Le 10 juin 1968, disparaissait Me Lamine Guèye, premier président de l’Assemblée nationale après l’indépendance du Sénégal. Hier, au moment où démarre la campagne électorale, une journée de prières a eu lieu au mausolée Thierno Saïdou Norou Tall en souvenir du premier avocat et député noir au Palais Bourbon en France. Déjà 44 ans qu’il repose au cimetière des Abattoirs, à Soumbédioune. Il était né le 20 septembre 1891 à Médine Soudan français (actuel Mali) d'un père commerçant Birahim Guèye et de Coura Waly Cissé. Sénégalais d’originaire Saint-Louisienne, Lamine Guèye fut une des figures historiques de cette ville du Sénégal voire de l’Afrique et du monde noir. Après des études traditionnelles coraniques en bon musulman, il entra en maternelle en 1903 et obtint le certificat d’études primaires en 1906 puis le Brevet élémentaire en 1907 à l’École Faidherbe (École primaire supérieure et commerciale). Sa carrière débuta comme instituteur-stagiaire à l’école Duval de St-Louis. Plus tard, il passa une licence de mathématiques ce qui lui permit d'être enseignant en classe de mathématiques à l’École William Ponty à Gorée. Parmi ses anciens élèves, on peut retenir Félix Houphouët-Boigny. Lamine Guèye étudia le droit en France durant la Première Guerre mondiale, devenant le premier juriste noir de l’Afrique française. Docteur en droit, il possède aussi deux Dess : droit privé en 1919 et droit romain en 1933.Par la suite, il entama une carrière juridique. Avocat auprès des tribunaux et cours d’appel de l’Aof, il défendit des amis politiques tels que Ngalandou Diouf au tribunal correctionnel contre Gaston Saucer, Amadou Dugay Clédor (maire de Saint-Louis) contre la Compagnie française de l'Afrique occidentale (Cfao). Du barreau, il devint magistrat en 1931 et sera, pendant 6 ans, président de Chambre correctionnelle. C’est en février 1937 qu’il fut nommé conseiller à la Cour d’appel de la Martinique. En 1940 il quitta la magistrature pour redevenir avocat et rentra au Sénégal pour entamer une nouvelle carrière politique. Avec quelques camarades de l’association culturelle «Aurore de Saint-Louis» dont Abdoulaye Boye, Alioune Marius Ndoye, Baka Diop, Youssoupha Camara, Badara Ndiaye Mame Penda et Pape Mar Diop, il fonda en 1912 le premier groupe de revendication politique d'Afrique Noire dénommée «Jeunesse Sénégalaise». Membre de la Sfio en 1923, en 1925, il devint maire de Saint-Louis. C’est en 1935 qu’il réorganisa le Parti socialiste sénégalais. Dix ans plus tard, il se présenta aux élections municipales de Dakar et devint maire de Dakar avec son colistier L. S. Senghor. Poste qu’il occupa 16 ans durant. Nommé sous-secrétaire d'État à la Présidence du Conseil du gouvernement Léon Blum (3), du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947, Lamine Guèye introduit la loi française «Lamine Guèye» qui, plus tard, intégra à la Constitution de la Quatrième République, l’acquisition de la citoyenneté française aux indigènes des colonies françaises. 1948 fut l’année de la rupture de son compagnonnage avec son protégé Léopold Sédar Senghor qui va créer le Bloc démocratique sénégalais (Bds). Après les retrouvailles des deux hommes, Me Lamine Guèye termina sa carrière à la tête de l’Assemblée nationale qu’il quitta à sa mort le 10 juin 1968 au sortir d’une année marquée par la crise sociale de mai. Ses obsèques furent grandioses et inoubliables ce jour-là à l’avenue qui porte son nom où se trouve la zavia El hadji Malick Sy. Depuis, il repose au cimetière des Abattoirs sur la corniche. El hadji Abdoulaye THIAM
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