Après le Conseil national de la consommation sous l’ancien ministre du Commerce Aminata Assome Diatta et à l’issue du Conseil présidentiel sur la cherté de la vie, organisé par le nouveau gouvernement, certaines organisations consuméristes ont émis l’idée de la promotion du retour au consommer local, en plus des mesures étatiques annoncées pour contenir la hausse «généralisée» des prix des denrées et autres produits et biens, due principalement à des facteurs exogènes. Seulement, il se trouve qu’actuellement sur le marché, les denrées et produits locaux coûtent plus cher que ceux importés et dont certains sont pourtant soumis à une double taxe parfois.
A titre d’exemple, le mil est passé de 250 – 300 FCFA à 650 FCfa le kilogramme (kg) ; donc plus cher que le riz (400 à 500 FCFA le kg). Le kg de maïs qui était vendu à 250 FCfa est à au moins 400 FCfa actuellement. Et le niébé s’échange entre 1400 et 1500 FCfa le kg ; «il est hors de portée» de Googoorlu. Pour ne citer que ceux-là ; les liste des produits ayant pris l’ascenseur étant longue : gaines d’arachide à 1200 FCfa le kg, bissap à 1800 ou 2000 FCfa, c’est selon, le pot (de 2kg de tomate) qui jadis, coûtait 600 FCfa…
Or, ces produits, notamment le mil, le maïs, le niébé, nécessitent un double travail, avec des frais supplémentaires (moulin à mil), avant d’obtenir un plat prêt pour la consommation, contrairement au riz, se plaignent des ménagères. Et de relever que le riz local est presque introuvable, à l’exception de quelques points dédiés et des grandes surfaces.
Conséquence, en plus de nombreux ménages qui annoncent déjà mettre une croix sur la préparation de mets à base de ces denrées pourtant cultivées ici au Sénégal, sauf pour des événements exceptionnels, mère «thiéré» (la vendeuse de couscous), mère «fondé», mère «thiakry/lakh» (appellations de vendeuses bouillies de mil/maïs), ne savent plus à quel saint se vouer. Et les jeunes «goorgoorlu» qui se contentaient de 100 FCfa «thiéré» plus du lait (ou du lait caillé) ou 100 FCfa «fondé» ou «lakh» ou «thiakry» pour le dîner, sont obligés de casquer double pour manger le soir.
Aussi, en attendant la disponibilité des nouvelles récoltes, des produits locaux qui restent toujours inaccessibles selon les vendeuses de «lakh» (bouillie à base mil) ou encore de «thiéré» (couscous), le bol de ‘’lakh’’, c’est 600 FCfa. « Oui, c’est cher, mais le mil l’est encore plus. Sans compter l’énergie et le temps que demande la préparation. Actuellement, mon fournisseur refuse de me vendre plus de 30 kg de mil ; il ne vend plus par sac et le kg me revient à 650 FCfa. Tu vois donc, on n'y gagne presque rien», rétorque mère Khady à un jeune client qui l’a interpellée sur la hausse du prix de ses plats.
Ces braves dames qui ne vivent qu’à la sueur de leur front, sont obligées de faire avec ces produits locaux qui s’échangent à l’heure-là, à des prix exorbitants. Car, dans la banlieue dakaroise, face à la pauvreté, ce business fait travailler plusieurs femmes, dont des mères de familles, l’âge de certaines dépasse largement la cinquantaine. On les retrouve dans tous les coins stratégiques (marchés, carrefours automobiles, devantures de structures de santé ou tout simplement, dans des endroits très fréquentés), dès le coucher du soleil.
«Le processus de transformation aussi est très long et nécessite des frais supplémentaires»
Ce business marchait plutôt bien avant la hausse considérable du prix du mil mais aussi du maïs, nous révèle Sokhna Sène. «C’était vraiment notre gagne-pain», dit-elle. Ici, la plupart des familles n’honorent pas le repas du soir, c’est-à-dire le dîner. Ce qui fait que tous les soirs ou presque, chacun se débrouille pour ne pas se coucher, le ventre vide. Place alors à un bon plat de «lakh», de «thiakry» ou encore de «fondé» chez ces spécialistes et expertes dans le domaine de la cuisine de ces plats traditionnels sénégalais, à l’image de Sokhna.
Trouvée avec des bassines remplies de couscous tout autour d'elle, de marmites de bouillies en préparation ou encore de dizaine de plats superposés sur une longue table, cette femme d’âge mûre est pourtant confrontée à des problèmes financiers. Ce qui l’oblige aujourd’hui à arrêter de vendre, par détail, le «lakh».
«Cela ne m’arrange pas maintenant, je ne le vends que sur commande ou les week-ends, parce que le mil est à un prix très élevé pour le moment. Et le processus de transformation aussi est très long et nécessite également des frais supplémentaires ; cela fausse complètement mon budget. On se fatigue pour rien et, à la fin, on n’a même pas de bénéfice», se désole-t-elle.
Le débat sur la problématique de la consommation des produits locaux persiste toujours ; soit c’est une question de qualité qui n’encourage pas les ménagères à adopter le consommer local ou tout simplement, c’est liée à un problème d’accessibilité (la cherté des produits) et au double travail que cela demande.
D’où la nécessité de mesures d’accompagnement pour booster la production locale, en motivant les agriculteurs sur toute l’étendue du territoire et intéresser les ménagères, en rendant accessible les produits aux consommateurs.
Sudquotidien.sn
A titre d’exemple, le mil est passé de 250 – 300 FCFA à 650 FCfa le kilogramme (kg) ; donc plus cher que le riz (400 à 500 FCFA le kg). Le kg de maïs qui était vendu à 250 FCfa est à au moins 400 FCfa actuellement. Et le niébé s’échange entre 1400 et 1500 FCfa le kg ; «il est hors de portée» de Googoorlu. Pour ne citer que ceux-là ; les liste des produits ayant pris l’ascenseur étant longue : gaines d’arachide à 1200 FCfa le kg, bissap à 1800 ou 2000 FCfa, c’est selon, le pot (de 2kg de tomate) qui jadis, coûtait 600 FCfa…
Or, ces produits, notamment le mil, le maïs, le niébé, nécessitent un double travail, avec des frais supplémentaires (moulin à mil), avant d’obtenir un plat prêt pour la consommation, contrairement au riz, se plaignent des ménagères. Et de relever que le riz local est presque introuvable, à l’exception de quelques points dédiés et des grandes surfaces.
Conséquence, en plus de nombreux ménages qui annoncent déjà mettre une croix sur la préparation de mets à base de ces denrées pourtant cultivées ici au Sénégal, sauf pour des événements exceptionnels, mère «thiéré» (la vendeuse de couscous), mère «fondé», mère «thiakry/lakh» (appellations de vendeuses bouillies de mil/maïs), ne savent plus à quel saint se vouer. Et les jeunes «goorgoorlu» qui se contentaient de 100 FCfa «thiéré» plus du lait (ou du lait caillé) ou 100 FCfa «fondé» ou «lakh» ou «thiakry» pour le dîner, sont obligés de casquer double pour manger le soir.
Aussi, en attendant la disponibilité des nouvelles récoltes, des produits locaux qui restent toujours inaccessibles selon les vendeuses de «lakh» (bouillie à base mil) ou encore de «thiéré» (couscous), le bol de ‘’lakh’’, c’est 600 FCfa. « Oui, c’est cher, mais le mil l’est encore plus. Sans compter l’énergie et le temps que demande la préparation. Actuellement, mon fournisseur refuse de me vendre plus de 30 kg de mil ; il ne vend plus par sac et le kg me revient à 650 FCfa. Tu vois donc, on n'y gagne presque rien», rétorque mère Khady à un jeune client qui l’a interpellée sur la hausse du prix de ses plats.
Ces braves dames qui ne vivent qu’à la sueur de leur front, sont obligées de faire avec ces produits locaux qui s’échangent à l’heure-là, à des prix exorbitants. Car, dans la banlieue dakaroise, face à la pauvreté, ce business fait travailler plusieurs femmes, dont des mères de familles, l’âge de certaines dépasse largement la cinquantaine. On les retrouve dans tous les coins stratégiques (marchés, carrefours automobiles, devantures de structures de santé ou tout simplement, dans des endroits très fréquentés), dès le coucher du soleil.
«Le processus de transformation aussi est très long et nécessite des frais supplémentaires»
Ce business marchait plutôt bien avant la hausse considérable du prix du mil mais aussi du maïs, nous révèle Sokhna Sène. «C’était vraiment notre gagne-pain», dit-elle. Ici, la plupart des familles n’honorent pas le repas du soir, c’est-à-dire le dîner. Ce qui fait que tous les soirs ou presque, chacun se débrouille pour ne pas se coucher, le ventre vide. Place alors à un bon plat de «lakh», de «thiakry» ou encore de «fondé» chez ces spécialistes et expertes dans le domaine de la cuisine de ces plats traditionnels sénégalais, à l’image de Sokhna.
Trouvée avec des bassines remplies de couscous tout autour d'elle, de marmites de bouillies en préparation ou encore de dizaine de plats superposés sur une longue table, cette femme d’âge mûre est pourtant confrontée à des problèmes financiers. Ce qui l’oblige aujourd’hui à arrêter de vendre, par détail, le «lakh».
«Cela ne m’arrange pas maintenant, je ne le vends que sur commande ou les week-ends, parce que le mil est à un prix très élevé pour le moment. Et le processus de transformation aussi est très long et nécessite également des frais supplémentaires ; cela fausse complètement mon budget. On se fatigue pour rien et, à la fin, on n’a même pas de bénéfice», se désole-t-elle.
Le débat sur la problématique de la consommation des produits locaux persiste toujours ; soit c’est une question de qualité qui n’encourage pas les ménagères à adopter le consommer local ou tout simplement, c’est liée à un problème d’accessibilité (la cherté des produits) et au double travail que cela demande.
D’où la nécessité de mesures d’accompagnement pour booster la production locale, en motivant les agriculteurs sur toute l’étendue du territoire et intéresser les ménagères, en rendant accessible les produits aux consommateurs.
Sudquotidien.sn