Le coordonnateur scientifique du projet ISRA/CRODT, Moustapha Dème a insisté sur « la place importante » de l’aquaculture dans la politique de développement économique et social du Sénégal, soulignant que le Plan Sénégal Emergent (PSE) la positionne parmi les six secteurs prioritaires à haut potentiel de création d’emplois et de richesses.
Il s’exprimait lors de la clôture de l’atelier de renforcement technique des producteurs piscicoles organisé à Saint-Louis du 07 au 11 août à l’initiative du projet d’adaptation, de diffusion et d’adoption de technologies de Production d’alevins mâles de Tilapia dans la vallée du fleuve Sénégal.
Ce projet est coordonné par l’ISRA/CRODT (institut sénégalais de recherches agricoles/centre de recherche océanographiques Dakar-Thiaroye) et exécuté sur le terrain avec la collaboration de l’ANIDA (agence nationale d’insertion et de développement agricole), de l’ANA (agence nationale d’aquaculture) et de l’IUPA/UCAD (institut universitaire de pêche et d’aquaculture).
Selon lui, ce projet a des objectifs de production de 30 000 tonnes de produits aquacoles en 2018 et de 50 000 tonnes avant 2023.
M Dème, coordonnateur scientifique du projet ISRA/CRODT a noté que « l’insuffisance de l’offre en alevins de poisson de qualité constitue avec l’aliment et l’encadrement rapproché des acteurs des contraintes majeures pour l’émergence d’entreprises aquacoles viables au Sénégal particulièrement dans la région de Saint-Louis qui dispose d’immenses potentialités aquacoles ».
Aussi, il est revenu sur l’importance du cours de renforcement de capacités des pisciculteurs de la vallée, organisé à Diama Maraye, dans la commune de Diama, pour l’initiation des producteurs piscicoles aux techniques de préparation, de conditionnement et d’identification des géniteurs mâles et femelles et de leur mise en production.
De son coté, Abdoulaye Ngom, coordonnateur de l’ANIDA dans la zone nord a souligné que les expériences tirées du projet piscicole de DiamaMaraye seront élargies à d’autres régions du Sénégal afin de permettre aux producteurs d’en tirer le maximum de profit grâce à une production performante en quantité et en qualité.
Les 30 producteurs privés et publics encadrés par l’ANIDA ont, durant leur initiation à la ferme piscicole de DiamaMaraye, mené des travaux d’expérimentation sur les techniques de production d’alevins mâle de Tilapia, le transfert d’alevins, l’alimentation ainsi que la reproduction en bassin et en happa.
Keudam Fall, président du GIE de producteurs piscicoles de Mbawor, situé dans la commune de Diama, a, pour sa part, soutenu « qu’aujourd’hui, la pisciculture est bien rentable et que la production est devenue assez conséquente pour permettre aux acteurs de s’en tirer ».
Il a cependant évoqué quelques difficultés liées à la capacité de financement des activités mais aussi au coût de l’aliment pour les alevins mâles de Tilapia.
‘’Pour nous permettre de bien contribuer aux objectifs du Plan Sénégal émergent (PSE), sur le volet de la pisciculture, l’état doit renforcer nos financements afin de nous permettre d’avoir une bonne production compte tenu du potentiel énorme dans la zone du fleuve Sénégal’’, a-t-il plaidé.
APS
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