Connectez-vous
NDARINFO.COM
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte

Mauritanie : Nouakchott détient le record de putschs avec 5 autres capitales africaines

Samedi 11 Septembre 2021

Mauritanie : Nouakchott détient le record de putschs avec 5 autres capitales africaines
La Mauritanie compte 5 coups d’Etat depuis 1978. Un record dans le continent qu’elle partage avec le Burkina Faso, le Ghana, le Burundi, le Soudan et le Bénin. Pour les observateurs, cette gouvernance militaire pointe la problématique d’alternance démocratique depuis plus de 40 ans.

C’est le sentiment des observateurs qui comptabilise en effet 5 coups d’Etat, 7 pour cent de réussite au Bac en 2021 et plus de 80 pour cent de mauritaniens qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Un triste bilan de la démocratie mauritanienne qui relance la problématique de la gouvernance militaire.

L’histoire retiendra que le premier coup d’Etat en 1978 est dirigé contre le père fondateur de la Mauritanie Mokhtar Ould Daddah. Et depuis, de Ould Saleck à Ould Ghazouani, le pays est gouverné par les militaires.

C’est le colonel Ould Taya à partir de 84 jusqu’à sa chute en 2005 qui tente de démocratiser la vie politique avec la constitution de 91 qui reconnaît le multipartisme. Une gouvernance militaire sous vernis démocratique que son tombeur Ould Ely poursuit avec une transition démocratique qui va donner naissance au premier président élu démocratiquement Sidi Ould Cheikh Abdallahi occasionnant ainsi le premier passage d’un militaire à un civil.

Une première expérience démocratique vite balayée en 2008 par le général Ould Aziz qui va régner d’une main de fer jusqu’en 2019 avant de céder le pouvoir à Ould Ghazouani.

Entre la démocratisation conçue en réalité comme une solution à la gouvernance militaire et les coups d’Etat, des tentatives pour mettre fin à cette démocratisation, la Mauritanie vit ainsi au rythme de l’alternance militaire qui perdure depuis plus de 40 ans entraînant une oligarchie militaire dominée par une élite politico-commerciale hégémonique depuis le régime de Ould Taya.

Le plus long règne des militaires qui ont ouvert la page la plus sombre de l’histoire du pays avec le génocide des négro-mauritaniens de la vallée du Fleuve Sénégal en 1989 avec la déportation de plus de 60000 noirs au Sénégal et au Mali.

C’est sous le même régime que 28 soldats négro-mauritaniens ont été exécutés sommairement en 1991 à Inal au Nord du pays. Ce régime sanguinaire sera relayé en 2008 par le général Ould Aziz élu en 2009 et qui va initier à son tour un génocide biométrique à la faveur de la modernisation de l’Etat-civil en Mauritanie.

Des milliers de négro-mauritaniens et haratines , descendants d’esclaves des maures, deviendront des apatrides et des sans papiers chez eux. Les observateurs assistent ainsi à une gouvernance militaire qui s’appuie sur la puissance tribale pour se maintenir au pouvoir face à une opposition qui semble s’accommoder de cette alternance avec des difficultés réelles de changer le système électoral verrouillé par le chef de l’exécutif avec un conseil constitutionnel et une commission nationale électorale prétendue indépendante CENI, deux organes qui organisent la tricherie politique pour écarter l’opposition et des fraudes électorales.

L’armée apparaît ainsi comme la solution aux problèmes mauritaniens qui se résument, unité nationale, pauvreté et ignorance et racisme d’Etat. Et c’est au niveau de la gestion que les militaires pêchent plus comme en témoigne la décennie de Ould Aziz en détention préventive accusé de corruption, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent.

Pour la première fois un président issu de l’armée se démarque en laissant faire la justice pour un éventuel procès de son prédécesseur. Derrière cette démocratisation se cachent des enjeux économiques énormes pour contrôler un pays immensément riche de minerais de fer, or, pétrole et des produits de pêche et bientôt le gaz. Pas étonnant que la Mauritanie détient le record de 5 putschs avec 5 autres pays africains.

Cherif Kane

 


Réagissez ! Vos commentaires nous intéressent. Cliquez ici !

1.Posté par Rachid ELAÏDI le 12/09/2021 08:59
L'armée ne fait pas un coup d'État militaire pour le plaisir non c'est que la situation du pouvoir en place est à la dérive l'injustice est de plus en plus forte la corruption tient tous les records à l'instar des citoyens ordinaires et en général font parties des ethnies minoritaires accumule un capital de plus de 2milliards d'euro selon la fausse propagande mais il faut multiplier par 10 pour lire la vérité...l'armée n'en peut plus et que personne du pouvoir en place les écoute alors il reste la force des armes piur se faire entendre et donc un coup d'État militaire qu'au début sans effusion de sang mais si l'armée rencontre des forces obscures les bergagues de l'ancien système alors il n'y a que les balles réelles et peu importe le bilan et c'est pour cette raison l'armée fait tout de suite deux choses à savoir la liberation de tous les détenus politiques avec un changement de constitution et la chasse aux sorciers des bergagues avec etablissement des fiches sur chaque bergagues et dans une prison qui ressemble à Tazmamert au Maroc car l'armée a un objectif noble est de retablir l'ordre en construisant un Etat de droit voilà pourquoi l'Afrique n'est jamais calme et il y a toujours un coup d'Etat militaire qui en cache un autre

Nouveau commentaire :
Twitter

Merci d'éviter les injures, les insultes et les attaques personnelles. Soyons courtois et respectueux et posons un dialogue positif, franc et fructueux. Les commentaires injurieux seront automatiquement bloqués. Merci d'éviter les trafics d'identité. Les messages des faiseurs de fraude sont immédiatement supprimés.