur le gâteau, ce Comité de pilotage et de gestion mis en place par le ministre des Sports dans le seul dessein de mettre tous les acteurs sportifs dans sa poche, ne s’est …jamais réuni depuis sa création. Aujourd’hui, en tout cas, à cause de ces impairs, l’instance nationale du football est au bord de l’implosion.
Réserve foncière de l’aéroport LSS ciblée
Pour ce qui est des terrains de 200m2 offerts par le chef de l’État aux membres de la délégation officielle, nos recoupements nous ont permis de savoir que la seule assiette foncière disponible dans la capitale actuellement et capable d’abriter un tel projet est celle déjà morcelée de l’ancien aéroport international Léopold Sédar Senghor. Une assiette acquise par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) par le biais de sa filiale dédiée à l’immobilier.
Si l’Etat veut donc prendre ces terrains pour les offrir aux « Lions » et à la délégation pléthorique qui les accompagnait, il devra sortir le chéquier. Car le prix de des parcelles n’est pas donné. Dans cette zone, les 200 m2 s’échangent à 80 millions de F CFA au prix de vente officiel affiché par la Compagnie générale immobilière du Sahel (CGIS), filiale, on l’a dit, de la CGIS. Ce qui fera 130 millions (50 millions + 80 millions) F CFA pour chaque membre de la délégation en plus des terrains de 500 m2 offerts à Diamniadio et dont nous n’avons pas pu déterminer la valeur exacte. Bref, si les « Lions » ont honoré dignement le Sénégal à Yaoundé, nul ne pourra pas dire que les Sénégalais, par le biais de leur Etat, ont été ingrats à leur endroit…et aussi à celui des délégués qui les accompagnent.
Le Témoin
*Bouki est le nom de l’hyène en langue wolof. La parabole du partage de Bouki évoquée dans le titre de l’article de nos confrères du journal Le Témoin renvoie à une histoire pour illustrer la gourmandise et la malhonnêteté du chef. Comme il s’appelle Bouki Ndiour Samba, une fois la chasse terminée et qu’il est venu le temps de se partager le butin, il s’octroie à lui seul trois parts (une pour Bouki, une autre pour Ndiour et une dernière pour Samba).
D’abord, il faut savoir que sur les 52 bénéficiaires de ces libéralités présidentielles, les 49 sont sous tutelle directe de la Fédération sénégalaise de football (FSF) tandis que les 03 autres travaillent au ministère des Sports. Ces trois ne sont autres que le ministre des Sports, Matar Ba, lui-même, son Directeur de la Haute compétition Léopold Germain Senghor, frère du patron de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, et le DAGE dudit ministère, Mamadou Ngom Niang. Charité bien ordonnée commence par le ministère de tutelle !
Du côté de la FSF, outre les joueurs convoqués auxquels il convient d’ajouter l’entraîneur Aliou Cissé et son staff, il y a l’incontournable Augustin Senghor, son garde du corps Aziz, Kara Thioune, chargé de la Com, des policiers de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), préposés à la sécurité de la délégation, Amadou Kane le patron de l’Organisme national des activités de vacances (ONCAV), le ministre de l’Urbanisme (et toujours membre de la délégation !) Abdoulaye Sow entre autres.
Me Augustin Senghor se taille la part du lion
Pour ce qui est du patron du football sénégalais, Me Augustin Senghor, il se taille dans cette campagne la part du lion. En effet, le bienheureux a bénéficié également des primes et indemnités de la Confédération africaine de football dont il est le vice-président. Sans compter qu’avec les ministres Matar Ba et Abdoulaye Sow, ils avaient pourtant abandonné les «Lions» en pleine compétition pour battre campagne au pays pour les besoins des élections locales après avoir encaissé leurs primes octroyées aux 50 membres du Groupe de performances de la délégation officielle.
Il faut aussi souligner qu’avant de recevoir cette prime exceptionnelle offerte par le chef de l’État, les fédéraux avaient déjà anticipé la bamboula en se sucrant allègrement. En effet, lors de sa dernière réunion, le 09 décembre 2021 plus exactement, le Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football avait pris, en catimini, la décision d’attribuer à chacun de ses membres trois millions (3) de F CFA. Une décision qui est entrée en vigueur séance tenante, puisque chaque membre du Comité exécutif était sorti de la réunion avec 1,5 million de FCFA en poche en attendant le reliquat. En fin février, ils recevront 750 000 F CFA avant de toucher le solde de tout compte de 750 000 F CFA en fin juin prochain.
Ne croyez pas que la bamboula de nos dirigeants du football s’était arrêtée là. C’est mal connaître nos fédéraux. En effet, pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée au Cameroun, Me Augustin Senghor, le patron du football sénégalais, Abdoulaye SOW, le patron du football amateur (LFA), Cheikh Ameth Tidiane Seck, vice-président de la FSF et Djibril WADE, président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) avaient reçu comme tous les joueurs onze (11) millions de F CFA dont six (6) pour la qualification et cinq (5) pour la participation.
Selon des observateurs avertis du landerneau sportif, nos autorités à la tête du pays manquent notoirement de culture étatique. Nos interlocuteurs ne comprennent pas comment des ministres en fonction peuvent-ils être décorés officiellement et recevoir une récompense de l’État dans l’exercice de leurs fonctions ! Même la désignation du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Habitat, Abdoulaye Sow, comme membre du Comité de pilotage de la gestion de la CAN 2021 par son homologue du Sport heurte les consciences républicaines.
Non seulement le ministre devait démissionner de son poste à la Fédération sénégalaise de football en entrant au gouvernement, ce qu’il n’a jamais accepté de faire, mais encore il ne devait figurer dans aucun arrêté signé par son homologue des Sports. Mais nous sommes au pays de la Teranga et un ministre, chef de département, peut émarger sans aucun souci, dans une direction tenue par un de ses homologues avec la bénédiction du patron suprême !
En effet, le ministre des Sports, Matar Ba par arrêté N°0461 97 du 24 décembre 2021 portant création du Comité de Pilotage et de gestion de la CAN, avait coopté son homologue du Logement dans ledit Comité. Lequel, défense de rire, était chargé de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour une préparation et une participation de qualité du Sénégal à la CAN.
Il était constitué ainsi : président : Matar Ba, 1er vice-président, Abdoulaye SOW, 2e vice- président, Me Augustin Senghor et 3e vice- président, Ibrahima Ndao. Ses membres étaient Djibril WADE, Mamadou Ngom Niang, Léopold Germain Senghor, Seydina Omar Diagne, Cheikh Tidiane Seck, Mbaye Diouf Dia, Amadou Kane, Elimane Lam, Abdoulaye Fall et Louis Lamotte.
C’est d’ailleurs à ce titre que Amadou Kane, qui ne faisait pas partie initialement de la délégation officielle, a été coopté dans le partage des primes spéciales offertes par Macky Sall. Cerise scandaleuse supplémentaire sur le gâteau, ce Comité de pilotage et de gestion mis en place par le ministre des Sports dans le seul dessein de mettre tous les acteurs sportifs dans sa poche, ne s’est …jamais réuni depuis sa création. Aujourd’hui, en tout cas, à cause de ces impairs, l’instance nationale du football est au bord de l’implosion.
Réserve foncière de l’aéroport LSS ciblée
Pour ce qui est des terrains de 200m2 offerts par le chef de l’État aux membres de la délégation officielle, nos recoupements nous ont permis de savoir que la seule assiette foncière disponible dans la capitale actuellement et capable d’abriter un tel projet est celle déjà morcelée de l’ancien aéroport international Léopold Sédar Senghor. Une assiette acquise par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) par le biais de sa filiale dédiée à l’immobilier.
Si l’Etat veut donc prendre ces terrains pour les offrir aux « Lions » et à la délégation pléthorique qui les accompagnait, il devra sortir le chéquier. Car le prix de des parcelles n’est pas donné. Dans cette zone, les 200 m2 s’échangent à 80 millions de F CFA au prix de vente officiel affiché par la Compagnie générale immobilière du Sahel (CGIS), filiale, on l’a dit, de la CGIS. Ce qui fera 130 millions (50 millions + 80 millions) F CFA pour chaque membre de la délégation en plus des terrains de 500 m2 offerts à Diamniadio et dont nous n’avons pas pu déterminer la valeur exacte. Bref, si les « Lions » ont honoré dignement le Sénégal à Yaoundé, nul ne pourra pas dire que les Sénégalais, par le biais de leur Etat, ont été ingrats à leur endroit…et aussi à celui des délégués qui les accompagnent.
Le Témoin
*Bouki est le nom de l’hyène en langue wolof. La parabole du partage de Bouki évoquée dans le titre de l’article de nos confrères du journal Le Témoin renvoie à une histoire pour illustrer la gourmandise et la malhonnêteté du chef. Comme il s’appelle Bouki Ndiour Samba, une fois la chasse terminée et qu’il est venu le temps de se partager le butin, il s’octroie à lui seul trois parts (une pour Bouki, une autre pour Ndiour et une dernière pour Samba).