Joint par Le Monde Afrique , l’artiste guinéen Sékouba Bambino, qui a été libéré ce matin, livre son témoignage :
Je suis arrivé hier à 2 heures du matin au Radisson Blu de Bamako après mes répétitions avec mes musiciens. Et ce, à l’occasion du concert que je devais donner samedi 21 novembre à l’ancien Palais des Congrès de Bamako.
Je suis actuellement dans l’enceinte du palais des sports de Bamako, entouré de tous les personnes libérées. Nous sommes sous la protection de la police malienne.
En fait, tout a commencé à 6 heures du matin. Depuis ma chambre 427, au 4ème étage, j’ai entendu des coups de feu, très forts et violents. j’ai d’abord pensé que c’était des petits bandits. Mais, en entendant la puissance des tirs, j’ai fini par comprendre que c’était bel et bien des armes de guerre.
Ca tirait de toute part entre 6 heures et 8 h 40. Les assaillants se déplaçaient d’étage en étage et tiraient partout. Deux d’entre eux parlaient en anglais, avec un accent nigérian. Je les ai entendu dire : ” Est ce que c’est bon ? Tu t’es ravitaillé ? Il faut partir de ce côté, moi, je vais de l’autre côté”. En fait, ils se ravitaillaient en munitions dans la chambre à côté de la mienne.
Tout l’hôtel a été envahi de fumée, du gaz lacrymogène. Aux environs de 8 h 30, les soldats des forces maliennes sont venus libérer certains d’entre nous. Dont moi. J’ai hésité durant 15 minutes car j’avais très peur. Il a fallu qu’un militaire malien me parle en bambara [langue véhiculaire du Mali] pour que je sois rassuré et que j’ouvre la porte. C’est ainsi que j’ai pu être libéré.
Le Monde